correspondant aux "liens" construits
pour éclairer certains mots de ma recherche sur la loi régissant
les associations et sur la loi de Séparation des Églises
et de l'État. Il a été réalisé avec
l'aide du dictionnaire Hachette 1997, la Chronologie Universelle du monde
contemporain de Marc Ferro, de l'Encyclopædia Universalis France
... et de mes recherches propres (quand même !)
Il est forcément incomplet.
Accueil
Anticléricalisme
Mouvement et attitude politiques destinés à retirer aux
institutions religieuses leur influence sur la société et
l'Etat. Jusqu'au XVIIIè siècle, l'ensemble des sociétés
européennes a été régi par des institutions
religieuses d'Etat , nationales ( pays protestants et orthodoxes ) ou universelles
( pays catholiques ).Ce pouvoir économique, social ou culturel a
été contesté autant par le mouvement des Lumières
et les révolutionnaires français, que par certains souverains
et ministres adeptes du despotisme éclairé. La Révolution
française a connu une phase anticléricale à partir
de 1792 qui s'acheva avec la signature du Concordat de 1801. A partir de
1848, l'anticléricalisme est une des valeurs essentielles des mouvements
républicains, libéraux bourgeois, ou ouvriers qui s'insurgent
contre la volonté du Pape de contrôler
les esprits . Son objectif initial fut d'obtenir la séparation
de l'Eglise et de l'Etat. Il visa ensuite l'émergence d'une idéologie
laïque. En France, il mobilisa largement la petite bourgeoisie dans
les années 1890-1900 ( le parti radical)
Antisémitisme
en Algérie:
1875; Une vague de troubles, qui sont le
fait de colons français, part d'Alger pour s'étendre à
Tlemcen, puis à Constantine, pour gagner Sétif et Batna.
En 1897, la "crise anti-juive" culmine dans l'Oranais.
Une partie des colons s'oppose à l'intégration des juifs
qui ont acquis la citoyenneté française grâce au décret
Crémieux (24 octobre 1870) qui déclare "citoyens français
les israélites indigènes des départements de l’Algérie".
Cette vague d'antisémitisme gagne l'ensemble du pays, notamment
Alger et Constantine. C'est dans ce contexte qu'Edouard Drumont sera élu
député d'Alger en 1898 ; tout comme monsieur Marchal
, journaliste, qui fera ce qu'il faudra en politique locale pour être
populaire et se faire élire comme candidat "antijuif"
La révocation du décret Crémieux
sera incluse dans les honteuses mesures antisémites prises par le
gouvernement de Vichy sous l'autorité du maréchal Pétain,
le 7 octobre 1940. L'abolition de ces mesures se fera le 26 octobre 1943,
5 mois après l'arrivée du général de Gaulle
à Alger, où il forme le comité provisoire de la France
non occupée.
Monsieur Georges Bénard
m'apprendra
que le "décret Crémieux", signé également par
Gambetta, provoquera aussi une guerre religieuse chez les populations musulmanes
exclues de cette mesure de naturalisation collective; le sang coulera.
Dénoncé comme inconstitutionnel par le commissaire civil
envoyé sur place, le décret sera l’objet d’une requête
tendant à son abrogation, formulée par le gouverneur général
de l’Algérie et adressée au gouvernement Thiers; celui-ci
ne le rapportera pas.
Je vous invite également, pour plus de précisions,
à consulter le
texte de Mme Mireille Attias à propos de l'histoire des juifs
d'Oran.
Arménie
: En 1880, une révolte kurde se lève contre l'Etat ottoman,
témoignant de la naissance d'un nationalisme kurde. Elle prendra
rapidement le caractère d'un djihad contre les Arméniens.
Le sultan exploitera habilement ce fait pour rallier les grandes familles
kurdes à sa cause panislamiste. Les nationalistes arméniens
seront soutenus en 1882 par la Grande-Bretagne.
En 1885, le parti révolutionnaire Armenakan
sera crée pour organiser la résistance arménienne
face aux persécutions turco-kurdes. Les Arméniens en exil
à Genève créent, en 1887, le mouvement Hentchak pour
réclamer, comme le parti Armenakan, la suppression de la tutelle
ottomane sur les Arméniens de l'Empire. La Fédération
révolutionnaire arménienne( Dachnak) est fondée en
1890 à Tiflis. Au même moment, le Hentchak appelle les nationalistes
arméniens d'Istanbul à manifester , dans les rues, leur soutien
à la cause des Arméniens d'Anatolie centrale.
En 1891, la Porte crée des contingents de
cavalerie légère kurdes chargés du maintien de l'ordre
en Anatolie. Ils sont officiellement dirigés contre les Russes et
le Anglais. Ils vont accroître les tensions entre Arméniens
et Kurdes, ces derniers donnant un caractère de djihad à
leur mission.
En août 1894, cinq mille Arméniens
sont massacrés en Petite Arménie. Perpétré
par les Turques et les Kurdes, ce massacre est cautionné par le
sultan ottoman Abdülhamid. Le mouvement Hentchak avait appelé
à la révolte contre les Kurdes. Cette action suscite une
grande émotion en Europe, où naît un important mouvement
arménophile.
En 1896, la guerre entre Kurdes et Arméniens
redouble d'intensité alors que le nationalisme arménien prend
un caractère de plus en plus révolutionnaire.
Le 27 avril 1915, Istanbul décide du transfert
des populations arméniennes de Van, Bitlis et Erzurm vers l'Iraq,
la Syrie et la Cilicie. Ces déplacements causeront la mort de milliers
d'Arméniens. Un Etat arménien indépendant sera proclamé
en mai à Van. Il y sera répondu le 2 juin par un décret
qui décide de l'extermination des Arméniens de Turquie. Il
y aura environ 1,5 millions de victimes.
Babeuf
(François Noël,
dit Gracchus) (Saint-Quentin, 1760 ; Vendôme, 1797), révolutionnaire
français, fondateur du babouvisme. Chef de la "conjuration des Égaux"
(1796), dirigée contre le Directoire, il fut dénoncé
et exécuté. © Hachette Livre, 1997
Barthou (Louis) (Oloron-Sainte-Marie, 1862 ; Marseille, 1934), homme politique français. Il chercha à resserrer les alliances avec les pays d’Europe centrale, et fut assassiné en même temps que le roi Alexandre Ier de Yougoslavie. Académicien français (1918). © Hachette Livre, 1997
Blanqui (Louis Auguste) (Puget-Théniers, 1805 ; Paris, 1881), homme politique et théoricien socialiste français. Il définit l’action révolutionnaire comme la préparation d’un coup d’État permettant d’instaurer une dictature ouvrière. Il fut plusieurs fois emprisonné. © Hachette Livre, 1997. Le premier, il mit en avant la nécessité de construire un parti de " révolutionnaires professionnels". Le blanquisme servira à Lénine pour définir une stratégie révolutionnaire par opposition au putschisme.
Boulanger
(Georges) (Rennes, 1837
­ Ixelles, Belgique, 1891), général français.
Ministre de la Guerre (1886-1887), il acquit une immense popularité
de 1886 à 1889, cristallisant divers courants nationalistes. Il
hésita devant le coup d’État, fut inculpé de complot
et s’enfuit en Belgique (1889), où il se suicida sur la tombe de
sa maîtresse. © Hachette Livre, 1997
Broglie (Albert, duc de) (Paris, 1821 ; id., 1901), historien et homme politique français; président du Conseil en 1873-1874 et en 1877; allié monarchiste de Mac-Mahon. Académie française (1862). © Hachette Livre, 1997
Carmaux. Petite ville du Tarn traditionnellement dominée par une famille de hobereaux paternalistes. L a révolte y couvait depuis quelques années. Pour faire pièce à l'autorité du marquis de Solages, député local et grand patron des mines, la population ouvrière a élu maire un des siens, Jean-baptiste Calvignac. Le renvoi de celui-ci, accusé par l'administration d'absences trop fréquentes, met le feu aux poudres. Le 16 août 1892, les mineurs prennent d'assaut la direction et déclenchent une grève qui va durer deux mois et demi. Soutenu par la population locale et les leaders du socialisme à la Chambre, les mineurs de Carmaux finissent par obtenir gain de cause. le marquis de Solage démissionne de son poste de député. Pour le remplacer, les socialistes font appel à Jaurès . Après quelques hésitations il accepte.
Cinquième colonne : C'est une invention de la guerre psychologique des nationalistes espagnols quand, en 1936, ils convergeaient en quatre colonnes vers Madrid, la capitale républicaine. Leur radio annonçait que leur "cinquième colonne" était déjà sur place; ce qui désorganisa la défense en faisant régner la suspicion.
Cette expression est tout de suite devenue le synonyme d'une armée
secrètement infiltrée et sabotant les arrières.
Les nazis, convaincus que la conquête par l'intérieur
d'un pays n'est qu'une question d'argent et d'organisation, essayèrent,
comme les fascistes italiens, d'influencer la presse et l'opinion publique
française en finançant des associations existantes. Cette
"cinquième colonne" n'est pour rien dans la débâcle
de 1940, mais constituera l'ossature de la Collaboration franco-nazie.
Code civil des Français
(Code Napoléon), rédigé, à partir de 1800,
sur l’ordre du Premier consul, par Tronchet, Bigot de Préameneu,
Maleville et Portalis, et promulgué le 21 mars 1804. Il recueillait
et mettait en harmonie le droit en vigueur sous l’Ancien Régime,
le droit coutumier et le droit romain. Il comprend 3 livres concernant:
les personnes (500 art.), les biens (200 art.) et les différentes
manières dont on acquiert la propriété (plus de 2000
art.).
© Hachette Livre, 1997
Art. 713 : Les biens qui n'ont pas de maître appartiennent
à l'Etat.
Art. 910 : Les dispositions entre vifs ou par testament, au
profit des hospices, des pauvres d'une commune, ou d'un établissement
d'utilité publique, n'auront leur effet qu'autant qu'elles seront
autorisées par une ordonnance royale ( un décret).
Art. 1832 : La société est un contrat
par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent de quelque chose en
commun en vue de partager un bénéfice.
Code Pénal .Celui dont il est question dans cette recherche a été écrit à le demande de Napoléon 1er en 1810. Il fut "revisité" en 1832. On lui reprochera, plus tard, de protéger les bien publics et non l'individu. Il sera remplacé par un Nouveau Code en 1992. Ce dernier est partagé en quatre parties : il traite des peines (L.I), des personnes punissables (L.II), des crimes et délits (L.III) et des contraventions de police (L.IV)
Les
articles 291 à 294 n’apparaissent plus dans le Code ; Ils
sont signalés comme abrogés par la loi du 1er juillet 1901
Extraits d'un code de 1921, le texte suivant devrait être
peu éloigné de ce qu'il était en 1901.
Une Ordonnance, Ord n°60-529 du juin 1960 : modifiera
certaines dispositions du Code pénal en vue de faciliter le maintien
de l’ordre, la sauvegarde de l’Etat et la pacification de l’Algérie
– il n’y a plus de distinction entre sûreté
extérieure et intérieure de l’Etat ; il n’y a plus que la
sûreté de l’Etat)
LIVRE TROISIEME.
