La Levée en Masse
du 17 mai 1903


        L'anticléricalisme est un sentiment très ancien, mais, quand l'Église, après avoir béni les arbres de la Liberté planté par la Révolution de 1848, a trahi la République en célébrant par un Te Deum le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte, il a été clair, pour des Républicains, qu'il fallait séparer l'Église de l'État. Mais il a fallu attendre 1869 pour que Gambetta formalise  ce sentiment dans le Programme de Belleville.

    La Chambre qui fut élue à la chute de l'empire fut majoritairement monarchiste, mais celle qui lui succéda en mars 1876 fut majoritairement républicaine, et dès le mois de novembre, au moment du vote du budget des cultes, sa suppression fut demandée. Il en sera ainsi pendant 30 ans, et les présidents du conseil devaient soutenir ce budget parce qu'il était dû par le Concordat. En 1887, cela fut  fut reproché à René Goblet qui avait mis la Séparation dans son programme électoral de député. Il répondit qu'il doutait que ce sentiment fut partagé par la majorité du pays "...Faites cette propagande dans le pays comme je l'ai faite moi-même, et le jour où vous aurez la majorité dans le pays, vous l'aurez dans la Chambre, et vous ferez la séparation". Il leur dit ceci  après avoir expliqué que les cultes continueraient de toute façon d'exister et que pour qu'ils puissent s'organiser il fallait d'abord faire une loi sur les associations.

    En 1903, après que Combes eut succédé à Waldeck-Rousseau, on entendit un autre discours :
"M. la président du conseil. .... Je disais que notre société ne peut se contenter des simples idées morales telles qu'on les donne actuellement dans l'enseignement superficiel et borné de nos écoles primaires. (Bruit à l'extrême gauche. - Vive approbation au centre.)
     Pour que l'homme puisse affronter les difficultés avec ces idées, il faut les étendre, il faut les élever, il faut les compléter par un enseignement que vous n'avez pas encore créé et que vous devez créer avant de songer à répudier l'enseignement moral qui a été donné jusqu'à présent aux générations. (Interruptions à l'extrême gauche - Applaudissements au centre et à droite.)
     Quand nous avons pris le pouvoir, bien que plusieurs d'entre nous fussent partisans théoriquement de la séparation de l'Église et de l'État, nous avons déclaré que nous tiendrions sur le terrain du Concordat. Pourquoi ? Parce que nous considérons, en ce moment, les idées morales telles que les Églises les donnent - et elles sont les seules à les donner en dehors de l'école primaire - comme des idées nécessaires. (Vives réclamations à gauche et à l'extrême gauche.- Applaudissements au centre et à droite. - Mouvement prolongé)
..............
     J'aspire comme vous tous, du côté gauche de cette Chambre à l'époque que je voudrais prochaine, que je voudrais même immédiate, mais que la constatation de l'état présent m'oblige à ajourner quelque temps, où la libre pensée, appuyée sur la doctrine de la raison, pourra suffire à conduire les hommes dans la pratique de la vie. (Interruptions à gauche)
.............
     Tant que le moment n'est pas venu, vous ne pouvez du jour au lendemain faire, par un simple vote, de la société actuelle, une société solidement assise sur les principes de la raison. Vous ne le pouvez pas; (réclamations et interruptions sur divers bancs à gauche et à l'extrême gauche) C'est une question de pratique (Applaudissements au centre et sur divers bancs.)
     Oui, c'est une question de pratique ; ce n'est pas entre nous une question de doctrine puisque, du côté de la doctrine, je suis en communion avec vous.
.........
     Le budget fut voté, mais, selon un rapport de police, la discussion du budget des Cultes et le discours de M. Combes faisaient en fin de séance l'objet de toutes les conversations. Les députés d'extrême-Gauche ne décoléraient pas et criaient tous à la trahison du Ministère. "A partir d'aujourd'hui, disait le rapport de police, on peut s'attendre à de grosses surprises, car il y a quelque chose de changé dans la majorité."
 Toujours selon les rapports de police, "Dans les milieux socialistes on s'attendait à ce que M. Pelletan démissionne bruyamment. Mais on s'attendait aussi à un accord temporaire ; que la lutte contre les Congrégations soit achevée ; puis la majorité abandonnerait M. Combes, car elle estimait que rien ne pouvait effacer les déclarations faites sur les idées religieuses". - "Les radicaux socialistes étaient plus intransigeants que les collectivistes ..." Ils reprenaient le mot de Gambetta, "il faudra se soumettre ou se démettre "
     Monsieur Combes était également ministre de l'intérieur .... et des cultes. Les rapports de la Sûreté générale de ce qui se disait dans les couloirs de l'Assemblée arrivaient sur son bureau; comme sur tout bureau du Ministre de l'Intérieur. Il en profitait pour modeler son mode de gouvernement  Il laissait entendre "qu'il n'était pas de ces chefs de Gouvernement qui ont la prétention d'entraîner des majorités après eux ; mais au contraire, il se laissait guider par la majorité républicaine". Il pouvait ainsi anticiper les désirs des députés, les "caresser dans les sens du poil" et, ayant une majorité instable, éviter de se faire renverser. Joseph Caillaux, dans ses mémoires, écrit : Rouvier prit, en effet, le gouvernement en janvier 1905. Avec son courage ordinaire il proclama tout de suite son intention de rompre avec quelques-unes des pratiques de prédécesseur, avec les fiches du ministère de la Guerre,  l'institution bizarre des délégués ( Les délégués dont je crois qu'on a beaucoup exagéré le rôle et le nombre, étaient des citoyens sans mandat d'aucune sorte imaginés sous le ministère Combes et chargés, dans les communes administrées par les adversaires du gouvernement, d'informer les autorités administratives qui les choisissaient. En résumé, des "observateurs de l'esprit public ...".). ...

    Le ministère Combes ne "tombera" que près de deux ans plus tard, alors que , dès ce moment-là, ou plutôt un mois après, le nom de Rouvier, qui lui succédera, était prononcé pour le remplacer .... bien d'autres suivront !
C'est Jaurès qui présidait ce jour là la Chambre.

     Combes s'était montré "spiritualiste" à la Chambre. Il s'opposa dans les jours qui suivirent avec le Vatican à propos de la nomination d'évêques. Le Concordat stipulait que le gouvernement français nommait les évêques auxquels le pape donnait son investiture canonique. Le Saint-Siège ayant refusé l'investiture de plusieurs évêques, "Tros bons Français" selon Combes, ce dernier en fut très irrité et le 20 mars, devant le Sénat il menaça "si ces incursions anticoncordataires sur un terrain défendu" ne cessait pas, de la rupture des liens entre l'Etat et l'Eglise. Ces paroles durent rassurer les radicaux du Parlement. Il invita les évêques à fermer les chapelles ouvertes sans autorisation et à mettre fin aux prédications extraordinaires dans les églises. Ce fut l'occasion de bagarres dans quelques églises de Paris où les libres penseurs vinrent interrompre ces prédications (voir plus loin)

     Le 25 mars 1903, le journal l'Action naissait. C'était un quotidien "Républicain, anticlérical et socialiste" Il disait, dans son premier numéro, continuer l'hebdomadaire La Raison pour donner la parole à toutes les opinions républicaines dans la libre pensée. "Nous voulons écarter toutes les basses jalousies et mesquines querelles d'individus et de partis pour ne songer q'au triomphe du Peuple par la Raison". Y ont écrit : G. Clemenceau; Ferdinand Buisson; René Viviani; Marcel Sembat; Gustave Hervé; Maurice Allard; Victor Augagneur; Albert Bayet; ...

     C'est ce journal qui organisa les rassemblements du 17 mai suivant pour demander la séparation des Églises et de l'État. Les journaux parisiens, dans leur ensemble, n'en décomptèrent qu'une quarantaine.

    Entre temps, M. Francis de Pressensé avait déposé, le 7 avril 1903, une proposition de loi tendant à la séparation des Églises et de l'État. La structure du texte devait servir de modèle à ceux qui suivront.

    Dans sa proposition de loi, M. Hubbard déclare qu'il y eu, le dimanche 17 mai, plus de mille réunions tenues à la veille du débat de la Chambre . C'est difficile à vérifier. Il y a , dans cette affirmation, certainement un effet de manche ; un certain emballement. Les rapports de police furent silencieux à l'exception du rapport sur le correspondant parisien du "Courrier de Hanovre" qui rapportait que les récents incidents religieux avaient pour cause les agissements de l' "Action".
    Voici des extraits de l'Action qui peuvent donner une idée plus juste de ce qui s'est passé : C'est ce journal qui était l'organisateur et les autres journaux parisiens en parlèrent peu, ou pas du tout.

Samedi 16 mai 1903

La séparation des Églises et de l'État.
 MANIFESTATION DU 17 MAI
Plus de deux cents Conférences
Un appel de l'Association Nationale des Libres penseurs de France. - La Libre Pensée en marche.
Magnifique résultat en dix jours. - Le vœu de tout un peuple. - Les cléricaux ont peur.
Prières publiques contremandées. - La police protège la religion

    Les libres penseurs, par cette première mobilisation compteront une partie de leurs forces.
    La réponse a été admirable, à l'appel de l'Association nationale des Libres Penseurs de France. Et quelles proportions eût prise ce mouvement, si nous avions eu des orateurs à envoyer dans plus de 300 villes ou villages qui demandèrent, par un flot de lettres, de télégrammes, l'un des nôtres. Mais notre liste de conférenciers est encore en formation. Nous la ferons vite plus nombreuse.
    Quels que soient les mécomptes de nos amis, la manifestation sera significative. Elle indiquera, du moins, ce que bientôt nous pourrons, avec une plus longue préparation et des dévouements qui vont se multiplier. car l'élan est donné : la Libre Pensée, vraiment, est en marche.
    Les cléricaux l'ont bien compris. Ils ont vu, dans ce commencement d'organisation, la menace décisive.
    Cette fois, on passe des discours aux actes. Et cela est mauvais pour la Calotte !
    Ah ! si le gouvernement osait nous soutenir !... Si M. Combes voulait entendre le vœu de tout un peuple qui demain le soutiendra. S'il voulait prendre cette responsabilité et s'assurer l'honneur d'un tel service rendu à la République : séparer l'Église de l'État !

Voici la liste des conférences et conférenciers, telle que nous avons pu la former :
 

Agde, Libre Pensée ................... Dupré Levallois (Seine), Groupe républicain ................................ J.B. Morin Riberac, Loge ............................ Félicien Paris
Aigues-Vives, Libre Pensée ..... Marie Murjas Lille, Libre pensée .....  G. Hubbard Roanne, Libre Pensée ..............Henri Arnouki
Amfreville-la-Mi-Voie, Groupe républicain .................... Ernest Lepez Lillebonne (Seine-Inférieure), Libre Pensée .........................  Raoul Fauconnet Rouen, Groupe de Libre Pensée et Union socialiste ........................................ Ch. Dumont
Amiens, Libre Pensée, .............. Dejeante Limoges, Groupe républicain ...Gustave Tery Saintes, Groupes rép. .................A. Bourceret
Anduze, Groupe républicain, 
lundi 18 ........................ Ernest Girault
Lyon, Comités républicains   ...... Ferdinand Buisson
.............F. de Pressensé
Saint-Amand, Libre Pensée..... Henri Chateau
Angers, Groupe "Germinal", .... P. Renaudel  Meulan, Loge Maçonnique ....... Dr. Meslier Saint-Bent, (Haute-Saône), Libre Pensée .....................................................................Soule
                                              E. Wieme
Argenteuil, Libre pensée ..V. Depoix
                                          A. Peckstadt 
Miradou (Gers), P.O.S.R. .............. Th. Cordé
............................................... A. Willm
Saint-Chaptes, Libre pensée ..............Poisson
Aubervilliers, Libre Pensée. 
 .................................  Albert Crémieux
Montelimar, Libre Pensée ... Charles Vallier Saint-Etienne-du-Rouvray .................. Trochet
Bar-sur-Seine, Groupe rép .... Paul Meunier Morlaix, Libre Pensée ............ Yves Le Febvre Saint-Hyppolyte-du-Fort, Libre Pensée .................................................................... Pastre
Beaumont (S.et O.) Groupe d'Étude sociale
........................... A. Levasseur
Moulins, Libre Pensée ........... B. Guinaudeau Saint-Nazaire, Libre Pensée 
lundi 18 ................................. Laurent Tailhade
Besançon, Fédération de la Libre Pensée .................................................... Ch. Beauquier Nançy, Libre Pensée et Université Populaire ........................................... Victor Charbonnel Saint-Ouen, Groupes socialistes 
samedi 16 ..... Dr Meslier Mme Maria Vérone
Bolbec, Libre Pensée ........... Raoul Fauconnet Nantes, Libre Pensée ........ Laurent Tailhade Saint-Pourçain (Allier), Libre Pensée 
samedi 16 ................................... B. Guinaudeau
Boulogne-sur-Mer,Action démocratique et sociale  ...... Edouard Delesallo   et  Maurice Monier Nemours (Seine et Marne),............... Girod Saumur, Libre pensée .................... L.A. Lichy
Brest, Libre pensée ..................  Dr. Loisel Nîmes, Libre Pensée ...............Ernest Girault Tours, Comités républicains ......... L. Lafferre
Chartres, Libre Pensée ............ G. Lhermitte Notre-Dame-de-Franqueville ... Ernest Lapez Triel (Seine-et-Oise) ...................... E. Breuzin
Clermont-Ferrand, Ligue des droits de l'Homme ...................................... Delpech Nouzon (Ardennes),Libre pensée .
................... Albert Poulain  et  Maria Vérone
Troyes, Groupes socialistes.. Maxence Roldes
Dieulefit (Drôme), Libre Pensée ................................................... Charles Vallier Pacy-sur-Eure, Loge Maç. ...... Paul Fleurot Valenciennes, Libre Pensée ... Em. Chauvière
Elbeuf, Libre Pensée ................. Gustave Kahn Paris (4°) Libre Pensée de l'Imprimerie nationale ............................. A. Thomas Versailles, Groupe répub. .. Maurice Verries
Grand Combe, Libre Pensée .......... Eroux Paris Parti socialiste de France, section du 11° ........... Faberot, Garaud, Gelez, Toussaint Vesoul, Libre pensée ....... Gustave Schneider
Grenoble, Libre Pensée "la Raison" .... Zévaès Persan, Université populaire
Samedi 23 ................. Urbain Gohier
Vienne (Isère), Libre pensée . 
 ................................................. Charles Vallier
Laon, Libre Pensée ........ Félix Gaborit Reims, Libre pensée ....Ch. Arnould
....................... Henry Bérenger
Voulx (Seine-et-Marne) ............... Noël Reybar
Le Havre, Libre Pensée ................. Allemane Reuilly (Indre) Libre Pensée ................Dufour

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    Les républicains, radicaux ou socialistes, dans tous les départements, réclamaient, au nom des mêmes principes d'égalité devant la loi, et de droit commun en matière religieuse, la disparition des budgets salariant certains cultes, la disparition du Concordat privilégiant l'église catholique romaine et l'abrogation des textes accordant une protection de faveur, en dehors du droit commun à certaines religions.
    Ils réclamaient en outre l'abrogation de la loi Falloux , l'éducation sociale, l'enseignement laïque et la suprématie du pouvoir civil.
Par exemple : Le comité socialiste de Clermont Ferrand avait adressé la lettre suivante au maire:
                 Monsieur le maire
    Les membres adhérents au comité socialiste, électeurs à  Clermont-Ferrand, ont l'honneur de vous informer que nous sommes décidés à manifester publiquement , le dimanche 17 mai  ; et en toutes occasions  ; contre les manifestations cléricales, nous basant sur l'article 45 du Concordat, qui nous donne le droit  ; et vous fait un devoir  ; à vous monsieur le maire, d'interdire toute manifestation religieuse sur la voie publique, dès qu'il y a divers cultes établis et professant dans la commune.

Agréez, ....

    Le préfet du Puys-de-Dôme avait donc demandé au maire de Clermont-Ferrand d'interdire la procession du 17 mai à laquelle devait   assister le cardinal évêque de Lyon, l'évêque de Gap et de Digne

    M. Andrieu, évêque de Marseille, avait repoussé au 24 les prières publiques qui devaient avoir lieu le 17 et ce à cause d'une "manifestation socialiste et anticléricale."

    Ces manifestations étaient, en outre, une réponse aux prières publiques considérées comme des provocations du clergé. Elles se passèrent généralement dans le calme, mais il y eu parfois des incidents violents provoqués, selon "La Croix" par des "Apaches à la solde des Francs-maçons"....
    Voici le compte rendu qu'en fit l'Action dans ses numéros daté des 18 et 19 mais 1903, peu différent, dans les faits, de ce qu'avaient écrits les autre journaux, mais beaucoup plus détaillé .......

L'AGITATION CONTRE L'ÉGLISE
Grande Journée de Libre Pensée
MANIFESTATIONS IMPOSANTES
Pour la séparation des Églises et de l'État. - Les incidents de Paris.- A l'église de Belleville.- A Plaisance. -
Provocations et violences cléricales. -Les ordres du jour. - Le peuple le veut !

La Grande Journée de la Libre Pensée a été un succès immense. Plus de 200 réunions ont été tenues dans la France entière, dans un calme qu'ont seules pu troubler quelques provocations cléricales. Cette première mobilisation des forces libres penseuses, nouvellement organisées, est la plus puissante menace qui ait jamais été dressée contre l'Église. Désormais, c'est la lutte suprême. Il faut que nous ayons raison de l'Ennemi, de l'Infâme, enfin !

LA JOURNÉE DES "APACHES NOIRS"
La matinée et l'après-midi à Paris. - A Plaisance et à Saint-Pierre de Montmartre.
Les incidents de Belleville. - Dix blessés. - Nombreuses arrestations.

    Les "Apaches rouges" opéraient hier en province. Les "Apaches noirs" ont cru le moment propice pour opérer à Paris.
    Les cléricaux nous avaient même défiés. Ils avaient annoncé que le père Albert, jésuite comme le fougueux Coubé, devait parler à huit heures du soir, en l'église Notre-Dame-de-Plaisance et que nous n'irions pas. Ils savaient bien que nous ne pouvions nous rendre en nombre à ce rendez-vous puisque nous en avions donné d'autres aux quatre coins de la France.

Précautions de la préfecture et d'ailleurs
    Quelques-uns de nos amis étaient demeurés à Paris, tandis que la bande noire s'y était mobilisée tout entière. Le courage des pleutres de sacristie était fait surtout de notre faiblesse. Et puis, il savent aussi, les frocards, qu'ils peuvent toujours compter sur la police.
    C'est autours des églises de Belleville et de plaisance, surtout, que leur audace s'est manifestée.
    Tous les journaux anti-républicains, depuis la Croix jusqu'à la Vérité Française, en passant par le Journal des Débats, semblaient avoir pris à cœur d'attirer en ces coins sombres ceux des républicains que la province n'avait pas séduits. Dans l'espoir ( ou dans la crainte - car les cléricaillons ne sont jamais rassurés) qu'ils répondissent à la provocation, des mesures d'ordre extraordinaires avaient été prises par M. Lépine, préfet de la police des mœurs et des curés.
    Celui-ci avait adressé aux commissaires l'ordre suivant:
    En prévision des désordres qui pourraient se produire dimanche dans les églises, veuillez vous tenir en permanence dans votre commissariat durant toute la durée des offices.
    Si vous êtes de service de théâtre en matinée, à l'heure des vêpres, assurez ce service, mais gardez votre personnel du commissariat.
    Devant chaque église des gardiens de la paix occupaient les angles des trottoirs ; des cyclistes se tenaient en permanence.

La matinée
    La matinée a été assez calme. dailleurs la pluie qui est tombée en averse avait quelque peu refroidi l'insolence de "ces messieurs"
    Toutefois, les jeunes gens du patronage Notre-Dame-de-Plaisance avaient gardé assez d'arrogance pour provoquer des incidents autour de cette église.
    Nous étions là ce matin. Le service était dirigé par l'abbé Soulange-Bodin "le doux géant" sur lequel s'extasient les bonnes âmes. La porte principale de l'église avait été fermée. On entrait par les côtés. Des dévotes et des dévots - la boutonnière fleurie d'un insigne spécial - occupaient toutes les chaises. Quelques énergumènes, armés de gourdins avaient été embrigadés pour leur prêter main-forte en cas de besoin.
    Le défilé des jeunes gens du patronage fût salué par les cris de "Vive la République!" et cela suffit pour amener des altercations et des coups. Une dizaine d'arrestations furent opérées. Elles n'ont pas été maintenues, la police ne voulant sans doute pas priver le père Albert - qui parle ce soir - du concours de quelques damidiens.
    A l'église Saint-Pierre de Montrouge, quelques citoyens qui s'y étaient introduits ont été désignés immédiatement au bedeau, au suisse et au curé qui les ont fait expulser.
    D'autres incidents sans importance se sont produits ailleurs.

L'après-midi. - A Belleville
    L'après-midi n'a pas été aussi calme.
    Les bandes noires à qui le nègre Popaul conseillait l'emploi du revolver ont fait, en effet, en pleine église Sant-Jean-Baptiste, à Belleville, l'essai déloyal de leur valeur.
    Un jésuite sécularisé, le P. Oriol, professeur à l'institut catholique, devait prononcer le sermon.
    Dès deux heures, l'église s'emplit de jeunes gens des patronages catholiques, flanqués de vigoureux bouchers de la Villette, épaves des trop fameux comités de Sabran-Pontevès. Obéissant à un plan de bataille arrêté à l'avance, les pieux manifestants se partagent en trois groupes postés en triangle, face à la chaire, tandis que d'autres fidèles, formant réserve, s'entassent dans la sacristie. Tous sont armés de fortes cannes, de nerfs de bœufs ; nous distinguons aux mains d'un éphèbe à la face pâle, un véritable alpenstock.
    Un groupe de libre penseurs, attiré par cette mise en scène dramatique, n'hésitent pas à pénétrer dans l'église, et sont aussitôt encadrés par leurs adversaires.

Le sermon
    Vers deux heures et demie, le P. Oriol monte en chaire. Grand et fort gaillard de deux mètres de haut qui, nous affirme-t-on, a déclaré "qu'il ne sortirait pas de l'église avant d'avoir arrangé quatre ou cinq libres penseurs".
    A peine a-t-il prononcé quelques paroles à l'adresse des persécuteurs de la religion qu'une voix s'élève dans l'assistance : "Qui vous a autorisé à parler ?"

Lâche agression. - Le sang coule
    Aussitôt, le suisse Vincent, digne émule de Bouffechoux d'Aubervilliers, lève sa hallebarde tandis que le curé hurle : "En avant", c'est le signal convenu : les bandes noires entourent le petit groupe gauche, à coup de canne et de bâtons ferrés.
    Les petits jeunes gens font voler les chaises en l'air, tandis que Vincent, fou furieux, flanqué du sacristain et du curé lui-même, frappe à l'envie et assomme avec un acharnement féroce, les malheureux livrés sans défense à sa fureur.
    La scène est indescriptible : une femme saisit par son vêtement un blessé et le signale à de nouveaux coups. Des femmes sont piétinées par le sacristain et le bedeau en furie.
    Puis le curé, toujours revêtu de ses ornements sacerdotaux parait sur le porche de l'église le poing tendu vers la foule. les agents s'amènent alors. Ils expulsent les manifestants tandis que sur la place, la bagarre continue.
    Un grand nombre d'arrestations sont opérées au milieu de ce tumulte effroyable. Nos amis ne cessent de crier : "A bas la calotte !" et de conspuer les jésuites avec vigueur.

Les blessés
    Immédiatement conduits dans les pharmacies voisines les blessés au nombre de dix, dont cinq grièvement reçoivent un premier pansement : Ce sont : ....................

Les agresseurs
    Les agresseurs appartiennent à la fine fleur de la jeunesse chrétienne. Voici les noms de ceux qui ont été arrêtés : ..........
    Durant tout l'après-midi, une foule nombreuse n'a cessé de stationner aux environ de l'église et il n'y avait qu'une voix pour protester contre le lâche attentat commis par les hommes noirs.

A PARIS

Plaisance
    A l'occasion de la clôture de l'adoration perpétuelle, le père Albert, ancien jésuite sécularisé, avait été invité à prêcher à l'église Notre-Dame-de-Plaisance par le curé de la paroisse, l'abbé Soulange-Bodin
    Une manifestation analogue à celle organisée à Aubervilliers contre le Père Coubé avait été annoncée à cette occasion.
    Cinq à six cents manifestants se sont groupés aux abords de l'église, rue Vercingétorix, vers huit heures ; une collision menaçait de se produire à ce moment entre les manifestants anticléricaux et les fidèles qui se trouvaient massés au nombre de trois à quatre cents environ, lorsque la police est intervenue repoussant les uns dans l'église et les autres dans les rues adjacentes.
    Aux abords de l'église, le groupe des manifestants anticléricaux criaient à tue-tête : "A bas la calotte ! Hou ! Hou !"
    Dans l'église, aux côtés du curé qui voulait s'opposer à la fermeture des portes, déclarant qu'il se chargeait de faire respecter l'ordre, se trouvaient MM. Gaston Mery, conseiller municipal, Charles Devos, Administrateur de la Libre Parole. M. Lasies fait une courte apparition devant l'église, mais, sur le conseil de M. Lépine, pour ne pas soulever d'incidents, il se retire aussitôt.
    Lorsque le prédicateur est descendu de sa chaire, le curé a dit aux fidèles que le préfet de police, dans la crainte de bagarres, engageait les assistants à sortir par derrière.
    M. Lépine vint alors parlementer et fit sortir les femmes par la petite porte d e l'église qui donne rue Crocé-Spinelli
    Dans le but d'éviter des collisions possibles, M. Lépine, aidé de MM. Touny, directeur de la police municipale; Guichard, chef de la brigade mobile et de l'officier de paix Lebon, a fait contourner aux manifestants catholiques la rue Vercingétorix et les a fait passer par la rue Crocé-Spinellin et de l'Ouest ou quelques bousculades insignifiantes ont eu lieu.
    Au cours d'une bousculade, M. Lépine a reçu sur la tête un coup de bouteille qui a enfoncé son chapeau et l'a contusionné. cependant le préfet a continué à suivre le cortège jusqu'à l'avenue du Maine où la dispersion des manifestants a été opérée par les agents, sans pouvoir, cependant, empêcher les groupes de se reformer plus loin et de suivre la rue de la Gaieté et la rue de Rennes.
    Quelques arrestations ont été effectuées mais elle n'ont pas été maintenues.
 

Troisième arrondissement
    * L'Union socialiste républicaine du troisième arrondissement, en présence de l'attitude provocante de l'Église et de la résistance de la calotte aux lois de la République, invite le gouvernement a persévérer dans sa politique et à dénoncer le Concordat, seul moyen d'arracher la République aux griffes de l'armée noire.
    * Le Conseil central de la Fédération Française de la Libre Pensée, réunie le 12 mai 1903, en séance ordinaire, à son siège social, la Maison commune du 3° arrondissement, 45 rue de Saintonge;
    Après avoir pris connaissance du projet du citoyen de Pressensé sur la séparation des Églises et de l'État;
    Considérant que le meilleur moyen de rappeler la faction cléricale et congréganiste au respect de la Loi, et des institutions républicaines est de lui imposer les règles du droit commun;
    Qu'il est de toute urgence que satisfaction soit donnée à la majorité du Peuple Français qui s'est nettement prononcé dans ce sens aux dernières élections législatives;
    Émet le vœux suivant:
    1° Que le Président du Conseil des Ministres appuie, dès la rentrée, auprès des Chambres et que celles-ci adoptent le projet du citoyen de Pressensé;
    2° Que les sommes restant disponibles, par le fait de la suppression de tous les crédits affectés aux Cultes, dans les différents ministères soient employées à réaliser :
    a/ La gratuité des fournitures scolaires de l'enseignement primaire principalement;
    b/ L'égalisation des traitements des institutrices à ceux des instituteurs;
    c/ L'amélioration des traitements des maîtres débutants;
    d/ La construction d'écoles et la création des nouveaux postes rendus utiles par l'augmentation de la population scolaire;
    Et décide que le présent ordre du jour sera adressé:
    1° Au Président du Conseil, Ministre des cultes;
    2° Au groupe Parlementaire de la Libre Pensée;
    3° Au citoyen de Pressensé
    4° Aux journaux républicains et anticléricaux.
Quatrième arrondissement
    * La Section de Saint-Merry de la Ligue des Droits de l'Homme et de Citoyen, réunie en assemblée, le 16 mai 1903, a adopté l'ordre du jour suivant:
    Considérant que M. Combes, président du conseil des ministres, a énergiquement défendu à la Chambre et au sénat les droits de la France laïque contre la Congrégation;
    Attendu que tous les citoyens sont égaux devant la loi et que ni les préjugés, ni les superstitions religieuses ne sauraient prévaloir contre la Justice et le Droit;
    Adresse les plus vives félicitations à M. le président du conseil et l'engage à traduire devant la cour d'appel compétente tous les évêques actuellement en révolte contre les lois votées par la majorité républicaine, et assure le chef du gouvernement de son concours énergique pour l'aider dans sa lutte contre le cléricalisme;
    Demande :
    1° L'abrogation de la loi Falloux et le monopole de l'enseignement réservé à l'État;
    2° La dénonciation du Concordat;
    4° La séparation de toutes les Églises et de l'État.
Cinquième arrondissement
    * Les membres de la Ligue anticléricale révolutionnaire du 5° arrondissement demandent que le gouvernement persévère dans son énergie en dénonçant le Concordat et en supprimant le budget des cultes, qui oblige tous les individus ne pratiquant aucune religion à payer les ministres des cultes, propagateur du mensonge et ne vivant que d'escroquerie.
    * Le Comité l'Union Républicaine socialiste de la Sorbonne;
    Considérant que, faire payer les prêtres par ceux qui jugent bon de se passer de leurs services, c'est véritablement violer la liberté de conscience;
    Considérant, d'autre part, que la gent religieuse, tout comme la caste militaire, doit toujours s'incliner devant le pouvoir civil;
    Considérant enfin que le clergé séculier, évêques, curés, se sont associés publiquement aux moines pour s'insurger contre les lois de la république;
    Regrette que le gouvernement n'ait pas pris l'initiative de dénoncer le Concordat;
    Et demande la suppression du budget des cultes, la séparation des Églises et de l'État, le monopole de l'enseignement et l'épuration des administrations publiques où pullulent des fonctionnaires cléricaux.
    La République aux républicains et plus de religions entretenues par l'État.
    * Les membres du Groupe républicain radical de 5° arrondissement, réunis extraordinairement le 17 mai, réclament, au nom de la liberté, la séparation des Églises et de l'État dans le plus bref délai.
    Constatent, malheureusement, que dans toutes les administrations publiques, les hauts employés sont des cléricaux avérés qui poursuivent avec acharnement leurs subordonnés libres penseurs, demandent une épuration sérieuse du personnel administratif et la suppression des dossiers secrets.
Sixième arrondissement
    Les républicains, réunis le 16 mai, au café du Rocher, 128 boulevard Saint-Germain, émettent le vœu que le gouvernement, à la rentrée des Chambres, propose la séparation des Églises et de l'État, répondant ainsi aux vœux de nos aînés, les conseils généraux de 1871 et 1882.
Huitième arrondissement
    Les membres de l'Université populaire du 8° arrondissement, considérant que la stricte application de la loi sur les Associations doit avoir comme suite logique et honnête la séparation des Églises et de l'État, approuvent la conduite du gouvernement et l'engagent à persévérer dans la voie de libération intégrale des victimes des dogmes, et du Capitalisme.
Neuvième arrondissement
    Les citoyens réunis au cercle social, sous la présidence du camarade Edinger, réclament, à l'unanimité, la séparation des Églises et de l'État.
Dixième arrondissement
    Les citoyens adhérents à la Société républicaine de propagande, réunis le 17 mai, après avoir entendu le citoyen Isak, réclament la dénonciation du Concordat.
     * Groupes central du 10° et le Groupe révolutionnaire de Combat. -  Les membres des deux groupes, décidés à lutter plus que jamais contre toute la bourgeoisie, sous n'importe qu'elle étiquette dont elle se pare, constatent une fois de plus sa faillite au programme de 1869 contre le Cléricalisme.
    Assurent, néanmoins, à la Fédération Française de la Libre Pensée leurs concours énergique jusqu'à l'obtention de la séparation des Églises et de l'État et l'extermination de la Calotte.
Onzième arrondissement
   * Les Propagandistes de la Folie-Méricourt, considérant que la démonstration de l'étroite solidarité qui existe entre le clergé séculier et les congrégations n'est plus à faire; que les événements de chaque jour démontrent le pacte conclu contre la république :
    Invitent les Chambres à voter d'urgence la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des cultes.
   * Les citoyennes et les citoyens, réunis sur l'invitation du de la Section du 11° arrondissement (adhérente au Parti socialiste de France, U.S.R.), le 17 mai 1903, salle Champedroude, 6, rue Popincourt, après avoir entendu les citoyens Fabérot, ancien député; Garaud, Dupuy, Dumas, etc.,
    Considérant que l'expropriation du clergé n'est qu'un élément de l'expropriation politique et économique de la classe capitaliste que la Révolution accomplira, se séparent aux cris de:
    "Guerre au fanatisme religieux !
    Guerre aux exploiteurs manuels et intellectuels!"
    Protestent aussi contre tous les méfaits policiers et tous les crimes du militarisme, en acclamant l'Union Internationale des Travailleurs.
    * Le Comité de Ligue française pour la Défense des Droits de l'Homme et du Citoyen (section de la Folie-Méricourt) félicite le ministère Combes de son énergie contre la Congrégation. Il lui demande instamment de réaliser la séparation des de l'Église et de l'État pendant l'année 1903 : Cette réforme a été inscrite au programme républicain de 1869, et la démocratie, lassée d'attendre, compte sur l'énergie du ministère actuel pour l'opérer immédiatement.
    Le peuple considère cette réforme comme primant toutes les autres.
    Le comité demande au président du conseil de rappeler aux préfets que les prédicateurs n'appartenant pas au clergé concordataire, étant des perturbateurs des cérémonies de culte, doivent être arrêtés comme tels dès leur apparition en chaire.
Douzième arrondissement
    La section de la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen du douzième arrondissement considérant que la preuve est faite aujourd'hui, de la duperie qu'est le Concordat, émet le vœu que le Concordat soit non pas remanié, mais dénoncé;
    Que le projet du citoyen de Pressensé, consacrant et organisation la séparation absolue des Églises et de l'État, soit adopté par les pouvoirs publics;
    Que la loi Falloux soit abrogée et que l'enseignement, à tous les degrés, soit interdit aux congréganistes ou anciens congréganistes; que les pouvoirs publics prennent toutes dispositions utiles pour assurer l'instruction des enfants fréquentant actuellement les écoles congréganistes;
    Que les fonctionnaires de la république, y compris les plus haut placés, donnent l'exemple du détachement complet de toute religion.
    * Les membres de l'Union fraternelle du douzième arrondissement envoient un salut fraternel aux collaborateurs de l'Action, et de la Raison, les félicitent de leur vaillante attitude vis-à-vis des Congrégations révoltées contre la loi, et les engagent à persévérer dans cette lutte qui doit, à tout prix, se terminer par le triomphe de la pensée libre.
Treizième arrondissement
  *  Les citoyens, réunis au nombre de plus de 800, sur la convocation du Chantier des solidaires, et sous la présidence du citoyen Cardet, député, le vendredi 15 mai, à l'Alcazar d'Italie, 190 avenue de Choisy (13°) pour protester contre l'attitude des évêques et des officiers se répandent en invectives contre le gouvernement de la République qui les paie, alors que salariés de l'État, leurs devoirs est de faire respecter et de respecter la loi, après avoir entendu les citoyens Cardet et Chauvière, députés, Allemane, ancien député, Thomasin, maire du Krémelin-Bicètre, Lhermitte et Leteuf, publicistes, les remercient de leurs dévoués concours, constatent qu'il est révoltant de voir que nous payons des sectes qui s'insurgent pour défendre l'abrutissement et barrer la route à la justice et à la vérité.
    Demandent que la séparation des Églises et de l'État, inscrite dans tous les programmes des députés de la majorité, soit la seule sanction donnée à l'interpellation qui doit venir en discussion à la rentrée des Chambres. demandent que les conseils de guerre, ou tribunaux d'exception, qui acquittent des officiers coupables de refus d'obéissance, alors que pour le même fait un soldat est condamné à une peine de 5 à 10 ans de travaux publics, disparaissent dans les plus brefs délai.
    Émettent le vœu que devant les exemples de Coubertin et autres, se refusant à marcher contre leur conscience et leurs idées, les ouvriers soldats fassent leur devoir en pareil cas.
    * L'Union des groupes radicaux socialistes de la deuxième circonscription du 13° arrondissement engage tous les républicains de la Chambre et du Sénat à maintenir haut et ferme le drapeau de la République laïque et à s'unir pour aboutir à la séparation des Églises et de l'État, à l'abrogation du Concordat et de la loi Falloux, et à la suppression de toutes les congrégations enseignantes et autres.
Quatorzième arrondissement
    * Les groupes de la 14° section de la F.S.R.S. première et deuxième circonscription, invitent les militants socialistes à poursuivre une propagande active en faveur de la séparation des Églises et de l'État.
    * Les Sections du Petit Montrouge, de la Santé et du Montparnasse, de la Ligue des Droits de l'Homme réunies extraordinairement le 14 mai 1903, à 9 heures du soir, salle Nicolas, 218 avenue du Maine, ont voté les résolutions suivantes
    Considérant les faits nouveaux récemment acquis en ce qui concerne le procès Dreyfus; considérant la demande d'enquête introduite par le capitaine Dreyfus, auprès du ministre de la Guerre, expriment le vœu qu'il soit satisfait à cette demande et que le gouvernement ne néglige rien pour faire la lumière et réparer l'iniquité commise;
    Considérant que l'usage des dossiers secrets a été de tout temps un des principaux éléments de succès de toutes les scélératesse contre lesquelles a été fondée la Ligue des Droits de l'Homme, réclament la suppression des dossiers secrets dans toutes les administrations
     Prévenus par plusieurs de ses membres d'incidents périodiques, qui se produisent à Sartène (Corse), déplorent que la liberté politique, la dignité professionnelle et la sécurité personnelle y soient à la merci des pires fanatismes. Elles protestent contre l'attitude du maire et du juge d'instruction de Sartène dans les manifestations de brutal obscurantisme dont les citoyens Gianelli et Natali sont actuellement victimes.
    Envoient leur salut fraternel, aux courageux citoyens qui ont su rappeler au respect de la loi, les partisans de l'oppression et de l'esclavage, qui avaient organisé à Aubervilliers, une manifestation insolente vis-à-vis du gouvernement républicain et invitent le Gouvernement de la République à donner, dans les emplois administratifs, une plus large place aux prolétaires et citoyens dévoués à la République, et ayant les aptitudes nécessaires, sans s'occuper s'ils ont été ou non soldats.
Seizième arrondissement
    Les citoyennes et citoyens du Groupe des Libres Penseurs révolutionnaires, 2° section à Auteuil, réunis le 17 mai, salle Bruno, au nombre de 400, félicitent en encouragent les vaillants collaborateurs du journal l'Action pour leur énergique campagne anticléricale et sociale;
    Demandent la séparation des l'Église et de l'État, la suppression du budget des cultes, la laïcisation de la République et de toutes les institutions.
Dix-septième arrondissement
    Le Cercle Républicain des Ternes et de la Plaine Monceau, heureux d'avoir vu 240 députés républicains se prononcer en faveur de la séparation des Églises et de l'État, partisan de la liberté de conscience et de la liberté des cultes, approuve l'attitude du gouvernement dans sa lutte contre le cléricalisme, l'engage à continuer sans faiblesse, et l'invite à préparer la séparation de l'Église et de l'État, ainsi que la suppression de toutes les congrégations.
Dix-huitième arrondissement
    La Jeunesse socialiste du 18° envoie à M. Combes ses félicitations pour l'énergie qu'il a déployée dans l'exécution de la loi sur les congrégations.
    Elle l'engage, en outre, à réaliser, dans le plus bref délais, la séparation des Églises et de l'État.

