22 octobre 1907.
PROPOSITION DE LOI
sur la séparation des Églises et de l'État,
présentée par M. Paul Guieysse, député.
-
(Renvoyée à la commission de la réforme judiciaire
et de la législation civile et criminelle,)
EXPOSÉ DES MOTIFS
Messieurs, la loi du 9 décembre 1905 ne connaissait
les différents cultes que pour régler la liquidation de leurs
biens. La période de transition une fois close, commençait
une époque de libre concurrence.
La loi du 2 janvier 1907, au contraire, a prolongé
la sujétion de la Franco au pouvoir pontifical, en maintenant le
monopole papiste sur les églises françaises.
Nous avons donc une véritable religion d'État,
et, de ce fait, nous persécutons tous ceux, et ils sont nombreux
en France, qui ne suivent pas cette religion.
Nous ne réaliserons véritablement
la Séparation, si vivement désirée de tous les républicains,
que lorsque nous aurons remis intégralement la propriété
des édifices du culte à leurs propriétaires laïques,
communes, départements ou État, afin qu'ils aient toute faculté
d'en disposer librement.
En conséquence, messieurs, j'ai l'honneur
de soumettre à votre approbation la proposition de loi suivante:
PROPOSITION DE LOI
Article unique. - Les édifices du culte,
ainsi que les meubles les garnissant, qui n'auront pas été
réclamés par une association cultuelle dans 1e délai
d'un an, à compter de la promulgation de la loi du 9 décembre
1905, seront remis à la libre disposition des communes, des départements
ou de l'État, sans aucune servitude d'affectation à un culte
particulier.
Toute disposition antérieure, contraire au
présent article, est abrogée.