* Adoption, après déclaration de l'urgence, du projet de loi relatif à la constitution de la pension de retraite des ouvriers immatriculés de manufacture nationale d'armes, en cas de location à l'industrie privée des établissements auxquels ces ouvriers sont affectés.
M. le président : ... La Chambre, lundi dernier, s'est
arrêtée à l'article
9.
Je donne lecture de cet article :
"Art. 9. -
Les ministres des cultes qui compteront vingt-cinq années de fonctions
rémunérées par l'État, les départements
ou les communes, dont vingt années au moins au moins au service
de l'État, recevront une pension annuelle et viagère égale
à la moitié de leur traitement ; cette pension ne pourra
pas être inférieure à 400 fr., ni supérieure
à 1200 fr..
" Les ministres des cultes
actuellement salariés par l'État, qui ne seront pas dans
les conditions exigées pour la pension recevront pendant quatre
ans, à partir de la suppression du budget des cultes, une allocation
annuelle égale à la totalité de leur traitement pour
la première année, aux deux tiers pour la deuxième
à la moitié pour la troisième, au tiers pour la quatrième.
" Les départements
et les communes pourront, sous les mêmes conditions que l'État,
accorder aux ministres des cultes actuellement salariés, par eux,
des pensions ou des allocations établies sur la même base
et pour une égale durée.
" Réserve est faite
des droits acquis en matière de pensions par application de la législation
antérieure. Les pensions ne pourront se cumuler avec toute autre
pension ou tout autre traitement alloués à titre quelconque
par l'État, les départements ou les communes.
"Les pensions et allocation
seront incessibles et insaisissables dans les mêmes conditions que
les pensions civiles. Elles cesseront de plein droit en cas de condamnation
à une peine afflictive ou infamante et elle pourront être
suspendues pendant un délais de deux à cinq ans en cas de
condamnation pour l'un des délits prévus aux articles 31
et 32 de la présente loi."
Il
y a sur cet article un certain nombre d'amendements.
Le premier, déposé
par MM. Allard, Vaillant, Dejeante, Bouvert, Chauvière, paul Constans
(Allier), Jules Coutant (Seine), Delory, jacques Dufour, Piger, Marcel
Sembat, Thivrier et Walter, tend à supprimer l'article.
...
M. Maurice Allard
:... c'est à ces prêtres
... que ... vous allez assurer des pensions allant
de 400fr. à 1 200 fr.
...
Elles sont considérables si on les compare
à celles dont bénéficient les instituteurs qui, après
quarante ou quarante-cinq ans de service - utiles, ceux-là - obtiennent
que des pensions qui n'atteignent pas souvent le chiffre de 600 fr....
...
M. le rapporteur : La commission
a considéré qu'au moment où l'État supprime
un service public, il a pour devoir d'indemniser, dans une certaine mesure,
les fonctionnaires qui en ont assuré la charge.
...
(L'amendement est repoussé par 485
voix contre 90)
M. le président : Nous arrivons
à l'amendement de M. Louis Ollivier, qui tend à remplacer
les dispositions de l'article 9 par la rédaction suivante :
"Art. 9. - Les indemnités
concordataires, telles qu'elles ont été instituées
par la loi de germinal an X, seront totalisées par circonscriptions
ecclésiastiques actuellement existantes et transformées en
rentes sur l'État pour la nue propriété en être
inscrite au nom de la caisse des dépôts et consignations et
l'usufruit au nom des associations formées dans l'étendue
de ces circonscriptions et désignées par les évêques.
"Il en sera de même
des traitements des ministres des cultes protestants et israélites
actuellement salariés par l'État, sur la demande des consistoires
centraux."
...
(Amendement repoussé par 326 voix contre
172)
Nous arrivons à un
amendement de M. Auffray, ainsi conçu :
"Il sera remis aux associations
prévues par le titre IV des rentes sur l'État nominatives,
dont le revenu, capitalisé au taux de 3 p. 100, représentera
50 p. 100 des sommes inscrites, pour l'exercice des différents cultes
reconnus, au budget de l'État pour 1905, et 25 p. 100 des sommes
inscrites aux budgets des départements et des communes.
"La répartition de
ces rentes sera faite entre les différentes associations au prorata
des charges qui leur seront imposées du fait de la suppression des
établissements publics du culte.
"Les rentes ainsi constituées
ne pourront être aliénées qu'avec l'autorisation du
Gouvernement, par décret."
...
(Amendement repoussé par 346 voix contre
177)
Nous arrivons à un
amendement de M. Massabuau, qui est soumis à la prise en considération.
Il est ainsi conçu :
"Il sera réparti chaque
année entre tous les Français des deux sexes habitant depuis
six mois dans les anciennes limites d'une fabrique, d'un consistoire ou
de tout autre circonscription cultuelle, contenant moins de 5 000 habitants,
une somme égale au traitement payé par l'État aux
ministres du culte dans cette circonscription.
le payement sera fait par
le percepteur au bénéficiaire ou à ses ayants droit
après visa d'une feuille d'avis adressée par l'administration
des contributions directes et établie par ses soins."
...
(L'amendement, mis aux voix, n'est pas pris en
considération.)
Nous passons à un amendement
de M. Gayraud, qui tend à rediriger l'article 9 de la manière
suivante :
"Les ministres du culte qui
compteront vingt-cinq années de fonctions exercées en vertu
d'une nomination ou par ordre de leurs supérieurs hiérarchiques
recevront une pension annuelle viagère égale à la
moyenne du traitement des trois dernières années."
...
(Amendement repoussé par 328 voix contre
221)
Nous arrivons à
un amendement de MM. Antoine Maure, Poullan, François Arago, Robert
Surcouf, de Beauregard (Indre), Caffarelli, Lebrun, Edmond Gérard
(Vosges), Perroche, Vallée, Rose, Delelis, Victor Morel (Pas-de-calais),
Beharelle, Villault-Duchesnois, qui est ainsi conçu :
"Les ministres des cultes
actuellement salariés par l'État, les départements
ou les communes, qui seront maintenus en fonctions, continueront à
recevoir leur traitement pendant un délai de cinq ans à partir
de la promulgation de la présente loi.
"Passé ce délai,
ceux d'entre eux qui continueront leurs fonctions dans les villes d'une
population inférieure à 2 500 habitants, recevront une pension
égale au trentième de leur traitement actuel multiplié
par le nombre d'années de service pendant lesquelles ils auront
été salariés par l'État sans que cette pension
puisse dépasser le montant de ce traitement."
...
(L'amendement est repoussé par 301
voix contre 270 et la suite de la discussion renvoyée
au lendemain.)
©Maurice Gelbard
9, chemin du clos d'Artois
91490 Oncy sur École
ISBN 2 - 9505795 -2 - 3