Dix-neuvième arrondissement
  *  Le Cercle des travailleurs socialistes de la Villette, considérant que tout le clergé séculier étant en révolte ouverte contre le régime républicain, demande la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes et le retour à la nation des biens dits "de mainmorte, meubles et immeubles", appartenant aux congrégations et corporations religieuses.
    * Les membres du groupe l'Union fraternelle du dix-neuvième, réunis en assemblée extraordinaire, protestent énergiquement contre les attentats jésuitiques des Barbares, commandés par les soi-disant ministres de Jésus et remercient la presse républicaine et libre pensante de son action énergique en faveur de la séparation des Églises et de l'État, et l'engagent à persévérer afin de nous débarrasser au plus tôt de ces étouffeurs de Vérités et de la Raison.
    Les membres de l'Union fraternelle s'engagent à continuer l'action énergiquement, et engagent tous les groupements à les seconder.
Vingtième arrondissement
   * Les citoyens réunis salle Brette, rue des Pyrénées, à l'appel du Comité révolutionnaire de Charonne, après avoir entendu le citoyen Paul-Louis sur la question cléricale, approuvent le lutte contre les Congrégations, mais, ne voyant là qu'une partie incidente de la lutte anticléricale, demandent comme seule solution véritable et logique la séparation des Églises et de l'État et la reprise, par la nation, des biens de mainmorte.
    * la Lyre enfantine de Belleville (université populaire) donnait avant-hier, salle des Trois Lions, 86 boulevard de Belleville, une matinée concert, qui a remporté le plus vif succès.
    Plus de 300 citoyennes et citoyens, après avoir applaudi tous les artistes et chaleureusement félicité les jeunes élèves de la Lyre enfantine, ont terminé cette fête de propagande anticléricale aux cris de : "Plus de prêtres éducateurs de la jeunesse ! Plus de prêtres payés par l'État ! Vive la République sociale ! A bas la calotte !"
  * La loge "La fraternité des Peuples"
    Considérant l'attitude provocante de tout le clergé séculier, en présence des assomades honteuses des républicains paisibles et sans défense dans les églises de l'État, par les pires ennemis de la république, adresse au Président du Conseil ses plus vives félicitations pour la fermeté avec laquelle il fait appliquer la loi sur les congrégations, et émet le vœu que le gouvernement ne s'en tienne pas à ce simple et insuffisant palliatif, mais qu'il présente et soutienne au plus tôt, devant le Parlement, la séparation de l'Église et de l'État.
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   *  Le groupe d'action des républicains socialistes originaires de la Haute-Loire envoie de chaleureuses félicitations au ministère Combes pour l'œuvre de salubrité qu'il accomplit en se débarrassant des congrégations, et l'invite à faire aboutir, dans le plus bref délai possible, la séparation des Églises et de l'État.

   *  La Loge Les étudiants, réunis le 17 mai en un banquet fraternel :
    Félicitent M. Combes, président du conseil et les journaux républicains l'Action et la Raison qui, devant l'attitude des moines et des évêques réclament énergiquement la séparation des Églises et de l'État.
  *   La loge La libre pensée dans sa tenue du jeudi 14 mai, a adopté l'ordre du jour suivant :
    Considérant
    1° Que la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État s'imposent;
    2° Que les circonstances pour obtenir ces réformes sont rarement aussi favorables;
    Émet le vœu:
    Que le gouvernement défende, avec la plus grande énergie, le projet de loi de M. de Préssensé ou tout autre projet conçu dans le même esprit;
    Et invite d'une façon toute spéciale, tous les républicains du Parlement à la voter.
    * Les membres du Groupe socialiste des voyageurs et représentants de commerce engagent tous les camarades de la corporation a se joindre à eux pour faire partout la propagande la plus active pour que les électeurs imposent à tous les députés et sénateurs républicains l'obligation de voter la suppression du budget des cultes, la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
   *  Les Élèves libres penseurs de l'École supérieure de commerce de Paris réunis le 17 mai 1903, hors l'École, considérant,
    Que l'application de la loi des Associations doit être qu'une phase de la lutte entre l'État laïque et les puissances ecclésiastiques;
    Que le Concordat n'est qu'un leurre;
    Que l'attitude des évêques à l'égard de la loi est une réponse suffisante au discours du président du conseil, dont le Sénat a voté l'affichage;
    Invite le gouvernement:
    A dénoncer un contrat qui a été signé par Napoléon que dans le but qu'une République ne peut dignement poursuivre;
    A rompre avec une tradition qui viole la liberté de conscience en obligeant tous les citoyens, même libres penseurs, à contribuer pécuniairement à assurer les services des cultes.
    A garantir sur tout le territoire de la République la libre pratique des religions sans préjudice, bien entendu, des mesures de police qui devront être prises pour assurer dans l'intérieur des établissements du culte, et la neutralité politique, et le respect du gouvernement;
    Et le félicitent de sa politique républicaine.
    * Les Membres du Bloc républicain du Cantal réunis, à Paris, le 28 mai courant, au café du Gaz, rue de Rivoli, adressent au président du Conseil des Ministres, leurs félicitations pour son attitude fermement républicaine et comptent sur son énergie et sa ténacité pour réduire à la soumission le cléricalisme en révolte.
    cet ordre du jour mis aux voix est adopté par acclamation et à l'unanimité.
    * Les camarades de l'U.P. Zola,  après avoir entendu la conférence Lourdes, Rome Paris, par H. Duchmann, profitent de cette circonstance pour émettre les vœux suivants :
    Considérant que, l'immense majorité des citoyens catholiques, protestants ou juifs par naissance, s'abstiennent des pratiques religieuses, et qu'il n'est pas juste qu'ils paient leur quote-part pour des exercices rituels auxquels ils n'assistent pas;
    Considérant qu'au point de vue républicain, les religions sont contraires au jugement sain et n'ont été crées que pour la domination et le soutien des régimes arbitraires. Enseignées soi-disant pour soumettre les volontés à un régime d'amour, elles n'ont réussi jusqu'ici qu'à précipiter les citoyens les uns contre les autres.
     Les camarades de l'U.P. Zola,  regrettent en outre, que la majorité républicaine de la Chambre des députés, ait reculé devant les menaces déguisées de guerre civile et de condition à l'extérieur, proférées le 19 mai, à la tribune française par l'abbé Gayraud, pour le compte de la compagnie de Jésus, lors de la discussion de l'interpellation sur la politique religieuse du gouvernement.
    * Les originaires du Morbihan, réunis, simultanément, chez La Fée, rue La Forge Royale; Boulevard Montparnasse, chez I. Dors et chez Dréano, rue Mazagran.
    Protestent en leurs noms et au noms de leurs pauvres compatriotes restés là-bas sous la tyrannie religieuse, invitent le gouvernement à mettre un terme à cet état de choses en faisant voter la suppression du budget des cultes, la séparation des Églises et de l'État, l'abrogation de la loi Falloux.
    * Loge des droits de l'Homme -  A l'issue de la séance du 18 mai, les membres de la Loge des Droits de l'Homme déclarent s'associer au mouvement de protestation contre la révolte des évêques et des moines, invitent le gouvernement à réprimer énergiquement tous les actes séditieux du clergé et à se hâter de déposer un projet de loi tendant à la séparation des Églises et de l'État.
    * Le Groupe des Libres Penseurs de l'Imprimerie nationale réclame énergiquement la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, félicite le gouvernement pour son action énergique dans l'application de la loi sur les Congrégations qui doit assurer le triomphe de la République sociale sur l'esprit clérical et sur les dogmes; demande, en outre, au ministre des cultes la fermeture momentanée des églises dans lesquelles des désordres se sont produits ces jours derniers et la démission des magistrats réactionnaires qui s'opposent à l'application des lois républicaines et sociales.

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..... et en province
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AIN
    Ambérieu-en-Bugey
   La Section d'Ambérieu-en-Bugey de la Fédération des Libres Penseurs de l'Ain et de l'Isère, réunie en séance le 17 mai pour protester contre les agissements et les menées religieuses, félicite le gouvernement de la fermeté qu'il a montrée jusqu'à ce jour, dans la tâche difficile qu'il s'est imposée, afin de nous débarrasser de ces parasites religieux et émet le vœu qu'il continuera par:
    L'abrogation de la loi Falloux;
    La dénonciation du Concordat;
    La séparation absolue des Églises et de l'État;
    La suppression des armées permanentes et des Conseils de guerre.
    Chézery-Forens
   Les socialistes de Chézery et de Forens, réunis dimanche dernier, se sont constitués en Groupe d'étude sociales.
    Le bureau a été constitué par les citoyens : Cl. Michoilet, secrétaire; Pic, secrétaire adjoint, et Jacquinot-Carry, trésorier.
    Au cours de la réunion a été votée l'adresse suivante au président du conseil :
    Les membres du Groupe socialiste de Chézery, à l'issue de leur constitution en groupe, envoient à M. Combes, président du conseil, leurs sincères félicitations pour l'énergie qu'il apporte à l'expulsion des congrégations; espère qu'il saura déployer la même fermeté pour frapper les membres du clergé protestant contre la loi, et comptent sur son dévouement pour faire aboutir, à bref délai, la séparation des Églises et de l'État ainsi que les principales réformes économiques et sociales appelées à soulager les travailleurs.
AISNE
    Guise
   La Société de Libre Pensé et le Groupe socialiste de Guise (Aisne) envoient à M. le président du conseil leur félicitations pour sa campagne contre les congrégations religieuses d'hommes et de femmes. Devant la levée en masse des moines et nones en révolte, soutenus par certains magistrats félons et parjures à la République. Ces deux groupes de citoyens libres et conscients estiment qu'il ne reste plus qu'un moyen logique de libérer la France républicaine de l'influence néfaste d'un cléricalisme ultramontain. Ce moyen urgent : c'est la séparation des Églises et de l'État.
    Ils comptent sur la loyauté des députés républicains et socialistes, rappellent à leurs promesse politique ceux qui, depuis 1869, ont inscrit cette réforme dans leur programme, et souhaitent qu'une majorité définitive s'affirme sur le projet décisif présenté par le citoyen Pressensé au nom du groupe socialiste de la Chambre.
    Laon
    Les républicains libres penseurs de l'arrondissement de Laon, réunis au théâtre de Laon, pour une conférence faite par le citoyen Félix Gaborit, le dimanche 17 mai, ont voulu relever la défi des moines et des évêques de la Congrégation et de l'Église.
    Aux paroles de mensonge proférées du haut des chaires des cathédrales et aux manifestations idiotes et stupides destinées à tromper les faibles, les républicains libres penseurs de l'arrondissement opposent des paroles de justice et de raison affranchie.
    Ils adressent à M. Combes, président du conseil, ministre de l'intérieur et des cultes, l'assurance de toutes leurs sympathie et de leur dévouement, et lui disent : "Nous demandons que le Concordat soit dénoncé, car nous ne voulons plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, ni d'Église d'État. Nous voulons une République débarrassée de tout caractère religieux et confessionnel, une laïcisation complète."

ALGÉRIE
  Alger
   La Loge "Le Delta", réunie en tenue solennelle, le 17 mai 1903, à l'unanimité, félicite vivement le ministère Combes pour sa politique anticléricale et lui renouvelle sa confiance absolue en cette circonstance.
    Elle adresse également ses félicitations aux journaux la Raison et l'Action, pour leur campagne énergique contre le cléricalisme et adopte les conclusions Gustave Hubbard.

ALLIER
    Doyet
   Dans leur réunion générale du 17 mai, les citoyens membres de la Jeunesse socialiste-révolutionnaire de Doyet, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Gannat
   Les électeurs républicain de Gannat et du canton, après avoir entendu le citoyen Delarue, député,
    Invitent le gouvernement à continuer la lutte entreprise contre le cléricalisme;
    A expulser les Congrégations religieuses;
    A proposer la suppression de l'ambassade du Vatican et à présenter aux Chambres un projet de séparation des Églises et de l'État;
    Seul moyen d'assurer la liberté de conscience, la défense de la république et le triomphe des idées modernes.
    Saint-Germain-des-Fossés
   Le Syndicat des travailleurs des chemins de fer de France et des colonies, dans une importante réunion tenue, le 16 mai, à Saint-Germain-des-Fossés (Allier), après avoir entendu le citoyen Louis Juillet, délégué de groupe roannais, qui fit, dans un magistral discours, le procès de l'enseignement clérical, décide de réclamer avec insistance la séparation des Églises et de l'État, et proteste avec énergie contre l'ingérence cléricale.
    Vichy
   Le Groupe indépendant d'études sociales et de libre pensée de Vichy, s'associant à la grande manifestation anticléricale du 17 mai dernier.
    Considérant que la religion est non seulement une atteinte à la liberté de conscience mais encore un défi à toute morale, dans ce sens qu'elle enseigne des choses reconnues fausses par la Science et la Raison et qu'elle s'évite de prouver en les dénommant mystères;
    Considérant que ceux qui l'enseignent sont un danger pour la République ; attendu que ces individus sont payés par elle et qu'ils

ALPES-MARITIMES
    Nice
   * Fédération des Chambres syndicales ouvrières des Alpes-Maritimes.
    Les travailleurs de Nice, réunis le 17 mai, salle de la Fédération des Alpes-Maritimes, pour protester contre les actes du cléricalisme en révolte contre la République, tout en applaudissant à la séparation des Églises et de l'État, engagent les travailleurs à ne pas perdre de vue le but de leur émancipation, en s'organisant sérieusement en lutte de classe et en préparant les grèves générales révolutionnaires.
   *  Deux mille personnes réunies au Petit Casino, sous la présidence du citoyen Morel, après avoir entendu le conférencier, M. Ghilini, demandent la dénonciation du Concordat et, à bref délai, la séparation des Églises et de l'État.
   Puget-Théniers
   La  Section de la Ligue des Droits de l'Homme du Puget-Théniers  ainsi que les électeurs de cette ville présents à la conférence de M. le docteur Jacquet, désireuse de s'associer aux manifestations qui ont lieu, dans la plupart des communes de France, pour témoigner au gouvernement toute leur confiance, à la veille de la rentrée des Chambres.
    Renouvelle, à M. le Président du Conseil, l'expression de leurs respectueuses félicitations pour son œuvre républicaine et conforme aux aspirations de la démocratie, et prient leur sympathique et dévoué sous-préfet de vouloir bien lui faire parvenir la présente adresse.
   Valdeblore
    Le Groupe de la Libre Pensée de Valdeblore, réuni le 17 mai 1903, proteste hautement contre les vils agissements du clergé qui, salarié par l'État et de plus payé par notre argent, abuse sans honte ni vergogne des articles du Code pénal, qui l'autorise à tromper publiquement et sans réplique le peuple, tout en cherchant du haut de sa chaire de mensonges, à éteindre le flambeau de vérité qui commence à nous éclairer, demande d'urgence la séparation des Églises et de l'État et envoie ses plus chaleureux encouragements au gouvernement de défense républicaine et en particulier au grand citoyen, Émile Combes, qu'il engage vivement à persévérer jusqu'à l'épuisement complet du vampire clérical, dont le but est l'effondrement du droit de l'homme, de la patrie, de la dignité de l'homme et la liberté du citoyen.

ARDÈCHE
  Aubenas
    Les membres de l'Avenir socialiste d'Aubenas, réunis en séance extraordinaire, envoient leurs sincères félicitations aux militants de l'Action pour leur énergique attitude, les prient de vouloir bien être leurs interprètes auprès du gouvernement, pour lui transmettre le vœu suivant :
    Dénonciation du Concordat; séparation des Églises et de l'État à bref délai.
    Annonay
    Les membres de la Société La Libre Pensée d'Annonay, faisant cause commune avec leurs collègues Les Libres Penseurs de France, réunis le dimanche 17 mai, adressent leurs félicitations au cabinet que préside M. Combes, pour la lutte qu'il a entreprise contre les congrégations.
    Comptent sur la majorité républicaine du parlement pour opérer à bref délai, la dénonciation du Concordat; la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République.
    Le groupe émet le vœu que le ministère Combes fasse sien le projet de loi du citoyen de Pressensé, visant la dénonciation du Concordat, tendant à la séparation des Églises et de l'État.
    Le Teil
    Considérant que l'attitude du clergé à l'égard du gouvernement, en ce qui concerne l'application de la loi sur les Congrégations est répréhensible, puisque le gouvernement tient ses engagements, alors que le clergé viole constamment ses obligations que leur impose le Concordat;
    Considérant que la forme républicaine de gouvernement est incompatible avec avec l'institution et l'état d'esprit du clergé; que les prétentions du Syllabus sont la négation formelle des principes contenus dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen;
    Considérant que la République ne doit pas payer des agents qui la combattent à outrance; que l'Église a toujours été une institution d'oppression et qu'elle est devenue un instrument de discorde; qu'il est dangereux pour la société moderne de laisser cette institution se rehausser par le caractère officiel que lui donne le Concordat;
    Que cette force du cléricalisme est faite de la pusillanimité du régime républicain;
    Les citoyens de la commune du Teil demandent la dénonciation du Concordat et le retour à l'État des biens meubles et immeubles mis à la disposition du clergé par le pouvoir civil.
    Tournon
   Les citoyens réunis au Cercle démocratique de Tournon, le dimanche 17 mai, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Viviers-Teil
   Les camarades du Groupe d'études sociales de Viviers-Teil, réunis le 16 mai, après avoir écouté la conférence du citoyen Mounier sur le Concordat et décidé l'envoi d'une pétition au Parlement en en demandant l'abrogation;
    Félicitent le conférencier et profitent de l'occasion pour envoyer à la courageuse direction de l'Action l'assurance de leur profonde sympathie et de leur entière communauté d'idées.
    La Voulte-sur-Rhône
    La Société de Libre Pensée de La Voulte-sur-Rhône, considérant qu'elle ne doit pas rester indifférente aux manœuvres inqualifiables auxquelles se livrent les membres des clergés séculier et réguliers, qui, par leurs actes, sont en constante révolte envers la loi;
    Encourage le gouvernement à user de toute son énergie pour faire appliquer les lois en vigueur, et de faire, le plus tôt possible, la séparation des Églises et de l'État, qui sera son œuvre de salubrité et de raison.

ARIÈGE
    Aigues-Vives
   Les citoyennes et citoyens d'Aigues-Vives et de ses environs, réunis au nombre de 500, remercient la citoyenne Marie Murjas pour sa belle conférence; ils invitent le gouvernement à continuer la lutte contre le cléricalisme par la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Foix
   * La Jeunesse laïque de Foix, réunie au nombre d'environ 150, après avoir entendu la conférence du citoyen Marcel Grégoire, avocat, a voté, à l'unanimité, l'ordre du jour suivant :
    "Nous ne voulons plus de prêtres salariés, plus dévêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État;
    "Nous voulons que le Concordat soit dénoncé;
    "Nous exigeons que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions".
    * Les citoyens de Foix, réunis au siège social de la Jeunesse laïque, au nombre de 250, après avoir entendu les déclarations du jeune militant Éric Roques, déclarent qu'ils ne veulent plus de prêtres salariés, plus dévêques fonctionnaires, demandent la dénonciation du Concordat et engagent leurs représentants au Parlement à hâter l'heure de la séparation de l'Église et de l'État.
    Laroque-d'Olmes
     Les citoyens de Laroque-d'Omes (canton de Mirepoix, Ariège), réunis à la salle de la mairie, le 17 mai, à une heure de l'après-midi, au nombre de plus de 250, après avoir entendu le citoyen Galy.
    Considérant que la révolte du clergé régulier et du clergé séculier sont une humiliation pour la République, adressent un pressent appel au gouvernement pour le prier de voter, au nom de la liberté de conscience inscrite à la Déclaration des Droits de l'Homme;
    La dénonciation du Concordat;
    La séparation des Églises et de l'État;
    L'organisation laïque des services publics.
    Massat
    Le Comité radical de Massat, répondant à l'appel de de l'Action et de la Raison, s'est réunit afin de s'associer, lui aussi, à la grande manifestation anticléricale de la démocratie penseuse.
    Après avoir entendu le citoyen Gouric, instituteur, exposer las raisons de leur protestation républicaine, le comité, à l'unanimité des membres présents, a voté un ordre du jour par lequel il demande au gouvernement de vouloir bien proposer aux Chambres la dénonciation du Concordat et la laïcisation définitive de la République. Le comité a décidé, en outre, que des lettres seraient adressées à tous les élus républicains du département, pour les engager à soutenir le ministère dans sa politique anticléricale.
    Mirepoix
   Le Groupe de la Libre Pensée de Mirepoix, réuni le samedi 16 mai, à huit heures du soir, sous la présidence du citoyen Maury, a voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Suppression du budget des cultes; suppression de toutes les congrégations des deux sexes.
   Montgaillard
   Après une conférence sur le Concordat, Articles organiques et Syllabus, les citoyens de Montgaillard (Ariège), au nombre d'environ 50, demandent que les représentants du peuple au Parlement dénoncent le Concordat et suppriment le budget des cultes, qui, sous un régime de soit-disant liberté, oblige les individus ne pratiquant aucune religion de payer lesdits ministres propagateurs du mensonge.
    Saint-Girons
   Les 200 citoyens réunis, le dimanche 17 mai, dans la grande salle de la mairie, à Saint-Girons, pour protester contre la révolte des congrégations et du clergé envers les lois de la République, émettent le vœu que le gouvernement propose la dénonciation du Concordat, et envoient, à M. Combes, président du Conseil, l'expression de leur vive sympathie et leurs sincères félicitations pour l'énergie avec laquelle il a entrepris de faire triompher, sur les factieux de tous ordres, la république laïque et sociale.
    Villeneuve-d'Olmes
   Les membres du Comité radical socialiste de Villeneuve-d'Olmes (Lavalenet) félicitent M. Combes, président du conseil, pour son énergie dans l'application de la loi sur les Congrégations; l'assurent de leur entier dévouement et l'engagent fortement à répondre à l'attitude insolente de l'Épiscopat par la dénonciation du Concordat, qui assurerait la séparation de l'Église et de l'État.

AUBE
  Aix-en-Othe
    Les citoyens libres penseurs d'Aix-en-Othe, réunis d'un commun accord, et sûrs d'être les interprètes de la grande majorité de la population, considérant:
    Que la pape, par son attitude, s'insurge contre le Concordat;
    Que ses agents subalternes, évêques, prêtres, etc. sont en violation flagrante et continuelle avec les lois qui nous régissent, se moquent des ridicules sentences qui leur sont appliquées, notamment, par leur attitude combative et leurs débordements d'insanités envers le gouvernement;
    Invitons nos pouvoirs publics à se faire respecter d'un État qui n'existe plus, temporellement, depuis le 26 septembre 1870, et dont le titre, purement spirituel, est en contradiction constante avec les principes primordiaux de nos institutions rationnelles et scientifiques;
    Sollicitons avec la plus grande fermeté:
    La dénonciation du Concordat et des articles organiques qui en découlent;
    La mise à l'ordre du jour immédiat du projet de loi F. de Pressensé;
    L'abrogation de la loi Falloux, assurant la neutralité scolaire par le seul enseignement des vérités scientifiquement démontrées;
    De manière à placer tous ces fanatiques insurgés sous l'égide de la loi commune à tous les citoyens français.
    Manguy-le-Châtel
    Le Comité d'Action républicaine de Manguy-le-Châtel s'associe à la manifestation anticléricale et envoie son salut fraternel, approuvant l'application de la loi aux Congrégations; engage le gouvernement à poursuivre son œuvre d'assainissement, et la séparation des Églises et de l'État.
    Les Ricey
   Un groupe de citoyens des Ricey, réunis le 16 mai, adressent aux camarades de la Ligue de Défense Républicaine de l'Aube leur salit fraternel, et déclarent s'associer à la manifestation républicaine et anticléricale du 17 mai 1903 dans la ville de Troyes par les Groupes républicains anticléricaux de l'Aube.
    Ils déclarent, en outre, s'associer à un ordre du jour qui pourra être soumis au vote de l'assemblée, félicitant le ministère d'action républicaine pour l'engager à poursuivre sa lutte contre les Congrégations religieuses.
    Saint-Julien
    Le Comité républicain radical et socialiste de Saint-Julien (Aube), réunis le 17 mai 1903, salle Grisfer, envoie, à l'unanimité de ses adhérents, ses très vives félicitations à M. Combes, président du conseil des ministres, pour l'énergie qu'il déploie pour l'application de la loi tendant à la suppression de toutes les Congrégations.
    Le comité prie M. Combes de persévérer dans cette voie laïque, pour la dénonciation du Concordat et la suppression immédiate du budget des cultes.
    Le Comité exprime également le désir de voir les fonds affectés au budget des cultes supprimés, versés dans l'avenir à une caisse de retraites pour tous les travailleurs, dès l'âge de 60 ans.
   La Saulsotte
   Le Conseil municipal de la Saulsotte,  réuni hors conseil,
    Considérant qu'il est indigne que les religions puissent être officiellement reconnues par l'État
    Que la dénonciation du Concordat s'impose par suite de l'attitude insolente du clergé;
    Émet le vœu:
    Que les prêtres d'aucun culte ne soient plus rétribués par l'État; que la laïcisation complète de la République devienne, à bref délai une réalité
    Adresse au vaillant ministère Combes, toutes ses félicitations pour la grande œuvre d'émancipation morale qu'il a entreprise.
    Troyes
    Les 1500 citoyens républicains et libres penseurs, réunis le 17 mai 1903, à la Halle de la bonneterie de Troyes, après avoir entendu les discours anticléricaux des citoyens Marius Boyer, membre du comité d'organisation, Charonnat, doyen de la députation de l'Aube, président de la conférence Maxence Roldes, conférencier délégué par l'Association Nationale des Libres Penseurs de France, protestent énergiquement contre l'attitude des évêques et des moins, en rébellion ouverte contre la loi sur les Associations, et demandent:
    1° La dissolution radicale de toutes les congrégations religieuses, sans exceptions, avec reprise par l'État des biens dits de mainmorte;
    2° La séparation complète, et à bref délai, de toutes les Églises (catholiques, protestante, israélite, etc.) et de l'État.
    3° L'abrogation immédiate de la loi Falloux, l'organisation du monopole de l'État en matière d'enseignement, et la suppression des exercices religieux dans les établissements d'instruction de l'État.
    Villemaur
    La Libre Pensée de Villemaur (Aube), en réunion publique le 17 mai 1903, ayant eu connaissance de la violation de la loi et de la déclaration de guerre faite ouvertement au gouvernement de la République par les membres des diverses congrégations autorisées et non autorisées et les membres du clergé séculier.
    Considérant qu'il importe de mettre un terme à l'agitation cléricale, invite le gouvernement :
    1° A faire immédiatement, dans une mesure de paix, de concorde, de salubrité publique, la séparation des Églises et de l'État;
    2° A faire décréter la suppression complète et immédiate de toutes les Congrégations existantes, et la reprise des biens dits de mainmorte, meubles et immeubles, appartenant aux clergés régulier et séculier, au bénéfice d'une caisse de retraites pour les vieillards et les invalides du travail;
    3° L'abrogation de la loi Falloux et la monopolisation par l'État de l'enseignement laïque, public gratuit et obligatoire, la suppression des programmes de l'enseignement primaire et secondaire des points qui ont trait à l'existence de Dieu.
    Villenauxe
    La Société de Libre Pensée et le Groupe d'Étude sociale de Villenauxe-la-Grande (Aube), réunis en assemblée extraordinaire le 17 mai 1903, à l'effet de protester contre la manifestation des prêtres et des moines, tendant à blâmer l'œuvre du gouvernement émettent le vœu suivant :
    Que tous les élus politiques usent de leur droit pour forcer le gouvernement à déposer sur le bureau des Chambres un projet de loi dénonçant le Concordat et prononçant la séparation des Églises et de l'État.