DES CRIMES, DES DÉLITS ET DE LEUR PUNITION.
TITRE PREMIER.
Crimes et délits contre la chose publique.
CHAPITRE 1er
Crimes et délits contre la sûreté
de l'État.
SECTION PREMIERE.
DES CRIMES ET DELITS CONTRE LA SÛRETE EXTERIEURE
DE L'E'TAT.
75. Tout Français qui aura porté les armes contre la France sera puni de mort.
76. Quiconque
aura pratiqué des machinations ou entretenu des intelligences avec
les puissances étrangères ou leurs agents, pour les engager
à commettre des hostilités ou à entreprendre la guerre
contre La France, ou pour leur en procurer les moyens, sera puni de mort.
Cette disposition
aura lieu dans le cas même où lesdites machinations ou intelligences
n'auraient pas été suivies d'hostilités.
77. Sera également puni de mort quiconque aura pratiqué des manœuvres ou entretenu des intelligences avec les ennemis de l'Etat, à l'effet de facilité leur entrée sur le territoire et dépendances de la République, ou de livrer des villes, forteresses, places, postes, ports, arsenaux, vaisseaux ou bâtiments appartenant France, ou de fournir aux ennemis des secours en hommes, argent, vivres, armes ou munitions, ou de seconder les progrès de leurs armes sur les possessions contre les forces françaises de terre ou de mer, en ébranlant la fidélité des officiers, soldats, matelots ou autres, envers l'Etat, soit de toute autre manière.
78. Si la correspondance avec les sujets d'une puissance ennemie, sans avoir pour objet l'un des crimes énoncés en l'article précédent, a néanmoins eu pour résultat de fournir aux ennemis des instructions nuisibles à la situation militaire ou politique de la France ou de ses alliés, ceux qui auront entretenu cette correspondance seront punis de la détention, sans préjudice de forte peine, dans le cas où ces instructions auraient la suite d'un concert constituant un fait d'espionnage.
79. Les peines exprimées aux articles 76 et 77 seront les mêmes, soit que les machinations ou manœuvres énoncées en ces articles aient été commises envers la France, soit qu'elles l'aient été envers les alliés de la France, agissant contre l'ennemi commun.
80. Sera puni des peines exprimées en l'article 78 tout fonctionnaire public, tout agent du Gouvernement ou toute autre personne qui, chargée ou instruite officiellement, ou à raison de son état, du secret d'une négociation ou d'une expédition, l'aura livré aux agents d'une puissance étrangère ou de l'ennemi.
81. Tout fonctionnaire
public, tout agent, tout préposé du Gouvernement, chargé,
à raison de ses fonctions, du dépôt des plans de fortifications,
arsenaux ports ou rades, qui aura livré ces plans ou l'un de ces
plans à l'ennemi ou aux agents de l'ennemi, sera puni de mort.
Il sera puni de la détention,
s'il a livré ces agents d'une puissance étrangère
neutre ou alliée.
82. Toute autre
personne qui, étant parvenue, par corruption, fraude ou violence,
à soustraire lesdits plans, les aura livrés ou à l'ennemi
ou aux agents d’une puissance étrangère, sera punie comme
le fonctionnaire ou agent mentionné dans l'article précédent,
et selon les distinctions qui y sont établies.
Si lesdits plans se
trouvaient sans le préalable emploi en de mauvaises voies, entre
les mains de la personne les a livrés, la peine sera, au premier
cas mentionné dans l'article 81, la déportation ;
Et au second cas
du même article, un emprisonnement de deux à cinq ans.
83. Quiconque aura recelé ou aura fait receler les espions ou les soldats ennemis envoyés à la découverte et qu'il aura connu pour tels sera condamné à la peine de mort.
84. Quiconque aura, par des actions hostiles, non approuvées par le Gouvernement, exposé l'Etat à une déclaration de guerre, sera puni du bannissement; et guerre s'en est suivie, de la déportation.
85. Quiconque aura, par des actes non approuvés par le gouvernement, exposé des Français à éprouver des représailles, sera puni du bannissement.
SECTION Il.
DES CRIMES CONTRE LA SURETE INTERIEURE DE L'ETAT.
1er. Des attentats et complots dirigés contre le gouvernement de la République.
86. (abrogé)
87
L’attentat dont le but est, soit de détruire ou de changer le Gouvernement,
soit d'exciter les citoyens ou habitants à s'armer contre lui, est
puni de la peine la déportation dans une enceinte fortifiée
88. L'exécution ou la tentative constitueront seuls l'attentat.
89. Le complot ayant pour but les crimes
mentionnés à l'article 87, s'il a été suivi
d'un acte commis ou commencé pour en préparer l'exécution,
sera puni de la déportation.
S'il n'a été
suivi d'aucun acte commis ou commencé pour en préparer l'exécution,
la peine sera celle de la détention
Il y a complot dès que la résolution
d'agir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs
personnes.
S'il y a eu proposition faite
et non agréée de former un complot pour arriver aux crimes
mentionnés dans les articles 86 et 87, celui qui aura fait une telle
proposition sera puni d'un emprisonnement d'un an à cinq ans. Le
coupable pourra de plus être interdit, en tout ou en partie, des
droits mentionnés en l'article 42.
Il. - Des crimes tendant à troubler l'État par la guerre civile, l'illégal emploi de la force armée, la dévastation, et pillage public (la peine de mort a été abolie en matière politique et remplacée par la déportation dans une enceinte fortifiée)
91. L'attentat
dont le but sera, soit d'exciter la guerre civile en armant ou en portant
les citoyens ou habitants à s’armer les uns contre les autres, soit
de porter la dévastation, le massacre et le pillage dans une ou
plusieurs communes, sera puni de mort.
Le complot ayant pour but
l'un des crimes prévus au présent article, et la proposition
de former ce complot, seront punis des peines portées en l'article
89, suivant les distinctions qui y sont établies.
92. Seront punis de mort ceux qui auront levé ou fait lever des troupes armées, engagé ou enrôlé, fait engager ou enrôler des soldats, ou leur auront fourni ou procuré des armes ou munitions, sans ordre ou autorisation légitime.
93. Ceux qui,
sans droit ou motif légitime, auront pris le, commandement d'un
corps d'armée, d'une troupe, d’une flotte, d'une escadre, d'un bâtiment
de guerre, une place forte, d'un poste, d'un fort, d'une ville;
Ceux qui auront retenu, contre l’ordre du Gouvernement,
un commandement militaire quelconque;
Les commandants qui auront tenu leur armée
ou troupe rassemblée après que le licenciement ou la séparation
en auront été ordonnés seront punis de la peine de
mort.
94. Toute personne
qui, pouvant disposer de la force publique, en aura requis ou ordonné,
fait requérir ou ordonner l'action ou l'emploi contre la levée
des gens de guerre légalement établie, sera punie de la déportation.
Si cette réquisition
ou cet ordre ont été suivis de leur effet, le coupable sera
puni de mort.
95. Tout individu qui aura incendié ou détruit par l'explosion d'une mine des édifices, magasins, arsenaux, vaisseaux, ou autres propriétés appartenant à l’Etat puni de mort
96. Quiconque,
soit pour envahir des domaines, propriétés ou deniers publics,
places, villes, forteresses postes, magasins, arsenaux,. ports, vaisseaux
ou bâtiments appartenant à l’Etat, soit pour piller ou partager
des propriétés publiques ou nationales, ou celles d’une généralité
de citoyens, soit enfin pour faire attaque ou résistance envers
la force publique agissant contre les auteurs de ces crimes, se sera mis
à la tête de bandes armées, ou y aura exercé
une fonction ou commandement quelconque, sera puni de mort.
Les mêmes peines seront
appliquées à ceux qui auront dirigé l'association,
levé ou fait lever, organisé ou organiser les bandes, ou
leur auront, sciemment et volontairement, fourni ou procuré des
armes, munitions et instruments de crime, ou envoyé des convois
de subsistances, ou qui auront de toute autre manière pratiqué
des intelligences avec les directeurs ou commandants des bandes.
97. Dans le
cas où l'un ou plusieurs des crimes mentionnés aux articles
86,87 et 91 auront été exécuté ou simplement
tentés par une bande, la peine de mort appliquée, sans distinction
de grade, à tous les individus faisant partie de la bande et qui
auront été saisis sur le lieu de la réunion séditieuse.
Sera puni des même peines,
quoique non saisi sur le lieu quiconque aura dirigé la sédition,
ou aura exercé dans la bande un emploi ou commandement quelconque.
98. Hors le cas où la réunion séditieuse aurait eu pour objet ou résultat l'un ou plusieurs des crimes énoncés aux articles 86, 87 et 91, les individus faisant parti des bandes dont il est parlé ci-dessus sans y exercer aucun commandement ni emploi, et qui auront été saisis les lieux, seront punis de la déportation.
99. Ceux qui, connaissant le but et le caractère desdites bandes, leur auront, sans contrainte, fourni des logements, lieux de retraite ou de réunion, seront condamnés à la peine des travaux forcés à temps.
100. Il ne sera
prononcé aucune peine, pour le fait de sédition, contre ceux
qui, ayant fait partie de ces bandes sans y exercer aucun commandement
et sans y remplir aucun emploi ni fonctions, se seront retirés au
premier avertissement des autorités civiles ou militaires ou même
de puis, lorsqu'ils n'auront été saisis que hors des lieux
de la réunion séditieuse sans opposer de résistance
et sans armes.
Ils ne seront punis, dans
ces cas, que des crimes particuliers qu'ils auraient personnellement commis;
et pourront être renvoyés, pour cinq ans ou au plus jusqu'à
dix, sous la surveillance spéciale de la haute police.
101. Sont compris
dans le mot "armes" toutes machines, tous instruments ou ustensiles tranchants,
perçants ou contondants.
Les couteaux et ciseaux de
poche, les cannes simples, ne seront réputés armes qu'autant
qu'il en aura été fait usage pour blesser ou frapper.
463
. Les peines prononcées par la loi contre
celui ou ceux des accusés reconnus coupables, en faveur de qui le
jury aura déclaré les circonstances atténuantes, seront
modifiées ainsi qu’il suit
Si la peine prononcée
par la loi est la mort, la Cour appliquera la peine de travaux forcés
à perpétuité celle des travaux forces a temps.
Si la peine est celle des
travaux forcés à perpétuité, 1a Cour appliquera
la peine des travaux forcés à temps ou celle de la réclusion.
Si la peine est celle de la
déportation dans un ceinte fortifiée, la Cour appliquera
celle de la déportation simple ou celle de la détention ;
mais dans le cas prévu par les articles 96 et 97, la peine de la
détention simple sera seule appliquée
Si la peine est celle de la
déportation, la Cour appliquera la peine de la détention
ou celle du bannissement.
Si la peine est celle des travaux forcés
à temps, la Cour appliquera la peine de la réclusion
ou les dispositions de. l'article 401., sans toutefois pouvoir réduire
la durée de l'emprisonnement au-dessous de deux ans.
