* Adoption, après déclaration de l'urgence, de la proposition de loi de M. Joseph Ory, relative à la vente des juments réformées de l'État.
suite de la discussion du projet et des propositions de
loi
concernant la séparation des Églises et
de l'État.
(22° journée ; réduite
et annotée)
M. le président : ... La Chambre s'est arrêtée
hier au deuxième paragraphe de l'article 4 ter.
"Le revenu global desdits
biens reste affecté au payement du reliquat des dettes régulières
et légales de l'établissement public supprimé, lorsqu'aucune
association cultuelle n'aura recueilli le patrimoine de cet établissement"
Sur
ce texte, il y a deux amendements dont j'ai donné lecture
hier.
Le premier, de MM. Louis Lacombe
et Balitrand, tend à remplacer les mots : "Le revenu global desdits
biens reste affecté ...", par ceux-ci : "Lesdits biens restent affectés
..."
Le second amendement, de M.
Augagneur, tend à remplacer les mêmes mots par ceux-ci :
"Les biens de chaque établissement
public ayant fait retour à l'État restent affectés
au payement du reliquat, etc. ", le reste comme à l'article."
...
J'allais demander à
la commission si, ayant examiné les deux amendements que je viens
de rappeler, elle les avait acceptés ou rejetés. Je crois
savoir qu'elle les a rejetés.
...
Le texte de la commission
est donc maintenu. La première question qui se pose est celle de
la suppression du paragraphe, que demandent, par voie d'amendement, MM.
Bepmale et Régnier....
...
M. Aristide Briand, rapporteur
: Messieurs, je dois avouer qu'hier, je n'ai
pu parvenir à m'expliquer l'émotion soulevée dans
la Chambre, tant à droite qu'à gauche, par le paragraphe
de l'article 4ter.
Lorsque ce paragraphe
a été proposé, nous nous sommes trouvés à
la commission, ainsi que l'a reconnu notre honorable collègue Bepmale,
unanimes à l'accepter, parce qu'il s'appliquait à un cas
très spécial nettement limité, celui d'une paroisse
très pauvre dans laquelle aucune association cultuelle ne se serait
formée pour assurer la continuité du culte.
Ces paroisses ne pouvaient
avoir à leur charge que des dettes insignifiantes ...
Voilà pourquoi
nous avions jugé nécessaire d'engager l'État pour
le payement du reliquat de ces dettes ...
....
(L'amendement de MM. Bepmale et Régnier
sera repoussé par 330 voix contre 235)
M. le président : Nous passons à
l'amendement de MM. Louis Lacombe et Balitrand tendant à substituer
aux mots : "Le revenu global desdits biens reste affecté ...", les
mots : "Lesdits biens restent affectés ..."
(L'amendement est repoussé par 303
voix contre 266)
Je donne lecture du deuxième
paragraphe dont la dernière phrase est modifiée :
"
Le revenu global desdits biens reste affecté au payement du reliquat
des dettes régulières et légales de l'établissement
public supprimé, lorsqu'il ne sera
formé aucune association cultuelle n'aura recueilli le patrimoine
de cet établissement"
(La
première partie de ce paragraphe, mise aux , est adoptée)
MM.
Rouanet et Cazeneuve proposent de substituer
à ce texte la rédaction suivante.
" ... lorsqu'il ne se sera
formé aucune association cultuelle apte à recueillir le patrimoine
de l'établissement."
M. Charles Benoist : Cet amendement ne peut être soumis qu'à la prise en considération.
M. le président : Rien entendu.
Je consulte la chambre
(L'amendement est adopté
par 304 voix contre 257)
M. Charles Benoist : Oui, pris en considération !
M. Henry Boucher : Et renvoyé à la commission !
A l'extrême gauche. Non! il est adopté au fond
M. le rapporteur : La commission prie la Chambre d'adopter l'amendement au fond.
Au centre et à droite. La
commission n'a même pas délibéré sur l'amendement.
(Bruit à gauche)
...
M. Charles Benoist : La Chambre ne peut
tenir pour valable une délibération prise en séance
entre le rapporteur et un seul membre de la commission.
Nos collègues étaient
étaient deux à délibérer. Je veux bien admettre
qu'ils comptent pour dix, mais eussent-ils été dix à
délibérer, ils n'auraient pas constitué la majorité
de la commission. (Bruit.)
M. le président : Messieurs, il
ne faut pas qu'un scrupule réglementaire nous amène à
compliquer outre mesure le travail de la Chambre.
...
Lorsque la Chambre
s'est prononcée en faveur de la prise en considération d'un
amendement, il est de tradition que le rapporteur et le président
aient le droit de donner immédiatement leur opinion sur le fond
de l'amendement. Nous procédons ainsi quotidiennement pour l'examen
du budget. (Très bien ! très bien !)