AUDE
  Argeliers
   Le Groupe d'Études sociales d'Argeliers, réuni le 17 mai, invite le citoyen Sarrault, député, à agir de toute son influence auprès du gouvernement et des pouvoirs publics pour faire aboutir les questions suivantes :
    Dénonciation du Concordat;
    Suppression du budget des cultes;
    Séparation des Églises et de l'État;
    Monopole de l'enseignement;
    Armissan
   Les électeurs radicaux et socialistes d'Armissan, réunis salle du groupe d'Études sociales, remercient le citoyen Bourdié de son intéressante conférence contre le cléricalisme;
    Félicitent le ministère Combes, de l'énergie qu'il a mise dans l'application de la loi sur les associations et l'engagent à continuer et à présenter dans le bref délai, la séparation des Églises avec l'État, la dénonciation du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    Badens
   Les Républicains anticléricaux de Badens, réunis pour protester contre les manifestations organisées le 17 mai par la réaction et la gent cléricale,
    Félicitent le gouvernement de l'énergie qu'il montre dans l'application de la loi sur les associations; l'engagent à contribuer la lutte contre toutes les congrégations et à préparer la dénonciation du Concordat, et la suppression du budget des cultes;
    Ils félicitent en outre leur député Théros pour les votes qu'il émet à la Chambre et lui renouvellent leur entière confiance.
    La réunion a pris fin aux cris de : "Vive la République anticléricale !"
    Bages
   Les citoyens de Bages, réunis le 17 mai, salle de l'Alcazar, sous la présidence du citoyen *** Jovin, après avoir entendu le citoyen Cuxac,
    Adressent à M. Combes, président du Conseil des ministres, leurs vives félicitations et leurs encouragements pour sa lutte contre les congrégations;
    Demandent énergiquement la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des Cultes et la laïcisation complète de la République.
   Bizanet
   Les Républicains radicaux et socialistes de Bizanet,  réunis salle Josse le 17 mai.
    En présence de l'attitude des évêques, fonctionnaires salariés par l'État, vis-à-vis de l'application de la loi, invitent le gouvernement à poursuivre la lutte entreprise en réalisant les séparations des Églises et de l'État, par la suppression du Concordat.
    Canet
   A la suite de la conférence du citoyen Albert sur la séparation des Églises et de l'État,
    Les citoyens de Canet, réunis au nombre de 150, félicitent M. Combes, président du conseil, sur ses actes et son attitude énergique,
    L'engagent à poursuivre jusqu'au bout son œuvre de laïcisation complète de tous les services publics, surtout ceux d'enseignement et d'assistance;
    Demandent la suppression totale des congrégations et l'établissement du monopole scolaire aux main de l'État.
    Capendu
   LeGroupe d'études sociales de Capendu, réuni en assemblée générale, invite le président du conseil des ministres à continuer la lute entreprise contre les Congrégations, et à appuyer de tout son pouvoir le projet de loi déposé sur le bureau de la Chambre des députés relatif à la dénonciation du Concordat et à la séparation des Églises et de l'État.
   Carcassonne
   * Le Groupe de la Jeunesse socialiste, réuni en séance, adresse ses plus chaleureuses félicitations au ministère Combes, pour l'énergie déployée par celui-ci dans la lutte contre les congrégations;
    Considère tout de même que l'œuvre ne doit pas s'arrêter là et que la séparation des Églises des Églises et de l'État s'impose;
    Adresse aux rédacteurs de la Raisonet de l'Action l'expression de sa sincère gratitude.
    Félicite Gustave Téry, Victor Charbonnel, Henry Béranger et tous les manifestants d'Aubervilliers pour leur courageuse attitude.
    Et lève la séance aux cris de "Vive la République sociale ! Vive la Raison ! Vive l'Action ! A bas la calotte !"
   *  Dans la séance du 16 mai, les Membres de la Chambre de la Montagne, réunis en assemblée générale ont voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    L'abrogation de la loi Falloux
    La séparation des Églises et de l'État
    Félicitent le gouvernement présidé par M. Combes pour l'attitude énergique qu'il déploie dans l'application de la loi sur les associations religieuses; invitent, en outre, tous les députés du bloc à faire tous leurs efforts à la Chambre pour provoquer l'abrogation de la loi Falloux et la séparation des Églises et de l'État, si le gouvernement n'en prend pas l'initiative.
   * Les Membres du cercle du prolétariat Barbès, dans leur réunion générale du 16 mai, félicitent le ministère de l'énergie avec laquelle il n'a cessé de défendre la République contre la réaction, et l'engagent à continuer l'œuvre entreprise en supprimant le budget des cultes et en l'affectant à la fondation des retraites ouvrières; œuvre toute d'humanité et de solidarité sociales, que la République doit le plus tôt possible accomplir.
    * Le Groupe de la Jeunesse socialiste de Carcassonne, réuni en séance, adresse au ministère Combes ses chaleureuses félicitations pour la campagne qu'il mène si vaillamment contre le cléricalisme;
    Considère tout de même que là ne doit pas s'arrêter l'œuvre réformatrice du ministère républicain et que la séparation des Églises et de l'État s'impose.
    Le Groupe de la Jeunesse socialiste adresse ses remerciements au citoyen Pelletan  pour les réformes que celui-ci a introduites au ministère de la marine.
    Et lève la séance au cris de : "Vive la République sociale !"
    * Les Membres de la Loge maçonnique de Carcassonne, ont émis un vœu tendant à ce que le gouvernement prépare et présente sans retard, un double projet : de séparation des Églises et de l'État, d'abrogation de la loi Falloux, et invitent nos représentants à soutenir énergiquement de leur vote le double projet.
    Castelnaudary
   Le Groupe d'Union républicaine radicale et socialiste de Castelnaudary.
   Considérant que la séparation des Églises et de l'État aurait dû être la première manifestation de la troisième république;
    Regrettant que les républicains qui ses ont succédé au pouvoir jusqu'ici aient encouragé par faiblesse ou par complaisance l'offensive cléricale contre les institutions démocratiques;
    Conjure M. Combes de soutenir, devant le Parlement, le projet Pressensé;
    Et saisi l'occasion pour lui demander l'épuration du personnel administratif par l'élimination de tous les agents complices de la réaction tels le sous-préfet de Castenaudary, par exemple, qui, en 1902, a fait cause commune avec un candidat dont les enfants fréquentaient les écoles congréganistes.
    Couffoulens
   Réunis au nombre de 65, les citoyens radicaux-socialistes anticléricaux de la commune de Couffoulens, déclarent désirer la séparation immédiate des Églises et de l'État, ne plus vouloir tolérer les incursions dogmatiques dans l'enseignement national, qui doit être purement laïque et partout républicain.
    Les Républicains socialistes et Libres Penseurs de Couffoulens (Aude), assemblés le 17 mai, après avoir pris connaissance de la situation créée par la révolte des moines, des évêques et des prêtres;
    Considérant que la démocratie ne sera réellement maîtresse de ses destinées qu'autant qu'auront disparu les derniers vestiges des institutions religieuses qui l'ont asservie pendant tant de siècles en opprimant sa pensée et en obscurcissant son intelligence;
    Adressent au citoyen Combes, premier ministre de la République, leurs respectueuses félicitations pour l'énergie qu'il déploie dans dans l'exécution de la loi sur les congrégations.
    Ils lui expriment, en même temps, le vœu que les Pouvoirs publics réalisent à bref délai la laïcisation complète et effective de l'enseignement à tous les degrés ainsi que la séparation des Églises et de l'État.
    Cuxac
   Les membres du Groupe d'Études sociales et les Membres du Groupe de la jeunesse radicale et socialiste réunis le 17 mai, pour protester solennellement contre l'attitude du clergé français, sont heureux d'adresser à M. le Président du Conseil leurs sincères félicitations pour l'œuvre de relèvement moral de la France, œuvre si désirable qu'il a résolument entreprise, et l'engagent de toutes leurs forces, à poursuivre avec la dernière énergie cette tâche si noble, indispensable au salut de la patrie, en débarrassant définitivement le pays de ces congrégations qui minent perfidement le sol de la France et menacent de ruiner l'édifice républicain; en ne les laissant plus reparaître sous n'importe quel habile travestissement que ce soit l'habit civil ou la soutane, en proposant l'abrogation immédiate de la funeste et odieuse Loi Falloux; en étudiant sérieusement les moyens de réaliser le plus tôt possible la séparation des Églises et de l'État; en dénonçant le Concordat et en assurant enfin la souveraineté de l'État laïque en matière d'enseignement, car c'est de là que dépendent à coup sûr l'avenir, la sécurité et la prospérité de la France.
    A bas le cléricalisme !
    Vive la République démocratique et sociale !
   Fabrezan
   Les membres d'union radicale et socialiste et les Électeurs républicains socialistes de Fabrezan, réunis salle de la mairie, félicitent le gouvernement d'Action républicaine pour son énergie dans l'application de la loi sur les associations et l'encouragent à poursuivre énergiquement la lutte entreprise et à réaliser, par la séparation des Églises et de l'État, par la suppression du budget des cultes, la dénonciation du Concordat, et l'abrogation de la loi Falloux, l'affranchissement de la société civile.
   Fleury
   Les républicains de Fleury, réunis à l'occasion de la conférence donnée par les citoyens Roques et Vires, adressent leurs félicitations au ministère pour l'énergie avec laquelle il poursuit l'application de la loi sur les congrégations. Ils réclament avec force du Parlement, la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes.
    Graissan
   Les Socialistes et radicaux socialistes, réunis en assemblé plénière, après avoir entendu le citoyen Fabre, félicitent M. le Président du Conseil des ministres de son attitude énergique vis-à-vis des congrégations et invitent le gouvernement à prendre l'initiative de la suppression du budget des cultes et de la séparation des Églises et de l'État, afin que la France soit débarrassée de ce clergé, défenseur des congrégations et propagateur du mensonge et de la superstition.
    Homps
   Le Groupe radical socialiste d'Homps, réuni en assemblé générale;
    En présence du mouvement clérical crée par la résistance des évêques et des moines qui veulent, par tous les moyens, s'opposer aux lois républicaines votées par les Chambres;
    Considérant qu'un pareil procédé incite les citoyens à la désobéissance de nos lois;
    Vote un blâme de mépris au parti clérical tout entier;
    félicite M. Combes, président du Conseil, ministres de l'intérieur et des cultes de son énergique attitude, et invite le gouvernement à dénoncer le Concordat, à abroger la loi Falloux et à réaliser la séparation des Églises et de l'État à bref délai.
    La Nouvelle
   Les membres de la libre pensée de La nouvelle, Groupe Victor Hugo, réuni en séance extraordinaire
    Après avoir entendu les citoyens Calas, Gaspa, Malapert sur l’exposé de la question cléricale   approuvent à l’unanimité l’ordre du jour suivant:
     Reconnaissant que les libertés publiques et le progrès en toutes choses sont incompatibles aussi bien avec les dogmes cléricaux et les organisations qui en découlent;
    Emettent le vœu, au nom du principe des libertés, que toutes les congrégations religieuses d’homme et de femmes qui ont pour but d’anéantir le libre arbitre de leurs adeptes et des personne placées sous leur influence, soient dissoutes sans exception;
     Qu’aucune allocation ne soit accordée aux ministres des divers cultes qui devront se contenter de la liberté accordée par la république à tout citoyen d’exprimer ses idées par la parole et par la plume;
     Que d’accord avec le gouvernement, le Parlement achève, comme il l’a si bien commencé, en faisant disparaître de notre législation tout ce qui donne une sorte de consécration officielle et un avantage quelconque à une religion quelle qu’elle soit, abroge la loi Falloux, dénonce le Concordat et procède à la séparation des Eglises et de l’Etat.
    Nous ne voulons plus de prêtres salariés, d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État;
    Nous voulons que le concordat soit dénoncé;
    Nous exigeons que la république soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Que la France libre penseuse s'affirme solennellement en face de la Congrégation romaine.
    Lagrasse
   Le Groupe d'Union Républicaine radicale et socialiste de Lagrasse, réuni le 17 mai 1903;
    Vu l'attitude que le clergé, en répandant les dogmes de l'Église romaine, entrave le développement intellectuel de la société;
    Attendu que le gouvernement républicain s'impose de lourds sacrifice pour répandre l'instruction parmi le peuple et pour la recherche de la vérité; qu'il est illogique que ce même gouvernement paie d'un autre côté pour propager l'erreur et l'ignorance;
    Décide, à l'unanimité, d'envoyer des félicitations au Président du Conseil pour la fermeté avec laquelle il applique la loi sur les congrégations et l'engage à poursuivre la laïcisation complète de l'enseignement;
    Le Groupe invite encore le gouvernement à châtier les évêques révoltés, soit en dénonçant le Concordat, soit tout au moins, en s'engageant résolument dans la voie qui nous conduira à la séparation des Églises et de l'État.
    Leucate
   La Société de Libre Pensée La Voltairienne, réunie en assemblée générale dans la salle du café de la Paix, dans le but de prendre part à la grande manifestation anticléricale  qui doit avoir lieu dans la France, le 17 mai, adopte à l'unanimité le vœu suivant :
    Félicite vivement le ministère Combes de son énergique attitude envers les congrégations, et l'engage à aller jusqu'au bout, en répondant a la levée de crosses de l'Épiscopat par la dénonciation du Concordat et en faisant la séparation des Églises et de l'État
    Lézignan
   A l'issue de la conférence faite par M. A. Sarraut, député, il été voté un ordre du jour invitant le gouvernement à dénoncer le Concordat et à réaliser la séparation des Églises et de l'État.
    Marcorignan
   Les républicains de Marcorignan, réunis le 17 mai, salle Gordant, au nombre de 200, après avoir entendu les citoyens Goutry et Delprat, de Narbonne, approuvent entièrement l'attitude du gouvernement pour l'énergie avec laquelle il poursuit l'application de la loi de 1901. Et l'engagent instamment à réaliser, par la dénonciation du Concordat et la suppression du budget des cultes, la prompte séparation de l'Église Romaine de la République Française.
    Montredon
   Les citoyens socialistes et radicaux-socialistes de Montredon, réunis au nombre de 120, envoient leurs chaleureuses félicitations à M. Combes, président du Conseil, et au gouvernement tout entier, pour l'œuvre d'assainissement par eux entreprise, et les convient à persévérer dans cette voie et à continuer par la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État.
    Ils lèvent la séance aux cris de "Vive la République démocratique et sociale".
    Narbonne
   *Les citoyens narbonnais, réunis le 17 mai, au nombre de 2000, dans la salle de l'Alcazar-Théâtre, en assemblée publique et contradictoire, après avoir entendu les citoyens Ferroul, maire de Narbonne, et Aldy, député; félicitent le gouvernement d'action républicaine pour son énergie dans l'application de la loi sur les associations. Ils l'invitent à réaliser l'affranchissement complet de la société civile par la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes, la dénonciation du Concordat, et l'organisation du monopole de l'enseignement affranchi du dogme.
    * Le groupe de la jeunesse Socialiste de Narbonne, réuni en séance extraordinaire le 17 mai, a émis l'ordre du jour ci-après : attendu que le maintien des institutions religieuses dans un pays de science et de progrès est un danger permanent à l'encontre de tous les principes républicains;
    Considérant que pour arriver à un bon résultat et dans un esprit de justice égalitaire, il y a lieu de prononcer la séparation de l'Église et de l'État, et de créer au profit de ce dernier le monopole de l'enseignement;
    Demande au gouvernement d'action républicaine de poursuivre énergiquement l'application de ces réformes.
    Névian
   Les républicains de Névian, réunis pour entendre les citoyens Delprat et Goutry, délégués par le parti républicain et libre penseur de Narbonne, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament en même temps que la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Ornaisons
   Les Libres Penseurs, lecteurs et abonnés de la "Raison" d'Ornaison (Aude), réunis, approuvent les collaborateurs de la Raison et de l'Action pour la campagne nettement anticléricale qu'ils ont entreprise et les engagent à persister dans la ligne de conduite qu'ils se sont tracée, afin d'obtenir, dans le plus bref délai: la séparation des Églises et de l'État par la dénonciation du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    Peyriac-de-Mer
   Les républicains de Peyriac-de-Mer, après avoir écouté les explication du citoyen Monié Siméon, à la réunion publique du 17 mai 1903, votent l'ordre du jour suivant :
Les  républicains de Peyriac-de-Mer félicitent M. Combes, président du Conseil des ministres, pour sa politique nettement anticléricale. L'engagent à persévérer énergiquement, à soumettre le haut clergé au respect de la loi, par tous les moyens en son pouvoir et poursuivre sans défaillance la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes, la séparation des Églises et de l'État.
    Portel
   Les républicains libres penseurs de Portel, réunis le 17 mai, au nombre de 300, félicitent le gouvernement pour l'énergie qu'il déploie dans la lutte contre les congrégations, considérant qu'il n'y a pas lieu de faire de distinction entre le clergé séculier et régulier.
    Invitent le gouvernement à déposer, à la rentrée des Chambres, un projet de loi portant: Séparation des Églises et de l'État; dénonciation du Concordat; suppression du budget des cultes.
    Ils comptent sur le dévouement et la fermeté dont il a fait preuve jusqu'à ce jour pour la réalisation de ces réformes, l'assurant que leur sympathie et leur concours lui sont acquis.
    Raissac
   Les citoyens de la commune de Raissac, réunis au nombre de 150 environ, café de la Poste, après avoir entendu la conférence qui leur a été faite sur la dénonciation du Concordat, félicitent M. Combes, président du conseil, de l'énergie qu'il a apportée dans l'application de la loi sur les congrégations, et l'engagent à persévérer dans cette voie; ils le prient de proposer au Parlement pour briser les résistances, la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des cultes.
   Rieux-Minervoi
   Les membres du Groupe d'union radicale et socialiste,  considérant que l'enseignement catholique est contraire à la liberté de la raison humaine, que les fables et les superstitions d'une religion prétendument révélée abêtissent l'esprit et ne servent qu'à former des esclaves de la théocratie dont le chef est à Rome;
    Considérant que la Chambre et le gouvernement ont accompli une œuvre utile en refusant l'autorisation aux congrégations et en ordonnant la dispersion de leurs membres;
    Considérant que le clergé séculier s'est solidarisé avec les moines rebelles, que les évêques ont cyniquement affirmé qu'ils n'obéiraient pas aux injonctions de l'État républicain, que les curés des paroisses appellent dans leurs églises des congréganistes pour y prêcher et provoquent ainsi des désordres prémédités;
    Considérant que l'État ne saurait plus imposer aux citoyens de payer comme fonctionnaires, des curés ou des évêques, qui devraient être régulièrement salariés par les personnes qui s'en servent;
    Considérant que le Concordat n'est plus en rapport avec l'organisation de la société moderne
    Émettent le vœu
    1° Que le Concordat soit dénoncé;
    2° Que la séparation des Églises et de l'État soit résolument et rapidement votée par les Chambres;
    Que la loi Falloux soit abrogée.
    Salles
   Les électeurs républicains de Salles d'Aude, réunis salle du Théâtre Pesqué à l'occasion de la conférence anticléricale faite par les citoyens Roques, avocat, et Vires, conseiller municipal;
    Réclament avec énergie du Parlement, la séparation des Églises et de l'État, la dénonciation du Concordat, et la suppression du budget des cultes.
   Thézan
   Le Conseil municipal, réuni hors séance, le 17 mai, dans la salle de la mairie;
    Considérant que les rapports de l'Église et de l'État, tels qu'ils sont réglés par le Concordat, ne correspondent pas aux aspirations de l'immense majorité de la démocratie, engage le gouvernement à dénoncer le Concordat et à réaliser la séparation de l'Église et de l'État.
    Il demande au ministère Combes de poursuivre énergiquement toute les infractions à la loi sur les associations.
   Trèbes
   En présence de la levée de crosses, les membres du Groupe d'Études Sociales et de Défense Républicaine, réunis en assemblée générale, le samedi 16 mai, émettent le vœu que le gouvernement présente, le plus tôt passible, le projet de séparation des Églises et de l'État, la dénonciation du Concordat et l'abrogation de la loi Falloux.
    Villedaigne
    Les électeurs de Villedaigne, réunis le 17 mai, considérant qu'il résulte des manifestations qui se sont produites sur tout le territoire de la République, que les évêques et le clergé concordataire se sont solidarisés avec les congréganistes rebelles à la loi; que cette situation constitue un danger, non seulement pour l'État laïque, mais aussi pour l'ordre et la paix; les citoyens présents au nombre de cent, adressent à M. Combes, président du conseil, l'expression de leurs sympathies; ils l'engagent à aller jusqu'au bout pour le rétablissement de la paix publique, en présentant aux Chambres un projet de séparation des Églises et de l'État, après avoir dénoncé le Concordat.
    Villeneuve-Minervois
    Les républicains, radicaux et radicaux-socialistes de la commune de Villeneuve-Minervois ont l'honneur d'adresser à M. le président du conseil, ministre de l'intérieur et des cultes, leurs félicitations pour l'attitude ferme dont il a fait preuve dans l'application de la loi sur les Associations, et l'engagent à continuer cette œuvre d'assainissement social, afin d'arriver promptement à la solution depuis longtemps réclamée par le peuple : la séparation des Églises et de l'État.
     Vinassan
    Les républicains radicaux et  socialistes de Vinassan, réunis au nombre de 200, le 17 mai, salle du café des Arts, après avoir entendu son éloquente parole, votent des félicitations au conférencier et au gouvernement d'action républicaine, pour son énergie dans l'application de la loi sur les associations; et l'engagent à poursuivre énergiquement la lutte entreprise, et à réaliser par la séparation des Églises et de l'État, par la suppression du budget des cultes, et la dénonciation du Concordat, l'affranchissement définitif de la Société civile.

AVEYRON
    Millau
   Les Groupes Socialistes de Millau considérant : que la séparation des Églises et de l'État est devenue la sanction nécessaire de la campagne de révolte entreprise par le clergé; que ladite séparation est inscrite dans les revendications de la classe ouvrière; que c'est un devoir pour le parti socialiste d'en assurer l'avènement, par tous les moyens qui sont en son pouvoir, le Groupe socialiste de Millau invite le gouvernement à présenter aux Chambres un projet de dénonciation du Concordat.

BASSES-ALPES
    Entrevaux
   Les membres de la Ligue des droits de l'Homme appartenant à la section d'Entrevaux, réunis le 15 mai en assemblée générale;
    Après avoir applaudi la belle conférence du docteur Jacquet sur l'urgence d'une vigoureuse politique de défense et d'action républicaine et laïque, adressent respectueusement leurs félicitations au ministère Combes pour l'énergie qu'il montre dans l'application de la loi du 1er juillet 1901;
    L'engagent à exiger de tous le respect de la loi et, puisque le clergé concordataire persiste dans son attitude d'imprudente révolte, ils exigent instamment le vœu que le gouvernement complète son action par la dénonciation du Concordat.
    L'Escale
   La section de la Ligue des droits de l'Homme, réunie le 18 mai, au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les principes ont été affirmés par la Déclaration des Droits de l'Homme et dont l'exercice est violé par le Concordat.
    Déclarent réclamer énergiquement la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Malijai
    Les membres de la Section de la Ligue des Droits de l'Homme de Malijai, réunis en assemblée générale, considérant: que le clergé séculier s'acharne de plus en plus contre le gouvernement de la République qui le paye, mais qui ne lui doit rien; que la liberté absolue de conscience s'oppose au maintien du Concordat suranné, œuvre d'un Bonaparte; que tout le clergé séculier français a pour devise : "Maintien des masses populaires dans l'ignorance, par la lutte incessante contre le Progrès, la Science et la Raison", adressent leurs plus chaleureuses félicitations aux 247 députés qui n'ont pas hésiter à voter la motion Hubbard, tendant à la séparation des Églises et de l'État.
    Noyers-sur-Jabron
   Les membres de la Société de Libre Pensée, réunis en assemblée générale le 10 mai 1903, adressent un vote de félicitations au ministère Combes pour son attitude énergique à l'égard des moines rebelles à nos lois.
    Mais en présence de l'esprit de révolte manifesté si ouvertement par les clergés séculier et régulier contre la loi sur les Congrégations, les membres de la Libre Pensée expriment énergiquement le vœu que le gouvernement complète la loi du 1er juillet 1901 par la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Sisteron
   Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les principes ont été affirmés par la Déclaration des Droits de l'Homme, et dont l'exercice est violé par le Concordat, les Libres Penseurs de Sisteron déclarent réclamer.
    Les républicains radicaux-socialistes du canton de La Motte demandent instamment la séparation des Églises et de l'État.
    Le comité radical-socialiste vote le vœu énergique pour la séparation des Églises et de l'État.
    Le groupe La Raison, en assemblée générale, exprime énergiquement le vœu pour la dénonciation immédiate du Concordat.
    Les républicains radicaux-socialistes du canton de Noyers demandent instamment la séparation des Églises et de l'État.
    Les républicains radicaux socialistes du canton de Turriers demandent instamment la séparation des Églises et de l'État.
    Les républicains radicaux socialistes du canton de Volonne réclament la séparation des Églises et de l'État.
    Thoard
   La Société de Libre Pensée de Thoard, réunie dans la salle du café Giraud en réunion publique, en présence des républicains militants, ont voté l'ordre du jour suivant :
    Les citoyens de la commune de Toard (Basses-Alpes),  déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la dénonciation du Concordat, la laïcisation complète de la République.
    Valensolle
    Les membres des trois Cercles républicains de Valensolle : Les Travailleurs, Les Montagnards, La Liberté adressent au gouvernement d'action républicaine et en particulier à l'honorable M. Combes, président du conseil, leur respectueuses et sincères félicitations pour l'énergie et la fraternité avec laquelle il fait appliquer la loi sur les Congrégations. Ils espèrent que, vu la révolte des évêques, il déposera bientôt sur le bureau de la Chambre un projet de dénonciation du Concordat et la séparation de l'Église et de l'État.
    Venterol
    Les républicains radicaux socialistes et Les Libres Penseurs de la commune de Venterol (Basses-Alpes), réunis le 17 mai, adressent au gouvernement une supplique et l'engagent à voter, à bref délai, la suppression de toutes les Congrégations et la suppression du budget des cultes.

TERRITOIRE DE BELFORT
  Belfort
    Les citoyennes et citoyens de Belfort, réunis dur la convocation du Réveil Social, après avoir entendu les orateurs sur la situation des Congrégations et du Concordat;
    Émettent le vœu que soit appliqué au plus vite la séparation des Églises et de l'État ainsi que la dénonciation du Concordat.

BOUCHES-DU-RHONE
    Aix-en-Provence
 L'appel vibrant, claironné par les groupes républicains, socialistes et libres penseurs d'Aix, aux forces rationalistes a été entendu au-delà de toute espérance et de toutes prévisions.
    Dès dix heures, exacts au rendez-vous, plus de 2.000 citoyens se pressent dans le vaste jardin du café des Arts-et-Métiers.
    Les citoyens Leydet, sénateur, et Gabriel Baron, député qui prennent place à la tribune sont l'objet de vives ovations. Ils font tout deux en de brillantes et vigoureuses allocutions, le procès des éternels et irréductibles chevaliers de l'obscurantisme. L'ordre du jour suivant est, par acclamation, adopté à l'unanimité :
    Les républicains de toute nuances, les amis de la raison et du progrès, réunis le dimanche 17 mai, au nombre de 2.000 environ, au café Beaufort, envoient à M. le président du conseil et aux membres du gouvernement l'expression de leur vive sympathie, et les engagent à persévérer dans l'œuvre d'assainissement national commencé par la Révolution française.
    Émettent les vœux suivants :
    1° Abrogation de la loi Falloux.
    2° Dénonciation du Concordat
    3° Séparation des Églises et de l'État.
    Un cortège imposant s'il en fût de forma ensuite avec en tête les élus Leydet, Gabriel Baron, Lobin et Meyer, pour aller déposer à la sous-préfecture l'adresse de félicitations relatée plus haut.
    Les principales artères de notre ville sont parcourues par nos amis sans autre incident que l'arrivée, place de la Mairie, de quelques jocrisses de sacristie, qui essayent, en de jaunâtres rictus, de proférer quelques cris hostiles. Ils sont aussitôt couverts par des : "Vive la République !Vive la loi" que clament deux mille poitrines républicaines.
    A la sous-préfecture, le nombre des manifestants s'est  accru encore et l'enthousiasme est indescriptible lorsque le sous-préfet, Baron et Leydet paraissent au balcon. Les cris de "Vive Combes, Vive la république ! Vive la loi !" mêlés aux applaudissements formidables, emplissent l'espace. Jamais le parti républicain aixois n'avait vibré avec autant d'intensité ; on sent que "quelque chose va changer" ; on ne désespère plus d'entendre le glas des liberticides sonner enfin.
    Après la dislocation de cette superbe manifestation qui a atterré les Jésuites de tout poils, quelques bagarres se sont produites. Elles ont été provoquées par une douzaine de calotins qui se sont sauvés à jambes que veux-tu à la première riposte de nos amis. Deux ou trois arrestations, non maintenues, ont été opérées. -  C. M.
  *  La Société de Libre Pensée d'Aix remercie les groupements républicains qui ont répondu à son appel pour la belle, imposante et pacifique manifestation du 17 mai.
    Elle espères que les sentiments antireligieux qui se sont manifestés au plein jour auront un écho durable dans la population Aixoise, dans la représentation parlementaire et parmi l'exécutif, dont le ministre Combes est la haute expression de la volonté nationale et démocratique.
    * Le Groupe d'études sociales des originaires de la deuxième circonscription d'Aix, réuni à la brasserie Colbert, le 17 mai, envoie ses plus sincères félicitations au ministère de la défense républicaine, présidé par M. Combes, l'engage à proposer au Parlement la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, profite de l'occasion qui lui est fournie pour féliciter le journal républicain l'Action pour son œuvre utile et nécessaire.
    Arles
    * Les membres de la Société de la Libre Pensée d'Arles adressent leurs félicitations au ministère actuel, et en particulier à M. Combes, ministre des cultes, pour son attitude énergique à l'égard des moines rebelles à nos lois et expriment énergiquement le vœu que le gouvernement, en présence de l'esprit de révolte manifesté si ouvertement par le clergé séculier et régulier contre la loi sur les Congrégations, complète son œuvre bienfaisante d'émancipation en faisant voter par les Chambres la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    * Les citoyens réunis au siège du groupe Réveil socialiste d'Arles, le dimanche 17 mai, à 5 heures du soir, s'associent la campagne anticléricale menée si vigoureusement par le journal l'Action ; Ils demandent que les cléricaux soient comme les autres citoyens placés sous le régime du droit commun, par la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes, et le retour à la Nation des immeubles détenus arbitrairement par les cléricaux et qui appartiennent à la généralité des citoyens.
   Chateau-Gombert
   Les membres de l'Union radicale et socialiste de Château-Gombert (banlieue de Marseille) blâment énergiquement le défi insolent porté au ministère Combes par les archevêques, évêques, moines de tous ordres, etc., demandent l'application immédiate de la loi de 1901 dans le pays, la séparation des Églises et de l'État, et adressent au ministère Combes les sentiments de leur plus vive sympathie.
   Jouques
   Le Groupe de Libre Pensée de Jouques, réunis dans le local ordinaire de ses séances, invite le Parlement à voter sans retard la séparation des Églises et de l'État.
    Le groupe dénonce comme faux-républicain les élus qui s réclament de la démocratie et qui hésitent à voter cette loi réclamée par la Science, la Vérité et la Raison

   Marseille
   * Le Groupe de Libre Pensée Les Enfants de 93, dans son assemblée extraordinaire du 17 mai 1903, a voté l'ordre du jour suivant :
    Considérant que l'application de la loi de 1901 sur les Association est le vœu de tous les amis de la Justice et de la Raison;
    Considérant que tergiverser, comme le font nombre de parquets dans l'application de cette loi; que, en outre, quelques soit-disant laïcisateurs s'ingénient pour arriver à faire autoriser certains établissements; blâme énergiquement cette attitude équivoque, engage le gouvernement à continuer à respecter le titre que la masse des vrais citoyens lui a décerné, en continuant l'action républicaine et à faire appliquer par tous les fonctionnaires, qui en ont la charge, la loi, avec plus de célérité qu'ils ne le font;
    Que les actes répétés du clergé séculier, qui s'insurge contre les lois d'assainissement, démontrent la nécessité qu'il y a de continuer l'œuvre d'épurement en dénonçant le Concordat et en votant la séparation des Églises et de l'État, qui purgera la République de ce microbe rongeur.
    * Les membres du Cercle Républicain de l'Union Socialiste de la 1ère circonscription de Marseille, réunis en assemblée générale le 21 mai flétrissent la campagne d'injures misérables dirigée contre le citoyen Pelletan, député des Bouches-du-Rhône, Ministre de la Marine et adressent  au courageux et éloquent  représentant du peuple l'hommage  de leur admiration, de leur reconnaissance et de leur profonde estime.
    Ils associent dans la même réprobation indignée les calomniateurs de la famille du président du Conseil, et ils déclarent que l'attachement du honnête, pour les républicains fermes et probes, ne fera qu'augmenter à mesure que s'avisera la colère empoisonnée de toutes les réactions : cléricale, autocratique et militariste, combattues si énergiquement par ceux qui sont actuellement au pouvoir.
     * Le Groupe de La Raison demande à M. Combes de prendre acte du vœu exprimé par tous les sincères républicains ayant pour but la dénonciation du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    * Le groupe de l'union socialiste des Chartreux :
    Considérant que l'heure est enfin venue de libérer le peuple de tous les dogmes religieux, engage le ministère de défense républicaine à accepter, dès la rentrée des Chambres, le projet du citoyen de Pressensé, dans son intégralité, au sujet de la dénonciation du Concordat.
    Le groupe invite en outre le ministère à poursuivre plus que jamais l'application de la loi contre les congrégations religieuses.
    * Le groupe La lutte sociale décide que devant l'attitude de l'épiscopat français prêchant la rébellion du haut des chaires entretenues par l'État, il y a lieu d'engager nos députés et le ministère de l'action républicaine à dénoncer le Concordat derrière lequel nos ennemis se retranchent pour mieux frapper et détruire celle qui, naïvement, les nourrit.

    * Une imposante manifestation organisée par les groupements républicains socialistes anticléricaux a eu lieu ce matin. Le rendez-vous avait été fixé pour onze heures sur le cour du Chapitre. Près de quinze mille manifestants se sont rendus à l'endroit désigné. de là, on s'est dirigé en chantant la Carmagnole à la Préfecture. Une délégation, composée de membre des divers groupe, ainsi que des représentants des corps élus, a été reçue par le préfet. Le citoyen Flaissières, conseiller général, ancien maire, a présenté la délégation, il a remis au préfet les divers ordres du jour votés hier soir et ce matin dans de nombreuses réunions républicaines, en vue de protester contre les empiétements du cléricalisme et de réclamer la séparation des Églises et de l'État. Il a prié en outre le préfet de transmettre les félicitations de la démocratie marseillaise au gouvernement pour son énergie. Le préfet a promis de le faire.
    Les cléricaux se sont tenus cois toute la journée.
    * (Le Progrès de Lyon) Cinq mille manifestants anticléricaux sont allés ce matin remettre au préfet divers ordres du jour votés dans les réunions qui ont précédé la manifestation, félicitant le gouvernement de son attitude vis-à-vis des congrégations et concluant à la séparation des Églises et de l'État. En tête marchaient MM. Flaissières, Guichet, David, Duvoyer, conseiller généraux.
    Le préfet a répondu qu'il allait transmettre ces ordres du jour au gouvernement.
    Tarascon
   Les membres du Cercle socialiste révolutionnaire de Tarascon, réunis en assemblée extraordinaire ont, à l'unanimité exprimé le désir que la séparation des Églises et de l'État soit, dans le plus bref délai, chose faite , pour le plus grand bien de la démocratie.
    En cette circonstance, ils expriment leur reconnaissance bien vive à tous ceux qui ont lutté pour la raison, contre l'obscurantisme; la vérité contre le mensonge, et, en particulier, approuvent avec enthousiasme la campagne menée par la Raison et l'Action et assurent à ces deux vaillants organes de leur dévouement et de leur admiration.

CALVADOS
  Caen
   Le Groupe d'Études sociales de Caen,  en sa réunion du 16 mai, déclare ne plus vouloir payer les prêtres et réclame la séparation des Églises et de l'État, ainsi que la laïcisation de la République.

CANTAL
  Massiac
  La Société "La Libre Pensée de Massiac" (Cantal), réunie le 17 mai, à son siège habituel, a voté l'ordre du jour suivant:
    Elle félicite M. Combes, président du Conseil, pour son énergie à faire appliquer la loi sur les congrégations, elle l'engage à faire voter la séparation des Églises et de l'État, et à dénoncer le Concordat pour que la République puisse être définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.

CHARENTE
    L'Isle-d'Espagnac
    Le Groupe socialiste de l'Isle-d'Espagnac félicite le gouvernement du zèle qu'il déploie pour appliquer la loi sur les Congrégations, l'engage à persévérer dans cette voie et à faire, au plus vite, la séparation de l'Église et de l'État.

CHARENTE-INFERIEURE
  Anais
   Les Républicains de la commune d'Anais réunis en assemblée particulière, le dimanche 17 mai 1903, engagent vivement le gouvernement à poursuivre avec la dernière rigueur la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Aytré
   La Libre Pensée d'Aytré "La Raison rurale" en assemblée générale de mai 1903 a voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Les membres de la Société de Libre Pensée  "La Raison rurale" d'Aytré, près La Rochelle (Charente-Inférieure), réunis en assemblée générale considérant :
    1° Que les congrégations ont toujours été les adversaires irréductibles de nos institutions républicaines;
    2° Qu'elles ont été un obstacle constant au progrès de toutes les idées de vérité, de liberté et de raison;
    3° Que notre éminent compatriote, M. Combes, président du Conseil, a fait preuve d'une rare énergie dans la lutte qu'il a entreprise contre elles;
    4° Que l'œuvre ébauché doit être parachevée, à l'aide d'autres réformes au premier rang desquelles se placent la suppression du budget des cultes et le monopole de l'État en matière d'enseignement;
    Adressent à M. Combes, l'expression de leur cordiale sympathie, de leurs plus vives félicitations;
    Et attendent de lui avec une pleine confiance, la réalisation complète de l'œuvre entreprise.
    Loiré
    La Société La Libre Pensée s'est réunie dimanche 17 mai et a adopté, avec le concours du conseil municipal et la majorité de la population, l'ordre du jour suivant :
    Dénonciation du Concordat; séparation des Églises et de l'État; laïcisation complète des services administratifs.
    Marennes
    Les citoyens de Marennes, réunis le 17 mai, dans la grande salle des fêtes, après avoir entendu divers orateurs de la Libre Pensée, demandent la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Rochefort
    Les libres penseurs de Rochefort ont adopté dimanche l'ordre du jour suivant :
    Attendu que le cléricalisme, sous toutes ses formes, manifeste tous les jours, partout, et du haut des chaires, contre les institutions républicaines; demandent que le gouvernement prenne l'initiative de dénoncer immédiatement le Concordat, en séparant les diverses Églises de l'État, et supprimant le budget des diverses sectes.
    Saint-Jean-d'Angély
    La Loge maçonnique de Saint-Jean-d'Angély, dans sa tenue du 16 mai 1903, après avoir pris connaissance de la situation créée par la révolte des moines, des évêques et prêtres contre la loi :
    Adresse ses plus vives félicitations au président du conseil et à ses collègues républicains au sujet de leur attitude vis-à-vis de l'Église romaine;
    Et invite le gouvernement à préparer , et les Chambres à voter, le plus tôt possible la séparation des Églises et de l'État.
    Saintes
    * Les républicains de l'arrondissement de saintes, après avoir entendu les citoyens Bourceret et Reveillaud, député, envoient au président du conseil l'expression de leur sympathie et leurs félicitations pour l'énergie qu'il déploie dans l'application des lois contre les congrégations. Ils l'invitent à présenter, dans le plus bref délai, un projet de loi tendant à la séparation des Églises et de l'État.
    * Les membres du Congrès des Loges maçonniques de l'Ouest, réunis à saintes, le 17 mai 1903, réclament des pouvoirs publics la réalisation, à bref délai, de la séparation des Églises et de l'État.
    Surgères
    Le Groupe d'études sociales de Surgères, en réunion extraordinaire, le samedi 16 mai 1903, au nom de la Pensée Libre et au moment de la rentrée des Chambres, émet les vœux que la séparation des Églises et de l'État soit votée à brève échéance; réclame encore la laïcisation complète de la République et félicite les journaux l'Action et la Raison de leur campagne nettement républicaine et anticléricale; félicitent aussi tous les militants qui combattent pour la Justice et la Fraternité.
    Tonnay-Boutonne
  *  Les citoyennes et citoyens réunis à Annezay affirment leur désir de voir au plus tôt, prononcer par le Parlement, la séparation des Églises et de l'État, avec toutes les conséquences que comporte cette mesure.
    * Dimanche 31 mai, a eu lieu dans la salle de la Justice de Paix, une conférence sur la science et la Religion.
    De nombreuses dames assistaient à la réunion. Malgré de pressantes invitations, aucun contradicteur ne s'est présenté.
    A l'issue de la réunion, l'ordre du jour suivant a été voté:
    "Les citoyennes et les citoyens, réunis à Tonnay-Boutonne, salle de la Justice de Paix, au nombre de 150, affirment leurs idées anticléricales et leur désir de voir prononcer au plus tôt, par le Parlement, la séparation des Églises et de l'État avec toutes les conséquences que comporte cette mesure".

CHER
    Bourges
    * Un ordre du jour exigeant du gouvernement l'abolition des privilèges des curés, la dénonciation immédiate du Concordat et la reprise des biens de main-morte a été voté par les 2.000 personnes qui assistaient à la conférence des citoyens Édouard Vaillant, Thivier et Dufour députés.
    * Le Groupe de Libre Pensée de Bourges,  réuni le lundi 25 mai, voue au mépris de tous les sincères républicains, les députés qui, dans la séance du 19 mai, ont une fois de plus trahi leur mandat et trompé les espérances du peuple; approuvent hautement la campagne vigoureuse menée par l'Action et la Raison contre l'insolence des moines et félicitent chaudement Charbonnel, Béranger, Téry, Tailhade et tous les camarades de Paris pour leurs actes courageux dont tous les libres penseurs doivent se rendre solidaires : "A bas la Calotte!"
    Saint-Amand-Montrond
   A son arrivé à Saint-Amand-Monrond, le citoyen Château a été reçu par une délégation nombreuse de républicains.
    La conférence a eu lieu au Théâtre, elle était présidée par le citoyen Pajot, député. Château a été longuement applaudi
    L'ordre du jour suivant a été voté à l'unanimité :
    Les libres penseurs de Saint-Anan-Montrond félicitent le ministère, et spécialement le citoyen Combes, en raison de son attitude nettement républicaine et anticléricale ; ils engagent vivement le cabinet à ne pas se départir de son énergie, et à présenter au plus tôt, et à soutenir devant le Parlement, la séparation de l'Église et de l'État ; à demander le monopole de l'enseignement ; l'engagent, en attendant ces réformes, à poursuivre, sans faiblesse, toutes les congrégations, et à sévir énergiquement contre les membres du clergé actuellement en révolte ouverte contre les lois républicaines.

CONSTANTINE
    Bône
   La Loge d'Hippone, répondant à l'appel de la Raison et de l'Action, s'associe à la manifestation du 17 mai, et demande aux députés de la défense républicaine de voter la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.

CORREZE
    Lamazière-Basse
   Quatre cents citoyens réunis  le 17 mai à Lamazière-Basse (Corrèze), félicitent le ministère Combes de son attitude énergique vis-à-vis des congrégations et l'engagent à poursuivre sans défaillance, le but final en demandant au Parlement la séparation des Églises et de l'État.
   Ussel
   Les Républicains, radicaux et socialistes de l'arrondissement d'Ussel, réunis à Lamazière-Basse, au nombre de 400 environ, sous la présidence d'honneur de M. Delmas, député, en un banquet intime qui a eu lieu à la suite de l'inauguration du monument Panhard, en faveur de la démocratie et de la Libre Pensée, félicitent M. Combes, président du Conseil, de l'énergie qu'il déploie à soumettre aux lois de la République, le clergé et les congrégations, l'engagent à poursuivre jusqu'au bout la lutte contre le parti clérical et réclament instamment la séparation des Églises et de l'État.

CORSE
    Ajaccio
   * La Loge Émancipation Ajaccienne adresse au chef éminent du gouvernement, avec son salut fraternel, ses encouragements les plus vifs pour sa lutte contre les Congrégations, l'engage à poursuivre avec la plus grande fermeté la loi qui doit à jamais débarrasser tout le pays de ses éternels ennemis, moines et moinillons de toutes sortes, qui sont un danger permanent pour la France et la République.
    Considérant, en outre, que la neutralité absolue en matière religieuse est le premier devoir de l'État; considérant que c'est manquer à cette neutralité que de reconnaître et de subventionner certains cultes;
    Émet le vœu:
    Que le Concordat soit dénoncé, que l'État assure la liberté des libres penseurs et l'équité de toutes les religions en autorisant tous les cultes et en refusant d'en subventionner aucun.
* Les Libres penseurs d'Ajaccio déclarent ne plus vouloir payer de prêtres, réclament la séparation des Églises et de l'État, félicitent les journaux républicains l'Action et la Raison pour leur vigoureuse campagne anticléricale.
   Bastia
   Les Libres Penseurs de Bastia félicitent le président du conseil de sa politique anticléricale et se solidarisent avec l'Association nationale des Libres Penseurs de France pour lui demander de réaliser, dans un très bref délai la séparation des Églises et de l'État
    Sartène
   Le Groupe de la Libre pensée de Sartène, dans sa séance du 17 mai, adresse se félicitations aux manifestants d'Aubervilliers;
    Demande énergiquement au gouvernement de faire la séparation des Églises et de l'État.
    Sisco
    Les Libres Penseurs de Sisco envoient de chaleureuses félicitations à l'éminent président président du conseil pour l'énergie déployée dans l'application de la loi sur les Congrégations et demandent instamment la séparation des Églises et de l'État.

COTE-D'OR
    Bellenod-sur-Seine
    Les libres penseurs de Bellenod déclarent ne plus vouloir d'Églises d'État, ni aucun prêtre salarié ou fonctionnaire.
    Demandent la dénonciation du Concordat, la séparation immédiate des Églises et de l'État, la vraie liberté de conscience laïque.

COTES-DU-NORD
    Pluzunet
   Les libres penseurs de la commune de Pluzunet;
    Considérant que l'Église chrétienne, en particulier, leure et escroque les faibles, les pauvres, pour la défense desquels elle s'institue, et met tout son pouvoir au service des puissants, des grands, rois, empereurs, millionnaires; qu'elle perpétue ainsi les illégalités, les injustices, les misères, les haines sociales et par suite, les guerres fratricides;
    Considérant, d'ailleurs, que les religions sont multiples et contradictoires; que les dogmes contraires à la vérité sont une insulte à la Raison, un obstacle à tout progrès;
    Réclament la prompte dénonciation du Concordat, œuvre de despotes, la séparation des Églises et de l'État, le retrait de tous leurs privilèges aux ministres salariés des cultes, leur soumission au droit commun.

CREUSE
    Guéret
    Les républicains libres penseurs de Guéret, réunis au nombre de 150 environ, le dimanche 17 mai, pour protester contre l'attitude factieuse et d'ailleurs, anticoncordataire de la grand majorité des évêques de France, à l'occasion de l'application de la loi sur les Congrégations, invitent le gouvernement à dénoncer, sans délai, le pacte bonapartiste de 1801 et à revenir au régime auquel s'étaient finalement arrêtées nos grandes assemblées révolutionnaires:
    Suppression de toutes le Congrégations religieuse et du budget des cultes;
    Séparation complète complète de tous les services publics.

DEUX-SEVRES
  Niort
    * La Loge maçonnique de Niort s'associe de tout cœur à la manifestation des journaux l'Action et la Raison, et demande la séparation des Églises et de l'État.

DORDOGNE
    Lalinde
    Le groupe de la Libre Pensée émet le vœu suivant
    1° Que les prêtres ne soient plus salariés;
    2° Que le Concordat soit dénoncé dans les plus brefs délais;
    3° Demande la suppression des armées permanentes et des conseils de guerre.
    Nontron
   Les libres penseurs de Nontron, réunis le 17 mai 1903 en assemblée générale, déclarent réclamer énergiquement la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Ils ne veulent plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État.
    Ils exigent que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Sarlat
   La Loge Vers la justice émet les trois vœux suivants : 1° Que le Concordat soit dénoncé - 2° Que le gouvernement étudie avec intention de les faire aboutir le plus rapidement possible les projets de séparation des Églises et de l'État, afin que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions. - 3° Que toutes les congrégations d'hommes et de femmes, autorisées ou non, soient supprimées, comme anti-sociales et anti-humaines.
   Saint-Astier
    Le groupe des Libres Penseurs de Saint-Astier émet le vœu que le Parlement prononce le plus tôt possible la séparation des Églises et de l'État.