Si la peine est celle de la
réclusion de la, de la détention, du bannissement ou. De
la dégradation civique, la Cour appliquera les dispositions de l'article
401, sans toutefois. pouvoir réduire la durée de l'emprisonnement
au- dessous d'un an.
Dans le cas où le Code
prononce le maximum d’une peine afflictive, s'il existe des circonstances
atténuantes, la Cour appliquera le minimum. de. la peine ou même
la peine inférieure
Dans tous les cas où
la peine de l’emprisonnement et celle de I'amende sont prononcée
par le Code pénal, si les circonstances paraissent atténuantes,
les tribunaux correctionnels sont autorisés, même en
cas de récidive,. A réduire l’emprisonnement même
au-dessous de six jours et l’amende même au-dessous de seize francs
; ils pourront aussi prononcer séparément l'une ou l’autre
de ces peines, et même substituer l'amende à l’emprisonnement,
sans qu'en aucun cas elle puisse être au-dessous des peines de simple
police.
Dans le cas où l'amende
est substituée à l'emprisonnement, si la peine de l’emprisonnement
est seule prononcée par l'article dont il est fait application,
le maximum de cette amende sera de 3.000 francs.
Commune de Paris ou absol. la Commune, gouvernement révolutionnaire formé lors de l’insurrection du 18 mars 1871. Après la chute de Napoléon III, les Parisiens, soumis au siège prussien, étaient affamés, armés et coupés du gouvernement, que Thiers dirigeait à Versailles; ils désiraient résister à l’assiégeant et accusaient Thiers de pactiser avec l’ennemi. Le 18 mars 1871, ils s’opposèrent à l’armée régulière (les "versaillais"), qui avait reçu l’ordre de leur enlever leurs canons, à Belleville et à Montmartre, et fusillèrent les généraux Lecomte et Thomas. Le 26 mars, des élections municipales installaient à l’Hôtel de Ville un conseil communal. Mais l’utopie, les divisions idéologiques (certains étaient partisans d’une "dictature" de la Commune de Paris, d’autres désiraient que la France devînt une fédération de communes, d’où le nom de fédérés qui leur fut donné), les querelles de personnes interdirent l’action réelle, qui se limita à quelques mesures sociales. La démocratie était pratiquée de façon excessive à la base (chaque section ou bataillon votait l’application des consignes militaires), alors que, grâce à la bienveillance prussienne, les versaillais s’organisaient et, le 21 mai, pénétraient dans Paris, conduits par Mac-Mahon. Du 22 au 28 mai ("semaine sanglante"), la répression fut atroce; les communards, qui ripostèrent en fusillant des otages et en incendiant des monuments (églises, Hôtel de Ville, les Tuileries), furent massacrés (entre 20000 et 30000 morts) ou déportés (7500 en Nouvelle-Calédonie). Marx fit le récit (la Guerre civile en France, 1871) et la critique de cette première révolution prolétarienne de l’histoire, qui adopta le drapeau rouge; dans sa prison, E. Pottier écrivit l’Internationale. © Hachette Livre, 1997
collectivisme n. m. Doctrine économique et sociale qui réserve la propriété des moyens de production et d’échange à la collectivité (généralement l’État). ; Organisation politico-économique en découlant. © Hachette Livre, 1997
communisme
n. m. 1. Organisation sociale fondée sur l’abolition de la propriété
privée des moyens de production au profit de la propriété
collective.
2. Système social, politique et économique proposé
par Marx
3. Ensemble des partis, des pays ou des personnes partisans de
cette doctrine.
© Hachette Livre, 1997
Concordat (le), accord conclu le 15 juillet 1801, à Paris, entre les représentants de Bonaparte, Premier consul, et ceux du pape Pie VII. En 1516, un concordat avait été négocié à Bologne entre les représentants du pape Léon X et ceux de François Ier, qui cessait de tenir le concile pour supérieur au pape (pragmatique sanction de 1438, à Bourges), mais il obtenait le droit de nommer les évêques. Ce concordat subsista jusqu’à la Constitution civile du clergé (1790), que le pape condamna. En 1801 on parvint enfin à un accord: Pie VII reconnaissait la République française; le clergé serait rémunéré par l’État, dont le chef nommerait les évêques. Le Concordat fut appliqué jusqu’à la séparation des Églises et de l’État (1905); il l’est toujours en Alsace et en Lorraine (qui en 1905 étaient allemandes. De tels concordats ont réglé, du XIIe s. (concordat de Worms, 1122, entre le pape Calixte et l’empereur germanique Henri V) au XXe s., les rapports entre la papauté et certains États, notamment l’Italie (accord du Latran). © Hachette Livre, 1997
Condorcet
(Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de) (Ribemont, 1743 ; Bourg-la-Reine,
1794), mathématicien, économiste, philosophe et homme politique
français. Député, puis président de l’Assemblée
législative (1792), député à la Convention,
devant laquelle il présenta un projet de réforme de l’instruction
publique, il fut décrété d’accusation avec les Girondins;
condamné à mort, il s’empoisonna en prison. Économiste,
il appartient à l’école des physiocrates; philosophe, il
expose un rationalisme confiant dans le progrès (Esquisse d’un tableau
historique des progrès de l’esprit humain, 1794). Acad. fr. (1782).
Ses cendres sont au Panthéon depuis 1989. © Hachette
Livre, 1997
Conseil Constitutionnel
Le Conseil constitutionnel est un organe spécialisé,
établi par la Constitution de 1958,qui a été conçu
pour assurer principalement un contrôle de constitutionnalité.
Il comprend deux catégories de membres:
les membres de droit, qui sont les anciens présidents de la République,
et neuf membres nommés pour un seul mandat de neuf ans, désignés,
trois par le président de la République, trois par le président
de l’Assemblée nationale, trois par le président du Sénat,
et renouvelés par tiers tous les trois ans.
Le président du Conseil constitutionnel
est désigné par le chef de l’État parmi les membres
nommés ou de droit; il a voix prépondérante en cas
de partage. Les membres nommés sont tenus de prêter serment
devant le président de la République
Son but est, d’une part, de vérifier
la conformité à la Constitution des lois non encore promulguées
et, d’autre part, de garantir le gouvernement contre toute mesure du Parlement
empiétant sur son domaine réglementaire.
Le contrôle de la constitutionnalité
est obligatoire quand il s’agit des lois organiques et des règlements
intérieurs des deux assemblées qui composent le Parlement
; il est facultatif dans le cas des lois et des traités internationaux
L’autorité du Conseil constitutionnel
est très grande et ses décisions, qui ne sont susceptibles
d’aucun recours, s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les
autorités administratives et juridictionnelles .
Avant les révisons constitutionnelles
de 1974 et 1992, seuls le président de la République, le
président de l'Assemblée nationale et le président
du Sénat pouvaient saisir le Conseil constitutionnel. Depuis, la
saisine peut également se faire par soixante députés
ou soixante sénateurs.
La constitution de 1946 avait crée un Comité constitutionnel
dont les compétences étaient sensiblement différentes.
Cousin (Victor) (Paris, 1792 ; Cannes, 1867), philosophe français. Fondateur du spiritualisme éclectique, il a résumé sa doctrine dans les trois préfaces des Fragments de philosophie contemporaine (1826, 1833, 1838). Acad. fr. (1830). © Hachette Livre, 1997
Descartes
(René) (La Haye [auj. La Haye-Descartes, Indre-et-Loire], 1596 ;
Stockholm, 1650), philosophe et savant français. Il fait ses études
chez les jésuites au collège de La Flèche (1604-1612)
puis étudie le droit avant de s’engager dans l’armée hollandaise
et au service de l’Électeur de Bavière. Durant cette période
(1617-1628), où il voyage beaucoup, Descartes observe et médite
plus qu’il ne lit. En 1629 il est en Hollande, où il restera vingt
ans. Après les Règles pour la direction de l’esprit (v. 1626-1628;
posth., 1701) et le Traité du monde, qu’il renonce à publier
en 1633 (quand Galilée est condamné par le Saint-Office),
paraissent en 1637 trois textes scientifiques: la Dioptrique, la Géométrie
et les Météores, précédés du Discours
de la méthode, où il expose une méthode pour conduire
sa raison, pas à pas, dans la découverte de la vérité,
et pour reconstruire les principes de la science. Cette démarche
fait appel à la métaphysique (Méditations sur la philosophie
première, 1641; Principes de la philosophie, 1644); les fondements
d’une philosophie dont le point de départ est le doute sont alors
jetés. Se trouve ainsi mise en question l’existence du monde, pour
passer au cogito ergo sum (je pense, donc je suis), et enfin à la
«preuve ontologique» de l’existence de Dieu (idée
de perfection); Dieu est pour Descartes le «garant»
de son système de connaissance. Dans le Traité des passions
de l’âme (1649), son dernier ouvrage, il s’attache à décrire
les interactions de l’âme et du corps, montrant que les passions
ne doivent pas être rejetées mais, dans la mesure du possible,
maîtrisées: avec sa "générosité" et grâce
à sa volonté, l’homme devra "entreprendre et exécuter
toutes les choses qu’il jugera être les meilleures...". Descartes
meurt à Stockholm où, invité par Christine de Suède,
il s’était rendu à la fin de l’année 1649. ©
Hachette Livre, 1997
Dreyfus (Alfred)
(Mulhouse, 1859 ; Paris, 1935), capitaine français.
En décembre 1894, il fut condamné au bagne (île
du Diable) pour espionnage au profit de l’Allemagne. En 1896, le commandant
Picquart fit porter l’accusation sur un Hongrois naturalisé, le
commandant Esterhazy, qui fut acquitté. La famille Dreyfus, aidée
par le journaliste Bernard Lazare, mena campagne pour la révision
du procès. La publication par Zola dans l’Aurore, en janv. 1898,
d’une lettre ouverte au président de la République ("J’accuse")
et la condamnation à un an de prison qu’elle valut à son
auteur firent éclater ce qui devint l’Affaire Dreyfus. L’opinion
se divisa alors en dreyfusards, hommes de gauche, anticléricaux
et antimilitaristes, et en antidreyfusards, nationalistes, conservateurs
et antisémites (Dreyfus était juif). En sept. 1898, il fut
révélé que l’Affaire reposait sur un faux, dû
au colonel Henry, qui se suicida. Le ministre de la Guerre, Cavaignac,
démissionna; lors du procès en révision (Rennes, sept.
1899), Dreyfus fut condamné, avec circonstances atténuantes,
puis immédiatement gracié. En 1906, le jugement de Rennes
est cassé par la Cour de cassation, Dreyfus est réhabilité,
réintégré dans l’armée (au grade supérieur,
comme Picquart, promu général) et décoré de
la Légion d’honneur. En 1930, on découvrit que le coupable
était bien Esterhazy. © Hachette Livre, 1997
Droit du travail
Jusqu'en 1813, les enfants de moins de 10 ans pouvaient
descendre au fond de la mine
Jusqu'en 1841, un enfant de 8 ans pouvait travailler
plus de 8 heures par jour et plus de 12 heures
s'il avait plus de 12 ans. A partir de 16 ans, il travaillait
comme un adulte
Jusqu'en 1892 les femmes et les enfants de moins de 18 ans
travaillaient plus de 11 heures par jour
Avant 1898, il n'y avait pas de loi sur les accidents du
travail.
