Chambre des députés
22 mars 1872
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"Chap. 1er. - Personnel du bureau des cultes, 243.400
fr." - (Adopté.)
" Chap. 2.- Matériel, 40.00O fr." -
(Adopté.)
" Chap. 3. - Cardinaux, archevêques, évêques,
1.630.000 fr." - (Adopté.)
" Chap. 4. - Vicaires généraux, chapitres,
clergé paroissial, 39,290,395 fr. " - (Adopté.) "
" Chap. 5. - Chapitre de Saint-Denis et chapelains
de Sainte-Geneviève, 216.500 fr. "
M. Émile Bouchet. Je demande la parole.
M. le président. M. Émile Bouchet a la parole
M. Émile Bouchet. Messieurs sans que les observations
que j'ai à présenter à l'Assemblée sur le chapitre
5 du budget des cultes puissent être une approbation implicite des
exagérations contenues dans les autres parties du budget en général,
je suis bien aise de dire quelques mots au sujet de la somme allouée
au chapitre de Saint-Denis. Je demande, par amendement, la suppression
au budget de la somme affectée au chapitre de Saint-Denis sur le
crédit de 246,000 fr.
Messieurs, en 1869, la même demande s'était
produite à cette tribune, et il fut uniquement répondu à
l'amendement que le chapitre de Saint-Denis ne saurait être supprimé,
dès l'instant que les cendres de la dynastie impériale pourraient
un jour reposer dans cette chapelle. La cause invoquée pour le maintien
de ce chapitre a disparu et s'est éteinte avec cette dynastie fatale
à la France, qui va du 18 brumaire au 2 décembre, qui commence
à Waterloo pour finir à Sedan. (Rumeurs sur quelques bancs.
- Très bien ! à gauche.)
Messieurs, jimagine qu'aujourd'hui la cause invoquée en 1869,
ayant disparu, la chapitre, qui avait été maintenu pour ce
motif, doit disparaître aussi. Nous sommes actuellement sous un régime
qui n'admet point les sépultures royales; nous sommes en république,
nous n'avons ni roi, ni empereur. (Rumeurs à droite.)
Plusieurs membres. En république provisoire.
J'entends parfaitement l'objection que l'on me fait.
On me dit que la. République est provisoire. Oui, on se plaît
à le dire assez souvent à la tribune pour qu'on puisse croire
à la réalité de ce faît, mais nous savons tous
qu'en France le provisoire est très solide... (Ah ! ah !), et
particulièrement, messieurs, le provisoire dont je parle est doué
d'une vitalité singulière. (A la question !)
M. le comte de Chambrun. Occuponsnous du budget!
M. le président. J'invite l'orateur à se renfermer dans le développement de son amendement. (Oui ! oui! - A la question !)
M. Émile Bouchet. Je suis dans la question; il est impossible
de définir l'opportunité de la suppression d'un article,
si on n'en scrute pas la portée, et si on ne connaît pas les
causes pour lesquelles il est institué. Lorsque nous saurons si
nous avons des cendres royales ou impériales à garder, nous
saurons aussi s'il leur faut des gardiens; et comme pour l'instant nous
sommes, je le répète, en république, nous n'avons
pas de mânes royaux, de mânes monarchiques à conserver.
(Oh! oh! - Assez!) Le chapitre de Saint-Denis doit donc disparaître.
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Les cendres des rois qui reposent à
Saint-Denis n'ont besoin, en aucune façon... (Nouvelles interruptions
à droite)... ni de chapelles ardentes, ni de gardiens spéciaux.
Le seul flambeau qui doit les éclairer, le seul gardien qui doive
veiller sur elles, c'est l'histoire, qui rend à chacun ce qui lui
est dû ! (Marques d'approbation à gauche. - Aux voix! aux
voix !) .
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M. le ministre de l'instruction publique et des cultes. Vous
me permettrez de rappeler aussi, messieurs, que l'église de Saint-Denis
est un des plus admirables monuments de l'art français. et que nous
ne pouvons pas faire que cette église soit déserte; il faut
un prêtre dans une église, il faut, par conséquent,
un clergé à Saint-Denis. Il y a aussi des tombeaux ...
parlait de souvenirs; eh bien, permettez-moi, en passant, de dire comme
l'honorable orateur qui m'a précédé à cette
tribune, que je ne suis pas attaché au culte monarchique et que
j'appartiens aux opinions républicaines; mais tout en appartenant
à ces opinions, et non-seulement je suis respectueux pour tout ce
qui a été glorieux dans notre pays (Très bien !
très bien!), mais je suis dévoué aux grands souvenirs;
et quand je visite la. basilique de Saint-Denis, ce n'est pas seulement
l'art qui m'y attire, ce sont ces grands souvenirs de notre histoire que
je ne me crois pas le droit et que je n'a pas le désir de répudier.
(Nouvelles
marques d'approbation.)
M. le président. Je relis le chapitre 5 :
Chapitre de Saint-Denis et chapelains de Sainte-Geneviève,
246.500 fr. " MM. Bouchot et Rouvier demandent la suppression de ce chapitre.
Je le mets aux voix
(Le chapitre 5, mis aux voix, est adopté.)
Quelques membres à gauche. Il aurait
fallu faire voter avant sur l'amendement!.
Les suppressions ne se mottent pas aux voix On ne
vote pas pour les suppressions, on vote contre les chapitres....
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