DOUBS
    Besançon
  Libre Pensée de Besançon. - 2 à 3000 citoyens, après avoir entendu les citoyens Beauquier, député, et Beber, avocat, encouragent le gouvernement dans la lutte des congrégations, et comptent sur la majorité républicaine du Parlement pour accomplir le projet de Pressensé, relatif à la dénonciation du Concordat et à la séparation de l'Église et de l'État.
    Mancenans
    Les membres du Cercle républicain de Mancenans après avoir écouté la conférence du citoyen Charles Wermy, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
   Montbéliard
   La  Société de Libre Pensée de Montbéliard "La Raison", considérant que la liberté de conscience est inviolable, que c'est porter atteinte à cette liberté, d'obliger tous les citoyens sans distinction d'opinions, à entretenir à leurs frais un certain nombre de religions:
    Considérant que la résistance apportée par le clergé régulier à se conformer à la loi sur les congrégations a revêtu un caractère de violence inouïe;
    Demande la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État;
    Émet le vœu qu'une loi intervienne pour réglementer l'exercice des cultes en France et aux colonies.
    Pontarlier
   *La Section pontissalienne de la Ligue pour la défense des Droits de l'Homme et du Citoyen régulièrement convoquée en réunion générale déclare, à l'unanimité de ses membres présents, qu'elle se prononce énergiquement en faveur de la séparation des Églises et de l'État, celle-ci opérée par voie d'extinction des ministres des cultes salariés par l'État, dont les traitements seront convertis en une indemnité viagère servie par l'État et fixée par le Parlement.
    * La Loge maçonnique "Amitié-Progrès" de Pontarlier, réunie en séance solennelle le 24 mai 1903, félicite M. Combes, président du Conseil des ministres, de son attitude énergique en face des congrégations, l'engage à persévérer sans faiblesse dans la lutte entreprise et émet le vœu de voir se réaliser enfin, par les pouvoirs publics, la séparation des Églises et de l'État.

DROME
    Charmes
   Les membres du comité républicain radical et radical socialiste de Charmes (Drôme), réunis en séance le 17 mai 1903, adressent au Ministre des cultes et à tout le ministère leur plus chaleureuses félicitations, et l'engagent à expulser radicalement tous les moines et à n'accorder aucune autorisation aux congrégations de femmes.
    Devant l'attitude insolente des archevêques et évêques, à propos des dernières circulaires du ministre des cultes, les républicains considèrent que la seule mesure à prendre envers ce clergé hors de mode, est la dénonciation du Concordat ; ils osent espérer que le projet de loi de M. de Pressensé sera devenu loi sous peu et qu'enfin il ne sera plus donné de voir le spectacle attristant d'un gouvernement républicain dépourvu d'armes efficaces contre des prêtres qui l'insultent à jet continu et pourtant qu'il paye si grassement.
    La séparation des Églises et de l'État s'impose, le peuple républicain la réclame.
    Dieulefit
   Les citoyennes et citoyens de Dieulefit, réunis le 16 mai 1903, au nombre de 300, dans la salle du Théâtre, sous la présidence du citoyen Jocelyn, adjoint
    Après avoir entendu le citoyen Charles Vallier dans sa magnifique conférence sur les scandale congréganistes (Tour, Annonay, Nancy) et la séparation des Églises et de l'État;
    Invitent les représentants du peuple à employer leurs efforts pour obtenir, dans les plus brefs délais:
    La suppression du budget des cultes et, conséquemment, la séparation des Églises et de l'État;
    La fermeture définitive de tous les établissements congréganistes, à quelque catégorie qu'ils appartiennent, sans qu'il soit tenu compte des autorisations - dont quelques-unes remontent à plusieurs siècles - précédemment accordées;
    La laïcisation pure des orphelinats, ou groupe atelier du genre Bon Pasteur. Les immeubles occupés ayant été acquis à l'aide du produit du travail d'orphelins, de femmes, de vieillards affreusement exploités. Chaque jour, la mainmise sur ces immeubles pour le plus grand profit des malheureux exploités, loin d'être taxé d'arbitraire ne serait qu'acte de justice, et invoquer contre l'expulsion des Congrégations exploitrices l'impossibilité immédiate d'y loger les assistés n'est qu'un prétexte hypocrite.
    Ils demandent d'envoyer le présent ordre du jour au président du conseil, comptant sur le gouvernement pour réaliser ces mesures dans le plus bref délai.
    Montélimar
   * Les citoyens de Montélimar, après l'admirable conférence du citoyen Vallier, s'élèvent avec véhémence contre les menées cléricales, expriment le vœu que le ministère Combes, dont l'on a admiré l'énergie lors de l'application de la loi sur les Congrégations, fasse voter par les Chambres :
    La dénonciation du Concordat;
    La séparation des Églises et de l'État;
    L'abrogation de la loi Falloux.
    * Les penseurs libres de Montélimar, réunis le 19 mai, au nombre de 300, salle Vaudelle:
    Après avoir entendu la conférence du citoyen Charles Vallier sur les atrocités commises par les diverses Congrégations de femmes dans les établissements qu'elles dirigent et sur les dangers qu'il y aurait à tolérer plus longtemps sur le sol français l'enseignement confessionnel;
    Considérant qu'il est absolument injuste de mettre nombre de citoyens dans l'obligation de contribuer à l'entretien d'un clergé dont ils n'usent pas.
    Invitent le gouvernement à procéder, dans le plus bref délai, à la laïcisation complète de toutes les écoles du territoire, à la dissolution de toutes les Congrégations existantes sans qu'il soit tenu compte des autorisations précédemment accordées, à la suppression pure et simple du budget des cultes, et à la séparation des Églises et de l'État.
    Montmeyran
    Le bureau de la Jeunesse républicaine de Montmeyran déclare réclamer, au nom de la liberté de conscience et de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, la dénonciation du concordat et la séparations des Églises et de l'État.
   Devant l'attitude insolente des archevêques et évêques à propos des dernières circulaires du ministre des cultes, les républicains considèrent que la seule mesure à prendre envers ce clergé hors de mode, est la dénonciation du Concordat; ils osent espérer que le projet de loi de M. de Pressensé sera devenu loi sous peu et qu'enfin il ne sera plus donné à voire le spectacle attristant d'un gouvernement républicain dépourvu d'armes efficaces contre les prêtres qui insultent à jet continu et pourtant qu'il paye grassement.
    La séparation des Églises et de l'État s'impose, le peuple républicain la réclame.
    Oriol
    Les membres de la Société l'Union fraternelle des démocrates oriolais, réunis en séance le 21 mai 1903, félicitent M. Combes pour l'énergie qu'il déploie contre les congrégations et le clergé rebelle aux lois;
    Adressent également leurs félicitations aux députés de la majorité qui soutiennent si énergiquement le ministère;
    Et espèrent qu'ils achèveront leur œuvre si bien commencée.
    Piégon
   Les membres de la Libre Pensée, réunis le 17 mai, félicitent le gouvernement pour l'énergie qu'il déploie à l'application de de la loi sur les Congrégations, et l'engagent à faire voter au plus tôt, par les Chambres, la suppression du budget des cultes, la séparation des Églises et de l'État et l'abrogation de la loi Falloux.
   Saint-Jean-en-Royan
    Les Républicains, libres penseurs et socialistes de Saint-Jean-en-Royan, après avoir entendu le citoyen Jules Nadi faire le procès de la Congrégation et de l'Église;
    Expriment le vœu que le gouvernement qui a engagé courageusement la lutte contre la Congrégation et l'Église, poursuive jusqu'au bout son œuvre de salubrité publique. Convaincus que la lutte contre Rome qui épuise la démocratie doit prendre fin, les républicains, libres penseurs, et socialistes de Saint-Jean, invitent la Chambre à faire triompher sans retard le projet de séparation des Églises et de l'État, acclament le triomphe de la pensée libre et lèvent la séance aux cris de "Vive la République démocratique et sociale ! A bas la calotte !"
   Saint-Laurent-en-Royan
   Les Républicains, libres penseurs et socialistes de Saint-Laurent-en-Royan, après avoir entendu le citoyen Jules Nadi, secrétaire de la Fédération socialiste autonome (Ardèche-Drôme), faire le procès de la Congrégation et de l'Église;
    Expriment le vœu que le gouvernement qui a engagé courageusement la lutte contre la Congrégation et l'Église, poursuive jusqu'au bout son œuvre de salubrité publique.
     Convaincus que la lutte contre Rome qui épuise la démocratie doit prendre fin, les républicains, libres penseurs, et socialistes de Saint-Jean, invitent la Chambre à faire triompher sans retard le projet de séparation des Églises et de l'État, acclament le triomphe de la pensée libre et lèvent la séance aux cris de "Vive la République démocratique et sociale ! A bas la calotte !"
    Valence
    *Un groupe de libres penseurs socialistes applaudissant à l'œuvre d'affranchissement entreprise par les courageux journaux républicains l'Action et la Raison, s'associe de tout cœur aux imposantes manifestations qui doivent avoir lieu dans toute la France, en vue d'obtenir, à bref délai, la séparation des Églises et de l'État ; exprime l'espoir de voir bientôt triompher l'intellectualité du prolétariat sur la mentalité de l'Esprit rétrograde.
    * (Le Progrès de Lyon) - On nous communique l'ordre du jour suivant:
    Les citoyens républicains, libres penseurs et socialistes de Valence, appartenant à l'Association républicaine, au cercle démocratique, à la Libre Pensée, au groupe d'Études sociales, tiennent à relever l'insolent défi lancé à la démocratie libre penseuse par la congrégation et l'Église, en révolte ouverte contre la loi.
    Réunis à Valence le 17 mai, ils joignent leur protestation indignée à celle de tous les penseurs libres qui, d'un bout à l'autre de la nation, sur l'initiative de l'Action  et la Raison, veulent, par une manifestation grandiose, répondre aux menées grotesques des révolutionnaires Chouans de Ploudaniel et de la Grande-Chartreuse.
    Ils envoient leurs félicitations au président du conseil et aux élus qui poursuivent énergiquement le triomphe de la pensée libre, et ne voulant plus payer les prêtres, adversaires irréductibles de la démocratie républicaine et socialistes, il les invitent à accomplir jusqu'au bout, en dénonçant la Concordat, et en prononçant la séparation des Églises et de l'État, leur œuvre de salubrité publique.
    Une collecte, à l'issue de la réunion des associations républicaines, a produit la somme de 15fr.40, qui a été ainsi répartie: 10 francs pour les faïenciers grévistes de Saint-Uze et 5fr.40 pour le Sou des écoles laïques.

EURE
  Brionne
    La Libre Pensée brionnaise, dans sa réunion extraordinaire du 17 mai 1903, acclame le ministère Combes, émet le vœu que le gouvernement applique vigoureusement la loi à toutes les Congrégations sans exception, réclame l'abrogation de la loi Falloux, demande la séparation des Églises et de l'État, invite le ministère et le Parlement à voter le projet Pressensé et déclare qu'il est temps que les Français du vingtième siècle voient un acte de justice fait par les représentants de la nation, et qui sera l'honneur de leur vie.
    Courdemanche
   Les républicains et libres penseurs du canton de Nouancourt, réunis à Courdemanche à l'occasion de l'inauguration de la Société se Libre Pensée de Pont-l'Evêque, après avoir entendu la conférence du citoyen **** sur la question cléricale et l'allocution du docteur Grasfiltey, conseiller général, adressent au président du conseil l'expression de leur sympathie et leurs félicitations pour l'énergie qu'il déploie dans l'application de la loi sur les congrégations, et lui demandent expressément de déposer un projet de loi tendant à la séparation des Églises et de l'État, seule solution de la question cléricale.
    Ezy
    Les citoyens adhérents au Groupe d'études sociale d'Ezy déclarent ne plus vouloir payer les prêtres de quelque culte que ce soit et réclament la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation la plus complète de tous les services publics de la république
    Pacy-sur-Eure
  * Les citoyens et citoyennes, réunis au nombre de de 500 environ, dans la salle du théâtre de Pacy-sur Eure, après avoir entendu la conférence du citoyen Paul Fleurot, puis le citoyen Abel Lefèvre, et, d'autre part, divers orateurs du Cercle catholique d'Evreux, invitent le gouvernement à appliquer énergiquement la loi sur les congrégations, et la majorité républicaine du Parlement à rompre définitivement avec Rome, en votant sans délai la séparation des Églises et de l'État.
   *  Le Congrès des loges de la région Nord-Ouest avait organisé, à la fin de ses travaux, une grande réunion publique au théâtre de Pacy-sur-Eure.
    Notre collaborateur Paul Fleurot, secrétaire de l'Association nationale des Libres Penseurs de France a fait une conférence sur la "Lutte anticléricale et la séparation des Églises et de l'État".
    Convoqué par les journaux cléricaux de la région, le Cercle catholique d'Evreux était au complet, sous la conduite de son président, M. Joseph Lhopital et du prince de Broglie.
    Après quelques tentatives d'obstruction et quelques lamentables essais de réfutation, les jeunes calotins, en face de l'attitude énergique de l'auditoire et du conférencier, prirent le parti le plus sage, celui de rester tranquille.
    On a voté l'ordre du jour à l'unanimité.
   Pont- Audemer
   Les citoyens de Pont-Audemer déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète  de la république

EURE-ET-LOIRE
    Chartres
    Les citoyennes et citoyens réunis à la salle de la justice de paix de Chartres, après avoir entendu le citoyen Lhermitte développer, dans un éloquent discours les raisons qui militent en faveur de la séparation immédiate des Églises et de l'État, décident, en présence de la révolte de l'Église qui prêche à la foi la résignation du peuple et la rébellion des chefs de l'armée, de relever par tous les moyens le défi lancé par la réaction  à la France républicaine.
    Ils s'unissent pour demander la séparation des Églises et de l'État et l'abolition des conseils de guerre.
    C'est un succès complet pour la Libre Pensée.
    Un groupe de gamins, anciens élèves des écoles congréganistes de Chartres avaient lacéré la veille des affiches de l'Action. A la conférence, dix jeunes gens ont essayé aussi un semblant de protestation contre les paroles de l'orateur. Ils ont été immédiatement expulsés par les nombreux républicains qui étaient venus acclamer le citoyen Lhermitte.
    Janville
   Un groupe de républicains de Janville, réunis le 13 mai, après avoir entendu le citoyen René Beck, a signé d'enthousiasme la pétition pour la séparation des Églises et de l'État.

FINISTERE
    Brest
    Les républicains brestois de toute nuances, réunis à la salle de Venise, le 18 mai 1903, à neuf heures du soir, après avoir entendu le citoyen Louis Loisel, votent à l'unanimité, des félicitations aux journaux l'Action et la Raison, à leur délégué, le citoyen Louis Loisel, qu'ils remercient de sa ferme et éloquente conférence, au ministère et, en particulier, au citoyen Combes, président du conseil, et les prient instamment d'employer toute leur énergie pour nous donner, le plus tôt possible, la séparation des Églises et de l'État, avec retour aux communes des monuments servant aux cultes, et, avant de se séparer, adressent un dernier adieu et un témoignage de sympathie et de confiance au citoyen Camille Pelletan, ministre de la marine, qui vient à peine de quitter Brest.
    Morlaix
    Les citoyennes et citoyens, réunis à la salle du Temps Perdu, le samedi 16 mai, adressent au gouvernement l'expression de leur sympathie pour son œuvre d'action républicaine, l'engagent à persévérer dans cette voie, et demandent, à bref délai, la dénonciation du Concordat avec toutes ses conséquences.
    Pont-l'Abbé
    Les membres de la section de Ligue pour la Défense des Droits de l'Homme et du Citoyen de Pont-l'Abbé,
    Après avoir entendu la conférence du citoyen Guy sur les rapports de l'Église et de l'État, reconnaissent que toute conciliation est devenue impossible entre le gouvernement de la République démocratique et la théocratie romaine, et demandent la séparation des Églises et de l'État.
    Poullaouën
   Les Libres Penseurs de la commune de Poullaouën (Finistère), s'associent de tout cœur à la campagne anticléricale menée par le journal l'Action.
    Ils sont heureux de joindre leurs noms à tous les vrais républicains et de réclamer réclamer avec eux:
    La suppression de tous les prêtres salariés;
    La dénonciation du Concordat;
    La suppression des Églises d'État
    Le retour à l'État des biens du clergé
    L'abrogation de la loi Falloux
    L'émancipation du cerveau humain

GARD
   Aimargues
   A la veille de la rentrée des Chambres, et en présence de la révolte manifeste des clergés séculier et régulier contre la loi sur les Congrégations, les républicains anticléricaux d'Aimargues adressent leurs félicitations au ministère Combes pour son attitude énergique à l'égard des congrégations et l'engagent à persévérer dans cette œuvre d'épuration laïque.
    En outre, ils expriment le vœu que le gouvernement prépare la dénonciation du Concordat, prenne en considération le projet de Pressensé, tendant à la séparation des Églises et de l'État, et le fasse adopter par les Chambres.
    Alais
   La réunion des délégués des groupes républicains et libres-penseurs, tenue le 17 mai à la salle Roustan, invite le gouvernement a poursuivre énergiquement la dissolution des congrégations autorisées ou non et à proposer au Parlement, dans le plus bref délai, la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes et le retour à la nation des biens dits de mainmorte, dont le revenu sera affecté à la création d'une caisse de retraite pour tous les travailleurs, le monopole de l'enseignement par l'État. 

    Anduze
    La Ligue des Droits de l'Homme a voté des félicitations au gouvernement et demande la dénonciation du Concordat. Il invite les sénateurs et députés du bloc à marcher dans cette voie.
    Aubais
   Les membres de Libre pensée, groupe Victor Hugo d'Aubais (Gard), réunis en séance extraordinaire, adressent leur félicitations sincères au ministre Combes pour sa ferme attitude à l'égard des congrégations et l'engagent à persévérer dans cette œuvre dépuration laïque. En outre, ils expriment le vœu que le gouvernement prépare la dénonciation du Concordat, prenne en considération le projet de Pressensé tendant à la séparation des Églises et de l'État, et le fasse adopter par les Chambres.
    Ce vœu est adressé au citoyen Doumergue, ministre des colonies, pour être remis à M. le Président du Conseil, ministre des cultes.
    Beaucaire-sur-Rhône
   La Libre Pensée de Beaucaire approuve et félicite le ministère Combes pour l'application de la loi d e1901 sur les Congrégations ; elle compte sur son énergie pour que cette application soit intégrale, et émet le vœu que le ministère Combes fasse bien le projet de loi qui sera déposé, à la rentrée des Chambres, par le citoyen de Pressensé, et visant la dénonciation du Concordat.
    Bessège
    * Les républicains de Béssège, réunis sur l'invitation de la Jeunesse rationaliste et sous le présidence de de M. Seveyrat Marcellin :
    Félicitent le ministère Combes;
    Acclament les journaux républicains l'Action et la Raison ;
    Protestent contre les évêques rebelles;
    Réclament la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
   *  La Société du Sou des école laïques, réunie en assemblée, le 17 mai, vote des félicitations au ministre Combes pour son œuvre de laïcisation, et l'engage à persévérer dans cette voie, la seule qui doive assurer le triomphe de la République.
    * Le cercle d'Études Sociales, dans une réunion tenue le 17 mai, a voté l'ordre du jour suivant:
    Considérant que tous les citoyens doivent être égaux devant la loi; Proteste énergiquement contre la campagne entreprise contre nos institutions, par les prêtres, frocards et moines factieux en révolte ouverte contre la loi et la société laïque qui les entretien;
    Félicite le ministère Combe pour son œuvre de laïcisation, l'engage à persévérer et à user, à l'égard de la meute cléricale, des mêmes procédés employés vis-à-vis des grévistes, il l'engage, en outre, pour répondre aux arrogantes provocations des congréganistes, à dénoncer le Concordat, à faire voter, à bref délai par le parlement, l'abrogation de la loi Falloux, la suppression du budget des cultes et la séparation des Églises et de l'Etat;
    Il blâme, sévèrement, les députés soi-disant radicaux, des Hautes-Pyrénées qui, dans un but commercial, ont cru devoir demander le maintien des privilèges des pères de Lourdes.
    Ils lèvent la séance au cri de "Vive la République sociale !"
    Canaules
   Le groupe des Libres Penseurs de Canaules engage le ministère à persister dans la voie où il s'est engagé au sujet des Congrégations.
    Mais convaincu que la lutte contre l'esprit romain épuise la démocratie, le groupe compte sur le ministère Combes pour faire aboutir au plus tôt la séparation des Églises et de l'État.
    Castillon-de-Gagnière
   Le Cercle du progrès démocratique et social, réuni en vue de protester contre les manifestations récentes du cléricalisme, a émis le vœu suivant :
    Considérant qu'il appartient à tous les défenseurs de l'esprit laïque de mettre un terme à la violente campagne d'injures, d'outrages aux institutions républicaines faites par les vieux débris du moyen-âge, le Cercle invite le ministère Combes et les représentants au parlement à proposer et à voter, dans le plus bref délai possible, la séparation des Églises et de l'État;
    Ils demandent en outre, pour démolir les subterfuges employés par les congrégations enseignantes pour tourner la loi de 1901 sur les Associations, que le monopole de l'enseignement, ou tout au moins le projet élaboré par le citoyen Henri Brisson, soit soumis à l'agrément des Chambres et adopté;
    Il fait le vœu, en même temps, que l'inamovibilité de la magistrature soit supprimée, à seule fin d'avoir des magistrat capables d'interpréter les lois de la République dans le texte et dans la pensée des législateurs, en même temps que susceptibles d'appliquer la loi, dans la mesure à tous les citoyens sans distinction.
    Gallargues
     Les citoyennes et citoyens de Gallargues et des environ, réunis au nombre de 300 partagent l'idée du rôle néfaste joué depuis longtemps par les religions et devant l'attitude de tout le clergé dans l'application de la loi sur les Associations, sont d'avis que la séparation, tant désirée, des Églises et de l'État et la dénonciation du Concordat ne peuvent plus être ajournées, et ils décident de demander au député de la circonscription et aux sénateurs du département de les faire voter dans le plus bref délais possible.
    Jasse-Larnac
   Les citoyens du Groupe d'études sociales de la Jasse-Larnac, commune de Saint Hilaire-de-Brethmas (Gard), déclarent, dans la réunion du 16 mai, ne plus vouloir payer les prêtres, et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Lassalle
   Les membres du Groupe de la Libre Pensée de Lassalle, réunis le dimanche 17 mai, dans leur local, café de France, pour protester contre les manifestations cléricales de ce jour, votent à l'unanimité, la décision suivante, pour être transmise aux députés du bloc anticlérical:
    Considérant que tous les hommes libres doivent répondre aux insolences de la servilité romaine par une décisive affirmation des droits de la libre conscience laïque;
    Considérant qu'aux paroles de mensonge et de domination proférées du haut des chaires, dans toutes les cathédrales, on doit opposer des paroles de justice et de raison affranchies;
    Persuadé que les libres penseurs ont pour but la raison, le bon sens et la vraie liberté de conscience;
    Nous adressons nos félicitations et nos remerciements au ministère Combes pour l'énergie dont il fait preuve dans la mise en application des décrets votés par le Parlement sur les congrégations;
    Nous l'engageons à persévérer dans la voie où il est entrée et émettons les vœux suivants :
    Plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État;
    Dénonciation du Concordat;
    Séparation de la République Française de Rome, de Luther, de Calvin et de Jérusalem.
    Lédignan
    Le groupe des Libres Penseurs de Lédignan
    Considérant qu'il est indigne que des religions puissent être officiellement reconnues par l'État;
    Que la dénonciation du Concordat s'impose par suite de l'attitude insolente du clergé;
    Émet le vœu :
    Que les prêtre d'aucun culte ne soient plus salariés par l'État;
    Que la laïcisation complète de la République devienne, à bref délai, une réalité;
    Et adresse aux vaillants collaborateurs de l'Action et de la Raison, toutes leurs félicitations pour leur grande œuvre d'émancipation morale qu'ils ont entreprise.
   Le Vigan
   Les électeurs républicains du Vigan remercient leur député, le citoyen Pastre, de sa remarquable conférence sur la libre pensée et la séparation des Églises et de l'État.
    Ils félicitent l'Association nationale des Libres Penseurs et les journaux l'Action et la Raison de leur initiative.
    Ils s'engagent à les encourager dans leur énergique campagnes démasquant les agents de la contre-Révolution.
    Lezan
   Les socialistes et libres penseurs lézanais, réunis au café de la Gare, le dimanche 17 mai, ont, après discussion, voté l'ordre du jour suivant :
    En présence des manifestations organisées par les cléricaux;
    Demandent la suppression complète de toutes les congrégations; la dénonciation du Concordat, impliquant la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République;
    Ils déclarent, en outre, réprouver absolument la conduite des élus républicains des Hautes-Pyrénées, qui ont compromis leur dignité en défendant, auprès de M. Combes, l'exploitation des eaux miraculeuses de Lourdes.
   Moussac
   Le Groupe Socialiste félicite les directeurs des journaux l'Action et la Raison et les engagent à continuer, plus que jamais, la lutte qu'ils ont entreprise pour le triomphe de la vérité.
    Le vœux suivant sont aussi exprimé :
    Suppression du budget des cultes et de l'ambassade au Vatican;
    Séparation des Églises et de l'État;
    Abrogation de la loi Falloux;
    Laïcisation de tous les services publics
    La séance est levée assez tard au cri de "Vive la République sociale et anticléricale"
    Nîmes
    * Les Groupes républicains et socialistes de Nîmes ont voté un ordre du jour exprimant le vœu que le gouvernement poursuive jusqu'au bout sa lutte contre les Congrégations et qu'il fasse aboutir, sans retard, la séparation des Églises et de l'État.
    * La Fédération de la jeunesse laïque et tous les groupements républicains de Nîmes ont voté un ordre du jour réclamant la séparation des Églises et de l'État
   *  Le Groupe d'Union et d'action de Jeunesse républicaine, réuni le dimanche 17 mai, à deux heures de l'après-midi, au moment même où, dans toutes les Églises de France, les évêques, moines, moinillon assermentés par l'État, prêchent contre le gouvernement républicain que la majorité des citoyens français s'est légalement donné;
    Considérant que ces êtres inutiles prêchent et vivent largement d'un mystère que nul ne peut définir;
    Considérant, en outre, que ces gens là poussent à la guerre civile;
    Le groupe engage le ministère à poursuivre son œuvre d'assainissement anticlérical, et de faire la séparation de l'Église et de l'État.
    *Réunis le dimanche 17 mai dans leurs locaux respectifs, les divers groupements républicains de Nîmes ont voté un ordre du jour exprimant que le gouvernement, qui a engagé la lutte contre les Congrégations, poursuive cette lutte jusqu'au bout;
    Convaincus, d'autre part, que la lutte contre l'esprit romain qui épuise la démocratie doit prendre fin, les groupes invitent le gouvernement à faire aboutir, sans retard, la séparation des Églises et de l'État.
   Quissac
    Le groupe de la Libre Pensée de Quissac demande aux membres du parlement :
    De dénoncer le Concordat;
    De délivrer promptement le pays de la lèpre congréganiste;
    De faire appliquer la loi aux pratiquants de tous les cultes religieux;
    De poursuivre sans relâche la réalisation de la séparation des Églises et de l'État.
    St-Laurent-d'Aigouze
     
Le groupe socialiste de St-Laurent-d'Aigouze, réuni en séance ordinaire le 16 mai, a adressé ses félicitations au ministère Combes, pour son attitude énergique dans l'application de la loi sur les congrégations, et l'engage à proposer à la Chambre la dénonciation du Concordat et la séparation des Eglises et de l'Etat
    Uchaud
    Le Conseil municipal, réuni hors séance, vient d'adresser au président du Conseil et à ses collègues, une adresse de félicitations pour leur conduite républicaine et les engage à persévérer dans la lutte qu'ils ont entreprise contre le cléricalisme.

GERS
    Auch
    Au théâtre, devant 800 personnes, eurent lieu des conférences en faveur de la séparation des Églises et de l'État. M. Destieux-Junca, sénateur, présidait. M. Decker-David, député, a fait voter un ordre du jour félicitant le ministère, demandant l'abrogation du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    Voici le texte de l'ordre du jour :
    Le Radical-socialiste, sous la présidence du citoyen Destieux-Junca, sénateur, et le Comité d'action républicaine, réunis à près de 1.000 personnes, dont beaucoup de dames;
    Après deux conférences très applaudies sur le cléricalisme, les congrégations et sur la séparation des Églises et de l'État, le citoyen Decker-David, député, rappelle que depuis onze ans il votait à la Chambre le principe de la séparation des Églises et de l'État, et que le conseil général du Gers avait  récemment émis un vœu dans ce sens.
    Il dépose ensuite l'ordre du jour voté la veille dans une tenue maçonnique à la Loge des Cadets de Gascogne, tendant à ce que le ministère Combes continue énergiquement la lutte contre les Congrégations et propose ensuite l'abrogation du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    Eauze
    Les membres de l'Union républicaine Elusate, réunis en assemblé générale, au nombre de 60, envoient à M. Combes, président du conseil, ministre des cultes, leurs salutations respectueuses en souvenir de son passage à Eauze, lui témoignent leur confiance, le prient d'appliquer, sans faiblesse, la loi sur les Congrégations, de réprimer énergiquement  les actes de rébellion du clergé séculier, et de provoquer la séparation des Églises et de l'État, par la dénonciation du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    Fleurance
    Le Cercle radical-socialiste de Fleurance, réuni en assemblée générale, félicite le citoyen Thierry Cazes de son attitude nettement anticléricale, l'engage à persévérer dans cette voie jusqu'à la disparition complète des Congrégations. Et cela en conformité des décisions de l'Assemblée constituante et de la Convention nationale
    Lectoure
    Les citoyennes et citoyens, réunis au nombre de 500, au théâtre municipal de Lectoure, sous la présidence du citoyen Trémont, adjoint au maire, après avoir entendu les citoyens Trémont; Cordé, secrétaire général du P.O.S.R.,; Dupuy, trésorier de la Fédération de Gascogne; Willm, rédacteur à l'Action, s'engagent à s'organiser en parti de classe sur le terrain politique et économique, à maintenir la tradition révolutionnaire du parti socialiste, envoient leur salut fraternel aux prolétaires de tous les pays en lutte pour conquérir leur affranchissement intégral, et somment, dès maintenant, les pouvoirs publics de préparer la suppressiosn de toutes les exploitations en supprimant immédiatement le budget des cultes et le juridictions d'exception, telles que les conseils de guerre.
    Miradoux
   Les citoyens de Miradoux, réunis au nombre de 400, le dimanche 17 mai mai 1903, sous la présidence du citoyen Chaudin, doyen de la Fédération socialiste de Gascogne, après avoir entendu les citoyens Cordé et Albert Willm, déclarent poursuivre par tous les moyens pacifiques ou révolutionnaires, l'organisation du prolétariat international en parti de classe, l'expropriation de la la Société capitaliste, et prenant acte de la manifestation organisée, ce jour, par le journal l'Action, somment les pouvoirs publics de réaliser, dès maintenant, la suppression du budget des cultes et le retour à la nation des biens de main-morte.
    Ils lèvent la séance aux cris de "A bas les bastilles militaristes et capitalistes. Vive l'internationale ouvrière. Vive la Libre Pensée !"

GIRONDE
    Bordeaux
    * La Fédération de la Jeunesse laïque déclare réclamer énergiquement la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    * La Jeunesse Socialiste Révolutionnaire de Bordeaux, invite les élus socialistes révolutionnaire à proposer au Parlement;
    La séparation des Églises et de l'État, suppression du budget des Cultes et retour à la nation des biens dit de mainmorte, meubles et immeubles, appartenant aux corporations religieuses - décret de la Commune du 2 avril 1871 - y compris les annexes industrielles et commerciales de ces corporations
    * Les Républicains Radicaux du 4° canton, Bordeaux et Talence, réunis en un banquet fraternel, à l'établissement de la Médoçaine, demandent au Parlement la suppression des prières publiques, parce que ces prières sont le vestige ridicule de la religion d'État, et la séparation, dans le plus bref délai possible, des Églises et de l'État.

HAUTES-ALPES
    Briançon
    Le Comité Radical et Radical-Socialiste de Briançon adresse ses plus chaleureuses félicitations au président du conseil pour son œuvre de défense républicaine; l'engage à persister dans cette voie, et émet le vœu que le Concordat soit dénoncé aussitôt qu'il sera possible.
    Gap
   * Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les principes ont été affirmés par la déclaration des Droits de l'Homme, et dont l'exercice est violé par le Concordat, les membres de la Libre Pensée Gapençaise, déclarent réclamer énergiquement la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    * La Loge "Les Amis des Hautes-Alpes"; Les Sections Gapençaise des Droits de l'Homme et du Citoyen, La commission du Cercle démocratique ont envoyé à M. Combes, Président du Conseil, des adresses de félicitation et d'encouragement à l'occasion de la rentrée des Chambres.
    Laragne
    Le groupe des républicains socialistes et les adhérents  de l'association nationale des Libres penseurs de France, réunis en grand nombre au café du Jardin.
    Déclarent unanimement ne plus vouloir payer les représentants des superstitions dogmatiques de n'importe quel culte, tous fauteurs des plus grands désordres et propagateurs, honteusement salariés par l'État, d'idées surannées, anti-sociales et contraires à tout principe de vérité scientifique;
    Et proclament hautement s'associer à la grande manifestation générale de ce jour, organisée dans toute la France par les vaillants conférenciers des journaux l'Action et la Raison, ayant pour but immédiat d'obtenir d'obtenir à brève échéance, non seulement la séparation définitive des Églises et de l'État, mais encore le triomphe de la République laïque, démocratique et sociale, une et indivisible, aspiration vers le bonheur commun de tous les êtres de l'humanité !
    Ribiers
    Les membres du Cercle de l'Union sociale, de la commune de Ribiers, Hautes-Alpes, et les libres penseurs, réunis en assemblée générale, tenue le 17 mai, ont voté à l'unanimité un ordre du jour félicitant les socialistes de la tâche qu'ils ont entreprise et les engagent à agir d'une façon énergique contre tous les calotins rebelles à la loi, à demander dans le plus bref délai la suppression de l'ambassade au Vatican, la dénonciation du Concordat et la séparation de l'Église et de l'État.
    Venterol
    Les républicains radicaux socialistes et libres penseurs des communes de de Venterol et d'Urlis,  se sont réunis pour voter un ordre du jour demandant à bref délai, la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État.

HAUTE-GARONNE
    Fronsac
    Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les principes ont été affirmé par la Déclaration des Droits de l'Homme, et dont l'exercice est violé par le Concordat, les Citoyens de Saint-Béat (Haute-Garonne) réunis à Fronsac, après avoir entendu les citoyens Cazanus, adjoint au maire de Saint-Gaudens, Louis Soulé, publiciste, membre de l'Alliance Nationale des Libres Penseurs de France et Dumay, de l'Action Libérale et des cercles catholiques, déclarent réclamer énergiquement la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Toulouse
   * L'Union amicale  des francs-maçons socialistes de Toulouse s'associent entièrement à l'Action et à la Raison, et engage les pouvoirs publics à faire aboutir, sans retard, la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    *     La Loge La parfaite Harmonie, dans sa séance du 17 mai, émet le vœu que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour proposer au Parlement la séparation des Églises et de l'État.
    *    Les membres de la Loge L'Encyclopédique ont décidé d'inviter le gouvernement à prendre, sans retard et sans hésitation, les mesures nécessaires pour assurer la séparation des Églises et de l'État.
    *    Les républicains et libres penseurs, invitent le gouvernement à assurer, sans retard, la séparation des Églises et de l'État.
    *    La Loge Les vrais amis réunis et l'Indépendance française de Toulouse, réunis en assemblée solennelle, le 17 mai, émet, à l'unanimité, le vœu
    Que le gouvernement, en qui la Loge a la plus grande confiance, réalise de la façon la plus urgente, et par tous les moyens en son pouvoir, la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation de la République.
    * Désireuse de débarrasser définitivement la République des dogmes et des superstitions, la Loge "La Française des Arts", spécialement réunie le 17 mai, émet le vœu que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour réaliser, dans les plus brefs délai, la séparation des Églises et de l'État.
    La loge compte sur la vigilance et sur l'énergie du président du Conseil.
    * Les membres de La Loge "L'Encyclopédique", réunis au temple maçonnique le 17 mai 1903, ont décidé, à l'unanimité, d'inviter le Gouvernement à prendre, sans retard et sans hésitation, les mesures nécessaires pour assurer la séparation des Églises et de l'État.

HAUTE-MARNE
    Fayl-Billot
    Le Comité socialiste et la section de Libre Pensé de Fayl-Billot félicitent le gouvernement pour son attitude vis-à-vis des congrégations, demandent la suppression totale de toute cette vermine cléricale et invitent le gouvernement et les Chambres à voter de suite la séparation des Églises et de l'État.
    Bize
   Les membres du Comité républicain de la commune de Bize, réunis en séance pour la formation dudit comité, le 17 mai 1903, adressent au ministère de Défense et d'Action Républicaine, et en particulier à M. le président du Conseil, leurs respectueuses et chaleureuses félicitations pour l'énergie qu'il déploie dans l'application de la loi du 1er juillet 1901, contre les congrégations et émettent, en outre, un vœu pressant, en faveur de la dénonciation du Concordat et de la séparation prochaine des Églises et de l'État.