Jusqu'en 1906, les ouvriers travaillaient 7 jours par semaine
Jusqu'en 1909, les femmes en couches n'étaient
pas assurées de retrouver leur emploi.
C'est une loi de 1910 qui institue les retraites ouvrières
et paysannes
une autre rassemblera la législation sous la forme d'un
Code
du Travail.
Jusqu'en 1913, les femmes en couches n'avaient droit
à aucun repos.
Cette même année, sort un décret sur l'hygiène
et la sécurité
Dupanloup (Félix) (Saint-Félix, Haute-Savoie, 1802 ; château de Lacombe, Savoie, 1878), prélat français. Un des auteurs de la loi Falloux (1850), il fut, sous le Second Empire, le chef de file des catholiques libéraux. Académicien français (1854). © Hachette Livre, 1997
Duruy (Victor) (Paris, 1811 ; id., 1894), historien français. Ministre de l’Instruction publique de 1863 à 1869, il libéralisa l’enseignement. Auteur d’une importante Histoire des Romains (1879-1885). Acad. fr. (1884). © Hachette Livre, 1997
Fabrique : C'est un vieux mot qui désigne les fonds destinés à la construction d'une église ainsi que ceux destinés à son entretien. Le conseil de fabrique ou La frabrique est un groupe de clercs et de laïcs chargé de cette administration.
Falloux (Frédéric, comte de) (Angers, 1811 ; id., 1886), écrivain (Mémoires d’un royaliste éclairé, posth., 1888) et homme politique français, un des chefs du parti catholique libéral. Il fut ministre de l’Instruction publique en 1848-1849 et prépara la loi Falloux, votée en 1850, qui autorisa l’enseignement libre et assujettit l’Université au contrôle des autorités administratives et religieuses. Académicien français (1856). © Hachette Livre, 1997
Franc-maçonnerie,
association, autrefois secrète, de personnes qu’unit un idéal
de fraternité et de solidarité, et qui pratiquent un certain
nombre de rites symboliques. L’institution maçonnique doit, pense-t-on,
son existence à une confrérie de maçons constructeurs
qui voyagèrent en Europe dès le VIIIe s. Peu à peu
ces associations se transformèrent en sociétés purement
mutualistes et philanthropiques, mais conservèrent, en souvenir
du passé, des signes et des emblèmes comme le tablier, l’équerre
et le compas. C’est en Grande-Bretagne, et surtout en Écosse, que
l’on trouve, au XVIIe s., les premières traces de la franc-maçonnerie
moderne. La première Grande Loge anglaise fut fondée en 1713
à Londres. Après des scissions, l’acte d’Union de 1813 donna
à la Grande Loge unie d’Angleterre ses statuts, à caractère
religieux, qu’adopteront les loges maçonniques du monde entier.
En France, le 26 juin 1773, sont adoptés les statuts de l’ordre
royal de la franc-maçonnerie, connu sous le nom de Grand Orient
de France. Au cours du XIXe s., les idées républicaines et
la philosophie positiviste gagnent le Grand Orient de France, qui en 1887
abandonne la référence au Grand Architecte de l’Univers (Dieu).
La maçonnerie anglaise rompt alors avec la maçonnerie française
qui compte aujourd'hui. Trois obédiences principales: le Grand Orient
de France, la Grande Loge de France (fondée en 1894), la Grande
Loge nationale française, fondée en 1913 et reconnue aussitôt
par la Grande Loge unie anglaise. Cette dernière se scinda en 1959,
en: Grande Loge nationale française Bineau et Grande Loge nationale
Opéra. Il faut encore citer la Grande Loge féminine de France
fondée en 1945 (env. 3000 "sœurs") et le Droit humain, ordre mixte
international. © Hachette Livre, 1997
Au XXè siècle, la franc-maçonnerie est l'objet
de violentes persécutions sous les dictatures fascistes ou communistes.
Gallieni (Joseph Simon) (Saint-Béat, Haute-Garonne, 1849 ; Versailles, 1916), général français. Il servit au Soudan, au Tonkin, puis à Madagascar (1896-1905), administrant avec habileté les territoires conquis. Gouverneur de Paris, en 1914, il contribua à la victoire de la Marne. Ministre de la Guerre en 1915-1916, il fut promu maréchal à titre posthume en 1921. © Hachette Livre, 1997
Guerre greco-turque
: La Grèce était une province de l'empire ottoman. En 1820
commença une guerre de libération menée par des hommes
cimentés par la foi orthodoxe et nourris par la Révolution
française, dont les idées sont diffusées en Illyrie
par les armées de Napoléon. Les grandes puissances du moment
s'en mêlèrent. Elles imposèrent l'indépendance
en 1827. Les tensions entre les deux pays n'ont pas cessé
depuis, se transformant de temps en temps en conflits ouverts.
En 1889, les Turcs réprimeront en Crète, le soulèvement
des grecs de l'île.
Le 4 février 1897, les massacres des chrétiens
par les Turcs reprennent à La Canée malgré la conférence
de Constantinople ( 28 mai 1896). Le 10 février,
la Grèce intervient en Crète et provoque la mobilisation
turque (11 février). le 18 avril, l'Allemagne et la Russie condamnent
la Grèce; la Grande-Bretagne "lâche" la Turquie. Le 3 juin,
la Grèce, vaincue, signe un armistice avec le sultan ottoman qui
exige la Thessalie. Un traité de paix sera signé le 4 décembre
à Constantinople .
Le 6 octobre 1908, sous l'inspiration de Venizélos,
la Crète décide de s'unir à la Grèce. Elle
rompt ainsi tout lien avec la Porte qui exerçait sa suzeraineté
sur cette province autonome. Le 27 juillet 1910, cette dernière
menace de déclarer la guerre à la Grèce en cas de
représentation crétoise au parlement d'Athènes. George
1er nomme néanmoins Elefthérios Venizélos, le principal
artisan du mouvement national grec, comme président du Conseil.
Le 9 septembre 1921, les troupes turques écrasent
les Grecs sur les rives de la Sakarya. Cette victoire est un tournant de
la guerre gréco-turque déclenchée en janvier par l'armée
de Constantin 1er. Les Grecs parviendront à 60 km d'Ankara avant
de devoir battre en retraite devant les kémalistes. Ces dernières
reprendront Smyrne le 9 septembre 1922, achevant la reconquête de
la façade méditerranéenne occidentale. Ce revers aboutira
à l'abdication du roi au profit de Georges II. Un traité
mettant fin à cette guerre sera signé à Lausanne le
24 juillet 1923
En 1999, la situation est toujours tendue, entre
autre, à cause du partage de l'île de Chypre. La Turquie a
fait débarquer ses troupes car elle craignait, suite à un
coup d'Etat, le 15 juillet 1974, le rattachement de l'île à
la Grèce.
Guizot (François) (Nîmes, 1787 ; Val-Richer, Calvados, 1874), homme politique et historien français. Adversaire de la monarchie absolutiste, il participa à la révolution de 1830. Ministre de l’Intérieur (1830), de l’Instruction publique (1832-1837), il fut chef effectif du gouvernement à partir de 1840, comme ministre des Affaires étrangères (1840-1847), puis président du Conseil (1847-1848), s’appuyant sur la grande bourgeoisie d’affaires. Il chercha l’alliance avec la G.-B., puis avec l’Autriche (1847). Sa politique conservatrice provoqua la révolution de 1848. On lui doit la loi Guizot (1833) sur l’enseignement primaire : liberté de l’enseignement, obligation pour chaque com. d’ouvrir une école. Auteur d’une Histoire de la révolution d’Angleterre (1826-1827) et de Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps (1858-1867). Acad. fr. (1836). © Hachette Livre, 1997
Holocauste
n. m. 1. HIST RELIG Sacrifice en usage chez les juifs, au cours duquel
la victime (un animal) était entièrement consumée
par le feu. Offrir un mouton en holocauste. ; Par ext. Victime ainsi sacrifiée.
2. Sacrifice religieux sanglant.
3. Fig. Sacrifice. Offrir son cœur en holocauste. S’offrir en
holocauste. © Hachette Livre, 1997
Impôt
sur le revenu : Depuis la création de la troisième
République jusqu'à son établissement, le 15 juillet
1914, il y a eu plus de 200 projets et propositions de loi concernant l'établissement
de l'impôt sur le revenu. C'était deux semaines avant le début
de la guerre. Le ministre des Finances, Joseph Caillaux, n'avait réussit
à imposer cette réforme aux parlementaires réticents
que parce qu'elle accroissait les ressources de l'Etat ; l'argent étant
le nerf de la guerre ... Jusqu'alors, le système fiscal avait conservé
des taxes héritées de l'Ancien régime, comme celle
sur les portes et les fenêtres : Observez bien ! Certaines constructions
anciennes ont des "ouvertures" murées par les propriétaires
qui abaissaient ainsi leurs charges .... L'octroi
sera conservé encore quelques années.
Internationale (l’), nom courant de l’Association internationale des travailleurs fondée à Londres en septembre 1864 par diverses organisations ouvrières qui adoptèrent les principales thèses de Marx. Elle connut de graves dissensions internes ; ainsi, les anarchistes de Bakounine, qui l’avaient rejointe en 1867, furent exclus en 1872. Cette Ire Internationale fut dissoute en 1876.
Lacordaire (Henri) (Recey-sur-Ource, Côte-d’Or, 1802 ; Sorèze, Tarn, 1861), religieux français. Avocat, ordonné prêtre en 1827, il connut Lamennais et collabora à l’Avenir jusqu’à la condamnation papale de 1832. En 1839, il entra à Rome chez les Dominicains, dont il rétablit l’ordre en France (1843). Ses conférences à N.-D. de Paris (1835-1836) sont célèbres. Académicien français (1860). © Hachette Livre, 1997
La Mennais puis Lamennais(Félicité Robert de) (Saint-Malo, 1782 ; Paris, 1854), prêtre et écrivain français. Ultramontain, il critiqua l’université napoléonienne et le gallicanisme dans son Essai sur l’indifférence en matière de religion (1817-1823), puis fonda un journal, l’Avenir (1830-1831), dans lequel les chrétiens libéraux demandaient la séparation de l’Église et de l’État. Rome condamna cette entreprise (1832), et les Paroles d’un croyant (1834) consommèrent la rupture de La Mennais avec l’Église. Il professa alors un humanitarisme socialiste (élection en 1848 à l’Assemblée constituante, création du journal le Peuple constituant). © Hachette Livre, 1997
Lettre de cachet, signée de la main du roi et d’un secrétaire d’État, et qui contenait un ordre d’incarcération ou de mise en exil.
