LE MINISTRE DE
L'INTERIEUR
à
Monsieur le MINISTRE DES FINANCES
Direction du Budget
Bureau Territoire d'Outre-Mer
OBJET : Service du culte à la Guyane
REFER : Votre lettre n° 4119 du 12 Avril 1946 -
Vous avez bien voulu me communiquer un rapport du 22 janvier dernier
par lequel le Préfet de la Guyane et du territoire de l'Inini
vous signalait la situation du culte catholique dans ce nouveau
département français.
Pour ma
part, j'estime qu'en raison de la pauvreté des habitants de la
Guyane et de la nécessité de les soustraire aux
influences étrangères que favoriserait un départ
des missionnaires catholiques, il est souhaitable, ainsi que le
suggère 1s Préfet, de maintenir la rétribution
des desservants les subventions pour la construction et les
réparations des édifices cultuels ainsi que les
subventions aux congrégations de femmes assurant le service
des diverses oeuvres de bienfaisance, notamment des
léproseries.
J'estime cependant qu'il y aurait intérêt
pour des motifs d'opportunité politique, à maintenir
les pratique actuelle de la rétribution ecclésiastiques
par le département de la Guyane et non par le budget de
l'Etat en conséquence, le Gouvernement lui allouerait une
subvention spéciale dans la mesure où ses recettes
propres ne suffiraient pas à assurer une existence décente
au clergé, ainsi que le fonctionnement des oeuvres sanitaires
relevant des congrégations.
Je vous
signale toutefois que le Préfet commet une erreur en
assimilant le régime des cultes à la Guyane au régime
actuellement en vigueur dans les départements du Haut-Rhin, du
Bas-Rhin et de la Moselle;, qui seule possèdent le statut
«concordataire» de la loi du 18 Germinal, an XI. En
effet, cette loi n'a jamais été appliquée à
la Guyane qui a toujours été considéré
comme pays de missions parmi les infidèle, dont les frais de
culte ont été assumés à l'origine par le
Ministère de la Marine, puis par le Ministère des
Colonies.
La statut religieux de la Guyane
n'étant pas régi par un concordat dépend
uniquement du Gouvernement français sans droit de regard du
Saint-Siège.
En damier lieu, ainsi
qu'en fait foi le projet de budget pour 1947, les traitements des
ecclésiastiques figuraient eu budget du Conseil Général
sous le chapitre II, article 6. Quant aux subventions an faveur des
congrégations religieuses elles figurent sous diverses
rubriques et notamment à l'article 3 du chapitra 12 (Asile de
l'Acarouany et Ecole Marchou).
27 Mai 1948
Signé
: Jules MOCH
Source : Archives
préfectorales de Guyane