HAUTE-LOIRE
    Blesle
    Le Comité radical-socialiste de Blesle, réuni en sa séance du 17 mai, a voté, à l'unanimité de ses membres, l'ordre du jour suivant :
    "Considérant la guerre acharnée déclarée au gouvernement de la république par tous les membres des clergés séculier et régulier et leur mépris des lois que le pays s'est librement données, demande instamment au gouvernement de faire voter le plus tôt possible, aux deux Chambres, la dénonciation de Concordat et la séparation des Églises et de l'État;
    "Demande l'abrogation de la loi Falloux, et que l'enseignement soit, désormais, un service public;
    "Déclare ne plus vouloir de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État."
    Lempdes
   * Le Comité socialiste de Lempdes avait organisé une réunion. Nombreux les citoyens qui avaient répondu à son appel.
    Le citoyen Sally a fait le procès du cléricalisme et a été longuement applaudi.
    Finalement, un ordre du jour demandant que le Concordat soit dénoncé, que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions et que le budget des cultes soit attribué à l'enseignement laïque, aux retraites ouvrières et aux victimes du travail a été voté par toute l'assistance.
    * Les membres de la Société de Libre Pensée de Lempdes (Haute-Loire) déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament, au nom de la liberté de conscience, la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Sainte-Florine
    * La Municipalité de Sainte-Florine, élue sur un programme socialiste-révolutionnaire, par conséquent nettement anticlérical ;
    En attendant la transformation de la société bourgeoise en une société communiste qui fera table rase de tous les préjugés ;
    Considérant que le budget des cultes impose des charges à tous les citoyens, sans distinction de culte ;
    Qu'il est inadmissible que ceux qui que ceux qui sont libérés du dogme paient pour l'entretien de charlatans et d'escrocs;
    Demandent aux aux pouvoirs publics la suppression du budget des cultes ;
    Considérant que le Concordat, qui lie la République à la papauté, n'est qu'une duperie qui laisse le gouvernement désarmé en face des insolents défis des évêques, des moines et des prêtres ;
    Demande la dénonciation du Concordat.
    Considérant qu'il importe dans l'intérêt même de la république de baser l'enseignement sur la Science et la Raison, qu'il est nécessaire de la débarrasser des mensonges et des faux que les religions y ont (illisible)
    Demande la suppression de toutes les congrégations religieuses d'hommes et de femmes.
    Pour la municipalité
    Le maire : Louis Parassols
    * Les Groupes socialistes de Saintes-Florine et Lempdes (Haute-Loire), Brassac (Puy-de-Dôme), réunis le 1er mai 1903 à la mairie de Sainte-Florine, sous la présidence du citoyen Bertrand, adressent au président du conseil leurs plus chaleureuses félicitations pour l'œuvre anticléricale qu'il a entreprises; demandent la séparation des Églises et de l'État; émettent le vœu d'organiser une série de conférences dans la région, pour combattre les dogmes et préjugés de l'Église;
    Prennent la résolution de resserrer les liens d'amitié qui doivent les unir dans la lutte contre les ennemis de la République.

HAUTE-SAONE
    Vesoul
  Les membres de la Libre Pensée de Vesoul, réunis au nombre de 90, après avoir entendu le camarade G. Schneider, ont voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Ils déclarent ne plus vouloir payer les prêtres, réclament la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République;
    Ils espèrent que le gouvernement demandera sans retard le vote :
    1° Du monopole de l'enseignement;
    2° De la séparation des Églises et de l'État;
    3° D'un projet de loi réprimant impitoyablement et d'une manière efficace la rébellion et les encouragement à la rébellion contre la loi, ainsi que les injures adressées à la république et à ses défenseurs.

HAUTE-SAVOIE
    Chablais
    Le comité de la Société républicaine démocratique du Chablais, réuni à son siège social, a voté l'ordre du jour suivant :
    Le comité engage le gouvernement à prendre des mesures efficaces pour assurer le respect des récentes circulaires du président conseil; il émet le vœu que le Parlement procède, dans le plus bref délai, à la séparation des Églises et de l'État.
    Saint-Julien-en-Genevois
    Les citoyens libres penseurs de  Saint-Julien-en-Genevois protestent contre le maintien du budget des cultes; demandent la dénonciation immédiate du Concordat et prient le gouvernement de présenter au Parlement le projet de loi élaboré par le citoyen de Pressensé, député du Rhône, relatif à la police des cultes et à la séparation des Églises et de l'État.
    Sallanches
   Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les principes sont affirmés par la Déclaration des Droits de l'Homme et dont l'exercice est violé par le Concordat, considérant que les prêtres ne sont que les médecins des âmes, en conséquence, doivent être payés et entretenus par ceux qui les emploient.
   Les membres de la Société de Libre Pensée de Sallanches, après avoir entendu la lecture des projets de loi de MM. de Pressensé et Yves Guyot, demandent énergiquement ma dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des Cultes.
    Adressent à M. Combes, Président du Conseil, tous leurs remerciements pour l'énergie qu'il a déjà déployé et leurs encouragements pour ce qu'il reste à faire.
    Courage, Monsieur Combes ! Si les cagots et les imbéciles vous maudissent, la postérité vous élèvera des statues.

HAUTE-VIENNE
    Droux
    La Libre Pensée de Droux a voté, à l'unanimité, l'ordre du jour suivant :
    Nous ne voulons plus payer de prêtres, demandons énergiquement la séparation des Églises et de l'État, la dénonciation du Concordat, l'abrogation de la loi Falloux;
    Nous demandons que la République soit débarrassée des dogmes et des superstitions et réclamons hautement l'affirmation des droits de libre conscience laïque;
    Nous réclamons l'abolition des privilèges dont jouissent les religions officielles, et demandons que le gouvernement fasse tous ses efforts pour séparer la République de Rome, de Calvin, de Luther et de Jérusalem.
    Limoges
    Plus de trois mille personnes sont venues entendre la conférence sur la séparation des Églises et de l'État, organisée au Cirque par l'Université populaire avec le concours de la Libre Pensée et des groupes socialistes et qui a été faite par Gustave Téry, le brillant rédacteur de l'Action.
    Le député Labussière a présenté Téry et dit l'objet de la conférence. Le député Tourgnol a exprimé le vœu que le gouvernement ne cesse d'agir avec énergie contre les Congrégations. Le citoyen Pierre Bertrand a fait sagement observer que la lutte contre le cléricalisme ne doit pas faire oublier aux travailleurs la lutte contre le capitalisme qui est le principal objet des revendications prolétariennes.
    Le discours de Gustave Terry a duré près d'une heure. Il a été fréquemment interrompu par les applaudissements de l'assistance. Une immense acclamation a salué les dernières paroles de l'orateur.
    Un ordre du jour invitant le gouvernement à poursuivre avec la plus grande énergie sa lutte contre les menées cléricales et a prononcer la séparation des Églises et de l'État a été voté à l'unanimité.
    A l'issue de la réunion  du Cirque, Gustave Téry a été invité, par un groupe d'études sociales à faire une conférence à Saint-Junien. Le conférencier n'a pu, à son grand regret, déférer à ce désir. Il a transmis aux camarades socialistes de Saint-Junien les vœux et les encouragements de l'Association nationale des libres penseurs.
    L'Université populaire à offert à Gustave Tery, à l'hôtel Vialle, un banquet qui a été présidé par M. Labus frère, député et maire de Limoges. Des toasts ont été portés au président du conseil, lui demandant de dénoncer le Concordat. ce soir, nouveau banquet offert par la Loge de Limoges. Téry doit y prendre la parole.

HÉRAULT
   Balaruc-les-Bains
   Les  citoyens des Usines de Balaruc-les-Bains, Balaruc-le-Vieux, membres de la Société de "Balaruc Libre Penseur", réunis en assemblée générale, dans la salle d'école de Balaruc-les-Usines, le samedi 16 mai, protestent avec la dernière énergie et la plus grande indignation, contre la révolte des congrégations, le refus d'obéissance du clergé séculier et l'insubordination de certains officiers rebelles.
    Ils ont la plus entière confiance en M. Combes et dans sa majorité républicaine pour mettre un terme à toutes ces manifestations ridicules et révoltantes en même temps.
    Ils ont la prétention de croire que le suffrage universel qui s'est exprimé clairement, nettement et librement aux élections de 1902 sera enfin écouté et que les réformes constamment demandées et depuis trop longtemps attendues par le pays, seront réalisées.
    Leur vœu immédiat est celui de tous les républicains affranchis; séparation des Églises et de l'État.
    Ils estiment que si le gouvernement et les Chambres se dérobaient une fois encore, ce serait la banqueroute de la République. La bataille doit donc se livrer dès la rentrée des Chambres; elle peut être âpre, mais ne doit pas être douteuse. La Raison et la LIberté doivent triompher du dogme et du syllabus, et amener la pieuse débâcle de l'État Romain.
    Ils sont convaincus que l'ouverture de la 2° session parlementaire sera l'heureux prélude de l'installation de la République, vraiment démocratique, sociale et surtout anticléricale.
    Bessan
    Le Groupe d'études sociales de Bessan émet le vœu que, devant l'attitude démonstrative du clergé, le gouvernement n'hésite pas à faire la séparation des Églises et de l'État, réforme depuis longtemps promise par les élus de la Gauche et demandée par la démocratie française.
    Beziers
    Les membres des Loges maçonniques : L'Action Sociale et La Réunion des Amis choisis, ainsi que Le Groupe de Libre Pensée, de Béziers, ont voté l'ordre du jour suivant proposé par l'Action et le Raison:
     Plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État;
    Que le Concordat soit dénoncé;
    Que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Cette
   La Loge les Vrais Amis Fidèles, s'associent à la manifestation républicaine et anticléricale du 17 mai, proclame la nécessité de la séparation des Églises et de l'État, et engage le gouvernement à faire acte vigoureux et moral.
   Gabian
   Le Groupe Socialiste de Gabian, sous la présidence du citoyen Dessup, félicite les députés et sénateurs de l'Hérault pour leurs votes sincèrement républicains, les engage à persévérer dans leur vraie ligne démocratique et laïque, à voter en bloc la suppression du Budget des Cultes, la séparation des Églises et de l'État et la dénonciation du Concordat.
    Loupian
   Les  Membres de "La Libre Pensée de Loupian" réunis en assemblée extraordinaire, dans la salle de la mairie, devant l'insoumission des moines frondeurs, la levée de bouclier des évêques et archevêques, la rébellion de certains officiers cléricaux, font un ferme et pressant appel à l'énergie, jusqu'ici inébranlable de M. Combes, président du Conseil, pour que la loi agisse avec son plein effet sur tous les citoyens français.
    Persuadés que l'époque des demi-mesures a fait son temps, ils pensent que l'heure de "L'Action" a sonné. Ils sont donc convaincus que le gouvernement et la majorité de la Chambre des députés et de Sénat, dès l'ouverture de la 2° session parlementaire, sauront combiner leurs efforts pour assurer la tranquillité du pays et lui accorder les réformes indispensables, toujours promises et jamais réalisées.
    Voilà pourquoi ils ont la plus ferme conviction que les Chambres, par un vote énergique, prononceront la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État. Ils croient être les interprètes de tous les républicains en décrétant qu'ils veulent ni prêtres, ni évêques salariés, ni dogmes, ni superstitions.
    Les républicains libres penseurs s'engagent en même temps à suivre l'exemple des fermes républicains : Charbonnel, Téry, Béranger, taillade et leurs amis si un fait analogue à celui d'Aubervilliers se produisait dans leurs communes.
    Lunel
    Les  membres adhérents de La Libre Pensée de Lunel, réunis le 17 mai 1903,
    Considérant que la longanimité des pouvoirs publics vis-à-vis d'un clergé séditieux a eu pour résultat incontestables de redoubler l'arrogance et l'impudence de celui-ci.
    Que le gouvernement qui pour mission de servir la République n'a pas le droit de le rendre ridicule
    Invite le gouvernement
    A dénoncer le Concordat;
    A abroger la loi Falloux;
    A supprimer l'ambassade du Vatican, le budget des cultes et ses diverses applications, la part de budget réservée aux cultes dans les budgets des divers ministères, afin de rendre la République vraiment laïque.
   Marsillargues
   * Le Groupe d'Études Sociales, de Marsillargues, réuni le 17 mai, en séance extraordinaire, déclare ne plus vouloir payer les prêtres, réclame la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Les membres se séparent au cri de "Vive la Révolution sociale !"
    * Les Libres Penseurs, de Marsillargues, réunis en séance extraordinaires la 17 mai, émettent les vœux suivants :
    1° Que le ministère Combes poursuive jusqu'au bout et sans défaillance la lutte qu'il a entreprise vis-à-vis des congrégations;
    2° Que la séparation des Églises et de l'État, l'abrogation de la loi Falloux, la suppression de l'ambassade au Vatican, etc., soient votées au cours de la présente législature.
    Adressent, en outre, leurs plus vives félicitations aux journaux républicains la Raison et L'Action, pour la vigoureuse campagne qu'ils ont entreprise contre les frocards de tout acabit.
    Montpellier
    Les Groupes de Libre Pensée de la région de Montpellier et de nombreux antireligieux, réunis à Montpellier, le 17 mai, protestent énergiquement contre les procédés dilatoires dont se servent toutes les Églises pour maintenir l'humanité dans l'ignorance et l'asservissement; ils engagent tous ceux qui luttent contre le Dogme à persévérer dans cette voie d'affranchissement, et à orienter l'opinion publique vers la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes et l'ambassade du Vatican; ils demandent que l'erreur religieuse n'ait enfin plus de place dans l'enseignement.
    Pézenas
    * Les membres du Groupe d'études sociales l'Avant-Garde, réunis en assemblée générale le samedi 16 mai, à leur siège social, protestent contre tous les vieux préjugés de toutes les Églises, demandent la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    * Les fervents partisans de la Justice, de la Vérité, de la Science et de la Raison de Pézenas (Hérault), réunis le dimanche 17 mai 1903, au siège social du Groupe Antireligieux, protestent énergiquement contre l'infâme Concordat, dont ils demandent la dénonciation immédiate. Ils forment les vœux les plus sincères pour que la séparation des Églises et de l'État soit faite le plus tôt possible.
    Saint-Chinian
    Le groupe libre penseur de Saint-Chinian, peu nombreux, il est vrai, dont les sentiments sont nettement anticléricaux, adresse ses chaleureuses félicitations au citoyen Hubbard, pour sa motion tendant au divorce de l'État et de l'Église, tout en regrettant profondément que le citoyen Combes, président du Conseil, chef du gouvernement, n'ait pas jugé opportun de la prendre en considération et en blâmant les 40 qui n'ont pas cru devoir venir en aide, en pareille occurence.
    Le groupe espère que cette question reviendra, avant peu devant la Chambre et que la leçon donnée par les journaux libres penseurs, aux défaillants du bloc, ayant porté ses fruits, ces derniers se ressaisiront et feront œuvre salutaire.
    En terminant, le groupe adresse ses plus vives félicitations au citoyen Razimbaud, son député, pour son attitude franchement anticléricale en cette circonstance.
    Villeneuve-les-Béziers
   Les membres du Groupe d'Études Sociales "L'Avant-Garde", réunis en assemblée générale, déclarent la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.

ILLE-ET-VILLAINE
  Rennes
   Le Groupe de la Libre Pensée Rennaise "La Lumière", réuni en assemblée extraordinaire le samedi 16 courant, émet le vœu : de voir activer la dénonciation du Concordat, demande la suppression des évêques fonctionnaires, de tous les religieux salariés par l'État.
    Exige la laïcisation des hôpitaux;
    Espère que le gouvernement ne laissera pas en suspens la question des lois ouvrières
    Saint-Malo
     La Section Malouine des Bleus de Bretagne, de Saint-Malo, s'est réunie le dimanche 17 mai et, à l'unanimité de ses membres présents, à voté un ordre du jour demandant la séparation de l'Église et de l'État dans les limites du projet présenté par M. de Pressensé.
    A l'unanimité la section a aussi donné son soutien au vœu présenté le 6 mai par le Comité des Bleus de Bretagne en faveur de l'enquête demandée au général André, au sujet de l'affaire Dreyfus

INDRE
    Châteauroux
   La Loge "La Gauloise" réunie en tenue solennelle le 17 mai 1903, considérant :
    1° Que l'Église romaine est l'ennemie irréconciliable de la démocratie et de la République;
    2° Que c'est une illusion et une chimère que d'espérer venir à bout du cléricalisme ultramontain en continuant à le subventionner et à le fortifier par les mains de l'État;
    3° Que l'union de l'Église et de l'État républicain est un défi à la Raison, contraire au bon ordre et à la tranquillité de la société civile.
    Demande avec force :
    1° Que le Concordat soit dénoncé;
    2° Qu'il n'y ait plus de prêtres salariés, dévêques fonctionnaires, d'Églises d'État;
    3° Que la République soit débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Et engage le ministère à poursuivre, sans défaillance et jusqu'au bout, l'exécution de la loi sur les associations.
    La Châtre
    Le Groupe de la Libre Pensée de La Châtre, adresse, à l'occasion du 17 mai, ses félicitations les plus vives et tous ses encouragements à M. Combes et à ses dignes collaborateurs pour l'œuvre de progrès qu'il a entrepris. Il l'engage à persévérer dans la bonne voie qu'il s'est tracée.
    Le Groupe insiste pour la séparation des Églises et de l'État dans le plus bref délai possible.
    Reuilly
   LesÉlecteurs de Reuilly (Indre), réunis le 16 courant, salle Roberge, à 8h30 du soir, au nombre d'environ 600, après avoir entendu le citoyen Dufour, député, approuvent son attitude tant dans le pays qu'à la Chambre et expriment le désir de voir la séparation des Églises et de l'État votée par la législature actuelle.

INDRE-ET-LOIR
    Manthelan
    Les Citoyens de Manthelan réunis dans la salle Robin déclarent ne plus vouloir payer de prêtres et demandent la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République
    Tours
    Conférence magnifique au Théâtre Français. Plus de 2000 personnes s'y pressaient. Le citoyen Laferre, député, rédacteur à l'Action et René Bénard ont été longuement acclamés.

ISÈRE
  Fontaine
    Les membres du Groupe d'études sociales, réunis en assemblée générale, adressent leurs félicitations au ministère Combes pour l'énergie déployée envers les Congrégations. Ils l'engagent à persévérer dans l'œuvre de salubrité publique en nous débarrassant de toutes les Congrégations autorisées ou non qui sont la honte de l'humanité; à compléter la loi du 1er juillet 1901 par la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, et enfin à faire aboutir rapidement les réformes démocratiques attendues par le peuple.
    Grenoble
    Hier soir, les libres penseurs de Grenoble et le parti socialiste ont organisé une grande réunion en faveur de la séparation des Églises et de l'État.
    2000 personnes ont entendu la conférence de A. Zévaès, qui, dans un très intéressant discours, a fait l'historique des relations des Églises et de l'État, et a démontré la nécessité de dénoncer le Concordat.
    Une belle ovation a été faite à l'orateur : l'ordre du jour demandant la séparation des Églises et de l'État, et invitant le gouvernement à continuer la lutte contre les Congrégations, a été voté à l'unanimité.
    La Motte-d'Aveillan
    Le Groupe cantonal d'Union socialiste félicite le gouvernement de défense républicaine de son énergie dans la lutte contre les congrégations, et l'engage à faire voter, à bref délai, la séparation des Églises et de l'État qui sera le triomphe de la science et de la raison sur l'ignorance et la superstition.
   Pont-en-Royans
   Les citoyens libres penseurs de Pont-en-Royans, envoient leurs sincères félicitations à M? le Président du Conseil, pour sa lutte énergique contre les congrégations.
    Profitent de l'insolent défi lancé par le clergé concordataire, qui se solidarise avec les congrégations, pour résister aux lois, pour vous adjurer de faire de faire voter par la majorité républicaine:
    La dénonciation du Concordat;
    La suppression du budget des cultes;
    La séparation complète des Églises et de l'État.
    Vienne
    Les citoyens de Vienne, réunis au nombre de 600 au théâtre municipal, après avoir entendu la conférence du citoyen Charles Villier, délégué de l'Association Nationale des Libres Penseurs de France,  ont été votés à l'unanimité l'ordre du jour suivant:
    Suppression du budget des cultes, et comme conséquence séparation des Églises et de l'État.
    fermeture définitive de tous les établissements congréganistes quels qu'ils soient;
    Ils émettent le vœu que les immeubles occupés par les congrégations et acquis par l'exploitation odieuse de vieillards, de femmes et d'enfants appartiennent à ces derniers.
    Ils invitent le président du Conseil à remplacer purement et simplement dans ces établissements les religieux et les religieuses par des Laïques.
    Ils se séparent aux cris de "A bas tous les dogmes ! Vive la République rationaliste !"
    Vizille
    Les membres de la Société "L'Émancipation Vizilloise", réunis dans son banquet fraternel le 17 mai 1903, protestent énergiquement contre la levée  des goupillons faite ce jour par la réaction cléricale et capitaliste, invitent les pouvoirs publics à opérer dans le plus bref délai la séparation des Églises et de l'État et la dénonciation du Concordat.

JURA
    Lons-le-Saunier
   * Les membres actifs de la Loge "La Prudente Amitié", de Lons-le-Saunier (Jura), réunis en séance régulière le dimanche 18 mai, demandent qu'au nom des principes de liberté de conscience et d'égalité proclamés par la Révolution, le gouvernement de la République prenne l'initiative d'une législation tendant à la séparation complète des Églises et de l'État.
    Ils estiment que seule cette mesure logique et loyale pourra assurer en France la résolution définitive des questions politico religieuses.
    Ils croient devoir ajouter que cette importante mesure ne devra être prise qu'après avoir, par des lois suffisantes, assuré la démocratie contre tout retour offensif des organisations cléricales.
   *  Les membres de la Société de Libre pensée de l'arrondissement de Lons-le-Saunier et Action Laïque, réunis en assemblée générale le samedi 16 mai 1903, justement indignés par la conduite du clergé et de ses évêques, profondément émus par les menaces sans cesse renouvelées des moines et des prêtres, lassés de voir les représentants d'un clergé entretenu par la République insulter et calomnier, avec autant d'énergie que de lâcheté, tous les républicains, demandent au gouvernement de faire au plus tôt la séparation des Églises et de l'État et invitent leurs mandataires à poursuivre de tous leur pouvoir la réalisation de ce vœu.
   Morbier
   * La Société de Libre pensée de Morbier, dans sa séance du 29 mai 1903, invite le gouvernement et les républicains du parlement à voter, dans le plus bref délai possible, la séparation des Églises et de l'État et le monopole de de l'enseignement, seule mesure efficace contre les écoles congréganistes que la loi sur les congrégation n'a pu atteindre, lève la séance aux cris de : "Vive la pensée libre ! Vive la république anticléricale !"
    * Le Groupe socialiste de Morbier, dans sa réunion du 31 mai, vote à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Considérant qu'il est du devoir de tous les vrais républicains de protester contre les puissances perfides de mensonge et d'hypocrisie que sont les dogmes religieux, que ces dogmes ne servent qu'à asservir l'esprit d'initiative et de liberté qui doit animer les citoyens vivant sous un régime démocratique, félicite l'Action, pour la brillante campagne anticléricale qu'elle mène si brillamment avec l'aide des écrivains libres penseurs et invite le gouvernement et le bloc républicain à voter, sans retard, la séparation des Églises et de l'État et le retour à la nation des biens dits de main morte mobiliers et immobiliers appartenant aux congrégations religieuses et lève la séance aux cris répétés de : "Vive la République démocratique et sociale ! A bas la calotte !"
    Morez
   Le Comité des Sociétés d'Athéisme et de Libre Pensée du canton de Morez (Jura), adressent au journal l'Action, au nom de tous les libres penseurs de la région, l'ordre du jour suivant : "Les citoyens libres penseurs de Morez viennent affirmer, en ce jour du 17 mai 1903, le désir formel et conscient de ne plus vouloir payer les prêtres et réclament du Gouvernement et du Parlement la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Poligny
    Les républicains libres penseurs, réunis au nombre de 800, félicitent la majorité républicaine et le ministère Combves de leur lutte contre les Congrégations, et demandent la séparation des Eglises et de l'Etat.

LOIRE
    Bourg-Argental
    Les membres de la Libre Pensée félicitent le président du conseil de la vigueur qu'il déploie dans la défense de la société civile contre le pouvoir religieux, l'engagent à persévérer dans cette voie par l'application intégrale de la loi du 1er juillet 1901, l'abrogation de la loi Falloux, la séparation des Églises et de l'État, la répression énergique de toute tentative de rébellion dans la caste militaire et sacerdotale.
    Chazelles-sur-Lyon
  Les citoyens libres penseurs de Chazelles-sur-Lyon (Loire), réunis au Groupe d'étude sociales, le 17 mai 1903, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres de quelque culte que ce soit, et réclament instantanément la séparation des Églises et de l'État.
   Firminy
   * Les membres du Groupe de Libre Pensée de Firminy considérant qu'il est antirépublicain de subventionner les propagateurs de subversions religieuses, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la prompte séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République.
    * Les membres de l'Université Populaire de Firminy (Loire), déclarent désapprouver toute subvention accordée aux cultes, désirer la prompte dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, la confiscation des biens des congrégations pour être affectés à la création d'une caisse nationale de retraites pour les travailleurs, et demandent que dans l'application de toutes ces réformes, le Gouvernement apporte l'énergie nécessaire.
    * Les Membres de la bibliothèque les Abeilles sociales de Firminy (Loire) réunis le 25 mai, après l'étude approfondie des méfaits du cléricalisme, ont approuvé l'ordre du jour suivant:
    Considérant que les préjugés religieux sont contraires à tous les principes rationnels; que l'éducation cléricale arrivant à déformer les esprits est un antagoniste puissant de l'émancipation du prolétariat, nous réclamons des pouvoirs publics, en attendant la propre émancipation des peuples organisés d'où surgira une Société libre et égalitaire, l'abrogation de la loi Falloux, la séparation des Églises et de l'État, et espérant à ce sujet une prompte décision du gouvernement, nous levons la séance au cri de : "A bas la calotte ! Vive l'émancipation sociale !"
    Rive-de-Gier
    *Le Comité administratif de la section de la Ligue des Droits de l'Homme adresse ses félicitations à M. Combes pour l'application loyale et énergique de la loi sur les congrégations et émet le vœu que celui-ci fasse voter, par les Chambres, la suppression du budget des cultes et la séparation des Églises et de l'État, conformément au programme républicain.
    *Les citoyens réunis le dimanche 17 mai, salle des conseils à Rive-de Gier, réclament des pouvoirs publics la dissolution de tous les ordres religieux sans distinction, le retour à la collectivité des biens de main-morte, la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, l'abrogation de la loi Falloux et le monopole par la Société de l'instruction publique.
    Ils réclament, en outre, l'organisation de l'assistance sociale en faveur des invalides, des chômeurs et des vieillards, en attendant l'organisation d'une Société égalitaire et humaine ou chacun produira selon ses forces et consommera selon ses besoins.
    Ils lèvent la séance aux cris de "A bas la calotte ! VIve la révolution sociale !"
   Roanne
   Les Républicains Démocrates et Socialistes, réunis à la Bourse du travail, au nombre de 800, après avoir entendu le citoyen Henri Arnould rappeler dans une conférence magistrale les progrès de l'esprit humain à travers les siècles, la poursuite haineuse de l'Église contre tous les hommes de vérité, convaincus qu'un abîme existe entre les données positives de la science moderne et l'enseignement religieux, estiment que c'est une honte pour un Gouvernement républicain d'entretenir des prêtres dont le but est l'exploitation de la crédulité des masses
    En conséquence, ils émettent le vœu que le Parlement mette fin à cette déformation odieuse et officielle de l'esprit français par les prêtres en votant immédiatement la séparation des Églises et de l'État
    Roche-la-Molière
   Les citoyennes et citoyens de Roche-la-Molière, réunis au nombre de 1200, après avoir entendu le citoyen Bouchard, secrétaire de la fédération des mineurs, dans son exposé sur la politique religieuse;
    Considérant que la liberté de conscience est une liberté imprescriptible et qu'à ce titre elle ne saurait être refusée aux seuls Libres penseurs, que le fait de ne pas être obligé d'adhérer à un culte dogmatique quelconque ne saurait constituer en fait la liberté de conscience, tant que libres penseurs seront obligés de coopérer à l'entretien de cultes qu'ils désapprouvent comme étant contraire à la raison et à l'humanité.
    Pour ces motifs déclarent être fermement résolus à combattre le cléricalisme d'État et à clouer au pilori d'infamie et de trahison les élus républicains et socialistes qui, ayant inscrit dans leur programme la séparation des Églises et de l'État, se dérobent derrière un faux-fuyant quelconque le jour de l'action.
    Expriment le vœu que le Gouvernement prenne au plus tôt des mesures énergiques en vue de la dénonciation du Concordat et de la suppression du budget des Cultes.
   Saint-Etienne
   Les Libres Penseurs Stéphanois réunis à l'occasion de la manifestation anticléricale du 17 mai, après avoir entendu les citoyens Piger, député et J. Honoré, de la Jeunesse Socialiste indépendante de Saint-Etienne, s'unissent à tous les libres penseurs de France pour demander aux Chambres de voter la séparation des Églises et de l'État, sont décidés à clouer au pilori  les républicains qui, ayant inscrit cette réforme sur leur programme, se dérobent sous un prétexte quelconque le jour où ils seront appelés à se prononcer.
    S'engagent à réduire au silence, par tous les moyens possibles, les frocards non autorisés qui oseraient encore monter en chaire.
   Saint-Jean- Bonnefonds
   Les citoyens de Saint-Jean-Bonnefonds, réunis en assemblée publique et contradictoire, après avoir entendu les citoyens Jules Drevet, Mirabel et Jalabert, ayant reconnu les méfaits des religions dans le passé, demandent énergiquement au Gouvernement de faire voter par les Chambres la séparation des Églises avec l'État. Décident d'envoyer lesdits ordres du jour à l'Action et à la Raison, les grands journaux libres penseurs parisiens.
    Saint-Just-sur-Loire
    Le groupe de jeunesse socialiste indépendante de Saint-Just-sur-Loire, réuni en assemblée générale, le vendredi 15 mai, proteste contre les menées cléricales et demande au gouvernement qu'il fasse, au plus vite, la séparation des Églises et de l'État.
    Il envoie, en outre, ses félicitations aux journaux la Raison et l'Action, pour la campagne qu'ils ont entreprise contre l'obscurantisme et le dogme.

LOIRE-INFERIEURE
    Nantes
    La salle était trop petite pour contenir la foule qui était accourue de toutes parts. Aussi les alentours étaient-ils aussi bondés que la salle.
    C'est au milieu d'ovations constantes que le citoyen Braut a pris la parole.
    Trois contradicteurs cléricaux ayant tenté de réfuter le conférencier ont dû battre en retraite sous les unanimes protestations de l'assistance.
    A l'unanimité, moins 10 voix, l'assemblée a voté un ordre du jour réclamant la suppression du budget des cultes, la dénonciation du Concordat, la laïcisation de tous les services publics.
    L'effet moral de cette réunion est considérable en ville, les cléricaux sont atterrés.
    Saint-Nazaire
    Lundi soir a eu lieu, salle de la Jeunesse, la conférence organisée par les Groupement des Sociétés Libres Penseuses républicaines et socialistes de Saint-Nazaire.
    Le citoyen Braut a longuement développé la question à l'ordre du jour : La séparation des Églises et de l'État et le mot d'ordre qui parcourt maintenant toute la France : plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État. Une ovation a été faite à l'orateur à l'issue de sa conférence. Voici l'ordre du jour voté par l'assemblée :
    "Les 1500 libres-penseurs, réunis à la salle de la Jeunesse, après avoir entendu le citoyen Braut, font appel à tous les députés républicains en cette grave circonstance, comptent sur leur énergique attitude, au moment du vote, mettent leur confiance en M. Combes président du Conseil, qui, dans maintes circonstances, par son attitude ferme et résolue, a donné l'espérance à tous les vrais républicains de voir bientôt la France sauvée de la lèpre noire"
    Votent à l'unanimité la dénonciation du Concordat et la séparation de l'Église et de l'État.

LOIRET
    Bonny-sur-Loire
   Les citoyens membres du Groupe d'Études Sociales "L'Émancipation" réunis le 17 mai, salle de la Mairie, à l'issue des obsèques civiles de la citoyenne Jarreau, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament incessamment la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Gien
   Les Sociétés de Libre Pensée de Gien et de Briare, réunies le 17 mai, demandent : la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des cultes.
    Pithiviers
   Les républicains libres penseurs de l'arrondissement de Pithiviers approuvent l'attitude du ministère Combes, relativement à l'application de la loi relative aux Congrégations. Considérant que le fait d'entretenir un clergé avec les deniers publics constitue, de la part de l'État, un véritable abus de confiance vis-à-vis des contribuables, ils protestent contre l'existence d'un budget des cultes et réclament la séparation immédiate des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Saint-Paul-en-Jarez
   Le Groupe d'Études Sociales de Saint-Jean-en-Jarez (Loiret), après avoir constaté la connexité et l'identité des divers projets de loi tendant à proclamer la séparation des Églises et de l'État, envoie son appui moral au Gouvernement, mais estime toutefois que cette œuvre ne serait parfaitement équitable que si les crédits alloués aux cultes étaient affectés désormais à la création de retraites au prolétariat, et non à dégrever les contribuables proprement dits, attendu que si les contributions directes sont une charge par trop lourde pour ceux-ci, la plus grande charge est encore supportée par la classe indigente, sinon directement, mais d'une façon indirecte.
    Considérant, d'autre part, que l'impôt sur le revenu est la solution la plus pratique, en même temps la plus juste pour dégrever les petits contribuables, exprime le vœu de voir aboutir promptement cette réforme depuis si longtemps à l'étude.

LOT-ET-GARONNE
    Clairac
   La Loge Espérance et Fraternité a, dans sa tenue du 16 mai, émis le vœu suivant:
    Considérant d'une part que l'obéissance à la loi est le premier devoir de tout citoyen français;
    Que tout appel à la résistance et à la rébellion constitue un crime passible des peines les plus sévères;
   Considérant, d'autre part que les Congrégations refusent d'obéir aux décrets du gouvernement de la République;
    Que les évêques de France font cause commune avec le clergé régulier révolté et multiplient leurs appel à la résistance;
    Considérant enfin que la tactique systématique de l'Église est de s'opposer à toute réforme démocratique et sociale;
    Invite le gouvernement à sévir énergiquement contre ces insolences et à mettre fin à cette situation intolérable en déposant sur le bureau de la Chambre, dans le plus bref délai possible, un projet de loi demandant :
    La dénonciation du Concordat;
    La séparation des Églises et de l'État;
    La suppression du budget des Cultes et de l'ambassade du Vatican.
    Agen
    * Le groupe La Raison, réuni le 17 mai, en séance extraordinaire, a voté, à l'unanimité, l'ordre du jour suivant:
    Nous ne voulons plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Église d'État;
    Nous voulons que le Concordat soit dénoncé;
    Nous exigeons que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    * Les Membres de la Jeunesse socialiste d'Agen ne veulent plus de prêtres salariés ni d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État. Ils veulent que le Concordat soit dénoncé et exigent que la République soit débarrassée des dogmes et des superstitions.
    "A bas la calotte ! Vive la sociale !"
   Villeneuve-sur-Lot
   L'Union de la Jeunesse Laïque, réunie en assemblée générale demande:
    "Que les Libres Penseurs de France soient dispensés de subventionner un culte qu'ils ne pratiquent pas,
    "Que le divorce complet entre la société civile et le monde religieux, c'est à dire la séparation radicale de l'État et des Églises, se fasse à bref délai.

LOZÈRE
    Langogne
    A l'issue de la conférence donnée le dimanche 17 mai par le citoyen Chalazon sur "la Raison et la Libre Pensée", les républicains de Langogne, réunis au nombre de 300, ont, à l'unanimité, adopté l'ordre du jour suivant :
    Devant les menées cléricales et l'attitude agressive du clergé, il importe que l'on procède promptement à la séparation des Églises et de l'État et à la dénonciation du Concordat, qui, seules, assureront l'avènement d'une République nettement réformatrice et vraiment laïque.
   Florac
   Les membres du cercle socialiste de Florac, réunis en assemblée extraordinaire, votent à l'unanimité des félicitations au gouvernement pour l'énergie qu'il a déployée dans l'application des lois visant les congrégations d'hommes et l'engagent à présenter aux Chambres un projet rejetant en bloc l'autorisation des congrégations de femmes. De plus, ils demandent la séparation des Églises et de l'État, comme sanction suprême et comme réforme aux provocations du clergé romain.
    Mende
   * Les membres de l'Association républicaine de la Lozère, réunis en assemblée générale, le 17 mai, à Mende, adressent à M. Combes, président du conseil des ministres, l'assurance de leur respectueuse et profonde sympathie;
    Ils le félicitent de mener vaillamment le combat contre les congrégations factieuses ;
    Et l'invitent, à l'unanimité, en présence des insolences de l'épiscopat français, et notamment de l'évêque de Mende, qui, dans sa lettre ouverte, adressée aux Frères du Sacré-Coeur et insérée dans la Croix de la Lozère, du 17 mai, s'insurge contre la loi sur les associations et indique cyniquement les moyens de l'éluder et de la violer, à dénoncer le Concordat et à revenir à la tradition de la première République, par le dépôt d'un projet de loi sur la séparation des Églises et de l'État.
    * Le Groupe Socialiste Mendois et de nombreux citoyens républicains de Mende, réunis en assemblée générale, dimanche 17 mai pour entendre une causerie sur la séparation des Églises et de l'État, adressent au gouvernement leurs chaleureuses félicitations pour son attitude très ferme à l'égard des Congrégations et du clergé factieux;
    Ils expriment le vœu que, sortant de la défensive, dans laquelle il s'est tenu, il il relève les défis lancés par les évêques et les moines et que, répondant à leurs violentes provocations par un acte énergique, il demande au Parlement d'assurer la suprématie de la libre conscience laïque sur la théocratie romaine par la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, réclamée par tous les républicains sincères.
   *  La Loge "L'Union Lozérienne" de Mende assure de sa profonde sympathie le chef du ministère d'action républicaine, et lui adresse ses plus vives félicitations pour l'énergie et l'esprit de suite qu'il montre dans sa lutte contre les Congrégations.
    Il l'invite à couronner cette campagne anticléricale en prenant l'initiative de dénoncer le Concordat et à déposer un projet de loi sur la séparation des Églises et de l'État.

MAINE-ET-LOIRE
    Angers
    * Notre collaborateur Renaudel à fait Cirque une réunion qui a obtenu les succès que nous étions en droit d'attendre.
    Le conférencier a traité de la séparation des Églises et de l'État. Il a fait allusion aux incidents d'Aubervilliers et a indiqué les raisons qui imposent la séparation.
    De nombreux applaudissements ont, à différents reprises, interrompus l'orateur.
    La cléricaille d'Angers n'a pas cru devoir envoyer des contradicteurs, la conférence a eu lieu sans sans incidents.
    L'ordre du jour suivant a été voté :
    Les citoyennes et citoyens d'Angers réunis au Cirque, au nombre de plus de mille, après avoir entendu le citoyen Renaudel dans son exposé sur la question anticlérical, s'engagent à réclamer énergiquement : la suppression des congrégations; la dénonciation du Concordat; la suppression du budget des cultes ; la séparation des Églises et de l'État.
    La séance s'est terminée aux cris de : Vive l'Action ! Vive la Sociale ! A bas la calotte !
    * La jeunesse socialiste d'Angers, l'Aurore Sociale, réunie le dimanche 17 courant, a décidé d'envoyer au journal l'Action l'ordre du jour suivant :
    Les camarades socialistes , adhérant à l'Aurore Sociale, félicitent les camarades de Paris pour les actes accomplis dans l'église d'Aubervilliers; demandent la séparation des Églises et de l'État le plus vite possible.
    Saumur
    * Le comité républicain socialiste de Saumur engage le ministère Combes à continuer, sans recul ni faiblesse, son action vigoureuse contre les évêques qui s'insurgent contre les lois de la république, et à soutenir, devant les Chambres, le projet de loi de Pressensé, sur la séparation des Églises et de l'État.
    * Au théâtre de Saumur, le citoyen L.-A. Lichy, publiciste, a fait l'historique des crimes du christianisme et du catholicisme et le Dr Debierre, conseiller municipal de Lille, a démontré que la séparation des Églises et de l'État s'imposait.
    A l'issue de la réunion, l'ordre du jour suivant a été voté à l'unanimité moins deux voix :
    Les républicains et socialistes réunis au nombre d'environ 1.100 au théâtre de Saumur, félicitent M. Combes de l'énergie avec laquelle il a appliqué la loi sur les Associations, et l'engagent vivement, pour parfaire son œuvre, à présenter un projet de loi sur la séparation des Églises et de l'État.