Libéralisme
n. m. 1. HIST Au XIXe s., doctrine et système
politiques de ceux qui réclamaient la liberté politique,
religieuse, etc., conformément à l’esprit des principes de
1789. Mod. Attitude de ceux qui s’attachent en premier lieu à
la défense de la démocratie politique et des libertés
individuelles des citoyens. Ant. totalitarisme.
2. Doctrine économique hostile à l’intervention
de l’État dans la vie économique et à son contrôle
sur les moyens de production. Ant. étatisme.
3. Attitude qui respecte la liberté d’autrui
en matière d’opinion, de conduite, etc. Ant. autoritarisme, intransigeance
. © Hachette Livre, 1997
Ligue de l'Enseignement
- Née en 1866 de la volonté de Républicains, soucieux
de permettre à tous d'accéder à l'éducation
et à la culture dans le but d'exercer pleinement leur citoyenneté
et d'établir durablement une société plus juste, plus
libre, plus solidaire.
Jean Macé, son principal fondateur, estimait que "le savoir
dispense la liberté". Le devoir d’un État est de répandre
l’instruction : "Que le pays se couvre d’un réseau d’associations
semblables à la nôtre, et nous aurons fait un pas dans la
voie de la civilisation", écrivait-il dans le manifeste de la Ligue
pour l’enseignement public, laïque et obligatoire (1866). Après
la campagne de pétition pour l’instruction obligatoire (1871-1872),
des associations postscolaires et périscolaires d’éducation
permanente sont mises en place peu à peu, suscitées et dirigées
par des instituteurs.
Il écrivait aussi que ces mouvements avaient pour but de "faire
penser, ceux qui ne pensent pas, faire agir ceux qui n'agissent pas, faire
des hommes et des citoyens".
Cette association a été la première
à se constituer officiellement sous le nouveau régime de
la loi de 1901. Elle avait sans doute anticipé l'adoption de ce
texte, puisqu'elle a pu faire paraître l'annonce de sa création
le lendemain même de la publication des décrets d'application
(J.O. du 18 aaoût 1901).
En l'an 2001, ce mouvement existe toujours et est
représenté dans chaque département par une fédération
d'œuvres laïques. Les temps et les moyens ont changé, mais
l'idéal demeure. Vous pouvez consulter
son site.
mainmorte : Les personnes morales, les associations actuelles et surtout les communautés religieuses d'avant, ne mourant pas comme les personnes physiques, voient leur richesses sans cesse accrues si elles héritent ou font des bénéfices. Ces biens sont retirées du commerce. Les personnes acquièrent sans cesse et ne transmettent jamais. M. Pothier au Traité de la prescription disait : " les héritages qui tombent entre leurs mains sont morts pour le commerce". Et les congrégations religieuses d'alors héritaient énormément ...
Marx (Karl) (Trèves, 1818 ; Londres, 1883), philosophe, théoricien de l’économie politique et révolutionnaire allemand. Issu d’une famille d’origine juive convertie au protestantisme, il s’oriente d’abord vers des études de droit et de philosophie. Dès 1837, il lit Hegel et entre en relation avec les "jeunes hégélien". Sa thèse de doctorat en philosophie, soutenue à Iéna en 1841, porte sur la Différence entre la philosophie de la nature chez Démocrite et chez Épicure. En 1842, la lecture de Feuerbach l’amène à une étude encore plus approfondie du matérialisme. La même année, il prend la direction de la Gazette rhénane. Après l’interdiction de ce journal (1843), il quitte l’Allemagne et se rend à Paris où il collabore aux Annales franco-allemandes (qui publient, en 1844, Sur la question juive et Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel), se lie d’amitié avec Engels, prend contact avec des groupes ouvriers. Ayant été expulsé de France (1845), il s’installe à Bruxelles. Engels l’y rejoint ; ils écrivent ensemble deux ouvrages qui fondent le matérialisme historique (la Sainte Famille, 1845 ; l’Idéologie allemande, 1845-1846 ; Misère de la philosophie, 1847) et le célèbre Manifeste du parti communiste (publié à Londres en 1848), qui expose les principes essentiels de la conception marxienne de l’histoire et de la lutte des classes. Chassé de Belgique en 1848, Marx séjourne à Paris, à Cologne, revient à Paris, puis s’établit définitivement à Londres (1849) avec sa femme Jenny et ses trois enfants. Il y poursuit, dans des conditions matérielles très difficiles, ses travaux d’économie et de critique historique : Travail salarié et capital (1849), Contribution à la critique de l’économie politique (1859), le Capital (tome I, 1867 ; le tome II, 1885, et le tome III, 1894, inachevé, furent publiés par Engels d’après ses brouillons), les Luttes de classes en France (1850), la Guerre civile en France (sur la Commune de Paris, 1871). En 1864, Marx devient le chef de la Ire Internationale ; après la dissolution de celle-ci, il réduit son activité politique. © Hachette Livre, 1997
marxisme
En réaction contre les philosophies idéalistes et dualistes,
le marxisme est un matérialisme, qu’on dira historique si l’on considère
l’objet de son étude et dialectique si l’on considère la
méthode. Pour Marx, le mouvement de la pensée n’est pas une
réalité autonome, "il n’est que le reflet du mouvement réel,
transporté et transposé dans le cerveau de l’homme" (le Capital).
"Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui
détermine la conscience" (l’Idéologie allemande). Ce "mouvement
réel" est celui des rapports, vitaux, qu’entretiennent les hommes
entre eux : les rapports de production (formes de la division du travail,
de l’appropriation des moyens de production et d’échange, de la
répartition des richesses, position des classes dans le corps social),
qui correspondent à un état de développement donné
des forces productives matérielles (la force de travail des hommes,
leur savoir-faire, les techniques, les moyens de production et d’échange).
Ces rapports déterminent la forme socio-économique des sociétés,
leur mode de production : antique (esclavage), féodal (servage),
puis bourgeois capitaliste (salariat). Les forces productives sont l’infrastructure
de la société et les rapports de production sa structure
; sur quoi s’élève une superstructure juridique et politique
(la machine d’État, le Droit), mais aussi idéologique (la
religion, la morale, la philosophie, qui ont pour fonction de légitimer
les rapports de production établis, de les fonder comme nécessaires
et naturels, et de favoriser ainsi leur maintien). Marx observe que dans
toutes les sociétés, les possesseurs des moyens de production
(seigneurs, puis bourgeois capitalistes) dominent, exploitent et oppriment
les producteurs (les travailleurs : serfs, puis prolétaires). Pour
lui, les aspirations contradictoires qui naissent de la différence
de situation et de conditions de vie des classes déterminent l’action
des masses humaines : "L’histoire de toute société jusqu’à
nos jours n’a été que l’histoire de la lutte des classes",
guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée"
(le Manifeste du parti communiste) ; la lutte des classes est le moteur
de l’histoire. La doctrine économique de Marx est fondée
sur l’analyse du capital et des mécanismes du système capitaliste.
Ce qui domine dans la société capitaliste, c’est la production
de marchandises, lesquelles, en tant que valeurs, sont du travail humain
cristallisé ; l’argent est la forme de ces valeurs. À l’origine,
la grandeur de la valeur d’échange correspond à peu près
à une valeur d’usage donnée à la marchandise et la
circulation des marchandises répond au besoin de vendre un produit
pour en acheter un autre. À un certain degré de développement
de la production et de la circulation des marchandises, l’argent se transforme
en capital : c’est l’argent, la monnaie, qui circule et permet d’acheter
pour vendre, pour faire un profit. Cet accroissement de la valeur primitive
de l’argent, Marx l’appelle (après Ricardo) plus-value. La plus-value,
le profit du capitaliste, provient de ceci : dans la relation capital-travail,
le travailleur n’échange pas telle ou telle quantité de travail
contre une quantité de valeurs d’échange correspondante,
mais il est contraint pour vivre d’aliéner la totalité de
sa force de travail au possesseur des moyens de production, qui ne lui
donne en échange que de quoi reproduire cette force (nourriture,
etc.). La circulation capitaliste de l’argent tend ainsi constamment vers
l’accumulation du capital que constitue cette part de travail non rétribuée.
Mais ce système aboutit à d’insurmontables contradictions
qui sont autant d’"armes forgées par le capitalisme contre lui-même"
: concentration des richesses à un pôle de la société,
de la misère à l’autre ; accroissement continu de la rentabilité
par le machinisme, création d’une surpopulation de travailleurs
(chômage) ; élargissement de la production sans élargissement
de la consommation correspondant (crises cycliques de surproduction) ;
classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat.
La résolution de ces contradictions, selon Marx, passe nécessairement
par une transformation radicale des structures socio-économiques:
la révolution prolétarienne, dite aussi socialiste, doit
inéluctablement aboutir, à terme, à l’avènement
d’une nouvelle forme de société où le prolétariat
triomphant se supprimera en même temps que son contraire. Cette société
sans classes et sans État (privé de sa raison d’être,
il aura dépéri de lui-même), le communisme dans sa
phase ultime, verra s’éteindre à jamais l’exploitation de
l’homme par l’homme et permettra la réalisation de l’homme total,
désaliéné, enfin maître de son histoire. Le
passage du capitalisme, renversé, à cette société
idéale (le "projet communiste") comporte deux étapes : brève
dictature du prolétariat, pour assurer le triomphe de la révolution
; longue édification du socialisme, lequel conserve certains aspects
du modèle démocratique bourgeois (dont l’appareil d’État),
mais au profit exclusif du prolétariat (collectivisation des moyens
de production et d’échange). Présentement, pour Marx, le
prolétariat doit s’organiser politiquement et syndicalement pour
intensifier la lutte des classes et précipiter la chute du capitalisme,
et répondre à l’internationalisation des structures bourgeoises
d’échange, de production et d’oppression (cf. Lénine, l’Impérialisme,
stade suprême du capitalisme) par l’internationalisme ouvrier. L’influence
du marxisme a été et demeure considérable. Ses détracteurs
eux-mêmes ont retenu de Marx de nombreuses leçons. Aujourd’hui,
les méthodes marxistes sont utilisées avec profit par les
historiens et autres spécialistes des sciences humaines. V. encycl.
socialisme, communisme. © Hachette Livre, 1997
Monsieur
Georges Bénar a bien voulu apporter un complément pour
cet article :
Le capitalisme par la concentration des entreprises
de plus en plus grande qu'il implique va se détruire lui-même
en générant ses propres fossoyeurs, ouvriers exploités
qui vont prendre conscience de la frustration de la plus value qu'ils apportent
par leur travail et conscience d'une appartenance à une classe sociale
opprimée, conscience facilitée par le rapprochement des hommes
et l'action des syndicats et parti communiste fer de lance de la révolution,
qui aura à s'allier par une espèce de compromis à
d'autres victimes du grand capital, les paysans, et également les
classes moyennes défavorisées, victimes collatérales
en quelque sorte. Et qu'il faudra rallier pour ensuite les englober dans
un grand mouvement de disparition des classes sociales.
L'ouvrier producteur restera néanmoins maître du jeu car il est le garant d'une lutte qui devra aller à son terme.
