25 novembre 1905
Suite de la discussion du projet de loi
concernant la séparation des Églises
et de l'État
(13° journée, réduite
et annotée)
M. le président :
... Nous reprenons, messieurs l’examen du paragraphe 1er de l’article 7.
Nous en sommes à l’amendement de MM. Charles Riou, de
Lamarzelle, (et leurs amis) .
Cet amendement consiste à ajouter après
les mots :
« ou d’utilité publique »,
Les mots :
« ou à une association déclarée
conformément à l’article 5 de la loi du 1er juillet 1901
».
M. Charles Riou : ... je ne vois
pas pourquoi devant la Chambre des députés le Gouvernement
s’est refusé à conseiller d’accepter l’amendement que je
propose aujourd’hui au Sénat.
En effet, toutes les garanties se trouvent
dans les termes et dans les formules de la loi du 1er juillet 1901. permettez-moi
de vous les rappeler en deux mots. Cette loi .... a été,
et je suis heureux de le reconnaître, aussi libérale pour
les associations proprement dites que sectaire pour, ou plutôt contre
les congrégations; (Très bien ! très bien ! à
droite)
...
(Amendement repoussé par 177 voix contre 55)
...
(L’ensemble de l’article 7 est adopté par 178 voix contre 100)
M. le président : ici se place, une disposition
additionnelle de MM. Charles Riou, de Lamarzelle, ..
(et leurs amis) , ainsi conçue :
« Ajouter la disposition suivante au
paragraphe 1er :
« En ce qui concerne les biens des établissements
d’enseignements, l’attribution pourra être faite à une association
déclarée conformément à la loi du 1er juillet
1901 ».
...
(Amendement repoussé par 178 voix contre 96)
Nous passons, messieurs, à l’examen
du second paragraphe de l’article 7.
J’en donne lecture :
« Toute action en reprise ou en revendication
devra être exercé dans un délai de six mois à
partir du jour où l'arrêté préfectoral ou le
décret approuvant l'attribution aura été inséré
au Journal officiel. L'action ne pourra être intentée qu'en
raison de donation ou de legs et seulement par les auteurs et leurs héritiers
en ligne directe. »
Il y a sur ce paragraphe un premier amendement
de MM. de Lamarzelle, le comte de Goulaine ...
(et leurs amis)
Il est ainsi conçu :
« Au lieu de :
« Dans un délai de six mois »,
« Mettre :
« Dans un délais de deux ans
».
...
(Amendement repoussé par 160 voix contre 101)
Il y a ensuite un amendement déposé
par MM. Charles Riou, de Lamarzelle, ... (et
leurs amis) , ...
Cet amendement est ainsi conçu :
« Dans cet article après les
mots :
« En raison de donations ou legs »,
« Intercaler les mots :
« Ou de vente conditionnelles ».
(Amendement retiré après explications)
Je consulte le sénat sur la première
partie du second paragraphe de l’article 7, jusques et y compris les mots
« ou de legs »
(Adopté par 170 voix contre 72)
Le sénat n’a plus maintenant à
se prononcer que sur les derniers mots de l’article 7 :
« Et seulement par les auteurs et leurs
héritiers en ligne directe. »
Par leurs amendements M. Vidal de Saint-Urbain,
d’une part, M. de Lamarzelle et un certains nombre de nos collègues,
d’autre part, demandent la suppression de ce membre de phrase.
Comme on ne met pas aux voix une suppression,
je consulte le Sénat sur la disposition finale de l’article 7 ....
Adopté par 168 voix contre 97.
Avant de consulter le Sénat sur l’ensemble
de l’article, je donne la parole à M. Philippe berger pour une question
qu’il désire poser à M. le ministre des cultes.
....
M. le ministre : L’honorable
M. Berger a admis que je ne pouvais pas, au nom du Gouvernement, prendre
l’engagement que toutes les sociétés, qui se fonderaient
en vue de recueillir les bien grevés d’une affectation charitable,
détenus actuellement par les établissements ecclésiastiques,
obtiendraient la reconnaissance d’utilité publique. Il m’appartiendrait
d’autant d’autant moins de prendre un pareil engagement que les reconnaissances
d’utilité publique rentrent dans les attributions de mon collègue,
M. le ministre de l’intérieur ; mais je ne fais nulle difficulté
pour déclarer, en son nom comme au mien, que quand une association
sollicitant la reconnaissance, offrira les conditions qu’on doit exiger
en pareil cas, et qui sont celles qu’a indiquées M. Berger, le Gouvernement
examinera sa demande avec bienveillance et avec le désir de lui
donner satisfaction. (Très bien ! sur divers bancs.)
...
(L’ensemble de l’article 7 est adopté par 170 voix contre 97)
M. le président : « Art.
8. -Faute par un établissement ecclésiastique d'avoir,
dans le délai fixé par l'article 4, procédé
aux attributions ci-dessus prescrites, il y sera pourvu par décret
« A l'expiration dudit délai,
les biens à attribuer seront, jusqu'à leur attribution, placés
sous séquestre.
Dans le cas où les biens attribués
en vertu de l'article 4 et du paragraphe 1er du présent article
seront, soit dès l'origine, soit dans la suite, réclamés
par plusieurs associations formées pour l'exercice du même
culte, l'attribution qui en aura été faite par les représentants
de l'établissement ou par décret pourra être contestée
devant le Conseil d'État, statuant au contentieux , lequel prononcera
en tenant compte de toutes les circonstances de fait.
« La demande sera introduite devant
le Conseil d'État, dans le délai d'un an à partir
de la date du décret ou à partir de la notification, à
l'autorité préfectorale, par les représentants légaux
des établissements publics du culte, de l'attribution effectuée
par eux. Cette notification devra être faite dans le délai
d'un mois.
« L'attribution pourra être ultérieurement
contestée en cas de scission dans l'association nantie, de création
d'association nouvelle par suite d'une modification dans le territoire
de la circonscription ecclésiastique et dans le cas où l'association
attributaire n'est plus en mesure de remplir son objet. »
Il y a, messieurs, sur cet article 8, six
amendements ...
Le 1er est présenté par MM.
Ponthier de Chamaillard, le vice-amiral de Cuverville, ... (et
leurs amis).
Il est ainsi conçu :
« Faute par un établissement
ecclésiastique d’avoir, dans le délai fixé par l’article
4, procédé aux attributions ci-dessus prescrites, il y sera
pourvu par le tribunal civil du siège de l’établissement
et ce conformément aux dispositions de cet article. »
(Amendement repoussé par 174 voix contre 88)
Les amendements qui restent à discuter
ne portant que sur les trois derniers paragraphes de l’article 8, je mets
aux voix les deux premiers.
(Adoptés par 179 voix contre 80)
©Maurice Gelbard
9, chemin du clos d'Artois
91490 Oncy sur École
ISBN 2 - 9505795 -3 - 1