MARNE
    Châlon-sur-Marne
    La Libre Pensée de Châlon-sur-Marne félicite le gouvernement de son énergie à appliquer la loi, et l'engage à faire, le plus tôt possible, la séparation des Églises et de l'État qui se le couronnement de son œuvre et le triomphe de la république par la raison.
    Cheminon
     Le comité républicain de Cheminon, réuni en assemblée générale le 21 mai, adresse ses félicitations au gouvernement pour sa lutte contre les congrégations et son œuvre de laïcisation, et l'engage à agir d'une façon aussi énergique contre les dissidents du clergé séculier et à hâter la séparation des Églises et de l'État.
    Epernay
   Le Groupe radical et socialiste d'Epernay,

   Les membres de la Section Sparnacienne de la Ligue des Droits de l'Homme, réunis en assemblée générale, le 18 mai 1903, au nombre de 70, sous la présidence du citoyen Jamais, envoient leurs plus sincères félicitations aux journaux l'Action et La Raison, pour leur attitude énergique et ne sauraient trop engager M. Combes à poursuivre contre les Congrégations, invitant la majorité républicaine du Parlement à dénoncer le Concordat, à opérer la séparation des Églises et de l'État, et à débarrasser la France de tous les dogmes de la superstition, prélude au triomphe de la République démocratique et sociale.
    L'assemblé décide que cet ordre du jour sera envoyé, par les soins de son comité, à chacun des intéressés.
    Fère-Champenoise
    Les membres de la Libre Pensée déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Vitry-le-François
    Les membres des Associations républicaines de Vitry-le-François, réunis au nombre de 200, félicitent le président du conseil des ministres de l'action énergique qu'il a menée contre les Congrégations et comptent sur la majorité républicaine du Parlement pour opérer la dénonciation du Concordat et voter la séparation des Églises et de l'État.

MAYENNE
    Laval
  La Libre Pensée mayennaise, considérant que tous les moyens palliatifs employés jusqu'ici pour endormir les populations sur le péril clérical démontrent par leur impuissance l'urgence des procédés plus énergiques et définitifs;
    Invite catégoriquement les pouvoirs publics à dénoncer immédiatement le Concordat, à supprimer le budget des cultes, à reprendre, pour cause d'indignité, comme le fit la Constituante, les biens des Congrégations et à les employer à la réalisation de l'égalité sociale.
    Fait appel à tous les citoyens pour qu'ils sémancipent eux-même des préjugés d'antan et ne reconnaissent plus qu'une loi générale : la Raison.

MEURTHE-ET-MOSELLE
    Nancy
    * La Libre Pensée et l'Union Populaire de Nancy, les libres penseurs de toutes les opinions républicaines, réunis au nombre de plus de 1.000 à la Maison du peuple, demandent la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des cultes.
    C'est à Nancy que  l'évêque Turinaz porta naguère le plus audacieux défi au gouvernement de la République en déclarant qu'en dépit de toutes les lois et de toutes les circulaires, un jésuite parlerait dans sa cathédrale. Et, en effet, le jésuite parla. Et M. Combes n'a point autrement sévit que par cette puérilité : une suspension de traitement.
    M. Turinaz se propose d'ailleurs de recommencer.
    Il fallait donc qu'à Nancy les manifestations du 17 mai pour la séparation des Églises et de l'État fût un avertissement à l'évêque rebelle.
    Turinaz devait parler hier matin en sa cathédrale. Le préfet le fit officieusement prévenir qu'il ne répondait de rien si, dans son sermon, les républicains libres penseurs étaient attaqués et injuriés, selon l'habitude qu'en a prise Son Insolence.
    En effet, des manifestations étaient prévues pour les vêpres et il eût suffi de la moindre allusion offensante pour que la cathédrale fût envahie et bouleversée.
    L'évêque a compris et s'est tu. L'énergie des libres penseurs, qui naguère surent à Nancy, comme à Notre-Dame-de-Lorette et à Aubervilliers, l'a mis à la raison. C'est déjà cela de gagné.
    Le préfet et le commissaire central ont, par la suite, convoqué le citoyen  Marquet, secrétaire de la Libre pensée, et il lui ont demandé, en considération de l'attitude de l'évêque, de ne pas faire de manifestation violente.
    Le citoyen Victor Charbonnel a parlé à la Maison du Peuple devant plus de 1.000 personnes. Il a expliqué le sens des manifestations organisées, le 17 mai, dans toute la France, et a montré qu'au nom de la moralité sociale, le budget des cultes devait être supprimé et l'Église devait être séparée de l'État : car il est scandaleux que l'état paie de s prêtres sous le vain prétexte d'acheter leur soumission et que, d'autre part, des prêtres se laissant ainsi payer et acheter, n'en trahissent pas moins la République qui les paie et les achète. La rupture serait un acte d'honnêteté pour l'État comme pour l'Église.
    Toute la conférence a été frénétiquement applaudie par tout l'auditoire, qui comprenait quelques cléricaux et nationalistes.
    Un rédacteur de la Volonté nationale, le journal de M. Flayelle à Remiremont, a pris la parole après le citoyen Charbonnel. Lui, catholique, s'est déclaré partisan de la séparation des Églises et de l'État, "avec M. l'abbé Lemire et M. Édouard Drumont". M. Charbonnel a pris acte de cette déclaration et a répondu à quelques affirmations du contradicteur.
    La foule s'est retirée, sans incident, et a reconduit l'orateur à la gare, qui a été envahie. La police est intervenue et a dégagé les quais tandis qu'une dernière acclamation : "A bas la calotte ! Vive la République ! Vive Combes !" saluait le départ de M. Charbonnel et de M. Gervais, député de Sceaux, qui se trouvait dans le même train, venant de faire une conférence à Neufmaison .
    * M. Gervais, député de la Seine, a fait, a fait à Nancy, à la fédération républicaine, hier dimanche, à dix heures du matin, une conférence sur la politique générale. Un ordre du jour a été voté à l'unanimité demandant la séparation des Églises et de l'État.
    Pont-à-Mousson
    Les citoyennes et citoyens, réunis à la salle du Chariot d'Or, à Pont-à-Mousson, au nombre de 300 environ, après avoir entendu le citoyen Bouhet-Allex, député de la Côte-d'Or, faire l'exposé des principes de la doctrine du Parti,
    Acclament l'idéal socialiste et souhaitent en même temps que l'émancipation des travailleurs, l'avènement de la République sociale universelle;
    Encouragent le gouvernement dans sa lutte contre les Congrégations et demandent la séparation des Églises et de l'État, le report du budget des cultes sur le budget de l'instituteur et la dénonciation du Concordat.
    Pont-Saint-Vincent
   Les électeurs républicains de Pont-Saint-Vincent adressent leurs félicitations à M. Combes président du conseil des ministres pour l'énergie avec laquelle il fait appliquer la loi sur les congrégations.
    Et l'engagent à persévérer dans cette voie en amenant à bref délai la dénonciation du Concordat et la séparation définitive des Églises et de l'État
    Toul
    En assemblée générale du 17 mai, le Groupe des radicaux-socialistes libres penseurs toulois La Raison a décidé d'adresser au gouvernement de défense républicaine, les félicitations du groupe pour l'attitude ferme et énergique prise par le ministre de l'intérieur vis-à-vis des Congrégations.
    Il émet, en outre, le vœu de voir présenter aux Chambres, le plus tôt possible, un projet de séparation des Églises et de l'État.

MORBIHAN
    Auray
    Le bureau du Comité républicain d'Auray décide :
    Qu'en présence de la conduite agressive du haut clergé, il y a lieu de dénoncer le Concordat dans le plus bref délai, et de prononcer la séparation des Églises et de l'État.
    Lorient
   * Les citoyens réunis salle du Château-d'Eau, au nombre de 1500, félicitent le citoyen Combes de l'œuvre d'apaisement qu'il a entreprise et l'invitent à persévérer dans cette voie, l'assurent de la collaboration dévouée et énergique des démocrates bretons;
    L'invitent, en outre, à proposer et à soutenir un projet de loi tendant à assurer la séparation des Églises et de l'État, et aussi la dénonciation du Concordat.
    * Les membres de la Loge "Nature et Philantropie" Orient de LOrient, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la Laïcisation complète de la République, et l'épuration administrative

NIÈVRE
  La Charité
   Les Citoyennes et Citoyens de la Charité (Nièvre), réunis au théâtre le 19 mai, au nombre de plus de 700, pour entendre la conférence du citoyen Massé, député, sur les "congrégations religieuse", remercient vivement le sympathique et éminent orateur des paroles de vérité et de raison qu'il leur a apportées. Ils adressent leurs félicitations au ministère Combes pour l'énergie qu'il déploie dans l'application des lois républicaines, l'engagent à ne pas faiblir dans la lutte et lui demandent très instamment d'aborder à bref délai, la question vitale de la dénonciation du Concordat et de la séparation des Églises et de l'État.
    Decize
  Les Libres Penseurs de la Société de Nevers, section de Decize, réunis le 17 mai 1903, au nombre de 50, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres, réclament la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République
   Tannay
    Les membres individuels de la Ligue des Droits de l'Homme du canton de Tannay (Nièvre), libres penseurs, demandant la suppression de toutes les Congrégations religieuses encore existantes, autorisées ou non, et la séparation des Églises et de l'État.

NORD
    Le Cateau
    Les membres de la Société de Libre Pensée du Cateau et des environs, "les Voltairiens", réunis en leur local, le samedi 16 mai 1903.
    Vu l'attitude insurrectionnelle des clergés séculier et régulier, réclament à brève échéance, la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation intégrale de la République. Ils déclarent en outre ne plus vouloir payer de prêtres, à quelque confession qu'ils appartiennent.
    Dunkerque
   Les Groupes de la Libre Pensée de Dunkerque dans son assemblé générale extraordinaire du 16 mai 1903, adresse à M. Combes ses plus sincères félicitations pour la façon énergique avec laquelle il fait appliquer la loi du 1er juillet 1901, sur les Congrégations; il le prie de faire voter, dans le plus bref délai possible, par les Chambres, la séparation des Églises et de l'État, réforme impatiemment attendue par la France républicaine.
    Il le prie en outre de donner des ordres afin que la cavalcade politique ou religieuse organisée à Dunkerque le 1er juin prochain soit interdite. En effet, cette cérémonie, soit-disant religieuse, n'est qu'un prétexte pour donner cours aux torrents d'injures que doivent déverser sur le gouvernement les quinze évêques convoqués, parmi lesquels M. l'évêque Turinaz, qui s'est récemment distingué par ses diatribes violentes contre la République.
    Ecuelin
    Le groupe de la Libre Pensée d'Ecuelin émet le vœu :
    Que les ministres des cultes ne soient plus salariés par l'État;
    Que le Concordat soit dénoncé;
    Que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Engage le gouvernement de défense républicaine a agir, sans retard, et à demander aux Chambres la séparation des Églises et de l'État ; et, les élus républicains à voter sans retard cette mesure de salut public.
    Ferrière-la-Grande
    La Libre Pensée de Ferrière-la-Grande envoie ses félicitations au président du Conseil pour sa courageuse campagne anticléricale et l'engage vivement à poursuivre en dénonçant le Concordat et en appuyant la séparation des Églises et de l'État.
    Fourmies
   La Libre Pensée socialiste de Fourmies "La Raison" réunis en assemblé générale chez le citoyen Duthois,
    Considérant que le régime institué par le Concordat est manifestement contraire à la volonté générale du pays;
    En présence de la révolte générale des moines et des évêques insurgés contre le gouvernement de la République;
    Invite le Président du Conseil à continuer son œuvre d'épuration en ce qui concerne les congrégations de tous ordres, encore en France, et à poursuivre énergiquement la suppression du budget des cultes et le retour à la nation des biens dits de mainmorte, meubles et immeubles appartenant aux congrégations religieuses, y compris tous les annexes industriels et commerciaux de ces corporations et de faire servir leurs produits comme première mise de fonds à une caisse des retraites pour les travailleurs
    Haveluy
   Les citoyens d'Haveluy, réunis au salon Deville, au nombre de 200, après avoir entendu les citoyens Selle, député, et Bexant;
    Considérant que forcer les citoyens, quelles que soient leurs opinions religieuses, à contribuer à l'entretien d'un culte quelconque est une violation de la liberté de conscience;
    Déclarent ne plus vouloir payer les prêtres, pasteurs, etc. ; réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Lille
    La conférence en faveur de la séparation des Églises et de l'État a eu lieu au Kursaal, à quatre heures.
    Nos amis Gustave Hubbard et Furnémont, député de Charleroi, étaient arrivés de Bruxelles à midi et avaient été reçus à la gare par les libres penseurs, les républicains et les socialistes aux cris de : Vive l'Action ! A bas la calotte !
    La réunion du Kursaal était comble et sur la place, une foule de citoyens qui n'avaient pu entrer stationnaient sous la pluie acclamant la République et conspuant les évêques.
    La magnifique conférence de Hubbard et de Furnémont a été applaudie avec enthousiasme et les deux orateurs ont été l'objet d'une imposante ovation.
    Les citoyens Hubbard et Furnémont ont été accompagnés par les vivats et les chaleureuses félicitations de la jeunesse lilloise de toute nuance républicaine, heureuse de son union et du triomphe de la libre pensée.
    Un ordre du jour réclamant la dénonciation du Concordat a été acclamé.
    Une liste de pétitions demandant la séparation des Églises et de l'État et la suppression des conseils de guerre avaient été mises à la disposition du public. Elles ont été couvertes de signatures.
    Roubaix
    *    C'est salle du Palais du Travail qu'à eu lieu, avec le concours du citoyen Cauvel, la conférence organisée par la Fédération de la Jeunesse Laïque.
    Un ordre du jour anti-clérical a été voté.
    *    La Pensée Libre roubaisienne considérant 1° que le gouvernement républicain à le devoir de répondre à l'attitude de l'épiscopat français en dénonçant sans atermoiement le Concordat; 2° qu'il importe d'avoir le régime de la raison libre dans la République libre engage le gouvernement à persévérer dans la voie de  libération et d'affranchissement qu'il a tracé au pays, l'adjure de poursuivre, sans faiblesse, l'acte de suprême délivrance, c'est à dire la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des cultes.
    * La Ligue la Raison de Roubaix, dans sa grande réunion tenue le 17 mai, salle du Palais du Travail, après avoir entendu les orateurs Charles Dhooghe et Marcel Cauvel, ont adopté à l'unanimité un ordre du jour ayant pour but la séparation des Églises et de l'État
    Rousies
    * Les membres du groupe socialiste, l'Action sociale de Rousies (Nord) protestent avec la dernière énergie contre le maintien du Concordat et demandent la suppression du budget des cultes.
    * Le Groupe rationaliste "La Raison" de Rousies, réuni ce jour, 17 mai, adresse ses félicitations à M. Combes, pour sa courageuse attitude dans l'application de la loi sur les congrégations et demande avec la dernière énergie qu'il propose à la Chambre dans le plus bref délais, la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Valenciennes
    Il y a quinze jours, les cléricaux faisaient une réunion privée, se cachant honteusement. Hier, les républicains se réunissaient à l'Hippodrome au nombre d'environ 3.000.
    Le citoyen Selle, député, présidait la réunion, assisté des citoyens Dure, conseiller d'arrondissement, et de M. Mélin, conseiller prud'homme.
    Chauvière qui parlait au nom de la Libre Pensée et du socialisme, a obtenu un énorme succès et une ovation superbe a été faite à la conférence du citoyen Chauvière et à l'Action.
    Un ordre du jour réclamant la suppression du budget des cultes et la dénonciation du Concordat a été voté d'enthousiasme.
    Pas un clérical n'a osé protester. Succès énorme pour notre parti.

OISE
  Andeville
   Les Membres de la société de Libre Pensée d'Andeville et de ses environs au nombre de 200, réunis en assemblée générale le 18 mai 1903, ont voté l'ordre du jour suivant:
    Écoeures des rébellions manifestées continuellement et ouvertement par le clergé séculier et régulier alliés contre l'application des lois votées récemment au Parlement envers les congrégations;
    Considérant que le seul moyen de concilier le respect et les intérêts dus à la liberté individuelle, doit être :
    "Que les représentants des divers cultes, à quelque degré qu'ils appartiennent, soient entretenus par leurs propres partisans, afin que les sommes inscrites au budget en leur faveur soient utilisées à des œuvres humanitaires."
    Déclarent donc : qu'ils ne veulent plus payer les prêtres, dont la mission a toujours été nuisible à l'avènement d'une société libre, entièrement basée sur la science, la raison, la vérité et la justice; s'associent à la manifestation nationale du 17 mai; demandent la séparation de l'Église et de l'État et l'abrogation de la loi Falloux;
    Décident également que le présent ordre du jour soit communiqué au journal l'Action, qui, en ce moment mène le bon combat à l'obscurantisme et envoient leur salut fraternel et leur appui à tous ceux qui luttent loyalement.

PAS-DE-CALAIS
    Boulogne-sur-Mer
    Samedi soir à huit heures et demie, nos camarades de l'Action démocratique et sociale avaient organisé - répondant à notre appel - un magnifique meeting de protestation avec le concours des citoyens Siauve-Evansy, rédacteur en chef au Réveil du Nord, remplaçant Dellesalle empêché, et Maurice Monier, secrétaire de la fédération autonome du Nord et du Pas-de-calais.
    3.000 citoyennes et citoyens garnissaient l'immense salle de la rue Nationale, entassés dans les tribunes et dans le parterre.
    Le citoyen Chochoy, conseiller municipal, secrétaire de l'Action est acclamé comme président, avec comme assesseurs les citoyens Lecomte, adjoint au maire ; Bouvard, Deneupont et Sauvage, conseillers municipaux.
    La parole est d'abord donnée à Maurice Monier qui traite spécialement de la séparation des Églises et de l'État. Son discours très complet au point de vue historique est très applaudi et il fait acclamer, par toute la salle, le projet de Francis de Pressensé.
    Notre collègue Slauve-Evansy envisageant la question à un point de vue plus large, montre avec une éloquence et une précision magnifique le rôle de l'émancipation intellectuelle et morale dans la réalisation future de l'émancipation intégrale, économique et sociale du prolétariat. La conférence a obtenu un grand succès.
    Aucun contradicteur ne demandant la parole, le président met aux voix un ordre du jour réclamant la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, prélude au triomphe de la république démocratique et sociale.
    Une adresse, dans ce sens, a été envoyée aux pouvoirs publics. La séance est levée et une manifestation enthousiaste se produit à la sortie de la conférence.
    Lens
    Les citoyens de Lens, membres du Cercle de Libre Pensée l'Action émancipatrice, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Ils ont en outre décidé de remettre les vœux au citoyen Basly, député, maire de Lens et de le prier d'user de son mandat pour hâter ladite séparation.

PUY-DE-DOME
  La Bourboule-les-Bains
   Le jeudi 21 mai, jour de la prétendue ascension de N.-S.-J.-C. , les républicains socialistes et libres penseurs de la Bourboule-les-Bains, réunis en un banquet fraternel à l'hôtel-restaurant Point, adressent leurs félicitations les plus sincères à M. Paul Joly, préfet du Puy-de-Dôme, pour l'interdiction de la procession de Notre-Dame-du-Port, à Clermont-Ferrand ; à M. E. Combes, président du Conseil, pour lénergie qu'il déploie à chasser l'infâme, et le prient d'agir auprès du gouvernement pour qu'il complète la loi du 1er juillet 1901 par:
    La dénonciation du Concordat;
    La séparation des Églises et de l'État;
    L'abrogation de la loi Falloux et la laïcisation des écoles républicaines.
    Brassac-les-Mines
  Les membres du Comité socialiste révolutionnaire ne veulent plus de prêtres salariés, plus dévêques fonctionnaires, plus d'Église d'État. Ils veulent que le Concordat soit dénoncé et exigent que la République soit débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Ils adressent leurs plus sincères félicitations au gouvernement pour l'énergie qu'il déploie en faveur de la suppression des congrégations et l'engagent à persévérer.
    Brenat
   Les Citoyens républicains  de Brenat,
    Considérant que la résistance acharnée des bandes cléricales aux lois qui ont fermé les écoles où on atrophiait les esprits, et qui ont donné une lueur d'espoir aux républicains, doit unir dans un sublime élan toutes les forces républicaines afin d'achever de briser le joug clérical qui pèse sur le peuple depuis si longtemps au détriment de la justice et de la raison;
    Considérant qu'il est du devoir de tout républicain de protéger sa liberté et son indépendance par tous les moyens légaux;
    Pour ces motifs, engagent vivement "le bloc" républicain à ne pas se séparer dans la suprême lutte et à voter rigoureusement la séparation des Églises et de l'État, pensant que cette sanction fera faire un grand pas pour l'émancipation du peuple.
   Clermont-Ferrand
    A la sortie de la grand'messe à Notre-Dame-du-Port, une soixantaine de socialistes ont parcouru certaines rues par où devait passer la procession interdite. Vers trois heures, à l'arrivée des évêques à la cathédrale pour les vêpres, des manifestations diverses ont eu lieu, suivies de quelques bousculades sans gravité. A la sortie des évêques, vers cinq heures, les manifestations ont recommencées.
    La section clermontoise de la Ligue des Droits de l'Homme adonné, à deux heures et demie, sous la présidence de M. Chambige, député, une conférence à laquelle assistait deux mille personnes environ.
    M. Delpech, sénateur de l'Ariège, a parlé des droits de la Libre Pensée. Iml a été très chaleureusement applaudi.
    Un ordre du jour, envoyant à M. Loubet les respectueuses félicitations de l'assemblée, félicitant le gouvernement de son énergie à combattre les Congrégations, réclamant la résiliation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, a été voté à l'unanimité.
    Voici le texte de cet ordre du jour :
    2.000 républicains, réunis au théâtre municipal de Clermont-Ferrand, après avoir entendu la conférence du citoyen sénateur Delpech organisé par la Libre Pensée de Clermont-Ferrand et la Ligue des Droits de l'Homme, remercient l'éloquent conférencier du concours précieux qu'il a bien voulu prêter à la défense des idées démocratiques et laïques dans le Puy-de-Dôme, adressent à M. Loubet, le vénéré président de la République, l'hommage respectueux de leur sympathie; félicitent M. Combes, président du conseil et ses collègues, de l'énergie qu'ils déploient contre les congrégations; engagent le gouvernement à persévérer dans la voie où il s'est vaillamment engagé et à poursuivre la lutte contre le cléricalisme par la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes, la séparation des Églises et de l'État, logique aboutissement de la politique de défense et d'action républicaine et laïque, et prologue nécessaire des réformes financières, économiques et sociales réclamées par la démocratie.
    A six heures, un banquet présidé, comme la réunion de l'après-midi, par le citoyen Chambige, député, réunissait 500 convives.
    On a beaucoup remarqué que M. Joly, préfet du Puy-de-Dôme, assistait à la conférence de notre ami le sénateur Delpech.
    Job
    Les membres du Comité républicain de Job ne veulent plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État. Ils veulent que le Concordat soit dénoncé et exigent que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
     Neschers
   Les Sociétés de Libre Pensée de Neschers, Champeix et Chadeleuf, réunis le 17 mai, protestent énergiquement contre les abus que le clergé commet envers la république; déclarent ne plus vouloir payer les prêtres, réclament  la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Émettent le vœu que l'argent qui sert à salarier les prêtres soit employé à la fondation d'une caisse de retraite pour les ouvriers atteints par la limite d'âge où ils ne peuvent plus travailler. Par ce moyen, la République aura fait un grand pas vers l'émancipation du prolétariat.
    Pardines
   Les membres du Comité républicain radical démocrate de Pardines (Puy-de-Dôme) adressent à M. Bony Cisternes, leur député et président d'honneur, leurs respectueuses et chaleureuses félicitations pour les votes qu'ils ont émis pendant la dernière session de la Chambre, spécialement pour ceux relatifs aux congrégations; l'engagent à persévérer dans cette voie et aller toujours de l'avant dans l'intérêt de la démocratie luttant contre la réaction et le cléricalisme; ils le prient d'adresser à M. Combes, président du ministère, leurs humbles encouragements pour poursuivre sans faiblesse l'application de la loi du 1er juillet 1901, demander au parlement la suppression des Congrégations féminines, le divorce des Églises et de l'État, et assurer la suprématie laïque de ce dernier.
    Plauzat
  Les libres penseurs et les républicains de Plauzat s'associent de tout cœur à la campagne anticléricale menée par les vaillants journaux l'Action et la Raison. Ils sont heureux de joindre leurs noms à tous les vrais républicains et de réclamer avec eux :
    La suppression de tous les prêtres salariés;
    La dénonciation du Concordat;
    La suppression des Églises d'État;
    Le retour à l'État des biens du clergé;
    L'abrogation de la loi Falloux;
    L'émancipation du cerveau humain.
    Saint-Eloy-les-Mines
   * Les membres de la Ligue des Droits de l'Homme appartenant à la section de Sant-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme) ont, dans leur réunion de mai, décidé à l'unanimité d'adresser à M. Combes, président du conseil des ministres, leur félicitations pour sa politique franchement laïque et républicaine.
    Ils le prient instamment de poursuivre avec son énergie habituelle, la dénonciation du Concordat et de proposer, dans le plus brefs délai, la suppression du budget des Cultes et la dissolution de toutes les Congrégations. A ces conditions seules, la raison humaine, enfin dégagée des entraves séculaires que voudrait lui conserver le parti clérical et ultramontain, pourra s'épanouir en toute liberté et prendre définitivement la place qui lui revient dans la direction de l'individu et de l'humanité;
    Ils adressent en outre leurs félicitations à F. de Pressensé, pour son projet de séparation des Églises et de l'État, au président Magnaud, pour son interprétation humaine et rationnelle de la loi, à M. Barklay, dont les efforts tendent à provoquer la création d'un tribunal d'arbitrage entre la France et l'Angleterre.
    * Les Groupes socialistes révolutionnaires et Parti socialiste de France réunis en assemblée générale le 24 mai, déclarent s'associer à la campagne de l'Action contre le cléricalisme et les dogmes religieux; réclament énergiquement du ministère bourgeois actuel la séparation des Églises et de l'État et déclarent vouloir des actes et non des discours. La séance est levée aux cris de : "A bas la calotte ! Vive la révolution sociale !"

PYRENNEES-ORIENTALES
    Arles-sur-Tech
   Les citoyens membres de la Société "La Libre Pensée d'Arles-sur-Tech et environ approuvent la politique d'action républicaine du ministère Combes, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République affranchie des dogmes et des superstitions.
     Baixas
  Les membres de l'Amicale laïque de Baixas, réunis au nombre de 400 pour protester contre les insolences cléricales, après avoir entendu les citoyens Deloncle et Thomas, instituteurs, sur la nécessité absolue de libérer l'esprit laïque de l'oppression cléricale
    Félicitent le gouvernement de sa lutte contre la Congrégation romaine, et émettent le vœu qu'il accomplisse définitivement la laïcisation de l'État par la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, et le monopole de l'enseignement.
    Boulou
   Le Groupe de la Libre Pensée de Boulou réuni le 16 mai 1903, à la salle Colomines a voté les résolution suivantes:
    Considérant que la solution des questions sociales de notre époque est intimement lié à la question des religions, que cette solution n'aura son plein effet qu'à partir du jour où la nation, agissant en personne majeure aura déblayé le terrain, en brisant le contrat nommé Concordat, que des ancêtres imprévoyants nous ont légué.
    Considérant qu'il est temps que les pouvoirs publics, ministres, Sénat, Chambres, conseils généraux, d'arrondissement et municipaux, ne bernent plus le parti républicain en renvoyant toujours à plus tard la question de la séparation des Églises et de l'État, sous le prétexte que les individus devraient d'abord se séparer des Églises;
    Considérant que cette manière de voir est fausse, car si elle avait été adoptée pour maintes questions résolues aujourd'hui, entre autres pour le divorce, la suppression des doubles conseils dans les communes, la laïcité, la gratuité et l'obligation des écoles, le service militaire pour tous, etc., etc., les améliorations obtenues seraient encore lettre morte.
    Considérant qu'il est visible que la séparation faite par l'État , des Écoles et de l'Église, a pour corollaire forcé la séparation des Églises et de l'État, car les mensonges et l'hypocrisie dont l'État a voulu préserver les enfants en les remplaçant par des données scientifiques, sont les mêmes que les mensonges et hypothèses enseignés à l'église aux grandes personnes;
    Considérant que cette question a figuré de tout temps dans les programmes des républicains, qu'elle y a été maintenue plus que jamais lors des dernières élections;
    Considérant qu'il est d'honnêteté élémentaire pour les élus républicains, de ne pas renvoyer aux calendes, sous prétexte d'opportunité ou autre motifs hypocrites, l'exécution des promesses faites en période électorale;
    Considérant que l'expulsion des membres des associations religieuses irrégulières, la fermeture de leurs établissements et la reprise par l'État de leurs biens ne doit être que la préface de la réforme plus importante que le parti républicain demande depuis si longtemps et qui consiste à faire rentrer dans le droit commun, comme émolument, habillement et autres privilèges, le clergé séculier et à traiter ces courtiers de nature céleste comme des courtiers de choses terrestres, admettant, bien entendu, pour tous, le droit usuel qu'à tout fonctionnaire à une retraite le jour où l'État supprime son emploi;
    Considérant que le soin des subsides des propagandistes de toute théologie quelle qu'elle soit, incombe exclusivement à la clientèle des disciples et non des nations;
    Considérant enfin, que la question de séparation des Églises et de l'État est mûre, que cette question agitée maintenant dans les milieux sera résolue prochainement par la violence si les pouvoirs publics n'ont pas la sagesse de la solutionner par une loi.
    Pour ces motifs, plus de cent soussignés demandent:
    Que le Concordat soit dénoncé;
    Que l'État soit séparé de l'Église;
    Que ceux qui ont besoin de sacerdoces les payent;
    Que les églises, temples, synagogues, chapelles, etc., soient mis à la disposition du public pour fêtes populaires, conférences, réunion professionnelles, exercices religieux ou transformés en musées, écoles, mairies, préfectures, hôpitaux, etc., selon les milieux et les besoins.
    Perpignan
    Les citoyens membres de la Libre Pensée de Perpignan, réunis en assemblée générale et spéciale, déclarent qu'ils ne veulent plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État. Veulent que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Ponteilla
    Les Membres de la Libre Pensée, réunis en assemblé générale, félicitent les citoyens  Béranger, Charbonel, Téry, Tailhade, etc., pour leur belle attitude à l'église d'Aubervilliere;
    Envoient leur salut fraternel aux collaborateurs de l'Action  et la Raison et les remercient d'avoir d'avoir relevé le défi des moines, des évêques et des congrégations en opposant aux paroles de mensonge et de domination tombées du haut des chaires, les paroles de justice et de raison affranchie.
    Félicitent M. Combes d'appliquer la loi dans toute sa rigueur contre les congrégations, l'encouragent à marcher dans cette voie en dénonçant le Concordat, pour qu'il n'y ait plus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État, pour qu'en un mot, la séparation des Églises et de l'État soit faite de façon décisive et complète au profit d'une République vraiment laïque et définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Rivesaltes
    * Les groupes de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales): parti radical socialiste, groupe d'étude sociale, Libre pensée, section de la Ligue des Droits de l'Homme, réunis le 17 mai, déclarent ne vouloir plus de fonctionnaires salariés des cultes, plus d'Églises d'État, réclament énergiquement la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République.
    * Les membres de la Société de Secours mutuels de la Libre Pensée de Rivesaltes, à l'unanimité, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament avec insistance la séparation des Églises et de l'État.
    Vingrau
   Les membres de la Libre Pensée de Vingrau, réunis extraordinairement le dimanche 17 mai à deux heures du soir, au siège de la société, ont voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant, pour être transmis, par l'intermédiaire de la Raison, au groupe parlementaire de la LIbre Pensée, et celui-ci au gouvernement.
    Les membres de la LIbre Pensée estiment que le gouvernement républicain doit répondre à l'attitude du clergé français en dénonçant sans retard le Concordat et en organisant le régime de séparation des Églises et de l'État.

RHÔNE
    Cours
   Le groupe de la Libre Pensée de Cours (Rhône), réuni en assemblé générale le 16 mai 1903, profondément écœuré par les manifestations ridicules des moines et par l'attitude rebelle de l'épiscopat, réclame la dénonciation du Concordat, la suppression immédiate du budget des Cultes, la séparation définitive des Églises et de l'État et la laïcisation complète de la République;
    Il adresse ses plus vives félicitations aux journaux l'Action et la Raison pour leur propagande rationaliste.
   Grégny
   Le groupe des Libres Penseurs de Grégny (Rhône), dans sa réunion du 14 mai, déclare se rallier à l'ordre du jour voté le 5 mai, par l'Association Nationale des Libres Penseurs de France, au nom de la Raison et de la Vérité, tous les députés républicains à solliciter le gouvernement à dénoncer le Concordat, demander la séparation de l'Église et de l'État.
    Assez de ténèbres, assez de fanatisme.
    Lyon
    Les citoyennes et citoyens membres du Groupe de Libre pensée du sixième arrondissement de Lyon, réunis en assemblée extraordinaire le dimanche 17 mai,
    Après avoir entendu le citoyen Colliard, député, exposer et flétrir en termes énergiques toutes les menées factieuses autant que ténébreuses du parti clérical, qui tendent à supprimer toutes les conquêtes civiles et l'esprit laïque obtenues par la Révolution française.
    Invitent le gouvernement de la République à procéder, dans le plus bref délai, à la dénonciation du Concordat et à la séparation des Églises et de l'État.
    Et donnent mandat au citoyen Colliard, député du Rhône, de faire le nécessaire pour faire aboutir d'une façon radicale ces réformes de préservation sociale.
    Marnand
    Les Comités de Concentration des forces républicaines, radicales et socialistes de Marnand (Rhône), considérant que la loi doit être la même pour tous, demandent que les articles 205 et 206 du Code pénal soient appliqués aux citoyens évêques et archevêques, en attendant la réalisation du vœu, déjà exprimé, demandant dans le plus bref délai, la séparation des Églises et de l'État.
    Il demande en outre la suppression des conseils de guerre en temps de paix, en attendant le remplacement des armées permanente par les milices.
   Montrottier
   Le Comité d'Union républicaine socialiste de Montrottier a voté un ordre du jour demandant la séparation des Églises et de l'État.
    Tarare
   * Le groupe de propagande socialiste du canton de Tarare, réuni en séance plénière samedi 23 mai, à huit heure du soir, sous la présidence du citoyen Perrin, a voté, à l'unanimité, l'ordre du jour suivant :
    Le groupe s'associe de tout cœur à la campagne énergique menée par les Libres Penseurs de France pour faire aboutir, à bref délai, la séparation des Églises et de l'État, premier pas dans l'émancipation intégrale des travailleurs; regrette que le ministère n'ait pas poussé la question à fond, surtout que les ministres, députés, antireligieux aient cru devoir faire passer leur portefeuille avant leurs convictions en s'abaissant dans le vote de la motion Hubbard, et passe à l'ordre du jour.
    * Les membres  de la Loge Maçonnique de Tarare "Les Amis de la Raison" engagent le gouvernement de demander le plus tôt possible au Parlement la dénonciation du Concordat prélude de la suppression du budget des cultes et le monopole de l'enseignement à tous les degrés par l'État.
    * Le Comité socialiste de Tarare demande au ministère Combes de faire la séparation  des Églises et de l'État, d'abroger la loi Falloux et d'organiser le monopole de l'État en matière d'enseignement.
    * Les citoyennes et citoyens, au nombre de 43, composant la Libre Pensée de Tarare et de Valsonne (Rhône) adressent au ministère Combes leurs félicitations pour la lutte entreprise contre les Congrégations et l'engagent à présenter au Parlement un projet de séparation de l'Église et de l'État.
    Valsonne
    Les citoyens du Comité radical-socialiste, réunis le 17 mai, déclarent, à l'unanimité, ne plus vouloir payer les prêtres, invitent le gouvernement à dénoncer le Concordat, à faire la séparation de l'Église et de l'État, et demandent la laïcisation absolue de la République.