Cette révolution est une réponse au pouvoir coercitif bourgeois qui a initié une véritable lutte de classe de sorte que l'intensification de celle ci par la classe ouvrière n'est qu'une légitime défense.
L'appropriation de pouvoir bourgeois constituera une première étape. A la dictature de la bourgeoisie répondra la dictature du prolétariat (distinct du lumpenproletariat). C'est en utilisant les propres armes que la bourgeoisie aura forgées pour dominer tel l'Etat coercitif, le droit, et en les retournant contre elle-même que la révolution aboutira. Ce qui justifie une dictature provisoire du prolétariat qui aura pour objectif de supprimer la distinction entre les classes. Mais en même temps et simultanément l'état bourgeois devra dépérir.
La révolution tend à l'appropriation des moyens de production par les ouvriers producteurs, donc à une certaine collectivisation, la propriété individuelle, fruit du travail, étant respectée.
La contradiction, symbolisée par la lutte des classes, aboutira ainsi à l'harmonie sociale, résultat d'un combat et qui n'est pas une donnée naturelle qu'il faut améliorer comme le pensent les utopistes.
La révolution sera nécessairement mondiale
puisque le capitalisme et mondial. Elle commencera dans les pays ou le
capitalisme est le plus fort car c'est là qu'il sera le plus vulnérable
par l'accroissement de la concentration. Prolétaires de tous pays
unissez-vous !
Rien de tout cela ne fut respecté. Le combat
commença dans un pays non-capitaliste, sous-développé,
qui se proclama ensuite chef de file et modèle. La dictature de
prolétariat y a perduré et fut confisquée par le parti
fer de lance, puis par le dirigeant principal du parti et son équipe.
Eclairés par les desseins des émules de Marx, ainsi dénaturé,
les systèmes bourgeois organisèrent la riposte, encerclèrent
l'URSS ce qui accrut sa volonté de lutter par des moyens encore
plus coercitifs et l'on entra dans un cercle vicieux et infernal.
Michelet
(Jules) (Paris, 1798
; Hyères, 1874), historien et écrivain français. Protégé
par Guizot, il est nommé en 1838 professeur de morale et d’histoire
au Collège de France (1838), ses cours sont des manifestations en
faveur du libéralisme et contre le cléricalisme. Suspendu
à plusieurs reprises, il perd définitivement sa chaire (1851),
puis sa fonction aux Archives (1852). Michelet sait traduire les faits
par des images et transformer les êtres en symboles puissants : son
Histoire de France (6 vol., 1833-1846, et 12 vol., 1855-1867) et son Histoire
de la Révolution française (7 vol., 1847-1853) sont un hymne
au peuple, qu’il considère comme le véritable moteur de l’histoire.
Également poète visionnaire, il a écrit notam.: le
Peuple (1846), l’Amour (1859), la Sorcière (1862), la Bible de l’humanité
(1864), Journal intime (publication intégrale posth., 1959-1976).
© Hachette Livre, 1997
Mickiewicz (Adam) (Zaosie, auj. Novogroudok, Biélorussie, 1798 ; Istanbul, 1855), poète, dramaturge et militant politique polonais. Ses œuvres, romantiques, exaltent le martyre de la Pologne : Ode à la jeunesse (1820, devint le chant des insurgés en 1830), Ballades et Romances (1822), Konrad Wallenrod (1828), Pan Tadeusz (1834). © Hachette Livre, 1997
Mirabeau (Honoré Gabriel Riqueti, comte de) (Le Bignon, Gâtinais, 1749 ; Paris, 1791), homme politique français. Sa jeunesse, très agitée, fut marquée par des démêlés avec son père qui le fit emprisonner plusieurs fois, notam. au château de Vincennes, où il écrivit ses Lettres à Sophie (épouse du marquis de Monnier, avec laquelle il s’était enfui en 1776). Élu député par le tiers état d’Aix en 1789, il s’imposa à l’Assemblée nationale par son éloquence. Quoique instigateur de la mise à la disposition de la nation des biens du clergé, il chercha à devenir le sauveur de la monarchie. Introduit à la cour, il reçut du roi des subventions pour protéger, à la tribune de l’Assemblée nationale, les intérêts royaux sans cesser de défendre, à l’occasion, les principes révolutionnaires. Accusé de trahison, il mourut brusquement avant que fût démêlé son double jeu. © Hachette Livre, 1997
Montalembert
(Charles Forbes, comte de) (Londres, 1810 ; Paris, 1870), homme politique
(chef des catholiques libéraux), écrivain (les Moines d’Occident,
7 vol., 1860-1877) et journaliste français. Ami de Lamennais, il
participa avec lui à l’aventure du journal l’Avenir (1830), mais
rompit avec lui en 1834, après sa condamnation par Rome. Académicien
français (1851). © Hachette Livre, 1997
Montesquieu (Charles de Secondat, baron de La Brède et de) (chât. de La Brède, Bordelais, 1689 ; Paris, 1755), écrivain français. Il devient conseiller au parlement de Bordeaux en 1714, et président à mortier" en 1716. Le succès de ses Lettres persanes (1721), reportage critique sur la société française par un Persan fictif, l’attache à la littérature. En 1728, songeant à écrire un grand ouvrage politique, il voyage à travers l’Europe pour se documenter, puis compose les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734). Son œuvre maîtresse, De l’esprit des lois, qui paraît anonymement à Genève en 1748, a un grand retentissement ; aux attaques des jansénistes et des jésuites répond une Défense de "l’Esprit des lois" (1750). Montesquieu a, le premier, mis en lumière l’interdépendance de tous les aspects de la vie sociale (juridiques, économiques, moraux, religieux), sans toutefois les inclure dans un système déterminé ; libéral, il croit à la nécessité de réformes et ne désire pour la France qu’une monarchie constitutionnelle, calquée sur le modèle anglais : s’il a fortement inspiré les législateurs en 1791, il sera rapidement dépassé par les conventionnels. Académicien français (1727). © Hachette Livre, 1997
Octroi n. m.
1. Action d’octroyer. Octroi d’un privilège.
2. Ancien Impôt perçu par les villes sur certaines
des marchandises qui y entraient. Par ext. Administration qui percevait
cet impôt. ; Bureau où
il était versé . © Hachette Livre, 1997
Ouvroir n.
m. 1. Lieu réservé aux travaux d’aiguille, dans un couvent.
2. Fondation charitable dont les membres exécutent bénévolement
des travaux d’aiguille pour les nécessiteux. © Hachette
Livre, 1997
Panama (scandale
de ) En 1892,d'anciens boulangistes et des conservateurs
avaient publiquement révélé dans quelles conditions
certains hommes politiques avaient accepté de se laisser corrompre,
quatre ans plus tôt, par la compagnie de Panama, (creusement de l'isthme
par Ferdinand de Lesseps) s'ils votaient la loi autorisant l'émission
d'un emprunt à lots. L'instruction judiciaire consécutive
à la faillite de la Compagnie avait prouvé qu'il y avait
eu effectivement corruption, mais le président du Conseil Loubet
entendait étouffer l'affaire. Cependant, le député
de droite Delahaye, particulièrement bien renseigné, avec
quelques-uns de ses collègues, par les anciens administrateurs de
la Compagnie de Panama, obtint la nomination d'une commission d'enquête.
Peu de temps après, le baron Jacques de Reinach, qui avait été
l'agent financier de la compagnie, mourut dans des conditions subites qui
parurent mystérieuses aux yeux d'un grand nombre de personnes. La
commission d'enquête sollicita l'autopsie du corps et voulut se faire
communiquer le dossier de l'instruction ouverte contre les dirigeants de
la compagnie en faillite. Le président Loubet s'y opposa pour des
raisons juridiques. L'affaire vint devant la Chambre qui renversa le gouvernement
Loubet.
Pascal (Blaise) (Clermont, aujourd’hui Clermont-Ferrand, 1623 ; Paris, 1662), savant, philosophe et écrivain français. Inventeur à dix-neuf ans d’une machine arithmétique, il entreprit ensuite d’importantes études sur la pesanteur de l’air et le vide (à la suite de Galilée et de Torricelli), jeta les bases du calcul des probabilités et étudia le calcul infinitésimal et l’analyse combinatoire. En 1654, il se tourna définitivement vers la religion (expérience mystique de la nuit du 23 novembre 1654, consignée dans le Mémorial). Défenseur acharné des jansénistes dans la lutte qui les opposait aux jésuites, Pascal écrivit contre ceux-ci les dix-huit Lettres provinciales (1656-1657), admirable pamphlet. Vers 1656, il conçut l’idée d’une Apologie de la religion chrétienne, à l’adresse des incrédules, mais mourut sans l’avoir terminée. Des fragments de cet ouvrage furent groupés et publiés après sa mort sous le titre de Pensées (1670). Dans ces "notes", Pascal, niant toute certitude logique absolue, s’interroge sur la nature de l’homme, sa destinée, et en vient à conclure que la religion seule peut lui venir en aide. Mais comment acquérir la foi? Faire appel à la raison est sans effet : l’homme devra croire parce qu’il y a intérêt (argument du pari) et parce que, en dehors des preuves rationnelles, nous pouvons nous appuyer sur les miracles accomplis par le Christ et sur notre intuition (la connaissance par le " cœur "), en attendant la grâce. © Hachette Livre, 1997
Pétain
(Philippe) (Cauchy-à-la-Tour, Pas-de-Calais, 1856 ; Port-Joinville,
île d’Yeu, 1951), maréchal de France et homme politique français.
Chef de la IIe armée en 1915, il organisa la défense de Verdun,
qu’il sauva (1916), puis il remplaça Nivelle en tant que commandant
en chef (15 mai 1917). Promu maréchal en 1918, il combattit au Maroc
contre Abdel-Krim (1925). Ministre de la Guerre (1934), ambassadeur à
Madrid (1939), il fut appelé par P. Reynaud le 18 mai 1940 (après
les premiers revers militaires) à la vice-présidence du Conseil.
Nommé président du Conseil le 16 juin, il demanda aux Allemands
de signer l’Armistice, conclu le 22. Devenu chef de l’État (le 11
juillet, après que l’Assemblée nationale réunie à
Vichy le 10 juillet lui eut délégué les pleins pouvoirs),
résidant à Vichy, Pétain oscilla tout d’abord entre
une politique de collaboration avec l’occupant allemand et une certaine
résistance aux exigences nazies. Mais il ne put longtemps tenir
tête aux injonctions de Hitler qui lui imposa en 1942 le retour de
Pierre Laval. Il apporta désormais sa caution à l’occupant
au sein d’un État hiérarchisé et autoritaire. Enlevé
par les Allemands après le débarquement allié (août
1944), il revint volontairement en France (avril 1945), où il fut
jugé et condamné à mort, mais cette peine fut commuée
en détention perpétuelle à l’île d’Yeu. Académicien
français (1929 ; radiation en 1945). © Hachette Livre,
1997
Sous son autorité, l'Etat français a devancé les
demandes nazies au sujet de la spoliation des juifs, de leur mise au banc
de la société, de leur arrestation puis de leur déportation
vers les camps de la mort.
