Les "papiers" Montagnini
En décembre 1906, profitant
de la rupture des relation diplomatique avec le Vatican, Clemenceau
accusa le secrétaire de la nonciature, Mgr Montagnini, resté
sur place, d'avoir inspiré les sermons séditieux de trois
curés de Paris, dont l'abbé Jouin. Poursuivi comme complice,
il aurait dû être arrêté, mais non seulement il
ne le fut pas, mais on le laissa s'échapper. M. de Lamarzelle dénonça
cette attitude au Sénat en disant même qu'on
l'avait fait s'échapper, qu'on l'avait forcé de franchir
la frontière. On pouvait ainsi tranquillement saisir les "papiers"
que ce dernier n'avait pas encore, ou pas voulu, faire disparaître.
Ces textes sont sont des traductions de textes
en italiens, avec toutes les "trahisons" et manipulations qu'il y a pu
avoir. MM. de Castelneau et Denys Cochin dénoncèrent à
la Chambre, le 4 juin 1907, le fait que
les traducteurs étaient « un commissaire de police ou des
sergents de villes corses, parce qu'on suppose qu'ils connaissaient l'italien »
...
Certains, peut-être pas les plus "intéressants",
ont été publiés dans plusieurs quotidiens parisiens
durant plusieurs semaines. D'où venaient
les fuites ? Ces pièces faisaient partie du dossier d'instruction
dont le secret est, en principe, garanti. C'est ce qui provoquera,
de la part de Jean Jaurès, la demande de constitution d'une commission parlementaire pour étudier ces "papiers"
: cette affaire, de judiciaire devenant politique.
Les "papiers" que j'estime correspondre à
ce site, ont été publiés dans «Bulletin
de l'association paroissiale Saint Augustin» dans son N°
spécial 17bis de mai 1907, qui relate le procès de l'abbé
Jouin ainsi que dans la «Gazette des Tribunaux»
des 12, 13 et 14 avril 1907 sur le même sujet.
La personnalité
de Mgr Montagnini
La surveillance policière : je
n' ai trouvé aucun rapport de police dans les archives du ministère
de l'intérieur.
La commission parlementaire
Le procès Jouin
La demande d'interpellation
Les "Papiers Montagnini", 3000 documents dont 1600 seulement furent
traduits, seront "rendus" à la nonciature en 2005 sur ordre de Monsieur
Raffarin, Premier Ministre. Une copie microfilmée a été
conservée aux Archives nationales.