SAONE-ET-LOIRE
    Autun
    Les membres de la Libre Pensée autunoise réunis le dimanche 17 mai, félicitent les journaux l'Action et la Raison pour la rude campagne anticléricale qu'ils soutiennent.
    Ils engagent le ministère, dès la rentrée des Chambres, à déposer un projet de loi demandant le vote immédiat de la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Demandent également la laïcisation complète de la République.
    Blanzy
    Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les principes ont été affirmés par la Déclaration des Droits de l'Homme, les conseillers municipaux de Blanzy, réunis hors séance, le 17 mai 1903, déclarent réclamer énergiquement la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État et renouvellent à M. Combes leur inaltérable confiance, comptant sur la fermeté et ses dévouements habituels pour atteindre ce but.
    Chagny
    Le Groupe d'Étude Sociales, dans sa réunion du 17 mai, a voté un ordre du jour félicitant le ministère Combes de son action anticléricale, mais l'invitant à déposer sur le bureau de la Chambre, dès la rentrée, un projet de loi comportant la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, le monopole de l'enseignement.
    La Libre Pensée de Chagny  à voté un ordre du jour identique.
    Châlon-sur-Saône
    Hier soir, M. Dubief, député de Mâcon, a fait au théâtre une conférence sur le rôle des missionnaires calotins, en Orient et en Extrême-Orient. L'orateur a conclu à la nécessité de la séparation des Églises et de l'État, aux acclamations des 800 auditeurs.
    M. Bauchaux, maire de Châlon, présidait, assisté de MM. Martin et Gillot, sénateurs et de M. Chaussier, député.
    Gueugnon
   Le Comité Républicain du canton de Gueugnon fidèle à la politique anticléricale du vieux parti républicain (programme de 1869), inscrit dans son programme politique : la séparation des Églises et de l'État.
    Considérant
    Que la société civile est sans cesse menacée par les attaques toujours renaissantes de l'Église;
    Que l'Église ne veut accepter du Concordat que les avantages et non les obligations qui en résultent, que c'est une injustice flagrante de faire rétribuer les ministres d'un culte quelconque par des citoyens affranchis des dogmes religieux;
    Demande:
    1° Que le Concordat soit dénoncé;
    2° Que les droits de l'État envers l'Église soient renforcés;
    3° Que les sanctions pénales envers les membres de l'Église qui menacent la société laïque soient aggravées;
    4° Que la séparation des Églises et de l'État se fasse dans le plus bref délai
    Ils expriment à nouveau leur confiance dans le Ministère Combes et compte sur lui pour cette œuvre républicaine que le pays tout entier attend.
    La séance est levée aux cris de
    Plus de prêtres salariés !
    Plus d'évêques fonctionnaires!
    Plus d'Églises d'État !
    Le Creusot
   Devant la levée de goupillons qui se manifeste au grand jour contre la République et la liberté de conscience, la Société l'Union des Libres Penseurs du Creusot émet les vœux suivants:
    1° Que le Concordat soit dénoncé à brève échéance :
    2° Qu'il n'y ait plus de prêtres salariés, plus dévêques fonctionnaires, plus d'Églises d'État, en un mot, que la République soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions;
    3° Approuve le ministère Combes dans ces actes contre les congrégations religieuses et l'engage à persévérer dans cette voie et dans l'application de la loi.
    Mâcon
   La Jeunesse Laïque de l'arrondissement de Mâcon, considérant que le devoir de la République est de supprimer le budget des cultes, émet le vœu que le projet de loi présenté par le député F. de Pressensé soit pris en considération et admis par le gouvernement.
    Montchanin-les-Mines
   * Les institueurs-adjoints du Groupe Centre de Montchanin-les-Mines se sont réunis en séance extraordinaire le dimanche 17 mai; ils envoient leurs remerciements aux rédacteurs de l'Action et de la Raison, pour leur besogne anticléricale et réclament, dans le plus bref délai la suppression du budget des cultes et la laïcisation complète de la République démocratique.
    * Les membres del a Libre Pensée de Montchanin-les-Mines, se sont réunis le dimanche 17 mai, salle Bretin. Ils engagent le gouvernement à persévérer jusqu'au bout dans la voie qu'il s'est tracée, à faire la séparation des Églises et de l'État et à laïciser complètement la République.
    Saint-Léger-sur-Dheune
   La Société de la Libre Pensée de Saint-Léger-sur-Dheune, réunie en assemblée extraordinaire, adopte à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Vu la résistance du clergé ainsi que toute la secte religieuse fait à la loi;
    Vu les menaces ainsi que les promesses qu'ils emploient contre les travailleurs et commerçants timides, qui sont obligés de signer des pétitions ou de manifester contre leurs volontés pour le maintien des religieux;
    Attendu que tous ces attentats sont contre la véritable liberté de conscience et n'encouragent les gens qu'à la haine les uns contre les autres; ce qui est contre la paix et l'humanité.
    Par ce fait la société approuve le gouvernement dans sa ligne de conduite, qui consiste à faire respecter la loi, lui envoie toutes ses sympathies, l'engage, pour avoir la véritable liberté de conscience, à faire, dans le plus bref délai, la dénonciation du Concordat, à voter la séparation des Églises de l'État et la suppression du Budget des cultes.
    Saint-Sernin-du-Bois
   La Commission administrative du groupe l'Union Sociale, réunie au siège social, le 17 mai 1903, demande aux pouvoirs publics et aux représentants républicains :
    1° La suppression du traitement aux curés, évêques, etc.;
    2° La suppression du budget des cultes;
    3° La dénonciation du Concordat;
    4° Le monopole de l'enseignement à l'État;
    Enfin, demande d'être débarrassée, à tout jamais, de toute engeance cléricale, soit séculière, soit régulière.
    Saint-Vallier
   Les citoyens de la Libre Pensée "L'Égalité de Saint-Vallier", réunis en assemblée générale le 17 mai 1903, adressent leurs sincères félicitations aux citoyens énergiques qui ont su protester dans l'église d'Aubervilliers contre l'audace du père Coubé et de l'abbé Valadier et les avoir réduit au silence, pour qu'ils n'aient pas à s'insurger contre les lois de la République.
    demandent la séparation des Églises et de l'État; déclarent ne plus vouloir de prêtres salariés, plus dévêques fonctionnaires; demandent la dénonciation du Concordat.
    Sanvignes
   Le Groupe Socialiste de Sanvignes, réuni en assemblée générale le 17 mai, engage le Ministère Combes à persévérer dans l'application de la loi sur les congrégations et l'invite à la rentrée des Chambres, à bien vouloir appuyer le projet de loi concernant la séparation des Églises et de l'État, déposé par M. de Pressensé et plusieurs de ses collègues.

SARTHE
    Le Mans
    Répondant à l'appel du Comité socialiste du Mans, de la Ligue des droits de l'Homme et de la Libre Pensée, de nombreux citoyens s'étaient rendus salle des Concerts pour entendre notre collaborateur Jules Lermina.
    Notre ami a fait un éloquent exposé de la situation, dénoncé les mensonges et les critiques de l'Église.
    L'assemblée a envoyé des félicitations à M. Combes pour son action contre les Congrégations, invitant la majorité républicaine du Parlement à dénoncer le Concordat, opérer la séparation des Églises et de l'État et débarrasser la République de tous les dogmes et de la superstition.

SAVOIE
    Notre-Dame-des-Millières
    (Le Progrès de Lyon) - Adresse au gouvernement - Le conseil municipal de notre commune a envoyé au gouvernement de la République l'adresse suivante :
    Les membres du conseil municipal de Notre-Dame-des-Millières (Savoie), réunis en séance, à l'unanimité, adressent au ministère du gouvernement de la République, et en particulier à M. Combes, le vénéré président du conseil, l'expression de sa respectueuse sympathie et de son profond dévouement.
    Ils l'engagent à continuer courageusement son action de défense républicaine et maintenir l'union de tous les francs démocrates, pour vaincre définitivement l'esprit de domination congréganiste et cléricale et afin d'obtenir le plus tôt possible l'émancipation de la société civile, ce qui sera le vrai triomphe d'un peuple libre.
    Suivent les signatures au registre des délibérations
    POur copie conforme, le maire, signé : Cros

SEINE
    Alfortville
   * Les adhérents de L'idée, U.P. d'Alfortville et Maison-Alfort (Seine), après avoir entendu la conférence du citoyen Henri Duchmann sur "la société de Jésus", déclarent adhérer au mouvement en faveur de la séparation des Églises et de l'État, félicitent les militants de la libre pensée de leur active propagande et expriment l'espoir de voir le ministère Combes persévérer dans son attitude énergique contre les Congrégations.
    * Le Groupe d'Études sociales les précurseurs d'Alfortville (parti ouvrier), émet le vœu suivant : la séparation des Églises et l'État, l'abrogation du Concordat, et que le port du costume ecclésiastique soit supprimé intégralement sur tout le territoire français.
    Aubervilliers
    Les anticléricaux d'Aubervilliers, au nombre de 400, se sont réunis pour protester contre le maintien des Congrégations autorisées ou non, contre l'attitude du clergé en général et du curé d'Aubervilliers en particulier.
    Ils exigent des pouvoirs publics la séparation des Églises et de l'État.
    L'assemblée proteste également contre le licenciement projeté des allumettiers.
    Bagnolet
    Le Comité républicain d'union socialiste de Bagnolet, prenant acte des promesses du président du conseil, lui envoie ses sincères félicitations et compte absolument qu'il continuera le travail commencé par la dénonciation du Concordat.
   Bécon-les-Bruyères
   Les citoyennes et citoyens de Bécon-les-Bruyères (Seine), réunis au nombre de 200, après avoir entendu le citoyen Armand Charpentier sur "l'Éducation sociale de l'enfant", félicitent M. Combes des mesures qu'il a prises à l'égard des Congrégations, et l'invitent à faire aboutir, le plus tôt possible, la séparation des Églises et de l'État.
    Bezons
    Le Comité radical-socialiste de Bezons, en présence de la campagne de révolte contre la loi organisée par le clergé avec l'appui de toute la réaction; adresse ses félicitations au gouvernement pour la fermeté avec laquelle il poursuit l'exécution de la loi sur les associations, en exprimant l'espoir de le voir appliquer dans toute son intégralité le vote formellement exprimé par la Chambre contre les Congrégations.
    Il émet le vœu que, dans le plus bref délai possible, un projet de loi soit déposé pour aboutir à la dénonciation du Concordat et à la séparation définitive des Églises et de l'État.
   Bois-Colombe
    Les membres de la Ligue des Droits de l'Homme (section de Bois-Colombe) envoient leurs plus vives félicitations au président du conseil et à ses collègues républicains pour leur attitude vis-à-vis de l'armée romaine. Ils adressent un pressant appel aux ministres, sénateurs et députés pour qu'ils votent dans le plus bref délai, la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Charenton
   La  Fédération des Groupes Socialistes Révolutionnaires du Canton de Charenton, réunie le 16 mai 1903.
    S'associe entièrement à l'énergique campagne entreprise par les vaillants journaux l'Action et la Raison, engage les pouvoirs publics à faire aboutir, sans retard, la dénonciation du Concordat et la séparation de l'Église et de l'État.
    Émet le vœu que toutes les congrégations autorisées ou non soient supprimées comme antisociales, antihumanitaires, et demande la répression énergique de toute tentative de rébellion dans les castes, Militaires et Sacerdotale.
    Clichy
    Dans une réunion publique publique organisée salle Garrigues, sous la présidence du citoyen Mascuraud, président du comité républicain du commerce et de l'industrie ; Achille, secrétaire du conseil municipal de Paris ; Marquez, conseiller général de la Seine, notre ami Lenormand , membre de la commission exécutive de l'Association des libres penseurs de France, a fait adopter à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Les citoyens de Clichy, réunis le 17 mai 1903, grande salle Garrigues, au nombre de 600, sous la présidence de M. Mascuraud, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Aux applaudissements unanimes de l'assemblée, le président constate l'unanimité et lève la séance aux cris de Vive la République !
    Gentilly
    Les membres de Justice, université populaire de Gentilly, réunis au nombre de 300, ont voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant, présenté par le citoyen Cresson, de la commission exécutive de l'Association des Libres Penseurs;
    Devant les empiétements du clergé et son œuvre néfaste, les citoyennes et citoyens de Gentilly demandent aux pouvoirs publics et aux représentants, la dissolution de toutes les Congrégations, l'abrogation immédiate du Concordat et la suppression du budget des cultes.
    La Garenne
    La Loge "Les Réformateurs unis" de La Garenne, considérant que la lutte est nettement engagée entre l'esprit républicain laïque et l'esprit clérical réactionnaire.
    Considérant qu'il est absolument certain que l'un des deux doive disparaître;
    Considérant que le fait de laisser impunis les prêtres séculiers permettant les prédications de congréganistes non autorisés dans les monuments nationaux ouverts au culte constitue une faiblesse;
    Considérant que les républicains doivent protester publiquement comme l'ont fait si vaillamment les rédacteurs de l'Action;
    Considérant que ces luttes qui commencent peuvent amener un embryon de guerre civile qui ne peut profiter qu'à ceux qui aiment pêcher en eau trouble;
    Qu'il y a lieu de supprimer les effets en supprimant la cause;
    Émet le vœu que le gouvernement républicain, présidé par M. Combes, ordonne la fermeture de tous les édifices ouverts au culte dans lesquels un prédicateur, appartenant à une congrégation dissoute, aura pris la parole en dépit de la loi.
    Joinville-le-pont
   Le Groupe socialiste révolutionnaire réuni le 16 mai, constatant la révolte de plus en plus menaçante des frocards de tout ordre.
    Réclame, des pouvoirs publics, la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes, seules sanctions qui amèneront la séparation des Églises et de l'État et qui donneront satisfaction aux républicains qui vœu ... ant de la pensée libre;
    De plus, proteste énergiquement contre les procédés de la police des mœurs, institution anti-sociale pour une République qui n'hésite pas à prêter main-forte au clergé, lere
    Pantin
    Dans la conférence du 18 mai 1903, sous la présidence de M. Roux, maire , les citoyens, réunis au nombre de 800, salle des fêtes, route d'Aubervilliers, à Pantin; après avoir entendu et applaudi chaleureusement les discours des citoyens Aubriot et Hoppenheimer sur le procès du Bon Pasteur et sur les Congrégations, votent, à l'unanimité, la suppression de toutes les congrégations et la reprise de tous les biens de mainmorte pour que le produit en soit affecté à la constitution de caisse de retraites pour les travailleurs.
    L'assemblée émet le vœu :
    Après avoir entendu le citoyen Verschmester, secrétaire de la chambre syndicale des ouvriers maçons : Que le gouvernement ne procède à aucun renvoi des ouvriers allumettiers, et qu'il se produise par extinction, au fur et à mesure de la limite d'âge et ne pas les remplacer.
    La Plaine-Saint-Denis
   Les membres de La Libre Pensée de La Plaine-Saint-Denis, réunis le 17 mai, forment le vœu que les représentants au Parlement votent, dans le plus bref délai, la séparation de l'Église et de l'État.
    Le Perreux
   Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi, dont les privilèges ont été affirmés par la Déclaration de Droits de l'Homme et dont l'exercice est violé par le Concordat, le Comité républicain socialiste réclame énergiquement la dénonciation immédiate  du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Levallois-Perret
    * Les groupes républicains de LevalloisPerret, radicaux-socialistes et socialistes révolutionnaires et Ligue anticléricale invitent M. Combes, président du conseil a persévérer dans son énergique attitude envers les Congrégations et demandent en présence des manifestations du clergé concordataire autorisé, que la séparation des Églises et de l'État soit faite immédiatement.
    Les groupes ci-dessus s'engagent à soutenir énergiquement le gouvernement dans cette voie.
    * La Loge des Travailleurs de Levallois-Perret, réunie dans son local, 105, rue du Bois, le 17 mai, à deux heures, a pris à l'unanimité les résolutions suivantes :
    Elle adresse au président du conseil ses félicitations pour son action énergique contre les Congrégations, et l'invite à persévérer dans cette voie.
    Elle est d'avis que le gouvernement doit, à la rentrée, réclamer au Parlement :
    1° La dénonciation du Concordat.
    2° La suppression du budget des cultes.
    3° La séparation des Églises et de l'État
    4° L'abrogation de la loi Falloux.
    * Les citoyens réunis salle Méplais, sur la convocation du groupe l'Action révolutionnaire de Levallois (parti ouvrier socialiste révolutionnaire), demandent la séparation de l'Église et de l'État et engagent les députés républicains à la voter immédiatement.
    * Les membres des six sections du Comité radical-socialiste de Levallois, réunis le 17 mai 1903, à leurs sièges respectifs, viennent d'adresser à M. Combes, président du conseil, une invitation à faire appliquer dans toute sa teneur la loi de 1901 sur les Congrégations, et, en présence de la levée de crosses des chefs du clergé concordataire, ont exprimé le désir de voir se réaliser sans délai, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes et l'affectation des crédits de ce budget à la création d'une caisse de retraite pour les travailleurs.
    Les Lilas
    Le Réveil des Lilas (P.O.S.R.), après avoir pris connaissance des votes de la séance de la Chambre des Députés, 20 mai 1903, félicite les 247 députés qui, à quelque nuance qu'ils appartiennent, avaient compris la nécessité de la séparation des Églises et de l'État.
    Réclame plus que jamais cette réforme, et engage le journal l'Action à persévérer dans cette voie.
    Romainville
    Le Groupe socialiste de Romainville, dans sa séance du 14 mai 1903, salle Devillers, 56, rue Carnot, à la suite d'une conférence du citoyen Thioonama, sur l'action des Congrégations aux colonies, a voté à l'unanimité, et avec enthousiasme, l'ordre du jour suivant :
    Considérant 1° Que Dieu a été créé par les exploiteurs pour servir de clef de voûte à toutes les tyrannies et maintenir les peuples dans l'asservissement et l'idiotie;
    2° Que dieu n'existant pas n'a pas besoin de ministres;
    3° Que s'il existait, il n'aurait pas besoin des services de l'homme;
    4° Que le premier devoir d'une Société organisée est d'assurer le droit à l'existence de tous ses membres et plus particulièrement de ceux qui ont peiné toute leur vie pour produire la subsistance de la collectivité;
    5° Approuvant l'esprit et les termes du projet du citoyen Francis de Pressensé;
    Émet le vœu:
    1° Qu'à la rentrée des Chambres le Concordat soit dénoncé;
    2° Que le budget des cultes soit supprimé;
    3° Que le crédit restant disponible par suite de cette suppression soit affecté à la création immédiate d'une caisse nationale pour les retraites ouvrières;
    4° Que les mêmes mesures soient intégralement appliquées dans toutes les colonies françaises.
   Saint-Denis
    * Les citoyennes et citoyens du Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire (groupe de Saint-Denis) réclament une répression énergique des menées des moines et évêques en révolte, et demandent la séparation immédiate des Églises et de l'État.
   *  Le Groupe de Libre Pensée l'Anticlérical de Saint-Denis, réuni en assemblée extraordinaire, le 17 mai 1903, à trois heures du soir, à son siège social, 17, rue de la Charronnerie;
    Après avoir entendu divers orateur traiter la séparation des Églises et de l'État, et voulant assure la la prédominance de l'instruction laïque, qui est basée sur la Science et la Raison, contre l'enseignement clérical, qui ne repose que sur l'obscurantisme et le mensonge, niant toutes les découvertes scientifiques;
    Demande au Parlement le vote de la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des cultes dans le plus bref délai.
    * La Loge "Les Cœurs unis indivisibles" réunis en tenue solennelle.
    Félicite M. Combes, président du Conseil, de son attitude énergique en faveur de la Congrégation.
    L'engage à persévérer sans faiblesse dans la lutte entreprise, et renouvelle son vœu de voir réaliser enfin, par les pouvoirs publics, la séparation des Églises et de l'État.
     Saint-Maur
   Les Groupes socialistes révolutionnaires de Saint-Maur, réunis en assemblée le samedi 16 mai, devant les provocations du clergé, demandent au gouvernement et eu Parlement de faire, dans le plus bref délai, la séparation des Églises et de l'État par la dénonciation du Concordat.
    Saint-Ouen
    Les citoyennes et citoyens, réunis au nombre de 1.500, le 17 mai, sur l'appel du Groupe d'Études Socialistes de l'Université populaire et la Ligue des Droits de l'Homme de Saint-Ouen, après avoir entendu la citoyenne Maria Véronne et le citoyen docteur Meslier, député, retracer les crimes de l'Eglise
    Réclament énergiquement la dénonciation du Concordat, la séparation des Eglises et de l'Etat, la suppression du budget des cultes ainsi que la suppression de toutes les congrégations religieuses.

SEINE-INFERIEURE
    Bolbec
   Les citoyennes et citoyens, réunis le 17 mai à Bolbec, salle du Théâtre, au nombre de 250, remercient le citoyen Raoul Fauconnet pour son exposé lumineux qu'il vient de leur faire du rôle néfaste de la religion dans la marche du progrès humain et pour son argumentation convaincante relative à la nécessité absolue du divorce immédiat de l'État Républicain et de l'Église réactionnaire.
    En conséquence, ils en appellent de toute leurs force de leur volonté au gouvernement pour la prompte dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes et se séparent aux cris de "Vive la pensée libre dans la République laïque."
    Elbeuf
    * La réunion organisée à Elbeuf par la Libre Pensée avec le concours de notre ami et collaborateur Gustave Kahn a été un véritable triomphe pour l'Action.
   Un millier de personnes ont vigoureusement applaudi le conférencier et le journal et voté l'ordre du jour demandant la séparation des Églises et de l'État, la suppression du Concordat et adressent à M. Combes de vives félicitations pour son attitude.
    Les journaux réactionnaires de la région avaient tenté d'organiser une contre-manifestation. En gens prudents les cléricaux s'étaient abstenus.
  *  La conférence de notre ami et collaborateur Gustave Kahn, à Elbeuf, a été écoutée par  milieux de libres penseurs. Des journaux catholiques de Rouen avaient bien voulu promettre l'arrivée en nombre et en force de trouble-fête catholiques. Ils n'ont pu réunir qu'un loustic qui a crié, à la fin de la conférence :"Vive la liberté !" et s'est rapidement retiré sous les huées joyeuse des assistants.
    Les libres penseurs d'Elbeuf et de Caudebec avaient porté à la présidence de la réunion le citoyen Mangeot, conseiller d'arrondissement, et lui avaient adjoint, comme assesseur, les citoyens camille Martin,, docteur Loursé, Vigneron, Poulain.
    A la suite de la conférence, fréquemment coupée de bravos, le citoyen Mangeot a énoncé, en termes éloquents, la sympathie que les elbeuviens portent à l'Action, et leur approbation totale pour la ligne de conduite vigoureuse. Il a proposé une adresse de félicitations au gouvernement, à M. Combes, et a fait voter des remerciements au préfet, M. Fosse, dont l'action civique et anticléricale s'exerce avec fermeté. Le citoyen Martin a fait voter, à la suite, un ordre du jour concluant à la séparation des Églises et de l'État, et à une répression vigoureuse des des insolences tant monacales que que sacerdotales, insistant sur la nécessité de mettre de mettre hors d'état de nuire, non seulement le moine, mais encore les curés.
    A l'issue de la réunion, on s'est réuni à la Coopérative fondée par la Société de la Libre pensée, et la plupart des assistants se sont rendus à Sotteville pour y écouter, le soir, la conférence annoncée de notre ami et collaborateur Charles Dumont, député du Jura.
    Le Havre
    * Deux mille personnes environ assistaient à la salle Franklin, au Havre, à la conférence anticléricale du citoyen Allemane, qui avait lieu sous la présidence du citoyen Hanriot, directeur du Progrès du Havre. L'orateur a été applaudi avec un enthousiasme admirable, et l'ordre du jour suivant a été voté par acclamation:
    Les citoyennes et citoyens, réunis le 17 mai, à la salle Franklin, après avoir entendu le citoyen Allemane;
    Engagent le Parlement à poursuivre son œuvre d'épuration sociale et à ne la terminer que par la séparation totale des Églises et de l'État, la dénonciation du Concordat et la suppression des conseils de guerre.
   * Les Membres de la Libre Pensée du Havre, réunis en assemblée générale, à la Maison du Peuple, rue Lemaistre, le mercredi 20 mai 1903, engagent le ministère à persévérer dans sa lutte contre le cléricalisme et à déposer dans le plus bref délai, sur le bureau de la Chambre, un projet de loi tendant à la séparation des Églises et de l'État.
    La Mivoie
   Les citoyens de La Mivoie, réunis au nombre de 100, salle Dehors, après avoir entendu les explications nettes du conférencier, le citoyen Lepez, protestent contre les envahissements du Clergé dans la République, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République et se séparent aux cris de : "Vive la République vraiment laïque et sociale !"
   Lillebonne
   * Le Groupe de Libre Pensée "Etienne Dolet", réuni le dimanche 17 mai, approuve le gouvernement dans  son œuvre d'assainissement et espère qu'il réalisera enfin la République  laïque en appuyant, lors de sa discussion le projet de loi F. de Pressensé tendant à la séparation des Églises et de l'État.
   * Les Groupes socialistes l'Évolution et Jeunesse Communiste, réunis le samedi 16 mai, demandent au  gouvernement:
    1° L'application énergique et intégrale de la loi sur les congrégations;
    2° D'achever son œuvre de laïcité en monopolisant l'enseignement et en appuyant, lors de sa discussion le projet de loi F. de Pressensé, tendant à la séparation des Églises et de l'État.
   * Les citoyennes et citoyens, réunis le 17 mai, à Lillebonne, salle Florentin Lebigre, au nombre de plus de 300, félicitent le citoyen Raoul Fauconnet pour son lumineux exposé de l'histoire sanglante de l'Église et par son argumentation concluant à la nécessité de rompre avec l'Église despotique, ignorante et sanguinaire.
    Ils réclament à l'unanimité la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes et se séparent aux cris de :"Vive la Pensée Libre dans la République laïque."
    Rouen
    M. Charles Dumont, député du Jura, qui devait faire hier, à Sotteville, une conférence pour la séparation des Églises et de l'État, est arrivé à 7h20 du soir à Rouen. Un millier de personnes l'attendaient à la gare et l'ont accueilli par les cris de :"A bas la Calotte ! Vive Dumont !"
    Le député du Jura, suivi par la foule, s'est rendu à pied à l'Eldorado de Sotteville, qui se trouve à 2 kilomètres de la gare d'arrivée. A deux cents mètres de la gare, des cris de : "Vive la liberté !" et quelques sifflets se sont fait entendre. Il y a eu une bousculade et des altercations qui amenèrent l'intervention de la police. Le cortège se trouva coupé en deux parties; la tête continua son chemin en acclamant toujours le conférencier, tandis que l'autre partie revenait à Rouen, entourant et huant un petit groupe de protestataires.
    M. Dumont a, devant deux mille personnes environ, plaidé ce soir à l'Eldorado de Sotteville, la séparation des Églises et de l'État.
    Il l'a fait avec une chaleur et un emportement parfois brutal, qui ont fait éclater à plusieurs reprises des applaudissements.
    L'orateur a, en passant, énergiquement défendu la politique du gouvernement actuel et terminé ainsi sa conférence :
    Le peuple est majeur et voilà pourquoi nous lui demandons, aujourd'hui, de déclarer qu'il est assez éclairé pour savoir que l'ancien pacte napoléonien a fait son temps et que c'est à l'instituteur et non au prêtre à instruire les enfants. Dites au gouvernement : plus de religion officielle ; soyez sincères ; vous n'y croyez pas, donc ne payez pas.
    De nombreux assistants ont ensuite pris la parole pour étayer par de nouveaux arguments la thèse de l'orateur et attaquer le parti nationaliste.
    La soirée avait commencée par les chants de l'Internationale et de la Carmagnole, entonnés par la majorité de l'assistance. Pour finir, après l'adoption d'un ordre du jour réclamant au plus tôt la séparation des Églises et de l'État, la séance a été levée au chant de l'Internationale.
    Deux cents personnes ont accompagnées, depuis Sotteville jusqu'à la gare de Rouen pour Paris, M. Dumont, en chantant l'Internationale et en poussant les cris de "Hou! hou! A bas la Calotte ! Conspuez Borgnet ! Démission ! Démission !"
    Ils se sont arrêtés, en traversant la ville, devant le Nouvelliste et le Journal de Rouen et ont hué ces deux journaux.
    Des gardiens de la paix et des agents de la Sûreté encadraient les manifestants qui se sont dispersés d'eux-même devant la gare.
    Les membres de la Libre pensée de Rouen prient l'Action et la Raison d'être leur interprète auprès du ministère, du Sénat et de la Chambre, afin d'activer la séparation des Églises et de l'État.
   *  Les réunions organisées dans la Seine-Inférieure ont été ce que nous espérions ; partout les salles étaient trop petites pour contenir les auditeurs, et c'est au milieu de vives acclamations que les conférenciers ont pris la parole.
    A Amfreville-la-Mie-Voie, comme à Notre-Dame-de-Franqueville, le citoyen Lepez a été applaudi par des assistants nombreux, et des ordres du jour anticléricaux ont été votés.
    A Lillebonne et à Bolbec, succès considérable pour le citoyen Fauconnet. La séparation des Églises et de l'État a été énergiquement réclamée.
    Au Havre, notre camarade Allemane a groupé autour de lui plus de 1500 personnes qui ont acclamé la Libre Pensée et voté
un ordre du jour demandant la dénonciation du Concordat.
    * Le Groupe Philanthropique Adrien Pasquier, considérant qu'en allant protester au pied des chaires d'où les moines réfractaires lancent l'insulte à la la République, les républicains libres penseurs commettent un acte bien légitime.
    Considérant la fréquence de ces rébellions, engage les libres penseurs et les républicains militants à adresser leurs protestations au gouvernement, en affirmant leur confiance en l'énergie du ministère et en l'invitant à user de tout son pouvoir pour obtenir des Chambres :
    1° La dénonciation du Concordat;
    2° Le monopole de l'enseignement;
    3° La laïcisation complète de cet enseignement et de tous les pénitenciers et établissements hospitaliers;
    4° Affectation des édifices religieux à l'installation de crèches, d'ouvroirs, d'orphelinats, d'asiles pour vieillards;
    5° Emploi du budget des cultes à la création , à l'entretien et à la disposition des œuvres d'assistance et d'instruction;
    6° Expropriation des biens de mainmorte au profit de l'État.
    Saint-Etienne-de-Rouvray
    * Les membres du Syndicat des cotonniers de Saint-Etienne-du-Rouvray, réunis hors séance, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
   *  Le Groupe d'étude et de propagande socialiste de Saint-Etienne-du-Rouvray déclare exiger des pouvoirs publics la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes et la séparation des Églises et de l'État.
   * Les citoyennes et citoyens au nombre de plus de 500, conviés par la Section de Saint-Etienne-du-Rouvray, après avoir entendu le citoyen Trochet dans son instructive et passionnante conférence, le félicitent et le remercient d'avoir dénoncé les crimes de l'Église contre la Raison et la Vérité, et comptent sur la majorité républicaine du Parlement pour opérer la séparation de l'Église et de l'État.
    Ils félicitent en particulier les vaillants journaux la Raison et l'Action pour leur combat anticlécléricale en faveur de la pensée libre et de l'émancipation sociale.
    * Les libres penseurs et penseurs libres, réunis salle des anciennes écoles des filles, après avoir entendu le citoyen Trochet, traitant de la séparation de l'Église et de l'État, conformément à l'ordre du jour, dont le journal l'Action a pris l'initiative, s'engagent par tous les moyens, mis à la dispositions des travailleurs, à combattre tous les dogmes religieux et à préconiser les principes antireligieux et demandent la dénonciation du Concordat et la séparation de l'Église et de l'État, dans le plus bref délai

SEINE-ET-MARNE
    Chelles
    Les citoyennes et citoyens,  au nombre de 500 environ, conviés par le groupe de Libre Pensée du canton de Lagny, à une réunion publique et contradictoire, à la salle Lepreux,
    Après avoir entendu le citoyen Félix Gaborit de l'Association nationale des Libres Penseurs de France développer le sujet : " La République, le Concordat et la Femme", approuvent dans toute sa teneur  l'idée de la dénonciation du Concordat et la suppression de tous les budgets des cultes, solution équitable qui aura pour but de faire payer ces frais par ceux qui croient en avoir besoin et traiter prêtres, évêques et tous autres, sur le même pied que tous les citoyens, que les Églises soient reprises puis louées au profit des villes et des communes;
    Ils engagent le président du conseil, ministre des cultes, à s'inspirer du vœu du suffrage universel aux dernières élections, afin de présenter à bref délai cette solution, que les deux tiers des députés ont promis à leurs électeurs, dont la plupart depuis plus de vingt ans. Enfin, ils remercient le gouvernement pour son œuvre d'épuration des nonnes et moines de toutes robes.
    Meaux
    L'Action républicaine de Meaux, réunie lundi 18 mai 1903, félicite M. Combes, président du conseil, ainsi que les ministres, ses collaborateurs, pour l'action énergique et continue menée contre les Congrégations; elle félicite également la majorité républicaine du Parlement qui l'a aidé dans la tâche entreprise.
    Étant donné l'état de révolte des clergés régulier et séculier, elle émet le vœu que le gouvernement prenne en considération tout projet de loi tendant à la dénonciation du Concordat et à la séparation des Églises et de l'État.
    Misy
    Un groupe de républicains libres penseurs réunis ce jour, au nombre de 70, salle Le Moine, déclarent à l'unanimité ne plus vouloir payer les prêtres, et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
   Moret-sur-Loing
    La Loge Germinal, ora, de Moret, réunie en tenue solennelle le dimanche 17 mai 1903, félicite M. Combes de sa politique anticléricale et l'engage énergiquement à déposer sur le bureau de la Chambre dès la rentrée, un projet de loi dénonçant la Concordat et réalisant la séparation des Églises et de l'État.
    Saacy
    Les citoyens membres du groupe de la Libre pensée de Saacy félicitent les journaux l'Action et la Raison, et demandent avec énergie la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État
    Voulx
   Les citoyens libres penseurs et socialistes du canton de Lorrez-le-Boccage, communes de Voulx, Chevry, Blennes, Diant, Ferrolles, Egreville, réunis le dimanche 17 mai 1903 dans la salle de l'asile de Voulx, sur l'appel de l'Association nationale des Libres Penseurs de France, au nombre d'environ 200;
    Remercient le citoyen Noël Reylar de sa belle et savante conférence;
    S'engagent à combattre, aussi bien dans leurs foyers que dans la République, tous les impôts du cléricalisme et à substituer à la morale dogmatique la Justice et la Raison.