Proudhon
(Pierre Joseph)
(Besançon, 1809
; Paris, 1865), théoricien socialiste français. Élu
député à l’Assemblée constituante en 1848,
il fonda l’année suivante la Banque du peuple en vue d’organiser
la gratuité du crédit ; ce fut un échec. Condamné
pour délit de presse (il avait créé trois journaux,
tous poursuivis), il s’enfuit en Belgique (1858) ; après son retour
en France (1862), il abandonna le combat politique. On connaît surtout
de lui la célèbre formule : " La propriété,
c’est le vol ", mais il proclame également : "Nous voulons la propriété
pour tout le monde...". Sa pensée a profondément influencé
le milieu ouvrier français. Princ. œuvres: Qu’est-ce que la propriété
? (1840), Système des contradictions économiques ou la Philosophie
de la misère (1846, critiqué par Marx dans Misère
de la philosophie), De la justice dans la révolution et dans l’Église
(1858), Du principe fédératif et de la nécessité
de reconstituer le parti de la révolution (1863). © Hachette
Livre, 1997
Les premiers conseils de prud'hommes, chargés de régler les conflits individuels du travail, seront formés en 1806, mais ils seront majoritairement formés de patrons. C'est par une loi du 23/07/1907 qu'ils deviendront paritaires.
Quinet (Edgar) (Bourg-en-Bresse, 1803 ; Paris, 1875), historien français. Ses travaux portèrent notam. sur l’Allemagne et sur le christianisme, qu’il aborda en anticlérical ; aussi Guizot suspendit-il son cours au Collège de France (1846). Député en 1848, proscrit en déc. 1851, il rentra en France en 1870 et fut élu député en 1871. © Hachette Livre, 1997
Ravachol (François Claudius Kœnigstein, dit) (Saint-Chamond, 1859 ; Montbrison, 1892), anarchiste français qui commit plusieurs attentats. Après sa mort sur la guillotine, il devint une figure symbolique de l’anarchisme. © Hachette Livre, 1997
Rédimé,
ée adjectif. Histoire : Pays rédimés, villes rédimées,
qui s'étaient libérés de l'obligation de la gabelle,
moyennant le paiement d'un forfait.
Pour les sociétaires, c'est la faculté
de verser une somme unique qui les dispensera du versement des cotisations
annuelles.
Régalien,
enne adj. 1. HIST Qui est propre à la royauté, au roi.
Droits régaliens.
2. Par ext. Qui est du ressort de l’État, du chef de l’État.
© Hachette Livre, 1997
République
(Deuxième)
Louis Napoléon fixe le coup d’État au 2 décembre
, anniversaire d’Austerlitz (à cette date, la rentrée parlementaire
retient les députés à Paris) ; le président
l’a préparé avec Morny, Persigny, le préfet de police
Maupas, les généraux Saint-Arnaud et Magnan, commandant de
l’armée de Paris. Des affiches, imprimées dans la nuit du
1er au 2 décembre, reproduisent un "appel au peuple et aux soldats"
ainsi que deux décrets : l’un dissout l’Assemblée nationale,
abroge la loi du 31 mai et rétablit le suffrage universel, décrète
l’état de siège ; l’autre appelle les Français à
un plébiscite pour reconnaître l’autorité de Louis
Napoléon. Au petit matin, les députés – Thiers, les
généraux Changarnier, Lamoricière, Cavaignac, Leflô
– ont été arrêtés. Des députés
monarchistes tentent de résister à la mairie du Xe arrondissement,
mise à leur disposition par le maire Augustin Cochin ; les 220 députés
présents avec Odilon Barrot et Berryer furent rapidement dispersés
ou grossirent les effectifs de la prison de Mazas ; un Comité de
résistance républicain avec Schœlcher, Jules Favre, Victor
Hugo s’efforça de soulever le peuple parisien ; des barricades,
élevées les 3 et 4 décembre, furent vite enlevées
par la troupe (un député, Baudin, fut tué sur l’une
d’elles) et la troupe tira le 4 décembre sur la foule qui manifestait
sa désapprobation, boulevard Poissonnière. Mais il n’y eut
pas de soulèvement populaire à Paris.___________________________________
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Séance
"Wallon", le 30 janvier 1875
L'assemblée royaliste, déçue
par l'échec de la Restauration, avait - par la loi du 20 novembre
1873, dite du septennat - tenté de gagner du temps. Mais des élections
partielles favorables aux Républicains montraient l'évolution
du pays. La crainte des Bonapartistes, dont le réveil pouvait sembler
dangereux, l'assurance que les exécutions de la Commune avaient
supprimé toute menace populaire, amenèrent certains Orléanistes
à se rallier à cette République conservatrice que
saluait Thiers en 1872. Le 29 janvier 1875, l'amendement La Boulaye, portant
le mot "république", est repoussé. Le lendemain, le professeur
H. Wallon va réussir.
M. Henri Wallon. Cela dit, je viens à l'objet de mon
amendement.
Loin d'ébranler la loi du 20 novembre 1873,
mon amendement a, au contraire, pour but de le compléter et de l'affermir.
Qu'à voulu la loi du 20 novembre ? Elle a voulu donner la stabilité
au pouvoir, et la sécurité au pays.
La stabilité au pouvoir !… Elle y a réussi,
car nous avons passé plusieurs crises qui auraient pu être
des crises de gouvernement et qui n'ont été que des crises
ministérielles.
La sécurité du pays !… Cette sécurité
sera complète, sans doute, tant que le pays aura à sa tête
le loyal et vaillant duc de Magenta … (Légères rumeurs
sur quelques bancs à gauche) ; mais pour que cette sécurité
dure, il ne faut pas dire que le régime que vous avez établi
ne durera que sept ans, comme l'a dit la commission. Sept ans de sécurité
pour le pays, c'est beaucoup sans doute ; mais quand vous dites que cela
ne durera que sept ans, il semble que ce ne soit plus rien ; quand vous
marquez un terme, il semble qu'on y touche. (Approbation à gauche)
M. le marquis de Franclieu. C'est pour cela que la royauté
est indispensable !
M. le général baron de Chabaud La Tour, ministre
de l'Intérieur. Alors, c'est la République définitive
que vous voulez ! Dites-le franchement !
M. Henri Wallon. Dire que provisoire durera sept ans, ce n'est
pas faire cesser le malaise, c'est le faire durer. (Nouvelle approbation
à gauche.)….
Le projet de la commission, c'est l'organisation
du provisoire ; eh bien, le pays est las du provisoire. ( Très
bien ! très bien ! à gauche.)…
Nous sommes des constituants, nous avons promis
de ne point nous séparer sans donner une constitution à la
France. Quel est le propre d'une constitution ? C'est que plus on avance,
plus la confiance s'accroît par le fait même de sa durée.
Ici, au contraire, à mesure qu'on avancerait, la confiance irait
en diminuant, car à mesure qu'on avancerait on approcherait du terme
où tout serait remis en question, où les pouvoirs du Président
de la République cesseraient, et où on ne saurait ce qui
deviendrait de la Constitution de la France. (Assentiment à gauche).
Il faut donc sortir du provisoire. Mais comment ?
Je ne connais, messieurs que trois formes de gouvernement
; la monarchie, la République, l'empire. L'empire, personne n'a
osé vous proposer de le voter. La monarchie ! nous avons entendu,
à part des personnalités regrettables, les nobles et dignes
paroles de l'honorable M. Carayon La Tour exposant, avec une forte et vive
éloquence, les grands titres de la monarchie dans le passé,
et ceux qu'elle pourrait avoir encore dans l'avenir. Je n'y contredis point
; mais je le demande, la monarchie est-elle possible ?
Voix à droite. Pourquoi pas ?
Plusieurs membres à gauche. Proposez-la
donc !
M. le vicomte de Lorgeril prononce quelques mots qui sont couverts
par le bruit.
M. le président. Veuillez ne pas interrompre, monsieur
de Lorgeril ; vous aurez la parole sur votre amendement.
.............
M. Paul Cambon, qui deviendra ambassadeur de France en Grande-Bretagne
et à ce titre initiateur de l'Entente Cordiale, a décrit
cette période dans sa correspondance.
Sinécure n. f. Place qui procure des ressources, une rémunération sans exiger beaucoup de travail. ; Loc. fam. Ce n’est pas une sinécure : ce n’est pas une affaire de tout repos. © Hachette Livre, 1997. A la fin du XXè siècle, le terme "emploi fictif" sera plus à la mode.
Société des Nations(S.D.N.), organisation internationale créée en 1919 par le traité de Versailles (à l’instigation de Wilson, président des É.-U.) et fixée à Genève. Son objectif était de garantir la paix et la sécurité internationales et de développer la coopération entre les nations dans tous les domaines. La S.D.N. souffrit de la désunion des États, du départ d’un certain nombre d’entre eux et de l’absence d’une force de police internationale. Elle ne survécut pas à la Seconde Guerre mondiale ; l’ONU la remplaça. © Hachette Livre, 1997
Solidarisme
Doctrine politique dont le principal théoricien
est le politicien radical français Léon Bourgeois (1851-1925).
Bien qu’il ait son origine historique chez le socialiste français
Pierre Leroux (1797-1871), le solidarisme se rattache aux courants de pensée
du XIXe siècle en marge du socialisme. L’influence de Leroux fut
très grande vers 1840, celui-ci voulant "remplacer la charité
du christianisme par la solidarité humaine". À la fin du
XIXe siècle, le solidarisme rencontre l’adhésion de ceux
des radicaux qui jugent néfaste ou dépassé l’individualisme
libéral, mais rejettent les socialismes inspirés du marxisme.
Les deux courants, le radicalisme solidariste et le radicalisme traditionnel
des programmes de Gambetta (Belleville, 1969) et de Clemenceau (Montmartre,
1881) se fondent en 1901, sous la présidence de Bourgeois, en un
parti dont la double appellation (Parti républicain-radical et radical-socialiste)
s’explique ainsi.
Théoricien du radicalisme, Bourgeois est
l’auteur d’un Essai d’une philosophie de la solidarité (1902)
; il expose également ses vues dans L’Idée de solidarité
et ses conséquences sociales (1902) et dans La Politique de
la prévoyance sociale (1914). Il fonde sa doctrine solidariste
sur le "quasi-contrat", c’est-à-dire "le contrat rétroactivement
consenti" par les hommes entre eux "là où la nécessité
des choses [les] met en rapport sans que leur volonté préalable
ait pu discuter des conditions de l’arrangement à intervenir". La
société crédite chaque homme, dès sa naissance,
d’un certain nombre d’avantages prélevés sur un patrimoine
que chacun se doit d’enrichir tout au long de son existence. Tous les hommes
sont donc solidaires ; cette solidarité est fondée sur l’association.
Le rôle de l’État est ainsi réduit à une tâche
limitée, qui consiste à garantir l’application des contrats
passés dans le cadre de l’association : "L’État est une création
des hommes ; il ne doit intervenir que pour rétablir l’égalité
entre tous les participants au contrat."
