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16 mai 1905

       * Dépôt, par M. le ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, d'un projet de loi sur les maladies professionnelles

suite de la discussion du projet et des propositions de loi
concernant la séparation des Églises et de l'État.
(20° journée ; réduite et annotée)

M. le président : Nous nous sommes arrêtés hier, messieurs, à l'article 4 bis.
    Avant de donner lecture des amendements présentés sur cet article, il y a lieu d'appeler la Chambre à statuer sur la suppression du premier paragraphe de l'article 4 bis qui est demandé par plusieurs de nos collègues, M. Affray, M. Gayraud, M. Thierry et plusieurs de ses collègues.
    Ce premier paragraphe de l'article 4 bis est ainsi conçu :
    "Ceux des biens visés à l'article précédent qui proviennent de l'État et qui ne sont pas grevés d'une fondation pieuse feront retour à l'État."
...
    Je mets aux voix l'amendement de  M. Affray, M. Gayraud, M. Thierry et plusieurs de ses collègues tendant à la suppression du premier paragraphe de l'article 4 bis ...
    ... S'il est repoussé, les deux autres amendements tomberont.
...
(L'amendement est repoussé par 310 voix contre 247)

    J'appelle d'abord l'amendement de M. Dumont, qui tend à rédiger comme suit le premier paragraphe de l'Article 4 bis :
    "Ceux des biens visés à l'article précédent qui proviennent de l'État lui feront retour. Ils seront, par décret rendu en conseil d'État, attribués à des œuvres d'éducation morale, d'assistance et de prévoyance existant dans les limites territoriales des anciens établissements publics supprimés."
...
M. le rapporteur : La commission a examiné aujourd'hui même l'amendement présenté par l'honorable M. Dumont ; elle lui demande de vouloir bien en distraire le deuxième paragraphe qui vise l'affectation des biens qui, demain, feront retour à l'État aux termes du premier paragraphe de l'article 4 bis.
    Déjà une série d'amendements ou plutôt de dispositions additionnelles ont été proposées visant l'emploi qu'il conviendra de faire des sommes rendues disponibles par suite de la séparation des Églises et de l'État. Nous demandons à M. Dumont de vouloir bien réserver pour le moment où seront discutés ces divers amendements, le deuxième paragraphe de sa proposition.
    Quand à la première partie, la commission l'a examinée et l'a adoptée d'autant plus volontiers qu'elle est en somme conforme sinon à son texte, du moins à l'esprit qui le lui avait dicté.
...
    Par conséquent, ..., elle proposerait à la Chambre de modifier ainsi le premier paragraphe de l'article 4 bis. Au lieu de :
     "Toutefois, ceux des biens  qui proviennent de l'État et qui ne sont pas grevés d'une fondation pieuse feront retour à l'État.", le paragraphe serait ainsi rédigé :
     "Toutefois, ceux des biens  qui proviennent de l'État et qui ne sont pas grevés d'une fondation pieuse faite depuis le Concordat, feront retour à l'État."
...
M. Charles Dumont : J'estime que les membres de la majorité républicaine doivent apporter dans la discussion de cette loi un esprit continuel de transaction. J'accepte donc le texte proposé par M. le rapporteur pour la première partie de mon amendement.
    Quant à la seconde partie, j'exprime le regret que ce ne soit pas dès maintenant que la commission accepte la théorie de l'affectation voisine dont nous aurons plusieurs applications prochaines à réclamer. Cependant, dans la même pensée de transaction, j'accepte la proposition.
    C'est donc mon amendement tel que la commission a bien voulu le rédiger que je demande à M. le président de mettre aux voix. (Très bien ! très bien ! à gauche.)
...
M. le président : ... Le texte de la commission est ainsi modifié....
    Avant de continuer la discussion sur ce point, je suis obligé d'appeler les autres amendements. Celui de M. Dumont a disparu : le texte de la commission viendra à son heure et c'est à ce moment que nos collègues pourront demander la parole.
...
    Je vais maintenant appeler successivement les autres amendements.
    Le premier, présenté par MM. Louis Vigouroux, Chavoix, Empereur, d'Iriart d'Etchepare, Muteau et Saumade, tend à remplacer le premier paragraphe par le suivant :
    "Ces associations ne pourront aliéner, échanger ou hypothéquer les biens qui leur auront été attribués, ni en modifier la destination, sans avoir obtenu l'approbation du préfet en conseil de préfecture. En cas de non-approbation, il sera statué par décret en conseil d'État."
(Amendement repoussé par 528 voix contre 29)
...
    Nous en arrivons à l'amendement déposé par M. Sénac, qui est ainsi conçu :
    "Toutefois, les droits qui ont été conférés auxdites associations par l'article 4 qui précède, s'éteindront par le fait seul de la dissolution de l'association ou par son inutilité reconnue après enquête administrative.
    "Après cet événement, les mobiliers et immobiliers de toute nature confiés auxdites associations, ceux advenus depuis par donations, testaments ou tout autre manière, grevés ou non de fondations pieuses, feront retour de plein droit au domaine public national, départemental ou communal dont ils sont l'accessoire.
    L'État, les départements, les communes pourront de nouveau et à toute époque en remettre l'usufruit aux fidèles qui s'associeront régulièrement pour assurer l'exécution des obligations et de l'usufruit dont ils accepteraient les charges."
...
M. Ferdinand Buisson, président de la commission : Messieurs, la commission a délibéré sur le texte nouveau présenté par M. Sénac, et elle a l'honneur de vous prier de repousser son amendement.
.....
M. Sénac : ... j'accepte de retirer mon amendement.

M. le président : ...
    MM. Auffray et Paul de Beauregard proposent de substituer à la rédaction de la commission le texte suivant :
    "Les produits de ceux de ces biens qui proviennent de l'État seront abandonnés aux associations cultuelles à la condition pour celles-ci de les affecter soit aux besoin du culte, soit, pour ceux de ces biens grevés d'une fondation pieuse, à l'exécution des charges de la fondation."
(L'amendement repoussé par 311 voix contre 249, et la suite de la discussion est reportée au lendemain au lieu du surlendemain, malgré des protestations de surcharge de travail ; mais les députés revenaient de vacances)
 
 
 

©Maurice Gelbard
9, chemin du clos d'Artois
91490 Oncy sur École
ISBN 2 - 9505795 -2 - 3