SEINE-ET-OISE
    Argenteuil
    Le 17 mai 1903, les républicains et tous les libres penseurs d'Argenteuil et de ses environs, réunis au nombre d'environ 600 en un grand meeting à la salle du gymnase municipal, après avoir entendu les citoyens Émile Wianne, Armand Peckstadt, Virgile Depoix et Valat, réclament énergiquement la séparation des Églises et de l'État et décident l'envoi à M. Combes, président du ministère d'action républicaine, d'une adresse de félicitations pour l'application de la loi sur les associations et d'encouragement dans la voie de laïcisation du pays.
    Cet ordre du jour a été voté à l'unanimité et l'assemblée s'est séparée aux cris de : "Vive la République laïque !"
    Beaumont-sur-Oise
    Les républicains et libres penseurs, réunis  salle Gaudefroy, à Beaumont-sur-Oise, le 17 mai,
    Considérant les agissements du curé de persan, fondateur et directeur du journal La paix sociale dans lequel il insulte les libres penseurs, combat le ministère Combes, diffame les municipalités amie du du ministère;
    Considérant que, quelles que soient les relations que se vante d'avoir en haut lieu l'abbé Bordron, il est regrettable de laisser un prêtre violer ouvertement les lois concordataires;
    Protestent énergiquement contre l'attitude dudit curé, et appellent sur lui l'attention des pouvoirs publics, dont il est le salarié;
    Et décident de transmettre cet ordre du jour à M. le président du conseil et au journal l'Action.
    Chanteloup
    Les membres du Groupe républicain radical-socialiste de Chanteloup réclament, de la façon la plus énergique, la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État, et comptent sur la bonne foi de tous les députés républicains pour faire aboutir cette réforme si longtemps attendue.
    Groslay
   Les membres du Cercle Républicain de Groslay (Seine-et-Oise), duquel font partie le maire et tous les Conseillers municipaux, réunis le 16 mai 1903 en séance extraordinaire de protestation contre les agissements factieux d'un clergé rebelle aux lois du pays;
    Envoient à M. Combes, président du conseil des ministres, leurs sincères félicitations pour son action énergique contre les congrégations, l'engagent à mener à bonne fin cette œuvre de salubrité salubrité sociale;
    Comptent sur la majorité républicaine au Parlement pour opérer la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État;
    Et félicitent toute la presse républicaine de sa courageuse campagne contre la cléricalisme et la superstition.
    Houilles
   Les membres du Comité d'Action républicaine et anticléricale de Houilles, réunis sous la présidence de leur député, M. Berteaux, le prient de présenter en leur nom leurs félicitations au gouvernement pour sa ferme attitude dans l'exécution de la loi sur les associations et espèrent qu'elle sera appliquée intégralement à toutes les congrégations;
    Émettent le vœu, en présence de la campagne de révolte organisée par le clergé et la réaction, que dans le plus bref délai une loi soit déposée afin d'aboutir à la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.
    Limeil-Brévannes
   Le groupe de la Libre Pensée de Limeil-Brévannes, réuni le dimanche 17 mai, salle de l'Espérance. Après avoir entendu les citoyens Vaudet sur la République et le Jésuites et Dobelle sur l'action décisive des républicains à l'égard du gouvernement et du Parlement, vote un ordre du jour réclamant énergiquement la séparation des Églises et de l'État et la suppression du budget des Cultes.
   Livry
   Le Comité Fédéral de la Fédération Socialiste Révolutionnaire de Seine-et-Oise réuni en séance ordinaire le dimanche 17 mai 1903, invite le gouvernement à appuyer, et les Chambres à voter le projet présenté par le citoyen de Pressensé sur la séparation des Églises et de l'État.
    Maison-Lafitte
   Le Comité Républicain Anticlérical de Maison-Lafitte;
    Considérant que l'attitude du clergé français, à l'occasion de l'exécution de la loi de 1901, est absolument anticoncordataire et ne saurait être toléré dans un régime démocratique.
    Demande aux Pouvoirs Publics de prononcer dans le plus bref délai la séparation des Églises et de l'État par la dénonciation immédiate du Concordat.
   Meulan
   Les Républicains réunis à Meulan le 17 mai 1903, estiment qu'en présence de la révolte du clergé, la séparation des Églises et de l'État est la seule solution possible pratique et nécessaire pour mettre fin au conflit soulevé par les évêques et les prêtres à l'occasion de l'application des lois votées par le Parlement français;
    Félicitent le Président du Conseil du courage avec lequel il poursuit l'exécution des lois confiées à sa garde; l'engagent à continuer son œuvre légale avec fermeté;
    Invitent tous les républicains soucieux de l'ordre et de la liberté à seconder les efforts du Président du Conseil;
    Aiment à espérer que les autres membres du cabinet comprendront la nécessité d'imposer au personnel placé sous leurs ordres les devoirs attachés à leurs fonctions;
    Demandent au Parlement et au gouvernement de préparer en commun et au plus vite la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État et se séparent aux cris de « Vive la République laïque, démocratique et sociale.
    Montigny, Cormeilles, La Frette et Herblay
    Les libres penseurs des communes de Montigny, Cormeilles, La Frette et Herblay, réunis en assemblée générale, le 16 mai 1903, à leur siège social, à Herblay, après avoir entendu divers camarades traiter la question des rapports des Églises et de l'État, ont voté, à l'unanimité, les résolutions suivantes :
    Considérant que le budget des cultes ne sert qu'à entretenir l'ignorance, la paresse et le fanatisme;
    A violer l'égalité des citoyens devant la loi;
    A fournir des armes aux adversaires de la république, aux ennemis acharnés de la liberté de conscience;
    Au nom des principes proclamés par la Convention Nationale, le 18 septembre 1794 :"La République Française ne paie plus les frais, ni les salaires d'aucun culte";
    Invite les pouvoirs publics à délivrer la République des idées cléricales par la séparation immédiate des Églises et de l'État, par la suppression du budget des cultes, par la dénonciation du Concordat, et, enfin, par le retour à la Nation et aux communes des édifices religieux et des biens de toutes les Congrégations.
    Montmorency
    Le Comité républicain de Montmorency, réuni en assemblée générale, le 29 mai, a voté à l'unanimité un ordre du jour invitant le gouvernement et les Chambres à unir leurs efforts pour aboutir, dans le plus bref délai, à la dénonciation du Concordat et à la séparation des Églises et de l'État.
   Neuilly-Plaisance
   Le Groupe d'études sociales de Neuilly-Plaisance, à l'unanimité de ses membres, adresse à M. Combes, ses plus vives félicitations pour son attitude dans la loi sur les congrégations et insiste auprès de lui pour qu'il use de son influence auprès des Chambres pour que les différentes résolutions laïques et républicaines attendues par la majorité du peuple, depuis si longtemps, relativement à la séparation des Églises et de l'État, dénonciation du Concordat, etc., soient enfin votées et appliquées énergiquement.
    Persan
   Les citoyens de Beaumont-sur-Oise, de Persan et des environs, réunis le 17 mai, au nombre de 300, salle Gaudefroy, à Beaumont, sous la présidence de M. V. Paquet, après avoir entendu la conférence du citoyen A. Levasseur, délégué par l'Association Nationale des Libres Penseurs de France, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres, ni laisser une Église particulière posséder seule des édifices qui appartiennent à tous; réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République et le retour des biens de l'Église à la Nation.
    Pontoise
   Le Comité démocratique et d'action républicaine du canton de Pontoise (S. et O.), invite le gouvernement à présenter, et les Chambres à voter, dans le plus bref délai, la séparation de l'Église et de l'État, et les mesures propres à faire prévaloir l'enseignement laïque, avec abrogation des derniers vestiges de la loi Falloux.
    Le Raincy
   Les deux cents citoyens présents à la réunion de l'Émancipation le 17 mai 1903;
    Considérant que les frais d'un culte et l'entretien des prêtres ne doivent être supportés que par ceux qui professent ce culte.
    Que le Concordat, qui lie l'Église catholique à l'État est ouvertement violé par le clergé catholique, réclament:
    La séparation des Églises et de l'État, et la laïcisation complète de la République.
    Saint-Leu
   Les membres de la Libre pensée de Saint-Leu (Seine-et-Oise) et de ses environ, réunis le 16 mai 1903, à l'unanimité, envoient à M. le président du conseil des ministres leurs félicitations sincères pour la fermeté et l'énergie qu'il déploie dans l'application de la loi sur les Congrégations, l'invitent à poursuivre, sans hésitation ni faiblesse, l'œuvre d'assainissement moral ordonné par la Chambre et à ne se laisser détourner du but par aucune considération;
    Et en présence de la rébellion à la loi des membres du clergé et de leurs mépris des circulaires ministérielles, engagent le gouvernement à faire sien le projet de loi sur la séparation des Églises et de l'État préparé par M. de Pressensé, de le déposer à la rentré des Chambres, d'en hâter la discussion et le vote dans le plus bref délai possible.
    Saint-Leu-Taverny
   A la veille de la rentrée du Parlement, le bureau du Comité Républicain de Saint-Leu-Taverny (S.-et-O.), au nom des 300 membres qu'il représente, adresse à M. le président du conseil, pour l'énergique attitude qu'il a constamment gardée en face des congrégations rebelles à la loi, de chaleureuses félicitations et l'engage respectueusement à persévérer dans cette voie, dont l'aboutissement sera la dénonciation du Concordat.
    Sannois
   Le Groupe d'Études Sociales de Sannois a voté, à l'unanimité, l'ordre du jour suivant:
    Le "Groupe d'Études Sociales", invite d'une façon pressante le gouvernement:
    1° A appliquer rigoureusement la loi sur les congrégations
    2° A appuyer le projet de M. de Pressensé sur la séparation de l'Église et de l'État.
    Il demande aux Chambres et au gouvernement de voter, dans le plus bref délai, le monopole exclusivement laïque de l'enseignement public en faveur de l'État.
   Sèvres
   * Le groupe de Libres penseurs de Sèvres, réunis le dimanche 17 mai, au restaurant des Quatre-Chemins, pour entendre le citoyen H. Pagès, dans son étude "Dogmes et Raison", a voté un ordre du jour invitant le ministère Combes à poursuivre énergiquement sa lutte contre les congrégations et à préparer la prompte séparation des Églises et de l'État.
    * Le Groupe de la Libre Pensée du canton de Sèvres, réunis le 17 mai, adresse à M. Combes ses félicitations pour son énergie et l'engage à faire voter par le Parlement la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes, l'abrogation de la loi Falloux et voue au mépris de tous les hommes de cœur les massacreurs de Kischinef qui, au nom d'un dieu de fraternité et d'amour ont massacré des vieillards, des femmes et des enfants.
    Triel
    La salle était archicomble. le citoyen E. Breuzin accompagné des membres du Cercle républicain de Triel, fait son apparition dans la salle, salué aux cris de "Vive la République ! Vive la Raison !" pendant plus de deux heures, le citoyen E. Breuzin fait le procès des Congrégations et développe, aux applaudissements enthousiaste de l'assemblée, la question du Concordat et conclut à la séparation des Églises et de l'État.
    L'ordre du jour suivant a été voté à l'unanimité:
    Les citoyennes et citoyens, réunis au nombre de 400, hôtel de l'Image, à Triel, après avoir entendu le citoyen Edmond Breuzin dans sa conférence, déclarent ne plus vouloir de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Église d'État.
    Veulent que le Concordat soit dénoncé.
    Exigent que la république soit définitivement débarrassée des dogmes et des superstitions.
    Que ceux qui ne veulent plus de prêtres salariés laissent laissent acquitter à ceux qui en veulent, le part de cette contribution religieuse.
    On se sépare aux cris de "Vive la république ! A bas la calotte!"
    Versailles
    *Les citoyennes et citoyens de la Libre Pensée de Versailles, réunis salle de l'Orient, réclament du gouvernement l'action la plus énergique pour imposer à tous les salariés des cultes le respect des lois de la République, engagent tous les députés républicains à voter la dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes,, la séparation des Églises et de l'État et le retour à la Nation des biens de mainmorte, et toutes les lois nécessaires pour protéger les jeunes génération de l'influence dégradante des vielles superstitions.
    * Les membres de la Fédération républicaine de la 2° circonscription de Versailles, réunis en assemblée générale le 24 mai 1903, adressent leur félicitations à M. le président du Conseil pour la fermeté avec laquelle il applique la loi sur les congrégations. Ils comptent sur son énergie pour retirer complètement l'enseignement aux congréganistes et pour préparer la séparation des Églises et de l'État.
   Villabé
   Les citoyens républicains de Villabé déclarent ne plus vouloir payer les prêtres, réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République et crient: "Vive la République sociale !"
    Villeneuve-Saint-Georges
    Le Groupe Socialiste-Révolutionnaire de Villeneuve-Saint-Georges "l'Avenir", dans sa réunion du 22 mai, émet le vœu suivant :
    Considérant qu'il doit être mis un terme aux agissements antisociaux des évêques, curés, qui se livrent journellement à des attaques contre nos institutions, et que les mesures de punition dont dispose le gouvernement soient appliquées avec la plus grande rigueur, ce qui permettra de tenir les prêtres sous le joug  jusqu'à la dénonciation du Concordat, qui ne doit pas être perdue de vue.

SOMME
    Amiens
    Les citoyennes et citoyens, réunis à Amiens, le 17 mai, salle de l'Alcazar, au nombre d e1500   , après avoir entendu le citoyen Victor Dejeante, député de la Seine, Sur le sujet à l'ordre du jour : "La séparation des Églises et de l'État" le remercient pour sa belle conférence qui portera ses fruits à Amiens et dans le département; invitent le Parlement à voter, dans le plus bref délai, la dénonciation du Concordat afin qu'il n'y ait plus, ni prêtres salariés, ni évêques fonctionnaires, ni Église d'État; invitent le gouvernent à attribuer à la future caisse des retraites ouvrières les sommes inscrites au budget des cultes et protestent contre les poursuites intentées aux auteurs du "Manuel du Soldat".
    Félicitent les journaux républicains l'Action et la Raison pour leur courageuse initiative.
   Bussy-lès-Daours
   Les citoyens de Bussy-les-Daours (Somme) réunis salle Dessinapel (?), le 17 mai, après avoir entendu le citoyen J. Clenet (?) rédacteur du Cri du Peuple se pour la séparation des Églises et de l'État et invitent les pouvoirs publics à hâter la solution de cette question.
    Corbie-Fouilloy
   Les membres de la Société de Libre Pensée de Corbie-Fouilloy (Somme) demandent à l'unanimité la dénonciation du Concordat et l'abrogation de la loi Falloux.
    Terramesnil
    Le Groupe radical et radical-socialiste de Terramesnil vote la séparation des Églises et de l'État, la suppression complète du budget des cultes et la dénonciation du Concordat.

TARN
    Carmaux
    Le groupe de la Libre Pensée de Carmaux, réuni en assemblée générale, considérant que la dénonciation du Concordat doit être la conséquence logique et nécessaire de l'œuvre de laïcité entreprise par le Cabinet, invite le Président du Conseil à appuyer de sa haute autorité le projet de Pressensé demandant la séparation des Églises et de l'État.

TARN-ET-GARONNE
  Beaumont-de-Lomagne
   Les républicains de Beaumont-de-Lomagne, réunis en un banquet, sous la présidence du citoyen Sénac, député de l'arrondissement, déclarent ne plus vouloir payer les curés, réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Montauban
   Les membres du Groupe Révolutionnaire "Le Foyer Égalitaire", après avoir constaté une fois de plus l'inertie gouvernementale vis-à-vis des puissants, qui se permettent en toute circonstance de violer uniquement la loi, tandis que cette dernière est toujours prête à frapper les faibles.
    Approuvent la campagne menée par les collaborateurs du journal l'Action, campagne anticléricale et antimilitariste.
    Se joignent à eux pour demander:
    La suppression du budget des cultes, la séparation immédiate des Églises et de l'État, et le retour à la nation des biens de mainmorte;
    La suppression des conseils de guerre, en attendant la suppression des armées permanentes et lèvent la séance aux cris de : "Vive la révolution sociale !"
    Moissac
    Les membres de la Fédération de la Jeunesse laïque de Moissac (Tarn-et-Garonne) déclare ne plus vouloir payer de prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Verdun-sur-Garonne
   Au nom de la liberté de conscience, au nom de l'égalité de tous les citoyens devant la loi dont les principes ont été affirmés par la Déclaration des Droits de l'Homme, et dont l'exercice est violé par le Concordat, les Libres penseurs de Verdun-sur-Garonne déclarent réclamer énergiquement la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État.

TUNISIE
  Sousse
  Dans leur séance d'inauguration du 29 mai 1903, les membres du Groupe de Libre Pensée de Sousse;
    Considérant que le budget des cultes et ses accessoires grèvent lourdement le budget national et qu'il porte atteinte à la liberté de conscience, puisqu'il pèse autant sur ceux qui ne pratiquent aucun culte que sur ceux qui en ont adopté un;
    Considérant que les ministres des différents cultes doivent être considérés comme des fonctionnaires pourvus, en ce moment, de charges privilégiées créées par le Concordat, et, par conséquent, n'être salarié que par ceux qui ont recours à leur ministère;
    Considérant que le néfaste Concordat, dû à l'ambition d'un homme politique de l'époque, a toujours été violé, sans scrupules, par l'Église romaine;
    Émet le vœu:
    Que le gouvernement de défense républicaine provoque sans retard la séparation des Églises et de l'État et la dénonciation du Concordat. Toutefois, et quant à présent, qu'il ordonne l'application stricte de ce Concordat.

VAR
    Bargemon
   * Les Libres Penseurs Bargemonnais engagent le ministère Combes à persévérer dans sa lutte contre les congrégations et comme suite logique, à dénoncer sans retard le Concordat. La révolte des évêques et du clergé ayant mis l'Église Romaine hors la loi, maintenir le statu quo serait une déchéance; toute discussion serait une querelle byzantine.
    * Les citoyens de Callas, de Bargemon et des environs, au nombre de 300, envoient leurs félicitations au ministère Combes pour son énergie inébranlable dans la lutte contre les congrégations et l'engagent à présenter au Parlement le projet de la séparation des Églises et de l'État.
   * Le Syndicat des ouvriers en Chaussures, réunis en assemblée générale, déclare, à l'unanimité de ses membres, ne plus vouloir de prêtres salariés, plus d'Églises d'État, et engage le ministère Combes à dénoncer le Concordat pour que la République soit véritablement laïque et créer le budget des retraites ouvrières.
    Barjols
  * Les membres du Cercle de l'Union républicaine de Barjols émettent le vœu que le gouvernement, d'accord avec le Parlement, dénonce immédiatement le Concordat ; invitent le Parlement à décréter la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes, et à créer, à sa place, le budget des retraites ouvrières.
    *Le conseil municipal de Barjols, réuni hors séance, adresse au gouvernement de la République, et plus spécialement au citoyen Combes, président du conseil des ministres, ses félicitations pour l'énergie soutenue avec laquelle il poursuit la stricte application de la loi sur les Congrégations religieuses;
    L'engage à continuer sans faiblesse, l'œuvre démancipation  morale commencée;
    Par voie de conséquence, et pour répondre efficacement à l'audacieuse révolte de l'épiscopat français, demande au gouvernement de défense et d'action républicaine de déposer d'urgence, dès la rentrée des Chambres, un projet de loi tendant à la séparation de l'Église et de l'État, et à la suppression du budget des cultes, afin d'assurer, à tout jamais, la suprématie effective, rationnelle du pouvoir civil.
    * Les républicains de Barjols, réunis au nombre de 500, dans la salle du théâtre municipal, le dimanche 17 mai, à 9 heures du soir, considérant qu'en présence de la levée de boucliers qui vient de s'opérer dans les clans réactionnaires et cléricaux, il est du devoir de tous les républicains de se grouper et de se solidariser dans la pensée commune de l'avènement de la République laïque et uniquement laïque, adressent leurs sympathies au gouvernement d'action républicaine et en particulier à son vénéré président, M. Combes, pour son attitude  énergique dans l'application de la loi sur les congrégations; Considérant en outre, que jamais moment ne serait plus propice à dégager la République des griffes qui l'ont trop longtemps enserrées; qu'il est de l'intérêt supérieur de la République et de la Raison qui est la base d'un régime démocratique, de supprimer les subventions qu'elle accorde chaque années à ses ennemis éternels et irréductibles, que ce serait renier la tradition et les principes de la Révolution Française que de ne pas accomplir cette réforme qui a toujours été en tête de tous les programmes vraiment républicains;
    Engagent le Parlement à voter, sans retard, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du Concordat et du budget des cultes - s'adressent au Gouvernement pour qu'il use de son influence et de son autorité pour faire aboutir cette réforme essentielle à l'idée républicaine - Sûrs et certain du vote de la représentation Varoise, les républicains de Barjols profitent de cette circonstance pour lui adresser ses sympathies et ses remerciements anticipés.
    Besse
   * Les membres du Cercle de l'Union républicaine et socialiste de Besse, réunis au nombre de 150, adressent au ministère Combes leurs chaleureuses félicitations pour son attitude d'offensive anticléricale.
    Ils l'engagent, en outre, à poursuivre énergiquement l'œuvre dépuration commencée , en dénonçant le Concordat et en effectuant dans le plus bref délai possible, la séparation des Églises et de l'État.
    * Le groupe Émile Zola adopte après les discours anticléricaux des citoyens Georges Varoy et François Bouis, l'ordre du jour suivant :
    "Le Groupe Émile Zola, composé de 40 membres qui ne veulent pas de prêtres, engage le Gouvernement à procéder immédiatement à la séparation des Églises et de l'État. Il estime que les curés doivent être payés par ceux qui s'en servent, et non par l'ensemble des citoyens français, ce qui est contraire à la liberté de conscience."
   Brignoles
   * Le groupe d'Études Sociales de Brignoles, émet le vœu de voir le gouvernement se prononcer à brève échéance pour la séparation des Églises et de l'État.
    * Les électeurs républicains de Brignoles, réunis le 17 mai, au nombre de 200, après avoir entendu les citoyens Vigne, député, Bermores frères, demandent énergiquement au gouvernement la séparation des Églises et de l'État,  dénonciation du Concordat, la suppression du budget des cultes et de l'ambassade au Vatican;
Demandent ensuite le monopole de l'enseignement par l'État;
    Félicitent le ministère Combes et l'encouragent à persévérer dans la lutte entreprise contre le cléricalisme;
    Félicitent également les journaux l'Action et la Raison pour leur campagne anticléricale en faveur de la pensée libre et l'émancipation sociale, ainsi que les deux journaux républicains du Var, le Petit Provençal et le Petit Var.
    Félicitent de même les députés qui ont voté contre les congrégations et en particuliers les députés du Var.
    Carcès
   Les républicains et libres penseurs de Carcès, ne voulant pas rester indéfiniment dans la lutte engagée contre toutes les réactions, se sont réunis le dimanche soir 17 mai et ont voté, par acclamation, l'ordre du jour suivant :
    400 républicains réunis dans la salle du Café du Nord, envoient leurs saluts fraternels aux vaillants directeurs des organes l'Action et la Raison;
    Déclarent ne pas vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Draguignan
    Les citoyens de Draguignan, réunis au nombre de 500, salle de l'école communale de garçon, sous la présidence de M. Béranger, après avoir entendu les camarades Mortouly, Pascal, Vergotin, Cotlesep et Dousset
    Déclarent ne plus vouloir payer les prêtres;
    Réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
   Fayence
   Le Comité Socialiste, réuni dans son local habituel, a voté à l'unanimité l'ordre du jour suivant:
    Nous adressons nos sincères félicitations à M. Combes, président du conseil pour son action énergique dans l'application de la loi contre les congrégations, l'encourageons vivement à persévérer dans cette voie  en poursuivant son œuvre d'épuration en chassant jusqu'au dernier des frocards *** de notre république et le prie de dénoncer le Concordat pour *** l'affranchir de tous ces prêtres, sans distinction, qui font la guerre à la République avec l'argent qu'elle leur donne.

à appliquer la loi à toutes les congrégations et à faire la séparation des Églises et de l'État
    Fayence et Tourettes
   Les membres de la Libre Pensée de Fayence et de Tourettes, réunis en assemblée générale dans son local habituel, au Café de Pratier (?), le 17 mai 1903, relèvent le défi des moines et du clergé séculier;
    Adressent leurs félicitations au ministère Combes et en particulier au président du conseil, pour son attitude énergique à l'égard des moines rebelles à nos lois.
    Mais en présence de l'esprit de révolte manifesté ouvertement par le clergé séculier et régulier contre la loi sur les congrégations, les membres de la Libre Pensée expriment énergiquement le vœu que le gouvernement complète la loi du 1er juillet 1901, par la dénonciation immédiate du Concordat et la séparation des Églises et de l'État et le retour, à la nation des bien de mainmorte.
    Flayosc
  *  Les citoyens de Flayosc, membres du Cercle du Progrès Social et de la Libre Pensée, au nombre de 200, réclament, dans une pétition énergique, la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Ils émettent le vœu que les millions alloués annuellement aux services de sous-cultes, soient affectés à une caisse de retraite pour les vieux travailleurs
   *  Le conseil municipal de Flayosc, réuni le 17 mai, a voté à l'unanimité une adresse en ce sens au gouvernement, l'engageant
    Gonfaron
   Le Cercle des Travailleurs et Le Progrès social Gonfaronnais adoptent par acclamation l'ordre du jour suivant :
    En présence de l'attitude de toute la secte monacale et des cléricaux cherchant à mettre obstacle à l'application de la loi sur les associations, félicite le président du conseil, le citoyen Combes et tous ses collaborateurs et les engage à poursuivre, jusqu'au bout, l'œuvre d'assainissement en débarrassant la République de ses pires ennemis et désire que le Ministère appuie dès la rentrée des Chambres le projet de loi du citoyen de Pressensé, demandant la dénonciation du Concordat et la séparation des Églises et de l'État. La séance est levée aux cris de "Vive la République sociale !"
    Le Luc
   La Société de la Libre Pensée et tous les républicains anticléricaux de Luc (Var), réunis le 17 mai au Café du Commerce, au nombre de plus de 300, ont manifesté leur profond désir d'en finir avec le clergé officiel, que les prêtres soient payés par qui les emploie.
    Abrogation du budget des cultes.
    Dénonciation du Concordat.
    Séparation des Églises et de l'État.
    Le Muy
   Les membres du groupe ancien de la Libre Pensée engagent vivement le ministère Combes à continuer l'œuvre d'épuration sociale qu'il a commencée et l'invitent à présenter, dans un bref délai, une proposition de loi dénonçant le Concordat, supprimant le budget des cultes et séparant les Églises de l'État.
    Lorgues
   Les membres des Cercles républicains de Lorgues: l'Union Ouvrière, la colonne des Travailleurs, la Concorde, réunis dans leur salle respective, les républicains socialistes indépendants de la localité consultés individuellement:
    Félicitent le gouvernement d'action républicaine et en particulier M. Combes de l'énergie qu'il déploie à combattre les congrégations religieuses, l'engagent à les supprimer toutes, à séparer le plus vite possible les Églises de l'État et souhaitent que les 40 millions que l'État donne aux curés soient employés à alimenter une caisse destinée à procurer aux travailleurs une retraite pour leurs vieux jours.
    Ollioules
    Les républicains d'Ollioules félicitent les ministres républicains de leur attitude et les engagent à poursuivre la séparation des Églises et de l'État, ainsi que la suppression des conseils de guerre.
     Saint-Maximin
   Les membres du cercle Le Réveil social de SaintMaximin (Var) à l'unanimité, réunis intentionnellement aujourd'hui 17 mai, pour bien marquer l'idée qui doit présider la délibération.
    Considérant que le cléricalisme est la négation des principes immortels de 89;
    Considérant que la levée en masse des crosses épiscopales et l'attitude anticoncordataire du Clergé français est une protestation contre la politique républicaine du gouvernement;
    Demandent aux Chambres et au gouvernement, pour le salut de la République, la séparation des Églises et de l'État, et la suppression des congrégations.
     La Seyne
    Les Républicains Libres penseurs Seynois, réunis ce jour, en très grand nombre, après avoir entendu et approuvé les divers conférenciers, demandent instamment à M. le Président du Conseil, Combes, de soutenir énergiquement devant les Chambres le projet de loi de Pressensé, tendant à la séparation des Églises et de l'État.
    Ils demandent aussi le refus d'autorisation à toutes les congrégations religieuses et le retour à l'État de tous les biens dits de mainmorte, avec lesquels il serait possible de pouvoir constituer une caisse de retraites pour les travailleurs des deux sexes.
    Ils félicitent particulièrement le citoyen Claude de sa belle conférence; les journaux  l'Action et à la Raison  ainsi que tous les journaux anticléricaux de leur combat et se séparent aux cris de : "A bas la calotte !"
   Saint-Zacharie
   Le Cercle du 21 septembre, réuni en assemblée ordinaire le 17 mai 1903, dans son local habituel, sur la proposition des citoyens Robert et Verne, vote à l'unanimité de ses membres les plus vives félicitations au gouvernement d'action républicaine, Combes, pour l'énergie déployée au sujet de l'application ferme de la loi sur les congrégations.
    Il l'invite à poursuivre, sans faiblesse, la dénonciation du Concordat, la séparation des Églises et de l'État, la suppression du budget des cultes et la suppression de l'ambassade au Vatican, sans omettre le retour des biens de mainmorte à la nation.
    Solliès-Pont
   L'an 1903, le 17 mai, à deux heures du soir, les membres de la Libre Pensée anticléricale de Solliès-Pont réunis en assemblée générale, adressent à M. le président de la Chambre des Députés, l'ordre du jour suivant avec prière de vouloir bien le déposer sur le bureau de la Chambre.
    Considérant que le président du conseil poursuit une œuvre démocratique et laïque, il appartient à tous les libres penseurs de le seconder dans l'accomplissement de sa mission; il faut qu'il sache bien que s'il a devant lui une bande de cléricaux qui essaient de faire beaucoup de bruit avec leurs manifestations, il a aussi derrière lui un nombre considérable de sincères républicains anticléricaux qui sont prêts à le soutenir de toutes leurs forces.
    Les membres de la Libre Pensée de Solliès-Pont engagent tous les députés du Bloc de gauche à voter le projet de séparation des Églises et de l'État, présenté par le citoyen de Pressensé pour que la République soit débarrassée à jamais du mysticisme et du théologisme contemporains, qui sont les deux plus terribles ennemis de la Pensée Libre et de la raison.
   Toulon
    *Le Parti Républicain Toulonnais, réuni sur l'initiative de la Libre Pensée Anticléricale de Toulon et du comité de vigilance socialiste, considérant:
    Que la parti clérical n'a point oublié les excitations fanatiques qui ont amené les nombreux massacres des guerres de religion;
    Qu'il en ferait de même aujourd'hui s'il venait à s'emparer du pouvoir;
    Que pour rendre l'humanité libre et heureuse il est nécessaire de l'affranchir du joug odieux d'une religion abrutissante et du despotisme avilissant du pouvoir papal;
    Que la domination de l'Église a toujours entravé la marche en avant de la Raison et du progrès de la science et empêche ainsi toute évolution vers le Justice, la Liberté et l'Émancipation humaine;
    Déclare approuver le gouvernement de la République dans sa lutte contre les associations religieuses en révolte contre l'esprit laïque;
    Félicite le ministère présidé par le citoyen Combes pour l'énergie qu'il montre dans l'application de la loi contre les congrégations, l'encourage à rester ferme au poste de combat que lui a assigné la majorité républicaine du Parlement;
    Invite les Chambres a voter le projet de loi présenté présenté par le citoyen de Pressensé relatif à la séparation des Églises et de l'État;
    Envoie un salut fraternel aux vaillants polémistes des journaux l'Action et la Raison, les félicitent de leur beau geste, et les engage à continuer la lutte à outrance contre toutes les calottes.
    * (Le Progrès de Lyon) Une grande manifestation a eu lieu ce matin pour protester contre les prières publiques organisées aujourd'hui dans les églises.
    Une conférence a eu lieu; cinq mille personnes y assistaient.
    Plusieurs orateurs ont pris la parole. Ils ont fait le procès de l'Église et réclamé la séparation des Églises et de l'État.
    Après la conférence, à midi, un cortège d'environ trois mille personnes s'est formé et a parcouru les principales voies avec calme; mais devant la sous-préfecture un groupe de membres de la Patrie française, parmi lesquels MM. Dutheil-Delarochère, capitaine démissionnaire; Ballès, avocat, a voulu barrer le passage aux manifestants.
    Une bagarre s'est produite, au cours de laquelle MM. Mange, artiste peintre, et Ballès ont été blessés
    Des coups de canne ont été échangés et la police et la gendarmerie ont dû intervenir pour séparer les combattants. La manifestation s'est disloquée ensuite après avoir passé devant une église.

VAUCLUSE
  Apt
   Les membres du cercle "Le Bloc de gauche" d'Apt (Vaucluse), réunis au nombre de 350, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Avignon
    Les Libres Penseurs de Vaucluse adressent leurs chaleureuses félicitations à M. Francis de Pressensé pour son projet de loi relatif à la séparation des Églises et de l'État et à la police des cultes. Ils engagent vivement les députés et sénateurs de Vaucluse à signer ce projet de loi et à le voter lorsqu'il viendra en discussion à la Chambre et au Sénat.
  Gargas
   Les républicains de la commune de Gargas, à l'issue de la conférence Aline Virain, au nombre de 300, votent à l'unanimité les félicitations au ministère Combes pour l'énergie qu'il déplie à combattre les congrégations religieuses et l'invitent à poursuivre ses mesures d'assainissement moral en proposant au Parlement de dénoncer le Concordat, ce qui amènera la séparation des Églises et de l'État.
    Isle-sur-Sorgue
   Le Cercle socialiste et la Libre Pensée d'Isle-sur-Sorgues, réunis dans leur séance du 17 mai déclarent:
    Demander la séparation des Églises et de l'État, la dénonciation du Concordat et la confiscation des biens de mainmorte.
    Lagnes
   Les citoyens réunis le dimanche 17 mai 1903, au nombre d'une centaine environ, après avoir entendu l'éloquente conférence du citoyen Crémieu, avec les républicains et libres penseurs de Lagnes, déclarent ne plus vouloir payer les prêtres et réclament la séparation des Églises et de l'État, la laïcisation complète de la République.
    Lauris
   Un groupe de libres penseurs réunis pour protester contre les menées cléricales, adresse, à l'unanimité, au ministère Combes, ses sincères félicitations pour la lutte qu'il soutient contre les congrégations.
    Il l'engage en outre à poursuivre sans relâche, ni faiblesse, l'œuvre commencé dans le sens de la laïcisation complète de l'État, par l'abolition de la loi Falloux et la séparation des Églises et de l'État.
    Le groupe charge son député, M. Abel Bernard, qui a toute sa confiance, et qui, dans ses votes, exécute fidèlement son programme, de transmettre cette adresse à M. le président du Conseil.
    Le Groupe félicite aussi chaudement les journaux l'Action et la Raison pour leur marche en avant.
    Pertuis
    La Société cantonale de la Libre Pensée de Pertuis, dans sa séance du 16 courant:
    Envoie des félicitations au gouvernement d'action républicaine pour son attitude ferme; l'engage :
    1° A sévir rigoureusement contre les congrégations et congréganistes et tout le clergé séculier qui, du haut de leurs chaires, injurient la République et les Libres Penseurs;
    2° A soutenir de toute son énergie le projet de la séparation des Églises et de l'État, présentée par le citoyen F. de Pressensé;
    3° A abroger complètement la loi Falloux;
    4° A laïciser toutes les écoles, quelque soit le degré;
    5° A supprimer les emblèmes religieux  dans les écoles tribunaux et justice de paix;
    6° A créer une caisse de retraite pour la vieillesse avec l'argent provenant de la suppression du budget des cultes et des biens de main morte.
    La société la Libre pensée de Pertuis sollicite les citoyens H. Béranger, V. Charbonnel et Guy Téry d'être ses interprètes auprès du gouvernement, des sénateurs et députés du département du Vaucluse, d'appuyer soit par la parole ou par des votes, les présents vœux.
    Puymeras
   * Le Groupe de la Libre Pensée La Raison, réuni en assemblée générale le samedi 16 mai 1903.
    Considérant que la société ne saurait rester indifférente aux manœuvres inqualifiables auxquelles se sont livrés les défenseurs attitrés des congrégations.
    Considérant en ce qui concerne plus particulièrement la congrégation commerçante des Chartreux, que la polémique engagée par divers organes de sacristies paraissant dans nos région n'est, au fond, qu'un moyen jésuitique tendant à diminuer l'autorité du gouvernement.
    Considérant, en effet, que ces organes n'ont apporté aucune preuve de nature à porter atteinte à la probité du ministre des cultes et de son secrétaire général, qu'au contraire on ne retrouve mêlées dans cette affaire, que des personnes dévouées à la congrégation et notoirement connues pour leurs opinions réactionnaires et cléricales,
    Considérant que toutes les accusations de ces défenseurs des moines en révolte justifient l'action de la Pensée libre dont les membres déclarent ne reconnaître aucun dogme, aucune religion.
    Félicite le gouvernement de son énergie à appliquer la loi et l'engage à faire, le plus tôt possible, la séparation des Églises et de l'État qui sera le couronnement de son œuvre et qui assurera le triomphe définitif par la raison de la République sur les puissances d'obscurantisme.
    Émet le vœu que les conseils de guerre soient supprimés en temps de paix.
    * Le Groupe Socialiste et le Cercle Républicain de Puymeras ont émis le même vœux.
    Visan
    Les membres du Cercle d'Action républicaine de Visan (Vaucluse), réunis le 10 mai 1903 en assemblée générale, adressent à l'unanimité au Ministère d'Action Républicaine et particulièrement au président, le citoyen Combes, leurs plus vives félicitations pour la lutte acharnée qu'ils mènent contre les congrégations de tous ordres. Ils l'engagent à persévérer dans cette voie, en généralisant le refus d'autorisation et en pressant la discussion et le vote par les Chambres des principales réformes politiques et économiques, qui seules peuvent nous donner la véritable République laïque et sociale :
    1° Séparation des Églises et de l'État;
    2° Abrogation de la loi Falloux, avec monopole de l'enseignement gratuit, uniforme, accessible à tous, suivant les aptitudes et le mérite;
    3° Confiscation des biens de mainmorte qui serviront ainsi à établir des caisses de retraites pour les travailleurs des champs et des villes;
    4° Vote, à bref délai, de l'impôt progressif sur le revenu;
    5° Abolition des conseils de guerre en temps de paix.

VIENNE
  Charroux
    Dans sa réunion plénière du 17 mai, la section de la Ligue des Droits de l'Homme et du Citoyen de Charroux, a voté à l'unanimité de chaleureuses félicitations à M. le président du conseil au sujet de sa politique nettement anticléricale.
    La section a également adopté à l'unanimité les vœux suivants:
    1° Suppression du budget des cultes;
    2° Abrogation de la loi Falloux;
    3° Suppression de toutes les congrégations;
    4° Arbitrage international, plus particulièrement avec l'Angleterre où l'opinion publique est favorable à ce projet.
    5° Révision du procès de Rennes afin que la lumière se fasse complètement sur l'affaire Dreyfus.
  Chauvigny
   * Les Républicains de toutes écoles, réunis le samedi 23 mai, salle Gourdeau, à la conférence antireligieuse du citoyen E. Lévêque, dévoilant les erreurs du dogme et les hypocrisies des cléricaux, félicitent M. Combes pour son attitude anticléricale vis-à-vis des congrégations, l'engagent à persévérer dans cette voie et à voter au plus vite la suppression du budget des cultes, la séparation des Églises et de l'État, et le monopole de l'enseignement.
    Vive la République laïque et sociale ! A bas toutes les calottes !
  * Les membres de la Libre Pensée Le Monde Nouveau, de Chauvigny, réuni le 16 mai au siège social en séance extraordinaire à l'appel lancé dans toute la France par l'Association Nationale des Libres Penseurs comptent sur la rentrée des Chambres le 20 mai, et l'attitude anticléricale du ministère Combes pour faire voter le projet de Pressensé, c'est-à-dire le triomphe de Pensée Libre;
    Et se séparent aux cris de :
    "A bas les calottes !"
    * Les Citoyens républicains chauvinois anticléricaux, socialistes, révolutionnaires, félicitent la vigoureuse campagne anticléricale menée par tous les journaux républicains et notamment, l'Action et la Raison, contre les Églises, et les engagent à poursuivre jusqu'au bout par tous les moyens, la séparation des Églises et de l'État, la suppression des prêtres salariés, la dénonciation du Concordat et la suppression des conseils de guerre.
    A bas toutes les calottes et vive l'humanité !
    * La Chambre syndicale des ouvriers carriers de Chauvigny, réunie en assemblée extraordinaire, le 21 mai 1903, vote un ordre du jour de confiance au ministère Combes, et l'engage à poursuivre sa marche en avant contre toutes les congrégations, ennemies de tout progrès. Vive la société laïque !

YONNE
    Ancy-le-Franc
   La Ligue des droits de l'homme et du citoyen (section de Ancy-le-Franc) émet le vœu que le Comité central et toutes les sections de la Ligue interviennent auprès de leurs représentants pour leur faire voter le projet de loi sur la séparation des Églises et de l'État présenté par le citoyen Francis de Pressensé.
    Félicite hautement le ministère Combes pour son attitude énergique dans l'application de la loi sur les congrégations.
    Boeurs-en-Othe
     La société de Libre Pensée l'Union de Boeurs-en-Othe, réunie en la salle de la Mairie, le 14 mai 1903, sous la présidence du citoyen Guyot, adopte à l'unanimité l'ordre du jour suivant :
    Elle félicite le gouvernement de ses mesures énergiques vis-à-vis des congrégations, l'invite à persévérer dans cette voie et à prononcer la dissolution des congrégations existantes.
    Elle adresse à la Chambre un appel ayant pour but : la suppression des prêtres salariés et des évêques fonctionnaires.
    Jussy
    Le Groupe d'études sociales de Jussy, réuni extraordinairement le 16 mai 1903, adresse ses félicitations au président du conseil pour la fermeté qu'il apporte dans l'exécution des décrets visant les congrégations, émet le vœu que, dès la rentrée des Chambres, comme sanction aux manifestations des évêques, il dépose un projet de dénonciation du Concordat et qu'il le soutienne énergiquement.
    Considérant que ce sera le seul moyen d'assurer la paix au milieu des populations trop souvent troublées par les excitations des partis.
    Plus de prêtres salariés; plus d'Églises d'État, plus d'évêques fonctionnaires !
    Vive la République sociale !
    Sens
    Les groupes républicains sénonais : La Loge Maçonnique, le Cercle républicain, le Groupe socialiste révolutionnaire et la section de la Ligue des droits de l'Homme, réunis dans le but d'une entente pour une ligne de conduite politique commune , réclament du ministère l'initiative des réformes suivantes :
    1° La dénonciation du Concordat;
    2° La suppression du budget des cultes, la remise aux communes des édifices servant au culte;
    3° La suppression du territoire de la République et de se colonies de toutes les congrégations religieuses d'homme et de femmes, le retour de leur bien à la nation, pour être affectés à la création d'une caisse de retraite;
    4° L'abrogation de la loi Falloux.
    Saint-Clément
    Le Groupe socialiste de Saint-Clément (Yonne), réuni extraordinairement, adresse ses félicitations à M. le président du Conseil pour la fermeté qu'il apporte dans l'œuvre d'épuration entreprise; émet le vœu qu'il soutienne avec énergie le projet de Pressensé tendant à la dénonciation du Concordat afin de nous débarrasser au plus vite de tous ces parasites.
    Pus de prêtres salariés, plus d'évêques fonctionnaires, plus d'Églisesd'État !
    Vive la République sociale !

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     L'enthousiasme des reportages est certain. Normal, dans un journal qui fut l'instigateur de ces réunions!  Mais s'il n'y avait pas eu cet élan républicain, peu ou pas rapporté par les autres journaux, il n'y aurait peut-être pas eu, 3 jours plus tard 247 députés pour voter l'urgence d'un débat sur la séparation alors que 278 s'y opposaient. "Il n'y a plus que 30 députés à convaincre" se réjouissait Gustave Hubbard. Il est vrai qu'à la même séance, 313 députés contre 217 avaient approuvé la politique anticléricale du Gouvernement - les articles de la loi de séparation seront votés, deux ans plus plus tard, par une majorité de cet ordre. - Et  dans les jours qui suivirent, entre le 26 mai et le 25 juin, 5 propositions de loi furent déposées. Il n'y avait eu, jusqu'alors que celui de M. de Pressensé et il faudra attendre le 10 novembre 1904 pour le (catstrophique) projet gouvernemental.
     La commission présidée par Ferdinand Buisson et rapportée par Aristide Briand, décidée le 20 octobre 1902, aurait sans doute encore attendu au-delà du 18 juin (8 mois !)  - elle avait été formée la semaine précédente - pour entamer ses travaux puisqu'elle avait pour mission d'étudier les propositions .
     La prophétie de René Goblet s'était accomplie.

ACCEUIL

Travail réalisé par Maurice Gelbard
9, chemin du clos d'Artois
91490 Oncy sur Ecole
Ce travail à nécessité de nombreuses heures de recherche. Il en aurait fallu beaucoup plus pour éplucher la presse locale de l'époque. Si des citoyens locaux avaient envie de le faire pour enrichir cette page, ils seraient les bienvenus.