Les applications pratiques du solidarisme sont multiples
: on peut citer, entre autres, les coopératives de production ou
de consommation, ou encore les sociétés mutualistes. On doit
y ajouter certaines réalisations des gouvernements radicaux attachés
à l’idéal solidariste (Bourgeois a été le premier
président du Conseil d’un gouvernement radical homogène):
assistance aux infirmes et aux vieillards, loi sur les accidents du travail,
retraites ouvrières. "La nation ne jouira de la paix que lorsqu’elle
aura créé un ensemble complet d’assurances qui garantissent
tout individu contre les risques de la maladie, des accidents, du chômage,
de l’invalidité, de la vieillesse", disait Bourgeois. On doit aussi
citer, au titre des réalisations du solidarisme, la Société
des Nations, dont Bourgeois a été un des promoteurs ; c’est
l’aspect international d’une doctrine dont l’influence est restée
pour l’essentiel limitée à la France. Bien que le solidarisme
n’ait jamais été explicitement la doctrine officielle du
Parti radical, Bourgeois clôturait le congrès de fondation
de ce parti en le définissant comme le "parti de la solidarité
républicaine et sociale". Notons qu’ultérieurement certains
groupements d’extrême droite se réclameront du solidarisme
; ainsi le mouvement Jeune Révolution (M.J.R.).
Il existe une doctrine rattachée au courant
solidariste et distincte de celle de Bourgeois et des radicaux, en ce sens
qu’elle est fondée sur la division du travail. Pour son principal
théoricien, Émile Durkheim (1858-1917), cette division supprime
la rivalité entre individus en les rendant étroitement solidaires
les uns des autres et également étroitement solidaires de
la société ; l’individu est d’autant plus moral que sa solidarité
avec la société est étroite.___________________________________
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propriété intellectuelle et industrielle réservés.
Syllabus
(le), document publié en 1864 par le pape Pie IX à la suite
de l’encyclique Quanta cura et condamnant "les principales erreurs de notre
temps" : naturalisme, rationalisme, franc-maçonnerie, socialisme,
libéralisme, démocratie, la liberté de conscience,
la liberté de culte qualifiée de "délire" comme l'avait
fait avant lui Grégoire XVI, la laïcité, le christianisme
social et même le rationalisme que Saint Thomas avait si superbement
réconcilié avec la foi.; en tout 80 "propositions".
. Ce sera très mal vécu par les catholiques
libéraux. Ce sera la justification du combat anticlérical...
pour les anticléricaux
Pie IX aura
été le dernier pape a exercer un pouvoir temporel. Il a convoqué
le concile Vatican 1 en 1869 qui a déclaré l'infaillibilité
pontificale. Il est le symbole de tout ce que l'Église du XIXè
siècle a pu représenter d'obscurantisme, de bêtise
contre-révolutionnaire et d'antijudaïsme.
Dans son
rapport
sur la loi de séparation des Églises et de l'État,
Aristide Briand n'aura pas de mots assez durs pour condamner cette politique
et cet homme.
Sa béatification
par Jean-Paul II en 2000 laissera plus d'un catholique et même des
non-catholiques entre la perplexité et la grande déception.
Taine (Hippolyte) (Vouziers, 1828 ; Paris, 1893), critique, philosophe et historien français. Pour Taine, l’homme est un "animal d’espèce supérieure" dont les actions obéissent à des lois identiques à celles qu’observent les naturalistes (Essais de critique et d’histoire, 1858) ; l’œuvre littéraire est le fait d’un "état moral élémentaire", produit essentiellement par la race, le milieu (géographique, social) et le moment qui est une période historique donnée (Histoire de la littérature anglaise, 1864-1872). Il en va de même pour la production artistique (Philosophie de l’art, 1882). En outre, Taine élabora une théorie sensualiste et associationniste du développement des facultés mentales (De l’intelligence, 1870). Dans Origines de la France contemporaine (6 vol. , 1875-1893), il se montra hostile à la révolution de 1789. Acad. fr. (1878). © Hachette Livre, 1997
Terreur (la), période de la Révolution française allant de septembre 1793 à juillet 1794. (On nomme parfois également "1re Terreur" la période qui s’étend du 10 août au 20 sept. 1792, entre la prise des Tuileries et la première réunion de la Convention.) Pour combattre les ennemis extérieurs et intérieurs de la nation, le gouvernement révolutionnaire, représenté par le Comité de salut public (et les représentants en mission), instaura un régime dictatorial sanglant (nombreuses condamnations à mort prononcées par les tribunaux révolutionnaires) et prit des mesures économiques draconiennes (loi du maximum). Fondée sur la loi des Suspects, la Terreur s’accentua (Grande Terreur) après le 10 juin 1794 (loi du 22 prairial an II) et prit fin à la chute de Robespierre. On a, par analogie, donné le nom de Terreur blanche à deux réactions royalistes qui s’exercèrent l’une principalement dans le S.-E. de la France, en mai 1795, et l’autre dans le midi de la France, en 1815 (au début de la Restauration). © Hachette Livre, 1997
Thiers (Adolphe) (Marseille, 1797 ; Saint-Germain-en-Laye, 1877), homme politique, journaliste et historien français. Avocat à Aix-en-Provence, il vint à Paris en 1821. Collaborateur du journal d’opposition le Constitutionnel, il publia une Histoire de la Révolution (1823-1827). En 1830, il fonda le journal le National, favorable à une monarchie parlementaire de type anglais, et contribua à faire monter Louis-Philippe sur le trône. Ministre de l’Intérieur (1832-1834), chef du gouvernement (1836 et 1840), Thiers fit preuve de fermeté à l’intérieur et à l’extérieur, face à la G.-B. Il quitta le pouvoir en 1840 et entreprit une monumentale Histoire du Consulat et de l’Empire (20 vol., 1845-1862). Revenu à la vie politique en fév. 1848, il ne put sauver la monarchie. Chef du parti de l’ordre sous la IIe République, proscrit durant un an après le 2 Décembre, élu député (orléaniste) en 1863, il s’éleva contre la politique des nationalités. Chef du pouvoir exécutif en fév. 1871, président de la République en août, il brisa la Commune ("semaine sanglante", 22-28 mai). Recourant à l’emprunt, il put rapidement payer les indemnités de guerre imposées par le traité de Francfort; les troupes all. évacuèrent ainsi les 21 départements qu’elles occupaient. S’étant prononcé pour une république conservatrice, il s’aliéna les royalistes et dut démissionner (1873). Acad. fr. (1833). © Hachette Livre, 1997
Torquemada (Tomás de) (Valladolid, 1420 ; Ávila, 1498), dominicain espagnol. Inquisiteur général de la péninsule Ibérique (1483), il se signala par son fanatisme, obtenant le bannissement des Juifs et ordonnant plusieurs milliers d’exécutions. © Hachette Livre, 1997
Usufruit n. m. DR Jouissance d’un bien ou des revenus d’un bien dont la nue-propriété appartient à un autre. - nue-propriété n. f. DR Avoir la nue-propriété d’une chose, en avoir la propriété sans en avoir la jouissance (celle-ci étant réservée à l’usufruitier). Des nues-propriétés. © Hachette Livre, 1997
Voltaire (François Marie Arouet, dit) (Paris, 1694 ; id., 1778), écrivain français. Fils d’un notaire, il fit ses études chez les jésuites du collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand). Plutôt que de faire son droit, il préféra fréquenter les milieux littéraires (libertins) et écrire des vers, dont certains, jugés insolents envers le Régent, le firent embastiller (1717-1718). Sa tragédie Œdipe (1718) et le Poème de la Ligue (1723) lui apportèrent le succès, mais il retourna à la Bastille après une querelle avec le chevalier de Rohan-Chabot ; libéré au bout de cinq mois, il s’exila à Londres (1726-1729) et considéra dès lors l’Angleterre comme le pays de la liberté. De retour en France, il publia des tragédies inspirées de Shakespeare (Brutus, 1730; Zaïre, 1732), une étude historique destinée à dénoncer la "folie des conquêtes"; (Histoire de Charles XII, 1731), la critique des dogmes du christianisme (Épître à Uranie, 1733) et des écrivains à réputation surfaite (le Temple du goût, 1733); mais le scandale soulevé par l’édition d’une satire des mœurs et des institutions françaises (Lettres philosophiques sur l’Angleterre ou Lettres anglaises, 1734) le poussa à accepter l’hospitalité de la marquise du Châtelet dans son château de Cirey (Lorraine). Chez la "divine Émilie" (1734-1749), il rédigea notam. le conte philosophique Zadig ou la Destinée (1747), dans lequel il raille la présomption humaine et dénonce les injustices sociales. De 1744 à 1747, il connut une brève grâce auprès de Louis XV. Privé de l’aide de Mme du Châtelet (m. en 1749), il accepta l’invitation du roi de Prusse, Frédéric II, à Potsdam (1750), où, correcteur des vers de son hôte, il écrivit le Siècle de Louis XIV (1752) et le conte philosophique Micromégas (1752). S’étant fâché avec son protecteur, il revint en France (1753), mais non à Paris. Son poème héroï-comique la Pucelle (1755) scandalisa les catholiques, son Essai sur les mœurs (1756) excita contre lui les protestants, son Poème sur le désastre de Lisbonne (1756), réfutation acerbe de l’optimisme de Leibniz, lui attira l’inimitié de Rousseau. À la recherche d’une résidence tranquille, il acheta en 1759 le domaine de Ferney, où il passa ses dernières années, les plus fécondes : Candide ou l’Optimisme (conte philosophique, 1759) ; Tancrède (tragédie, 1760) ; Traité sur la tolérance (éloge de la raison, 1763) ; Jeannot et Colin (conte philosophique et satire des parvenus, 1764) ; Dictionnaire philosophique (prem. éd., 1764); l’Ingénu (conte satirique dénonçant la corruption des mœurs politiques, 1767). Ses combats incessants contre toute forme de restriction apportée à la liberté individuelle (il défendit Calas, La Barre, Lally) lui acquirent, au sein de la bourgeoisie libérale, une immense popularité ; deux mois avant sa mort, lorsqu’il vint à Paris assister à la représentation de sa pièce Irène (1778), la ville lui réserva un triomphe. Esprit universel d’une immense culture, Voltaire a laissé une œuvre gigantesque et inégale. Polémiste brillant et parfois versatile, chez qui la légèreté n’exclut pas la profondeur, il incarne "l’esprit français" de son siècle. Adepte d’une philosophie plus "pratique" que métaphysique, défenseur d’une civilisation de progrès, il n’a cessé de lutter pour la liberté, la tolérance et la justice. Académicien français (1746). © Hachette Livre, 1997
Le vignoble européen
et en particulier français a été anéanti en
1885 par le phylloxéra, une maladie importée d'Amérique.
Les viticulteurs n'auront d'autre solution que d'arracher les plants et
en replanter d'autres : des plants locaux greffés sur des plants
américains résistants à la maladie.
Maurice Gelbard
9, chemin du clos d'Artois
91490 Oncy sur Ecole
ISBN 2 - 9505795 -2 - 3
Dépôt légal 2ème trimestre
1999