M. Charles Benoist : C'est là un
usage regrettable ; il en est bien d'autres qu'il faudrait aussi combattre.
Nous ne pouvons admettre cette
affirmation que la commission a réellement délibéré
alors que deux ou trois membres seulement s'en sont entretenus en séance.
Il y a là, je le répète,
un usage qui constitue véritablement un abus.
M. Caseneuve : Notre amendement a été adopté par les membres de la majorité de la commission.
M. le président : Monsieur Charles Benoist, je rappelle que, d'après nos traditions, on n'a jamais refusé au rapporteur, d'accord avec le président de la commission, le droit de conclure à l'adoption d'un amendement que la Chambre vient de prendre en considération par scrutin public. (Assentiment.)
M. Charles Benoist : Il y aura au
moins eu protestation.
...
( L'amendement, mis aux voix, est adopté.)
M. le président : Monsieur Caillaux
propose d'ajouter à la suite de ce paragraphe la disposition suivante
:
"Un compte spécial
sera ouvert à cet effet dans les écritures du Trésor
jusqu'à extinction du passif"
...
M. Joseph Caillaux
:
J'avais rédigé à la hâte cette disposition pour
obvier à l'absence des règles financières, absence
que j'ai mise tout à l'heure en lumière....
Cependant, comme je me méfie
des improvisations en cours de séance, je ne veux pas hasarder un
texte qui pourrait être dangereux et plus tard présenter des
inconvénients. Je me permets simplement d'indiquer au Gouvernement
que les recettes de l'espèce, étant des produits domaniaux,
doivent, à moins de dispositions contraires, expresses, qui ne peuvent
résulter que de la loi, être encaissées parmi les recettes
du budget ordinaire. Il sera donc de toute nécessité que
le Gouvernement, sous sa responsabilité, apporte, lors de la loi
de finances qui suivra le vote de la loi, telles dispositions qu'il jugera
à propos. (Très bien! très bien!)
M. le ministre des cultes : Le règlement d'administration publique pourra déterminer ce point là.
M. Joseph Caillaux : Le règlement
d'administration publique ! Je remercie en vérité M. le ministre
de compléter aussi précieusement ma connaissance des lois
fiscales. (Ancien, et futur
ministre des finances, M. Caillaux était un expert en loi fiscales)
...
M. le président : Dans tous les
cas, ultérieurement, au cours de la discussion de la loi, la commission
et le Gouvernement pourront tenir compte de l'observation de M. Caillaux.
La disposition additionnelle est retirée.
Je mets aux voix l'ensemble
du paragraphe 2 ainsi modifié :
"Le
revenu global desdits biens reste affecté au payement du reliquat
des dettes régulières et légales de l'établissement
public supprimé, lorsqu'il ne sera formé aucune association
cultuelle apte à recueillir le patrimoine de cet établissement"
(
L'ensemble du paragraphe 2 est adopté)
Nous passons au paragraphe
3 de l'article 4 ter ; il est ainsi conçu :
"Les
annuités des emprunts contractés pour dépenses relatives
aux édifices religieux, seront supportées par les associations
en proportion du temps pendant lequel elles auront l'usage de ces édifices
par application des dispositions du titre III."
Personne ne demande la parole
?...
Je mets aux voix le paragraphe
3
(Le paragraphe 3, mis aux
voix, est adopté.)
Le paragraphe 4 est ainsi
conçu:
"Dans
le cas où l'État, les départements ou les communes
rentreront en possession de ceux des édifices dont ils sont propriétaires,
ils seront responsables des annuités
à échoir des emprunts afférents auxdits édifices"
Il y a sur ce paragraphe un amendement de MM. Maurice Sibille et Roch,
ainsi conçu :
Rédiger comme suit
le dernier paragraphe :
"Dans les cas où l'État,
les départements ou les communes rentreront en possession de ceux
des édifices dont ils sont propriétaires, ils seront responsables
des
dettes régulièrement contractées et afférentes
auxdits édifices."
...
M. le président : Je relis la première
partie du dernier paragraphe de l'article 4 ter :...
Cette première
partie n'est pas contestée. je la mets aux voix.
(La
première partie du paragraphe est adoptée)
Je mets maintenant aux voix
l'amendement de MM. Sibille et Roch ...
M. le rapporteur : La commission est d'accord avec le Gouvernement pour prier la Chambre de repousser l'amendement.
( L'amendement sera adopté par 290 voix contre 268)
(L'ensemble de l'article 4 ter, mis aux voix
sera adopté et la discussion renvoyée
à une prochaine séance)
©Maurice Gelbard
9, chemin du clos d'Artois
91490 Oncy sur École
ISBN 2 - 9505795 -2 - 3