Une guerre de trente ans
Les années de combat
pour la suppression du budget de cultes

    Depuis 1802, le service des cultes était, par l'existence du Concordat, un service public.
    Comme n'importe quel autre service public, il bénéficiait de crédits alloués par une loi budgétaire votée par le Parlement.
    Cette loi se préoccupait simplement des conditions de l'emploi des crédits et en ajustait les chiffres à l'importance exacte des besoins auxquels ils devaient faire face.
    Il est notable qu'il n'y eût jamais de ministère des cultes autonome. Il était rattaché soit au ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, soit au ministère de la justice, soit au ministère de l'Intérieur. C'est toujours  ce dernier ministère qui, encore aujourd'hui, à la charge de ce problème.
    C'est en faveur du culte catholique, "religion de la majorité des Français" que le Concordat a été conclu. Les représentant du protestantisme demandèrent à y être immédiatement  rattaché. Il fallu attendre une loi de 1830 pour que le traitement des ministres du culte israélite fût pris en charge par le budget.
    Ce budget devint de plus en plus lourd et sa suppression fût le cheval de bataille de ceux qui demandaient la séparation des Églises et de l'État.
    C'était, pensaient-ils, plus simple que de voter une loi de séparation.
    Le gouvernement aurait dû déposer un projet, ou des parlementaires auraient dû prendre l'initiative d'une proposition :
    - qui aurait dû être être "pris en considération" par la Chambre pour qu'une commission soit nommée pour l'examiner.
    - Cette commission aurait dû rédiger et déposer un rapport concluant ou non à la nécessité du texte.
    - Enfin, la Chambre votait, ou non, "la discussion".
    Le Gouvernement pouvait intervenir pour influencer les décisions .
    De nombreux projets d'initiative parlementaires sont ainsi restés sans rapport, ou n'ont pas fait l'objet de débats, ou sont restés bloqués dans les cartons  du Sénat  .... surtout ceux concernant les réformes sociales ; mais ceci est une autre histoire.

    A la fin de l'empire, ou plutôt, au début début de ce qui n'était pas pas encore officiellement la République, l'Ordre moral qui gouvernait votait sans trop broncher le budget des cultes; c'était une chambre cléricale ( qui votera quand même la République à une voix de majorité avant de se séparer !!)
1871 - 1872- 1873 - 1874- 1875 - 1876
    Mais après la victoire, en 1876, d'une Chambre républicaine, devant l'outrecuidance des cléricaux, et surtout après la tentative de coup de force de Mac-Mahon en faveur de ces derniers, Gambetta termina un de ses discours avec ce cri de guerre : "Le cléricalisme, voilà l'ennemi" . L'anticléricalisme devint ce qui sépara le moins les (très) différents courants républicains, et le budget des cultes devint leur cible ( presque) chaque année.
      Si Gambetta à fait son discours le 4 mai, résumant toute son action, énoncée en 1869 dans le
"programme de Belleville", il avait mené depuis 5 ans de nombreux discours au travers du pays.
     Il faut toutefois remarquer que, dès le 25 novembre précédent, M. Boysset et ses amis avaient demandé la suppression du budget des cultes pour 1877: c'était la première fois !
 - 1877 - 1878 - 1879 - 1880 - 1881 - 1882 - 1883 - 1884 - 1885 - 1886 - 1887 - 1888 - 1889 - 1890 - 1891 - 1892 - 1893 - 1894 - 1895 - 1896 - 1897 - 1898 - 1899 - 1900 - 1901 - 1902 - 1903 - 1904 - 1905 - 1906