2 novembre 1950
Proposition de loi tendant à l'annulation
de l'article 2 de la loi du 25 décembre 1942 portant modification
de la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation
des églises et de l'État, présentée par M. Cordonnier
et les membres du groupe socialiste, députés.
Mesdames, messieurs, l'article 19, § 6, de la
loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des
églises et de l'État, stipulait que les associations pour l'exercice
des cultes ne pouvait, sous quelque forme que ce soit, recevoir des subventions
de l'État, des départements ou des communes, à l'exception
des sommes allouées pour réparations aux monuments classés.
Par une loi n° 1144 du 25 décembre 1942, demeurée
provisoirement en vigueur, le soi-disant Gouvernement de Vichy a modifié
le texte de 1905 en permettant l'octroi de subventions pour réparations
aux édifices affectés aux cultes publics et appartenant auxdites
associations, que les édifices soient classés monuments historiques
ou non; il a suffit d'ajouter ces deux derniers mots "ou non", pour modifier
totalement la portée d'une disposition de principe de la loi de séparation
des églises et de l'État.
Dans l'intérêt même des parties, il
importe de respecter la règle de Séparation, affirmée
encore par la nouvelle constitution du 27 octobre 1946, laquelle proclame
en son article premier que la France est une République laïque.
Accessoirement, il n'est pas inutile de rappeler que les
collectivités locales éprouvent de grandes difficultés
à faire face à leurs dépenses, même obligatoires,
telles que celles relatives à l'instruction publique. Il est donc
opportun et conforme aux institutions fondamentales de la France d'annuler
une disposition de caractère exceptionnel qui confine au privilège.
En conséquence, je demande le rétablissement
pur et simple des dispositions républicaines antérieurs.
Article unique. - Est constatée la nullité de l'article 2 de la loi du 25 décembre 1942, portant modification de la loi du 9 décembre 1905, relative à la séparation des églises et de l'État.